La victoire de Justin Gatlin hier à Londres est plus qu'une simple gagne ou exploit. C'est bien plus à mes yeux.
C'est l'histoire d'un jeune surdoué de l'athlétisme (plus jeune champion olympique du 100m de l'histoire avec Bolt) qui connaît la gloire et réussite très tôt dans sa carrière (champion olympique et du monde), d'un passionné extrême (capable de pleurer rapidement pour une simple qualif, de s'entraîner comme personne).
Se fait attraper pour dopage de manière étrange (échantillon B jamais testé et protocole ignoré), revient après 4 ans de suspension dans le game.
Il connaît entre temps la dépression, l'alcoolisme, l'envie de se suicider, s'essaye à d'autres sports. Mais son amour pour l'athlétisme, son amour unique le redirige vers le sprint.
Il se refait apprécier des meetings et court beaucoup.
Les fans présents aux différents stadiums l'applaudissent et le supportent au fur et à mesure.
Il devient de plus en plus bon mais seuls les journalistes continuent de parler de dopage et ce même plus de 10 ans après les faits !
Son attachement au sport, sa douceur et sensibilité avec les fans font augmenter sa popularité.
Mais Bolt est venu également depuis.
Quand Gatlin est revenu à un niveau dangereux pour Bolt, les médias ont créer une rivalité marketing. Le bon (Bolt) contre le maléfique (Gatlin).
Gatlin devient le mal aimé et l'ennemi à abattre. Le seul.
Tellement que des pro Bolt et des personnes influencées par ce système néfaste se sont pris à sa mère dans les tribunes durant les champs de Pékin en 2015.
De 2012 jusqu'à 2017, Bolt et Gatlin se sont retrouvés sans arrêt en finale l'un contre l'autre avec des duels haletants et historiques.
Et même une fois, Gatlin à qui la victoire était promise s'est mis et a reçu trop de pression négative et a craqué en finale en se desunisant en fin de course (Pékin 2015).
Avec évidemment la fête et les fanfares des journalistes, médias non objectifs présent ce jour la.
Le siffler avant chaque finale durant la présentation devient une triste habitude. Lui qui s'est repenti et aime tant son sport.
Lui qui n'hésite pas à courir 10-15-20 courses par an pour sa passion, le spectacle et les fans.
Tandis que Bolt à qui les éloges n'en terminent pas s'habitue à courir 2 meetings seulement par an avant les grands événements, en mauvaise forme voir sans sérieux également.
L'IAAF soutient ouvertement Bolt face à Gatlin et ne désire plus jamais une victoire de ce dernier en grand évènement.
Du jamais vu et un acharnement total pour un athlète qui a été autorisé à courir par cette même organisation !
Les victoires de Bolt face à Gatlin, les scènes de fête de l'IAAF/journalistes/médias, les larmes de Gatlin deviennent la routine.
Et c'est en 2017, à Londres que Gatlin obtient enfin sa victoire en grand évènement depuis son retour et parvient à vaincre Bolt !
Il calme et provoque un silence de cimetière au stade.
Il laisse toutes ses émotions ressortir, fait un geste de "chut" et pleure cette fois de bonheur.
Bolt vient le féliciter et lui glisse des mots doux, battu à la régulière.
A 35 ans face au plus grand sprinteur de l'histoire.
13 ans après son premier grand sacre.
Du jamais vu.
Cette histoire me fait penser à un homme traîné volontairement dans la boue, utilisé par les médias, qui subit un acharnement inhumain de la part du système, échoue de très peu de gagner durant plusieurs années, à qui l'on laisse très peu de chances de gagner mais qui réussit finalement seul contre tous.
David vs Goliath.
Un homme qui avoue plus tard avoir couru pas que pour lui mais pour tous ceux qui lui ressemblent et l'ont supporté depuis toutes ces longues années.
Une formidable leçon de vie d'abnégation, de passion et de foi.
Il y a cru jusqu'au bout et il l'a fait.
Il y avait très peu de chances...
Incroyable. Un formidable exploit voir miracle.
Merci pour tout Justin Gatlin. 
Je tenais à l'écrire.
Je n'oublierai jamais cela, tu as mon respect éternel.
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