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Bonjour à tous,

je vais bientôt lire La Révolution Francaise de Furet et j'aimerais accompagner cette lecture d'autres œuvres (historiques ou littéraires) qui traitent de ce sujet. Mais je n'ai pas d'idées en tête.

Je suis ouvert à toutes suggestions, merci.

Quatre-vingt-treize de Hugo ? Après ça cible la Terreur.

Les Dieux ont soif d'Anatole France est très bien !

Le 12 août 2018 à 15:55:08 PrinceArkadi a écrit :
Les Dieux ont soif d'Anatole France est très bien !

Une pointure !

Merci pour vos réponses, le les lirai un fois mon livre d'histoire fini.

Même avant, car Anatole France, dont le père avait une librairie spécialisée sur la RF, est toujours le plus grand expert du monde en la matière.

Les Dieux ont soif fait mal, lui a valu le Nobel et dit tout de la Terreur.

1793 est petit à côté, avec son histoire romantique à la Faustine, avec la femme et ses 3 mioches attachés à elle, qui se fait secourir à moitié nue par les royalistes dans les maquis bretons.

dans 93, l'histoire de la femme reste assez annexe par rapport au développement de Cimourdain/Gauvain/Lantenac qui illustre les paradoxes moraux, idéologiques et les tensions complexes inhérentes à cette année charnière. Ce qui est intéressant, c'est qu'ils sont pas stéréotypés, ce sont des types mais tous capables du meilleur et du pire, sans manichéisme.
Sur le plan historique à proprement parlé (évidemment Hugo travaille toujours avec des sources), ce n'est pas aussi précis que Furet, mais c'est l'atmosphère qui compte.
(J'ai complètement adoré ce roman, personnellement)

Sinon, en ressources historiques, tu peux aussi jeter un oeil à "La Révolution française" de Soboul par exemple, historien d'extrême gauche. Entre Furet et lui (j'avais lu les deux y a quelque temps) tu verras que l'étendue des interprétations est assez large, et l'étude de cet évènement majeur dans l'Histoire de France est à replacer dans son contexte. La Révolution, c'est super important dans l'Histoire de France mais aussi dans l'Histoire de l'histoire. C'est pas vraiment des sujets que je maîtrise, mais je trouve ce double aspect passionnant !

Oui Naftali, c'est justement cette absence de consensus qui me passionne dans cette période. Il existe encore beaucoup d'interprétations différentes de cette histoire, même au sein de la communauté d'historiens universitaires.
Ce sont des évènements qui sont encore très vivants dans les esprits, mais en grande partie simplifiés selon les convictions contemporaine de chacun. C'est aussi un signe qu'ils structurent toujours notre société et que les symboles et idéaux qui en sont nés restent très présents dans notre culture.
Je suis aussi très impressionné par le talent et la jeunesse des grands hommes de la révolution et l'enchainement rapide d'une grande densité d'évènements. Et pourtant je ne suis pas adepte de l'historiographie évènementielle en général.

Bref, je note tout ça, le Gide et le Hugo. Merci à vous. N'hésitez pas à alimenter si vous avez d'autres idées.

• correction: Le Anatole France, bien sûr.

Révolution d'Hilary Mantel

Hugo dresse un portrait romantique, égal à lui-même, France réaliste, c'est-à-dire qu'à la Terreur, les riches fuyaient ou se faisaient décapiter.

Il décrit la pire période de Terreur de Paris, même les Nazis n'ont pas réussi à effrayer les Français, mais alors Robespierre, lui..on y suit d'ailleurs sa mort avec plaisir.

Encore une fois, le père d'Anatole France tenait à Paris une librairie spécialisée sur la Révolution Française.

L'institut Nobel lui a remis son prix littéraire pour apport à l'humanité d'un récit réaliste de la Révolution Française : expulsion du clergé, mort aux riches et royalistes, du sang et des larmes.

Dans les faits, c'est assez simple.

Et pour les conséquences, la France est le seul pays laïque, puisque la Chine est quand même un peu bouddhiste, bien qu'officiellement communiste.

Le 25 août 2018 à 08:48:00 Parisportif a écrit :
Hugo dresse un portrait romantique, égal à lui-même, France réaliste, c'est-à-dire qu'à la Terreur, les riches fuyaient ou se faisaient décapiter.

Il décrit la pire période de Terreur de Paris, même les Nazis n'ont pas réussi à effrayer les Français, mais alors Robespierre, lui..on y suit d'ailleurs sa mort avec plaisir.

Encore une fois, le père d'Anatole France tenait à Paris une librairie spécialisée sur la Révolution Française.

L'institut Nobel lui a remis son prix littéraire pour apport à l'humanité d'un récit réaliste de la Révolution Française : expulsion du clergé, mort aux riches et royalistes, du sang et des larmes.

Dans les faits, c'est assez simple.

Et pour les conséquences, la France est le seul pays laïque, puisque la Chine est quand même un peu bouddhiste, bien qu'officiellement communiste.

Merci pour ta participation autour du livre d'Anatole France et de Hugo. Ils m'intéressent beaucoup, même si je ne suis pas vraiment anti-Robespierre.

Cependant je suis obligé de te dire que tu as de grosses lacunes en ce qui concerne la Chine

A part ça, pour continuer ce fil d'échange autour de la révolution, je pense également lire les récits d'Arthur Young dans la France de 1787 à 1790. Quelqu'un s'y est déjà essayé?

La Chine, un pays, deux systèmes, communiste pour la vie dans le pays, libérale pour les échanges avec l'extérieur.

La Chine, l'atelier du monde, politique de deux enfants par femme, le plus peuplé de tous les États, dépassé par l'Inde dans dix ans.

La Chine qui relance la route de la soie et sa muraille, qui ne se voit pas depuis la Lune.

La Chine des Hans et des minorités, Shanghai et son vent de sable, Peiking et son quartier mongol.

L'acupuncture, les méridiens, la médecine traditionnelle chinoise, qui commence par l'examen de la langue.

Le shop-suey, les marchés d'insectes, les ragoûts de chats, chiens et autres animaux de compagnies occidentaux qui ne le sont pas chez eux.

La Chine, plus gros marché du monde, malgré encore beaucoup de piratage.

La Chine, Qin, 中mot interdit, Zhōngguó..:question:

Le berceau de la plupart des langues d'Asie, et de ses civilisations, l'Empire du Milieu, le géant qui s'éveille..

Des lacunes, certes, en tout cas l'envie d'en savoir plus

Une Soline (Zheng) avait décidé de m'en apprendre plus, puis elle est partie chez le voisin nippon et ses honsens .

Bonjour à vous tous,

voici un petit compte-rendu de mon cycle de lecture articulé autour de la révolution française.

- La Révolution Française de Furet:

Je ne regrette pas de l'avoir choisi comme synthèse historique. Il a répondu à toutes mes attentes en termes de clarté et de présentation des forces et des dynamiques historiques.
Ce livre a confirmé mon intérêt pour cette période exceptionnelle et paradoxale. J'ai surtout beaucoup apprécié l'explication du contexte pré-révolutionnaire, du rapport de la Convention et du Directoire avec la guerre extérieure et intérieure, ainsi que de la montée en puissance de Bonaparte, dont la mémoire emprunte encore beaucoup à une propagande messianique construite en son temps et à des fins politiques.
Une bonne culture de la révolution française me parait en tous cas absolument nécessaire pour bien aborder le XIXème siècle et notamment sa littérature romanesque.

-Quatre-vingts-treize de Hugo:

Mon premier roman de Hugo. Je comprend maintenant pourquoi on le qualifie de génie. Les descriptions de la Claymore, de La Tourgue et de la Convention sont incroyables. Hugo arrive à donner vie à l'inerte et à le mettre au service de son histoire. Quant au dialogue entre Marat, Robespierre et Danton, il témoigne d'une culture et d'une imagination immense.
Je serai plus sceptique quant au déroulement du roman, qui a peiné à créer le suspens et la surprise recherchés dans son dénouement. Il faut dire que, sur-habitués aux séries et au cinéma, les ficelles de ce genre de constructions à suspens nous apparaissent facilement.
Enfin ça ne me parait pas forcément être le roman idéal pour en apprendre beaucoup sur la période: pour moi c'est surtout un roman centré sur la confrontation de trois géants, qui incarnent pleinement défauts et qualités de leur camp. Mais la vision républicaine universaliste de Hugo imprègne trop le roman pour que l'on puisse le considérer comme éclairant toute la complexité de la Vendée.

- Les Dieux Ont Soifs de Anatole France:

A l'opposé du roman d'Hugo, je dirais que France a très bien retranscrit la complexité de la période de la Terreur et les comportements individuelles qui ont pu en résulter.
De ce point de vu l'ambivalence de certains personnages nous amène bien loin de 93 et apporte une connaissance plus fine de toutes les nuances d'émotions et d'opinions qui ont pu transparaître pendant la terreur parisienne. D'ailleurs cette terreur est traitée avec une grande rigueur historique et, de sa genèse à sa chute, sa mécanique va nourrir le récit et peser de manière intolérable sur la vie des personnages. Malgré tout, cette vie altérée et éphémère continue et apporte son lot d'illusions et de désirs.
J'ai aussi été séduit par la plume de France, claire et précise.
Je recommande ce livre très fortement à ceux qui ne l'ont pas encore lus et remercie ceux qui me l'ont suggéré.

J'ai commandé les 4 tomes de La révolution de Robert Margerit. Je ne sais pas ce que ça vaut mais les critiques n ' ont pas l'air mauvaises...

Si non il y a l'histoire de la révolution française aussi en 4 tomes chez folio par Jules Michelet que je possède mais pas lu...

Merci pour le compte-rendu.

Tu peux peut-être ajouter à ta liste Les Chouans, de Balzac et Les Mouchoirs rouges de Cholet, de Michel Ragon. C'est intéressant et bien écrit.

Balzac est encore plus romancé que Hugo, et son Chouans qui a inspiré Quatrevingt-treize encore plus plein d'idéalisme bretonnant que le fier marquis de Lantenac.

Au moins il est plus vite lu, et ma foi c'est fort agréable

Pour Hugo, sa trilogie phare est évidemment Notre-Dame de Paris, Les Misérables et Les Travailleurs de la Mer, qui est mon roman préféré de lui, c'est donc subjectif, ce qui est objectif c'est qu'il conclut la trilogie hugolienne.

Napoléon, après le triumvirat du Directoire, donc depuis son tir aux canons sur les Parisiens ameutés, qui lui a permis de s'imposer seul, avant la défense du port de Toulon face aux Anglais, marque la fin de cette folle Terreur, la reprise du pouvoir, voire tout simplement le retour d'une autorité française, quand les autres cours européennes cherchaient à l'envahir, d'où le vers raciste de La Marseillaise (..qu'un sang impur abreuve nos sillons).

Napoléon est paraît-il le nom contemporain le plus connu avec Mickey