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Santé et Bien-être

Sujet : J'ai 31 ans, j'en avais 17/18 et je suis incapable d'accepter cette amitié perdue.
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numericlife34
Niveau 1
16 avril 2024 à 11:44:46

A 17 ans, je suis tombé fou amoureux d'une fille, lorsque j'étais au lycée. (elle avait 15 ans, donc maintenant elle doit en avoir 29). Pas juste amoureux, j'étais complètement fou d'elle.
Je venais de vivre 4 ans de harcèlement scolaire, (et ça continuait au lycée), j'avais le sentiment de vivre un enfer à l'école comme à la maison à cause de ma mère et de son compagnon, friands d'une autorité excessive. Mon père, quant à lui, a toujours été absent. Je ne partageais pas du tout leur vision de la vie.
A force de subir des propos blessants, j'avais fini par les banaliser et par les reproduire. J'avais perdu contact avec la réalité et, ado, on vit les choses bien plus intensément qu'une fois adulte.
Parce que je n'ai pas pu me construire avec un modèle parental fiable, parce que je n'ai pas reçu d'affection, parce qu'à l'époque je n'avais aucun recul, et je n'avais fait aucune introspection, c'est la coupure de cette relation avec cette ancienne amie, qui m'a donné un sacré déclic au point de me faire basculer de l'âge adolescent à l'âge adulte.

Même si j'étais vraiment lourd avec elle, (j'insistais beaucoup pour qu'on sorte ensemble alors qu'elle avait clairement dit non), je continuais. Lorsqu'elle a voulu couper les ponts, je lui ai envoyé trop de messages. Puis, je suis allé chez elle. Ce sont des comportements particulièrement problématiques, mais j'étais un ado livré à moi-même, avec une très forte immaturité.
On a fini par traîner à nouveau ensemble, mais c'était parce qu'elle se sentait trop seule. Ensuite, elle aurait préféré que j'arrête d'aller la lui parler, mais parfois j'arrivais à bavarder à nouveau avec elle.
Et puis, le dernier jour de la dernière année, elle m'a dit qu'elle me pardonnait (elle m'en voulait énormément, même si on discutait parfois ensemble, ce que je comprends), mais qu'elle ne voulait plus aucun contact avec moi.

Quand elle a décidé de ne plus être mon amie, j'aurais tout donné (et même encore aujourd'hui) pour retrouver son amitié (que je dénigrais inconsciemment).

J'avais envoyé de rares messages des années après, mais elle ne m'a jamais répondu, confirmant son envie profonde de ne plus avoir de contact avec moi. J'ai su adopter le mode qui me correspond et me retrouver dans un environnement beaucoup plus sain, et j'ai pris beaucoup de recul avec cette histoire, et ça me rend malade de m'être mal comporté parce que je manquais de repères, et d'avoir perdu cette amitié à laquelle je ne pensais pas tenir autant. On s'était juste rencontrés au mauvais moment.

Aujourd'hui je rêve qu'elle accepte de me reparler mais je sais que c'est impossible. J'avais intégré plusieurs structures parce que j'avais essayé de construire un projet professionnel, j'ai toujours fait en sorte de ne plus jamais reproduire les mêmes erreurs mais mes nouvelles relations ont toujours échoué, à de rares exceptions.

Un psychologue ne pourra jamais m'aider sur cette histoire, parce que je ne souhaite pas l'être, mais aussi parce que le fait d'avoir été seul face à une souffrance que je ressentais extrême et d'avoir réussi à la surmonter (c'est à dire à avoir "accepté" de continuer ma vie sans elle), me donne l'impression d'avoir été rendu indestructible pour de nouvelles épreuves dans la vie, et à la fois, cette souffrance que je ressens parfois encore comme en ce moment est trop forte pour que quiconque puisse m'aider à tourner la page.

Ce que je cherche en écrivant ce message, c'est à savoir si des personnes vivent un peu la même chose que moi (avoir été lourd ado et regretter d'avoir perdu une amitié à laquelle on tenait, une fois devenu adulte) et comment vous le gérez ?

Pour revenir au titre, je suis incapable d'accepter cette amitié perdue, parce que je l'adorais. Mais j'étais ado, bête, immature, je ressentais des émotions mille fois trop fortes à gérer, j'avais aucun recul, un environnement malsain (autorité excessive sans cadre éducatif réel/dédié), etc, etc. Je ne remets pas en cause ma responsabilité personnelle, j'avais juste pas les meilleurs outils pour avoir une amitié saine.
Cette histoire me bouffe la vie, pas tout le temps, mais de temps à autre.

Pseudo supprimé
Niveau 2
18 avril 2024 à 17:57:35

On gère en faisant son deuil, en acceptant le passé et en passant à autre chose. Sinon, ça craint pour la suite.

numericlife34
Niveau 1
21 avril 2024 à 15:58:50

Tourner la page, passer à autre chose, pour moi, ça reste un concept abstrait, dans le sens où je me sens dans l'incapacité d'y arriver. Je continue ma vie, mais les souvenirs persistent. Je gère quand même, mais il y a des périodes plus difficiles que d'autres.
Merci pour ta réponse en tout cas !

Pseudo supprimé
Niveau 2
21 avril 2024 à 19:34:16

Le 21 avril 2024 à 15:58:50 :
Tourner la page, passer à autre chose, pour moi, ça reste un concept abstrait, dans le sens où je me sens dans l'incapacité d'y arriver. Je continue ma vie, mais les souvenirs persistent. Je gère quand même, mais il y a des périodes plus difficiles que d'autres.
Merci pour ta réponse en tout cas !

Oui... C'est abstrait pour tout le monde, en vrai.

Ce qui est concret, ce sont les actions claires qui tracent une ligne entre ce que tu étais avant et ce que tu es maintenant. C'est le seul moyen de te prouver que tu as appris de tes erreurs et de faire honneur à ceux que tu as blessé, qu'ils soient toujours là pour en témoigner ou non.

Et ces accomplissements seront tes futures relations, beaucoup mieux travaillées et plus intéressantes que jamais. Ta perception de toi-même changera et te distanciera de tes vieilles peines, en te donnant un regard nouveau sur celles-ci.

Tu auras alors assez de recul pour relativiser, presque comme s'il s'agissait d'une autre vie.

Mais sans cette concrétisation, tout changement chez toi demeurera virtuel.

numericlife34
Niveau 1
21 avril 2024 à 20:28:25

Merci beaucoup pour ton message, très apaisant et très constructif !

Je précise aussi que je suis convaincu que je n'aurais pas agi de la sorte si je n'avais pas été victime de harcèlement scolaire ; avoir un groupe d'amis solide m'aurait certainement permis de grandir normalement, de me construire sainement. C'est parce que je l'ai vécu, et parce que cette rupture d'amitié en est, de mon point de vue, une des conséquences, que je lutte contre le harcèlement scolaire aujourd'hui.

Je précise enfin que mes convictions personnelles sur certains sujets, les musiques que j'écoute, ma passion (vélo/loisir) proviennent directement de notre amitié. Je me sens obligé de me dire que cette histoire fait partie de moi, puisque notre ex-amitié fait partie de mon passé.
Parfois, j'en rêve, et au réveil, le retour à la réalité est parfois très difficile alors que la veille tout allait bien. C'est pour ça que je pense que ça restera compliqué et c'est pour ça que j'ai souhaité être honnête dans mon premier message en disant que je ne cherchais pas de solution (parce que ça me paraît complexe) mais des témoignages ^^ mais je te remercie vraiment pour tes réponses constructives et bienveillantes!

Je relirai ton message si je commence à ressasser mes pensées, je pense que ça pourra vraiment m'aider.

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Sujet : J'ai 31 ans, j'en avais 17/18 et je suis incapable d'accepter cette amitié perdue.
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