Bonjour,
En ce moment je lis du Dostoïevski et bien que les thématiques développées et la psychologie des personnages soient fascinantes je trouve ça stylistiquement très pauvre (m'insultez pas svp).
Donc je voudrais trouver un auteur/livre avec un style d'écriture vraiment plaisant.
Pour vous donner des exemples j'adore le style de Camus, dans le mythe de Sisyphe par exemple je trouve que la façon dont les phrases sont tournées est absolument géniale. Sinon bien que ce soit de la philosophie, j'adore la façon d'écrire de Nietzsche, je trouve ça très jouissant stylistiquement.
Voilà je sais pas si je suis clair mais proposez toujours !
Merci
Camus, c'est pas foufou au niveau du style. Un peu simple. (J'ai lu La chute, et L'étranger)
En style charnu ou truculent ou fort, tu as respectivement A rebours de Huysmans (classique décadent) Gagner la guerre de Jaworski (fantasy) Le Misanthrope de Molière (théâtre en alexandrins et en rime)
Mon pseudo, un monstre absolu.
Jean Pierre Martinet
Le 09 mars 2019 à 18:53:45 Julien-Gracq1 a écrit :
Mon pseudo, un monstre absolu.
Soporifique, ouais.
Sur ceux que j'ai lu cette année : Julien gracq, Augustin et chateaubriand évidemment. Je commence Proust et dès le début je sens également une finesse incroyable.
Louis Aragon
Mais je tiens à dire que la question est idiote. Le style est au service de l'effet / propos, donc c'est toujours une question d'adéquation, demander "le style" tout seul ça n'a aucun sens.
Balzac. La vivacité faite homme.
Stendhal dans La Chartreuse de Parme (Le rouge et le noir est plus sec).
Gracq
Nimier
Larbaud
Celine
Yourcenar
Bloy
Ramuz
Giono d’après-guerre
Rabelais
Et encore je parle que des francophones là, et j’en oublie.
Le 09 mars 2019 à 21:57:33 Agrippaviaire a écrit :
Le 09 mars 2019 à 21:56:13 Everlasting a écrit :
Louis AragonMais je tiens à dire que la question est idiote. Le style est au service de l'effet / propos, donc c'est toujours une question d'adéquation, demander "le style" tout seul ça n'a aucun sens.
Tu aurais pu citer Albert Cohen ou Blaise Cendrars par chauvinisme
Il est Suisse
Le 10 mars 2019 à 01:31:54 Agrippaviaire a écrit :
Le 10 mars 2019 à 01:00:28 JVCPoTerro a écrit :
Le 09 mars 2019 à 21:57:33 Agrippaviaire a écrit :
Le 09 mars 2019 à 21:56:13 Everlasting a écrit :
Louis AragonMais je tiens à dire que la question est idiote. Le style est au service de l'effet / propos, donc c'est toujours une question d'adéquation, demander "le style" tout seul ça n'a aucun sens.
Tu aurais pu citer Albert Cohen ou Blaise Cendrars par chauvinisme
Il est Suisse
BTG ?
Quel canton ?
Le 09 mars 2019 à 21:56:13 Everlasting a écrit :
Louis AragonMais je tiens à dire que la question est idiote. Le style est au service de l'effet / propos, donc c'est toujours une question d'adéquation, demander "le style" tout seul ça n'a aucun sens.
Il demande pas "le" style, il demande un - des - style(s).
Ca cite Balzac juste en-dessous. Peu importe quel roman du gars on prend, on trouvera à peu près toujours des incursions narratoriales méta, des inventions de néologismes, des phrases trop étendues à droite par la dislocation par rapport à la norme, des jeux sur le cratylisme et j'en passe. Et ce qu'on traite de la police sous l'empire, du commerce sous la Monarchie de Juillet, de la peinture de Raphaël ou de n'importe quel autre propos très divers et à des fins différentes.
La singularité de la technique d'un artiste existe évidemment indépendamment des thèmes dont il s'empare, et si les grammairiens se sont échinés pendant des siècles à chier des synthèses de stylistique, c'est bien parce qu'il s'agit d'un objet capable de produire du sens par lui-même.
Quand quelqu'un demande un style, ce qu'il demande c'est un artiste qui s'exprime en concentrant un ensemble de traits grammaticaux précis qui plaisent au demandeur, de la même manière qu'on peut apprécier le plan séquence en soi indépendamment du fait qu'il illustre un meurtre ou une scène de séduction ou la technique de la fugue par exemple.
Je pense que tout lecteur un minimum averti a fait l'expérience d'apprécier grâce à un auteur et à ses choix techniques particuliers un genre qu'il n'aimait pas parce qu'il en apprécie la saisie langagière et inversement.
Il faut bien se rendre compte que presque tous les outils techniques de la langue produisent du sens par eux-mêmes. Si j'écris "il partit" et "il partait", indépendamment de toute forme de mise en contexte, je raconte déjà deux histoires différentes.
Merci GrandGaffiot d'avoir rendu intelligible ma requête !
Je ne l'aurais pas expliqué plus clairement moi-même.
Et merci à tous pour vos idées !
En pièce de théâtre sinon auriez-vous une/des oeuvres avec un style très théâtral, presque too much, avec des monologues enflammés ou des joutes orales avec des adversaires qui se répondent du tac au tac ?
Merci
Le 10 mars 2019 à 13:10:57 toutanballon2 a écrit :
Merci GrandGaffiot d'avoir rendu intelligible ma requête !Je ne l'aurais pas expliqué plus clairement moi-même.
Et merci à tous pour vos idées !
En pièce de théâtre sinon auriez-vous une/des oeuvres avec un style très théâtral, presque too much, avec des monologues enflammés ou des joutes orales avec des adversaires qui se répondent du tac au tac ?
Merci
Hernani de Hugo, Oncle Vania de Tchekhov
Et le théâtre de l’absurde (ni comique, ni tragique) type Beckett (Fin de partie), Ionesco (Le roi se meurt)
Les pièces grinçantes / les nouvelles pièces grinçantes de Anouilh.
Le 10 mars 2019 à 08:44:27 GrandGaffiot a écrit :
La singularité de la technique d'un artiste existe évidemment indépendamment des thèmes dont il s'empare, et si les grammairiens se sont échinés pendant des siècles à chier des synthèses de stylistique, c'est bien parce qu'il s'agit d'un objet capable de produire du sens par lui-même.
Fair enough, mais ça reste difficile à comparer entre eux, entre des auteurs aux styles et constructions très apparentes (Borges, Calvino, Woolf) ou esthétiques, des auteurs impressionnants de polyvalence, ou au contraire des styles très discrets et fluides, très naturels... C'est également pas toujours facile à caractériser (termes techniques mis à part).
Bon, l'auteur a donné des exemples.
Pour l'auteur: Genet, Carpentier, Beckett, O'Connor, Mishima pour des auteurs de la même génération (grosso modo) que Camus. Aussi: Faulkner, Berberova, Bulgakov, Svevo, Malraux.
Je n'ai lu que En attendant Godot de beckett et j'avais adoré ce style, j'en ai même ris. Ca fait bien "joutes orales avec des adversaires qui se répondent du tac au tac" justement.
En pièce de théâtre sinon auriez-vous une/des oeuvres avec un style très théâtral, presque too much, avec des monologues enflammés ou des joutes orales avec des adversaires qui se répondent du tac au tac ?
En théâtre pour sortir un peu des sentiers battu tu peux lire Edward Bond (La Compagnie des Hommes) Stanisław Ignacy Witkiewicz (La mère, le petit manoir...), Rodrigo Garcia, Falk Richter, Frank Wedekind.
"Lorenzaccio" de Musset est un chef-d'oeuvre, pour moi. Niveaux joutes verbales c'était une jouissance à jouer. Claudel aussi, faut aimer, mais le "Soulier de Satin" ou "l'annonce faite à Marie", c'est du lourd.
Tu peux lire Joël Pommerat aussi, récemment j'ai beaucoup aimé "La Réunification des deux Corée"
Jan Fabre, Jon Fosse...
Tu as déjà de quoi attaquer du théâtre, je crois.
Et stylistiquement en roman, récemment, j'ai adoré lire Calaferte, notamment son "Septentrion" que j'ai trouvé mémorable.
Je vais peut être me faire taper, mais la défaite de Waterloo dans les Misérables m'a vraiment fait mouiller
C'est curieux que Flaubert n'a pas été cité
Lolita de Nabokov aussi,stylistiquement c'est merveilleux
Proust nan ? Perso je me fais chier en le lisant mais c’est clair que pour le côté stylistique il mérite sa réputation.
Je plussoie la recommandation de Nabokov. Lolita, Ada ou l’ardeur