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Sujet : [Recherche] Pièce de Théâtre
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Krimimaru
Niveau 29
19 mai 2018 à 02:53:08

Bonjour ! Dans le cadre d'un projet d'oral en Français au lycée (J'ai 16 ans), je suis à la recherche d'un pièce de théâtre avec des critères précis.

Déjà, il faut que la pièce soit adapté aux jeunes de mon âge. Il ne faut pas que ça compliqué, par exemple, nous avions lu <<La main gauche>> de Maupassant qu'une bonne partie de la classe l'ont trouvé complexe.

Ensuite, je cherche un monologue dans cette pièce car je vais faire seul le projet.

Donc voilà mes deux critères, j'espère avoir des retours !

Mousse-Boule
Niveau 10
19 mai 2018 à 08:27:06

La tirade contre les grands d'espagne dans ruy blas, ou une partie si c'est trop long.

C'est une langue chargée mais pas complexe car ultra démonstrative, et c'est un beau morceau. C'est pas spécifiquement un monologue du coup mais le personnage parle seul et ça peut tout à fait être présenté tel quel dans un oral.

AlastMonster
Niveau 10
19 mai 2018 à 13:59:27

Adapté en difficultée pour une classe de lycéen?Un monologue?Hm,je dirais Dora l'exploratrice ça doit bien exister en théâtre :hap:

Choconozaure
Niveau 7
19 mai 2018 à 15:19:09

Rhinocéros de Ionesco, il y a un monologue final de Berenger et c'est facile. :(

-Zemmour-
Niveau 38
19 mai 2018 à 19:43:19

"La main gauche" est un recueil de nouvelles. Comment peut-on le trouver indigeste et difficile ? Si Maupassant effraie ta classe, bon courage pour la suite :-(
Pourquoi pas "Six pièces en un acte" de Buzzati..
Oups j'ai omis le monologue, je sais pas si l'œuvre en contient du coup.

[Darkozone]
Niveau 10
22 mai 2018 à 00:19:26

Moi je te dirais de jeter un coup d’oeil aux travaux de Lagarce. Il a une langue très très compliqué, mais quand tu comprends que c’est le cœur de ses thèmes (l’incapacite a dire les choses parce qu’on les compliques en essayant toujours d’être plus précis) ça devient formidable.

Genre, Juste la Fin du Monde, qui a d’ailleurs des monologues formidables, en prologue comme en épilogue :oui:

Le prologue :
<spoil> LOUIS.

–Plus tard‚ l’année d’après
– j’allais mourir à mon tour –
j’ai près de trente-quatre ans maintenant et c’est à cet âge que je mourrai‚
l’année d’après‚
de nombreux mois déjà que j’attendais à ne rien faire‚ à tricher‚ à ne plus savoir‚
de nombreux mois que j’attendais d’en avoir fini‚
l’année d’après‚
comme on ose bouger parfois‚
à peine‚
devant un danger extrême‚ imperceptiblement‚ sans vouloir faire de bruit ou commettre un geste trop violent qui réveillerait l’ennemi et vous détruirait aussitôt‚
l’année d’après‚
malgré tout‚
la peur‚
prenant ce risque et sans espoir jamais de survivre‚
malgré tout‚
l’année d’après‚
je décidai de retourner les voir‚ revenir sur mes pas‚ aller sur mes traces et faire le voyage‚ pour annoncer‚ lentement‚ avec soin‚ avec soin et précision
– ce que je crois –
lentement‚ calmement‚ d’une manière posée
– et n’ai-je pas toujours été pour les autres et eux‚ tout précisément‚ n’ai-je pas toujours été un homme posé ?‚
pour annoncer‚
dire‚
seulement dire‚
ma mort prochaine et irrémédiable‚
l’annoncer moi-même‚ en être l’unique messager‚
et paraître
– peut-être ce que j’ai toujours voulu‚ voulu et décidé‚ en toutes circonstances et depuis le plus loin que j’ose me souvenir –
et paraître pouvoir là encore décider‚
me donner et donner aux autres‚ et à eux‚ tout précisément‚ toi‚ vous‚ elle‚ ceux-là encore que je ne connais pas (trop tard et tant pis)‚
me donner et donner aux autres une dernière fois l’illusion d’être responsable de moi-même et d’être‚ jusqu’à cette extrémité‚ mon propre maître. </spoil>

L’epilogue
<spoil> Louis. – Après, ce que je fais,
je pars.
Je ne revins plus jamais. Je meurs quelques mois plus tard,
une année tout au plus.

Une chose dont je me souviens et que je raconte encore
(après, j’en aurai fini) :
c’est l’été, c’est pendant ces années où je suis absent,
c’est dans le Sud de la France.
Parce que je me suis perdu, la nuit dans la montagne,
je décide de marcher le long de la voie ferrée.
Elle m’évitera les méandres de la route, le chemin sera plus court et je sais qu’elle passe près de la maison où je vis.
La nuit aucun train n’y circule, je ne risque rien
et c’est ainsi que je me retrouverai.
À un moment, je suis à l’entrée d’un viaduc immense,
il domine la vallée que je devine sous la lune,
et je marche seul dans la nuit,
à égale distance du ciel et de la terre.
Ce que je pense
(et c’est cela que je voulais dire)
c’est que je devrais pousser un grand et beau cri,
un long et joyeux cri qui résonnerait dans toute la vallée,
que c’est ce bonheur-là que je devrais m’offrir,
hurler une bonne fois,
mais je ne le fais pas,
je ne l’ai pas fait.
Je me remets en route avec seul le bruit de mes pas sur le gravier.

Ce sont des oublis comme celui-là que je regretterai. </spoil>

Comme ça ça te fait une idée de la langue et des thèmes du monsieur :oui:

Je l’ai aussi étudié en première, c’etait vraiment pas évident, mais quand j’ai saisi le truc, je me suis retrouvé face à un truc incroyable.

Earth-Quake
Niveau 10
22 mai 2018 à 20:13:51

La tirade du nez dans Cyrano de Bergerac. :oui:

Cyrano.

Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…
En variant le ton, – par exemple, tenez :
Agressif : « Moi, monsieur, si j’avais un tel nez,
Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse ! »
Amical : « Mais il doit tremper dans votre tasse
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »
Descriptif : « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! »
Curieux : « De quoi sert cette oblongue capsule ?
D’écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »
Gracieux : « Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »
Truculent : « Ça, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
Prévenant : « Gardez-vous, votre tête entraînée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »
Tendre : « Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »
Pédant : « L’animal seul, monsieur, qu’Aristophane
Appelle Hippocampéléphantocamélos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d’os ! »
Cavalier : « Quoi, l’ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau, c’est vraiment très commode ! »
Emphatique : « Aucun vent ne peut, nez magistral,
T’enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »
Dramatique : « C’est la Mer Rouge quand il saigne ! »
Admiratif : « Pour un parfumeur, quelle enseigne ! »
Lyrique : « Est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »
Naïf : « Ce monument, quand le visite-t-on ? »
Respectueux : « Souffrez, monsieur, qu’on vous salue,
C’est là ce qui s’appelle avoir pignon sur rue ! »
Campagnard : « Hé, ardé ! C’est-y un nez ? Nanain !
C’est queuqu’navet géant ou ben queuqu’melon nain ! »
Militaire : « Pointez contre cavalerie ! »
Pratique : « Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! »
Enfin parodiant Pyrame en un sanglot :
« Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l’harmonie ! Il en rougit, le traître ! »
– Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit
Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !
Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu’il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n’en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d’une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.

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