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Sujet : [Vidéo] Les Français lisent-ils trop ?
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jeancopo6
Niveau 10
19 mai 2018 à 08:42:35

https://www.youtube.com/watch?v=AHWqL-MjMNc

Bonjour, après avoir visionner cette vidéo, je me pose beaucoup de questions, notamment sur la relecture des œuvres littéraires.
Je me suis mis à la lecture il y a 1 an, je n'ai encore jamais relu un livre, à part quelques passages, j'ai toujours eu pour objectif de lire un maximum de classiques, et puis pourquoi pas plus tard, au bout de quelques années seulement et, après avoir évolué relire les œuvres marquante.

J'aime beaucoup revoir des films déjà vu, mais la découverte de nouveaux films ne m’intéresse pas vraiment je me cantonne à quelques classiques, pour les jeux vidéos aussi, c'est surtout quand rien ne m’intéresse, je jouerai plus volontiers à un dark souls 4 plutôt que de refaire inlassablement les épisodes précédents, pour la musique je découvre sans cesse de nouvelles choses que je n’hésite pas à réécouter.

Hors cette vidéo m'a fait me poser des questions, par exemple sur la fin il reproche aux "grands lecteurs" avec au compteur vingt livres par an, "ont ils seulement le temps de relire ce qu'ils ont aimé" "lisons nos livre pourquoi pas ? Mais surtout ponçons nos livres comme des vieux cd" ou dans les commentaires "qui peut dire au bout d'une seule lecture qu'il connaît une œuvre ?"
Qu'en pensez vous, doit-on relire une œuvre après l'avoir déjà lu pour accéder à d'autres niveaux de lecture impossible à discerner lors de la première fois ?
- Puis-je connaitre un quelconque livre après une seule lecture ?
- Doit-on se cantonner à quelques livres comme à l'époque et les relire sans cesse ?
- Ma démarche de découvrir un maximum d’œuvre littéraire est-elle consumériste ?

Mousse-Boule
Niveau 10
19 mai 2018 à 09:47:46

doit-on relire une œuvre après l'avoir déjà lu pour accéder à d'autres niveaux de lecture impossible à discerner lors de la première fois ?

On ne doit jamais rien. Mais il est certain qu'un roman qui prétend faire instant dans la littérature contient différents niveaux qu'il est délicat de percevoir immédiatement hors d'un accompagnement extérieur, et la présence de cette multitude de niveaux de lecture a souvent été un critère proposé pour définir la littérarité, soit le caractère de ce qui est spécifiquement relatif à la littérature et pas au livre dans un sens général.

Puis-je connaitre un quelconque livre après une seule lecture ?

Oui au moins pour tous les romans - je me pose dans le cadre de la fiction ici - qui ne proposent rien d'autre que leur intrigue et éventuellement un système métaphorique suffisamment grossier pour l'épuiser du premier coup. Harry Potter par exemple a, en soi, deux niveaux de lecture au moins mais pas besoin d'être sorcier - lol :) - pour comprendre la symbolique développée surtout sur la fin de la série.

Doit-on se cantonner à quelques livres comme à l'époque et les relire sans cesse ?

Même réponse que pour le premier, tu fais ce que tu veux. Y a pas d'absolue meilleure manière entre l’éclectisme et la pratique de quelques classiques répétés comme des gammes. Le premier t'apportera, s'il est bien effectué, une singularité de point de vue intéressante qui naîtra de la démarche comparée - au risque de devenir peut-être fouillis par instants -, le second t'apportera de la précision et de la technicité, mais dans un domaine plus restreint. Je vois pas bien personnellement où est censé se situer l'antagonisme entre les deux. En ce moment j'explore un peu la littérature de Tagore, bien que ça ne me serve pas à grand chose dans ma branche, et ça m'a pas empêché de lire cinq ou six fois L'Education sentimentale.

Ma démarche de découvrir un maximum d’œuvre littéraire est-elle consumériste ?

Oui. Après c'est pas parce que c'est consumériste que c'est mauvais, tant que tu assimiles un minimum ce que tu manges. Consommer en soi c'est pas un mal mais faut savoir déployer la digestion qui l'accompagne.

Ceci étant dit, je reste personnellement un partisan très fort de la relecture. Pas pour tous les bouquins que je mange évidemment, j'en lis beaucoup et ça serait matériellement pas possible, mais dès que tu sens la richesse et le mystère en première lecture d'un bouquin tu sens que tu pourras le relire de manière constructive. Et le fait de connaître des passages qui t'accrochent particulièrement crée un nouveau plaisir de lecture, plusieurs en fait : celui de l'attente desdits passages, et celui de la capacité à être surpris par un morceau que tu pensais pas forcément si signifiant que ça en première lecture mais qui s'enrichit d'une profondeur double une fois l'oeuvre maîtrisée dans son entièreté.

jeancopo6
Niveau 10
19 mai 2018 à 10:58:05

Merci Mousse-Boule, pour tes réponses détaillées et éclairées. :ok:

zegatt
Niveau 8
19 mai 2018 à 11:24:51

Je tique sur le "grand lecteur" à 20 livres à l'année.
20, c'est grosso-modo la moyenne nationale. Ce n'est pas un grand lecteur. C'est un flemmard du papier. 20 livres, c'est un livre lu en 2 semaines et demi.
C'est un rythme de lecture qui doit avoisiner les 10 pages par jour. C'est ridicule.

Un grand lecteur, c'est minimum un livre à la semaine, si ce n'est pas plutôt le double !
Soyons sérieux deux secondes...

Everlasting
Niveau 15
19 mai 2018 à 11:32:46

J'ai pas visionné la vidéo mais ça m'a tout l'air d'être un "reportage" vite fait par un journaliste en mal d'inspiration. Tiens, et si les gens lisaient trop ? Contrepied parfait d'une société qui lit de moins en moins de livres.
J'ai doucement souri à la mention "gros lecteur de 20 livres par an" aussi.

Le parallèle avec la musique marche pas vraiment à mon avis, c'est deux médiums qui s'apprécient différemment, un album tu peux l'écouter treize fois en un mois, pour un livre ça ne fait aucun sens de le relire trois fois dans l'année. Si tu as des favoris auxquels tu repense ou que tu relis régulièrement, tant mieux, c'est positif, mais ça veut pas dire que c'est négatif si tu es en pure phase d'exploration (pour la musique en général on alterne).

Pour le reste, je suis pas d'accord avec Mousse, surtout quand il semble sous-entendre qu'un livre littéraire est un livre qui mérite une analyse "extérieure". À mon avis, la perspective "intérieure" du lecteur, ce qu'il ressent et perçoit, suffit très bien. Et il n'y a pas forcément de lien entre la "littérarité" d'une oeuvre et la gratification d'une relecture. Mais bon, c'est pas un débat qui ira où que ce soit, ce qu'on retire d'une relecture dépend de beaucoup de facteurs qui ont plus à voir avec nous qu'avec le bouquin.

Mousse-Boule
Niveau 10
19 mai 2018 à 11:38:49

Aucun débat ne va jamais nulle part avec toi de toute façon puisque tu es un relativiste systématisant. A part nous renseigner sur ta personne, que tu penses sans doute assez attirante pour avoir fourni tant de détails dessus, tu n'as jamais rien dit concrètement.

Everlasting
Niveau 15
19 mai 2018 à 11:42:05

Le 19 mai 2018 à 11:24:51 zegatt a écrit :
Je tique sur le "grand lecteur" à 20 livres à l'année.
20, c'est grosso-modo la moyenne nationale. Ce n'est pas un grand lecteur. C'est un flemmard du papier. 20 livres, c'est un livre lu en 2 semaines et demi.
C'est un rythme de lecture qui doit avoisiner les 10 pages par jour. C'est ridicule.

Un grand lecteur, c'est minimum un livre à la semaine, si ce n'est pas plutôt le double !
Soyons sérieux deux secondes...

20 ça me semble une moyenne nationale franchement élevée, à moins que ça ne soit que strictement considéré les gens qui lisent régulièrement. 20 livres ce n'est pas ridicule je trouve, il faut compter que peu de gens lisent chaque jour.
50 livres par an, c'est déjà un rythme assez appliqué. Il y a sûrement des étudiants en littérature qui ne passent pas cette barre simplement parce qu'ils prennent leur temps. Le nombre n'est pas si important en fait. 100, pour mon propre cas, ce serait un rythme quasi militaire qui finirait par entamer mon bien-être et mon plaisir. On peut aimer lire sans vouloir s'infliger ça.

Everlasting
Niveau 15
19 mai 2018 à 11:47:56

Le 19 mai 2018 à 11:38:49 Auteur blacklisté a écrit :
Aucun débat ne va jamais nulle part avec toi de toute façon puisque tu es un relativiste systématisant. A part nous renseigner sur ta personne, que tu penses sans doute assez attirante pour avoir fourni tant de détails dessus, tu n'as jamais rien dit concrètement.

Le débat sur le relativisme ça me rappelle quelques débats avec mon ami quand on faisait les deux un peu d'anthropologie. Pour clarifier, c'était lui le partisan du relativisme, moi j'avais la tendance contraire, universaliste. Avec le temps, il a complètement abandonner sa position (tout en continuant à faire de l'anthropologie), tandis que moi je me suis aussi assoupli (en faisant d'autres choses). Ce qui ne m'empêche pas de garder des positions pseudo-objectivistes sur l'appréciation de l'art, ce qui est apparemment assez rare désormais (de ce que j'ai vu, principalement en rapport avec la musique). Donc je pense que soit tu te trompes de cible, soit t'as une idée erronée des positions en vogue, ou que tu ne te rends pas compte que même en philosophie de l'art il n'y a aucun consensus objectiviste / formaliste. Tu pourrais toi-même apporter de la nuance, comme ça j'aurai pas besoin de faire contrepoids, et tu en seras moins irrité.

Mousse-Boule
Niveau 10
19 mai 2018 à 11:51:59

Je suis pas irrité. Simplement si tes objections à tout post porté ici continuent à se limiter à du "moi je pense pas pareil" sans rien derrière, tu vas continuer à ne servir à rien et à infecter l'espace de tes tartines bien trop longues pour ce qu'elles ont à vendre de contenu. Et c'est chiant.

SaintChoco
Niveau 7
19 mai 2018 à 11:56:08

Pour parler de moi et rien que de moi,

Étant jeune, j'ai aimé relire encore et encore mes Harry Potter sans me poser de questions. Aujourd'hui encore, je projette de le faire une énième fois, avec ma conscience politique du moment. Je m'attends à une lecture différente de mes lectures adolescentes.

Nonobstant c'est une sorte d'exception du fait que je connaisse l'univers sur le bout des doigts. Je me délecte le plus souvent d'un roman par son intrigue, et je trouve plus opportun de conserver le souvenir du bien-être que j'ai tiré de la lecture, mais attendre plusieurs années d'en avoir oublié le contenu pour revivre le plaisir de la découverte.

D'une manière générale, je suis actuellement dans une phase de découverte la plus large possible, même si j'envisage bien, un jour, relire les livres que j'ai trouvé intéressants. Je stabilobosse beaucoup mes essais dans l'optique de relire les passages les plus pertinents pour moi, afin de me permettre plus tard une relecture plus rapide. Mais l'heure est à la découverte des horizons la littérature.

SaintChoco
Niveau 7
19 mai 2018 à 11:59:15

Les sondages renseignent effectivement d'une moyenne de 20 livres par an mais je n'y crois pas une seule seconde.

Quant au fait de lire trop, j'aime bien ce court texte de Schopenhauer qui traite du sujet, sur la quantité, et sur les mauvais livres.
https://www.schopenhauer.fr/fragments/la-lecture-et-les-livres.html

Everlasting
Niveau 15
19 mai 2018 à 12:07:37

Le 19 mai 2018 à 11:59:15 SaintChoco a écrit :
Les sondages renseignent effectivement d'une moyenne de 20 livres par an mais je n'y crois pas une seule seconde.

Les gens ont peut-être honte de ne rien lire et gonflent les chiffres. Ou alors les sondages sont volontairement biaisés. Ou alors on compte grossièrement n'importe quel bouquin de jardinage, les BDs, etc. Mais il y a beaucoup de ménages / chambres où il n'y a pas de bibliothèque, y-compris chez pas mal de jeunes éduqués.

Mousse-boule: je sais pas trop quoi te dire, j'ai un peu envie de dire "je m'en fous" et un peu "tu surestimes tes propres interventions, toutes techniques qu'elles soient, si tu penses qu'elles favorisent la discussion, dont t'as une conception très limitée".

xXxSALUTxXx
Niveau 6
19 mai 2018 à 12:33:06

Tu lis quel genre de classiques l'auteur ? J'ai commencé comme toi il y a pas longtemps mais je lis de la philosophie presque exclusivement. Je me vois mal ne pas répéter les lectures et croiser différents passages vu l'importance qu'elle peut avoir sur notre conduite dans la vie. :hap:

jeancopo6
Niveau 10
19 mai 2018 à 13:10:57

Alors, déjà, merci à tous pour vos interventions fort utiles !

Le 19 mai 2018 à 12:33:06 xXxSALUTxXx a écrit :
Tu lis quel genre de classiques l'auteur ? J'ai commencé comme toi il y a pas longtemps mais je lis de la philosophie presque exclusivement. Je me vois mal ne pas répéter les lectures et croiser différents passages vu l'importance qu'elle peut avoir sur notre conduite dans la vie. :hap:

Le dernier classique en date, c'est du Proust (que j'ai adoré), sinon il m'arrive effectivement de lire de la philosophie, notamment platon, et là effectivement, j'ai une autre approche.

Mousse-Boule
Niveau 10
19 mai 2018 à 13:11:43

J'estime rien, c'est à mes interlocuteurs de juger si ça leur sert ou pas, comme de mon côté j'estime qu'à peu près jamais t'es parvenu à atteindre la pertinence ici.

En attendant mes interventions inutiles m'ont permis de rencontrer irl plusieurs posteurs d'ici avec lesquels j'ai pris plaisir à parler bouquins, et ça me paie amplement t'en fais pas.

zegatt
Niveau 8
19 mai 2018 à 13:23:24

A lire les posts précédents, c'est toi qui arrive avec le couteau entre les dents Mousse-Boule, dans de l'attaque ad hominem, quand Everlasting pond de large paragraphes. Relativistes peut-être, mais développés...

Après, Everlasting et SaintChoco, pour ce qui est des stats, il faut rappeler que très souvent, et je pense que c'est une fois de plus le cas ici, les stats ne sont pas véritablement représentatives, dans le sens où elles sont souvent un amalgame de deux groupes en particulier, avec des individus disséminés un peu partout autour.
Pour le coup, un groupe massif de non-lecteurs, pour qui dépasser les 3 bouquins relève déjà de l'exploit, et un groupe plus réduit qui booste les chiffres de façon vertigineuse.
Cela me rappelle une remarque (par Usul et Dorian je crois ?) sur le rapport aux free-to-play qui est à peu près le même : la masse de joueurs qui y jouent sans y mettre un kopeck, ou le strict minimum, et les quelques rares accrocs qui dépensent comme des timbrés. Résultat des stats, une moyenne de quelques 20€ (de mémoire), quand le joueur "classique" y met au plus 5€...

Si je prends mon rythme moyen sur les 5 dernières années, je tourne à 155 textes par an, dont 6 relectures en moyenne. Mon rythme réel serait plutôt à 100-120 (j'ai eu 2-3 ans de très grosse lecture).
Je dévore donc la masse de livres que s'avalent 5 ou 6 non-lecteurs potentiels, plus moi.

Je trouve leur conclusion absurde. Déjà, choisir "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" pour une relecture... De ce que j'en sais (ne l'ayant pas lu), le livre est efficace, mais assez pauvre - un genre de Bernard Werber des grandes heures disons).
Du coup, ce n'est pas (ne serait pas) de la grande littérature (au contraire des références qu'ils citent plus tôt : Rousseau, Flaubert...). C'est un roman populaire.
Ensuite, c'est un bouquin de 700 pages, ce qui n'est pas anodin. Relire 700 pages, quelque soit le type de lecteur, c'est une charge. Il faut avoir une raison pour se l'imposer, et la motivation derrière pour s'y tenir.
Enfin, c'est un bouquin qui date de 2014. Il a moins de 4 ans ! Qui relit un bouquin dans un temps aussi court ? Toutes les relectures que je fais touchent des livres lus la dernière fois 7 ou 8 ans plus tôt minimum.
A supposer en plus un lecteur peu vorace, quel plaisir a-t-il à relire un truc qu'il aurait lu peu avant, et dont il doit se souvenir assez bien ?
Une fois de plus, si je prends mes références, les textes que je relis sont soit des bouquins lus il y a longtemps, à une époque où je n'étais pas un lecteur vraiment attentif ou actif, alors que je ne relevais pas les citations, ce sont des textes lus pendant mon parcours scolaire, et que j'ai eu tendance à oublier, ou que je n'ai pas compris à l'époque, ou alors ce sont des livres qui s'inscrivent dans une sorte de challenge (lire tout Molière - et donc relire des textes connus ; je crois d'ailleurs que "Les fourberies de Scapin" est le seul texte que j'ai dû lire 3 ou 4 fois intégralement - ou lire l'ensemble de la saga "Dune" sur l'année - et relire du même coup les trois premiers volets).

De la même façon, la comparaison avec des films ou des musiques ne tient pas. Des trois types de support, le livre est celui qui demande le plus d'attention, et la musique le moins. Je rejoins Everlasting : une musique, ça peut passer en boucle un sacré nombre de fois avant de lasser. Un livre, non.
De la même façon, à l'inverse d'une musique qui ne fait sens qu'en intégralité la plupart du temps, un bouquin, ça peut parfaitement se "picorer", on peut se contenter d'y revenir pour quelques phrases, quelques lignes seulement.
Un livre, ça ne s'apprend pas par coeur pour être répété en public, à plusieurs (ou alors ça s'appelle du théâtre). Même si, comme pour un film, il y a des répliques-clés, des choses assez universelles (et qui, comme pour le ciné, répondent à des "castes"). "Aujourd'hui maman est morte". "Parce que c'était lui, parce que c'était moi". "On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans". "Dieu est mort". Ou des simples noms clés, dont on sait tout de suite à quelle oeuvre ou quel univers ils se rapportent "R'lyeh", "Meursault", "Polyphème"...

Autre problème de la conclusion, l'un des deux parle d'un "abandon de la lecture ruminante"... Depuis quand ? Au contraire, tout le monde lit en silence.
Et l'appel à la relecture est absurde. Quel intérêt ? Il faudrait qu'il y ait une logique à la relecture. Si je relis 5 fois "50 nuances de Grey", je ne suis pas certain de l'apport final que j'en retirerais.
Non, il me paraît beaucoup plus légitime de vouloir une diversification de la lecture, peu importe le nombre de livres lus. Mais mélanger les styles. Mélanger les approches. Pour justement mieux cerner le texte, mieux voir les jeux d'écriture. Mieux comprendre des références. Lire du roman, de la poésie, de l'ouvrage scientifique, du théâtre, de la S-F, etc.

Autre remarque : je ne suis pas vraiment d'accord avec le portrait dressé de l'Antiquité. En tout cas selon les populations. Pratiquement tous les Grecs savaient lire. On parle d'une des populations les plus alphabétisée de l'époque.
De plus, le papyrus n'a pratiquement pas de chance de passer l'épreuve des siècles. Il faut donc réaliser qu'il y en avait des masses qui ont disparu. Qu'un tri aussi s'est opéré, si Platon, Aristote, Homère, Sophocle ont survécu, ce n'est pas anodin.
Et paradoxalement, de même pour Héraclite. Alors qu'on ne connaît que des fragments du bonhomme, reportés ici ou là.
Enfin, oui, c'est un fait, le nombre de lecteurs a diminué par rapport à 30 ou 40 plus tôt, même si les gens lisent plus. Mais via internet (fautes d'orthographe incluses). Et les auteurs, même s'ils gardent une certaine renommée, ont, je crois, perdu dans leur force, dans le public qu'ils pouvaient toucher il y a quelques décennies ou siècles. Remplacés pour le coup par le cinéma il me semble.
Les procès intentés à Baudelaire semblent absurdes aujourd'hui, parce que le livre a perdu sa capacité de "corruption", il n'est plus assez grand public... De même, impossible d'imaginer quelqu'un pour qui les gens descendraient dans la rue comme ce fut le cas pour Victor Hugo. Deux semi-exceptions : les auteurs-dessinateurs de "Charlie Hebdo", en particulier Cabu et Wolinski qui avaient marqué de nombreux lecteurs. Mais c'est bien plus les conditions de leur disparition qui ont motivé les gens à manifester, même si je crois que Patrick Weil a raison quand il dit que l'identité de ces deux-là a eu un impact évident dans la réaction publique. Et l'autre exception/comparaison : Johnny Hallyday, qui prouve qu'un artiste (au sens large, puisqu'on parle de quelqu'un qui en plus n'a pratiquement jamais écrit un seul de ses textes) peut faire descendre des milliers de personnes dans la rue. Mais la sono était moins bonne à l'époque de Hugo.
Et là encore, le paradoxe est flagrant : imaginer que Hugo soit un artiste populaire, au même tire qu'Hallyday. Alors que Hugo, à nos yeux, nous paraît élitiste. De la même façon, penser que, dans l'histoire ("avec sa grande hache") depuis le XVIIIe siècle, Marx a pu être autant lu, analysé, compris. Marx a été un auteur populaire. De la même façon il est élitiste aujourd'hui...

Mousse-Boule
Niveau 10
19 mai 2018 à 13:34:59

Tu es frustré parce que j'ai dit ouvertement que je ne t'aimais pas, mais ça ne rend pas le relativisme merdique "chacun son ressenti lol" plus pertinent pour autant.

Le problème de ce forum reste toujours fondamentalement le même : même quand on en vient à évoquer la littérature, il est peuplé presque que de posteurs n'ayant strictement aucune conception technique de comment c'est fait qui viennent péter une durite quand on ose leur expliquer que leur avis personnel ne constitue pas une base de discussion saine.

Je suis tellement le couteau entre les dents que j'ai répondu de manière argumentée à l'auteur en tentant de reprendre point par point ses questionnements :)

Mais bon j'ai pas dans l'idée de corriger votre paresse, aussi je m'en tiendrai là tranquillement. Si quelqu'un a envie de discuter d'autre chose que de la personnalité géniale d'everlasting et de zegatt - de littérature par exemple -, je suis toujours présent.

Choconozaure
Niveau 7
19 mai 2018 à 13:40:05

Cela me rappelle une remarque (par Usul et Dorian je crois ?) sur le rapport aux free-to-play qui est à peu près le même : la masse de joueurs qui y jouent sans y mettre un kopeck, ou le strict minimum, et les quelques rares accrocs qui dépensent comme des timbrés. Résultat des stats, une moyenne de quelques 20€ (de mémoire), quand le joueur "classique" y met au plus 5€...

Si je prends mon rythme moyen sur les 5 dernières années, je tourne à 155 textes par an, dont 6 relectures en moyenne. Mon rythme réel serait plutôt à 100-120 (j'ai eu 2-3 ans de très grosse lecture).
Je dévore donc la masse de livres que s'avalent 5 ou 6 non-lecteurs potentiels, plus moi.

Le nombre de lecteurs qui lisent plus de 100 livres par an représente une goutte d'eau dans l'océan français. Cela dit tu as raison, de grosses disparitées peuvent rendre la moyenne inepte, il serait plus intéressant de connaître la médiane.

Je pense aussi que les BDs et les manga sont pris en compte dans ce chiffre de 20 livres, ce qui biaise un peu le résultat aussi.

En revanche, ma vision est influencée par le fait que je sois de milieu rural, donc utilisateur de voiture. Je dois sans doute négliger le nombre de citadins qui lisent dans les transports en commun.

De plus, le papyrus n'a pratiquement pas de chance de passer l'épreuve des siècles. Il faut donc réaliser qu'il y en avait des masses qui ont disparu. Qu'un tri aussi s'est opéré, si Platon, Aristote, Homère, Sophocle ont survécu, ce n'est pas anodin.

Et paradoxalement, de même pour Héraclite. Alors qu'on ne connaît que des fragments du bonhomme, reportés ici ou là.

Ce sont les incendies de la bibliothèque d'Alexandrie plus que le papyrus qui ont causé ces pertes. Nul doute qu'ils auraient été recopiés et nous seraient parvenus sans ces désastres. :noel:

zegatt
Niveau 8
19 mai 2018 à 13:40:44

Y avait des arguments ? Tu peux me faire un résumé, j'ai probablement sauté une ligne du coup.

Si ce n'est pas possible, merci pour le trolling. Ca sera probablement divertissant pour certains.

zegatt
Niveau 8
19 mai 2018 à 13:49:02

Choconozaure : On est bien d'accord, la médiane et des précisions seraient utiles pour mieux cerner le chiffre avancé par les sondages.

Ca, sans l'imprimerie et la capacité de copier rapidement en plusieurs exemplaires, les incendies sont ravageurs, c'est certain.
Mais de mémoire, un papyrus laissé à l'abandon, ça tient 6-7 siècles au plus, alors que le parchemin tient le double (voire plus, j'ai un doute). Jusqu'au haut Moyen Age, c'est pas gagné pour retrouver les documents...
Sans compter qu'avec l'absence de grosses administrations ou d'empires conséquents, il n'y a pas non plus de système valide de copie des oeuvres. Quand Rome se casse la gueule, et avec les conquêtes des peuples "barbares" (Wisigoths, Mérovingiens et consorts) et avant que ne se mettent en place des groupes stables de moines, c'est pas la joie en Europe et aux alentours ; 2-3 siècles pas franchement valorisants pour le texte et l'écriture en général.

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