Bon on va jouer l'apaisement et partir du principe que la suppression de mon message était accidentelle, je vais donc reposter peu ou prou la même chose.
DONC les documentaires...
Personnellement très amateur de documentaires que je trouve souvent mieux montés que bien des films de fiction (combien de films de deux heures trente pourraient être traités en une heure et demie ?). En revanche il y a deux types de documentaires qui globalement me font horreur : les docu militants, souvent de gauche, démagogiques et caricaturaux (de Michael Moore à Merci Patron en passant par Les nouveaux chiens de garde et toute la filmographie de cet extraordinaire tâcheron qu'est Pierre Carles) et les docus sensationnalistes type la Révélation des pyramides.
L'un des sous-genres les plus représentés du documentaire est certainement le documentaire musical consacré à un artiste, un concert, un mouvement musical ou une période. L'intérêt varie souvent en fonction de celui qu'on porte à la musique (j'aime beaucoup Heartworn Highways mais je ne le conseillerai jamais à quelqu'un ne portant pas un minimum d'intérêt à la country alternative). Entre autres, je recommande Stop Making Sense (concert des Talking Heads filmé par Jonathan Demme), Gimme Shelter sur les Rolling Stones, ou encore mon chouchou Ne Change Rien ou Pedro Costa filme Jeanne Balibar avec une austérité bressonienne (le chant y est vu comme un travail d'artisan nécessitant des répétitions infernales bien plus que comme l'expression du génie artistique d'un moment).
Tout le monde recommandera à juste titre Shoah de Claude Lanzmann, je conseillerai d'attaquer son œuvre fondatrice par un docu plus facile d'accès comme Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures dans lequel le survivant Yehuda Lerner raconte l'évasion du camp. De manière similaire mais en remplaçant les nazis par les khmers rouges, l'œuvre de Rithy Panh est indispensable, notamment S21 et Duch, le maitre des forges de l'enfer.
Werner Herzog a pondu un nombre impressionnant de documentaires, chaque amateur devrait t'en citer un de différent. A titre personnel, j'ai été marqué (entre autres) par Into the abyss dans lequel Herzog traite sans didactisme de la peine de mort en mettant en perspective le déterminisme social dans un bled de l'Amérique white trash. J'ai aussi un faible pour Petit Dieter doit voler.
Un autre vétéran du docu est Frederick Wiseman dont l'œuvre est encore plus considérable que celle d'Herzog ; j'ai en revanche moins de mal à dégager Titicut Follies sur la vie d'un asile de fous des 60's qui a conservé absolument toute sa force malaisante. L'équivalent français de Wiseman, pour son regard a distance mais sans jugement, serait sans doute Raymond Depardon dont on peut recommander sans souci 1974, une partie de campagne sur l'élection de Giscard et les méthodes de communication " modernes " mises en place à l'époque.
Quelques autres docus dignes d'intérêt en vrac :
- La Chine d'Antonioni, Un voyage à travers le cinéma américain de Scorsese et Nuit et brouillard de Resnais, justement célébrés.
- Route One Usa de Robert Kramer, sorte de docu/fiction traversant les Etats-Unis.
- Harlan County, USA de Barbara Kopple sur une grève de mineurs de plus d'un an qui pourrait être un cousin documentarisé des historiens de l'Amérique " par le bas " comme Zinn ou Rediker.
- When We Were Kings de Leon Gast sur le combat entre Foreman et Mohamed Ali et tout le contexte politique autour.
- A moitié une série et à moitié un documentaire : les douze épisodes de The Story of Film: An Odyssey de Mark Cousins sont une impressionnante somme qui a le mérite d'aller explorer des terrains délaissés comme le cinéma africain, et évite totalement l'écueil fréquent de considérer l'histoire du cinéma en fonction du seul cinéma américain.
- Hitchcock/Truffaut de Kent Jones est un très bon complément au livre du même nom et permet d'avoir accès aux enregistrements des discussions entre les deux cinéastes, évidemment indispensable pour quiconque s'intéresse à l'un ou à l'autre.
- Jim et Andy de Chris Smith sur l'hallucinant pétage de plombs de Jim Carrey sur le tournage de Man on the moon, avec une réflexion sur le métier d'acteur et le simulacre.
- O.J. : Made in american d'Ezra Edelman est un docu de plus de sept heures trente sur la vie d'OJ Simpson et la manière dont ce symbole de la cause noire fut récupéré et ses procès manipulés. Absolument fascinant malgré une durée effrayante, rarement des faits aussi complexes n'ont été exposés aussi clairement.
Je finirai par quelques docus prometteurs que je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de voir : The War Room de D.A. Pennebaker (édité par arte en DVD donc je finirai bien par le voir), Hoop Dreams sur le destin de deux basketteurs (introuvable en vostfr), American Dream de Barbara Kopple sur la difficulté à articuler les luttes syndicales.
J'ai tout simplement adoré, c'est fou comme un documentaire peu emporter un téléspectateur durant plus d'une heure en plus de nous apprendre des choses, de parler d'un sujet 
je note tes recommandations 
Sauvegarde