Art

En écoutant la dernière vidéo d'Antastesia, je me suis rendu compte que Yourcenar habitait tellement le personnage d'Hadrien qu'elle en arrivait à une exaltation du modèle viril antique (domination masculine, sacrifice d'animaux, relation toxique avec Antinous).

Quel est donc l'intérêt de ce genre d'ouvrage en 2019 ? Pourquoi est-il considéré comme un classique quand il me semble terriblement archaïque ?

J'espère que c'est un troll...

Pourquoi un troll ?

L'interprétation d'Antastesia me paraît clivante, mais assez pertinente. Je voulais savoir ce que les membres de ce forum pouvaient éventuellement en penser.

Ça reste entre nous, mais toute proportion gardée, vous êtes un peu des cons hein.

Le 08 juin 2019 à 14:43:54 Nishikored a écrit :
En plus d'être une lecture moralisante voire moralisatrice et donc intrinsèquement stupide, c'est totalement anachronique. Et « l'intérêt » d'un ouvrage ne se résume pas à sa propreté politique ou non dans la réception contemporaine.

Je ne pense pas que c'était le message d'Antastesia. C'est un livre très bien écrit et très bien documenté, ça ne fait aucun doute, il ne s'agit donc pas de l'interdire. Mais je ne vois pas en quoi on devrait ignorer ses implications par rapport au contexte contemporain. Combien de "grands auteurs" "grands livres" à la morale surannée et archaïque ont été oubliés ? Les mémoires d'Hadrien aborde le monde à travers un prisme viriliste passéiste qui ne me semble plus trop en adéquation avec notre époque.

Le 08 juin 2019 à 14:52:15 CharlesMarlow a écrit :
Ça reste entre nous, mais toute proportion gardée, vous êtes un peu des cons hein.

Tu pourrais développer ?

Le 08 juin 2019 à 14:52:15 CharlesMarlow a écrit :
Ça reste entre nous, mais toute proportion gardée, vous êtes un peu des cons hein.

Tu pourrais développer ?

Oui.

Le 08 juin 2019 à 15:10:05 CharlesMarlow a écrit :

Le 08 juin 2019 à 14:52:15 CharlesMarlow a écrit :
Ça reste entre nous, mais toute proportion gardée, vous êtes un peu des cons hein.

Tu pourrais développer ?

Oui.

Bon t'as rien à dire quoi...

Franchement même en faisait fi du prisme viriliste passéiste qui règne dans mon scrotum Antastesia, je fais la bête à deux dos avec elle.

En vrai elle est pas ouf gros. Je l'ai pas vue certes dans les meilleures conditions - Arcueil pour les écrits - mais je peux t'assurer que sa prétention au naturel dans les vidéos...c'est faux.

Le 08 juin 2019 à 16:28:05 Luc_Poniatowski a écrit :

Le 08 juin 2019 à 15:10:05 CharlesMarlow a écrit :

Le 08 juin 2019 à 14:52:15 CharlesMarlow a écrit :
Ça reste entre nous, mais toute proportion gardée, vous êtes un peu des cons hein.

Tu pourrais développer ?

Oui.

Bon t'as rien à dire quoi...

Je ne discute pas art via le prisme d’une idéologie, quelle qu’elle soit. C’est complètement abscons.

Le 08 juin 2019 à 18:39:31 Bierce a écrit :
Franchement même en faisait fi du prisme viriliste passéiste qui règne dans mon scrotum Antastesia, je fais la bête à deux dos avec elle.

Sans commentaire...

Le 08 juin 2019 à 19:23:43 CharlesMarlow a écrit :

Le 08 juin 2019 à 16:28:05 Luc_Poniatowski a écrit :

Le 08 juin 2019 à 15:10:05 CharlesMarlow a écrit :

Le 08 juin 2019 à 14:52:15 CharlesMarlow a écrit :
Ça reste entre nous, mais toute proportion gardée, vous êtes un peu des cons hein.

Tu pourrais développer ?

Oui.

Bon t'as rien à dire quoi...

Je ne discute pas art via le prisme d’une idéologie, quelle qu’elle soit. C’est complètement abscons.

Il y a toujours une idéologie derrière une œuvre. C'est assez évident que la Comédie humaine, l'œuvre de Zola défendent des positions sociales par rapport au contexte de l'époque. Ça sert à rien de l'évacuer.

C'est loin d'être évident en fait.

C'est quoi l'idéologie de Balzac ? Parce qu'entre un critique marxiste de l'oeuvre et un type qui utilisera l'autel et le trône de l'avant-propos comme clé de lecture structurante y a un antagonisme absolument total, et pourtant ils partent du même corpus.

Balzac décrit des phénomènes sociaux en dynamique dans la société de la monarchie de Juillet, et il emploie pour ça diverses techniques de représentation ; mais ça ce n'est pas une idéologie, l'idéologie intervient derrière quand tu montes un système interprétatif pour projeter sur Balzac des intentions derrière la mise en place de ce système de représentations.

Le 08 juin 2019 à 20:16:19 SaleDentPourrie a écrit :
C'est loin d'être évident en fait.

C'est quoi l'idéologie de Balzac ? Parce qu'entre un critique marxiste de l'oeuvre et un type qui utilisera l'autel et le trône de l'avant-propos comme clé de lecture structurante y a un antagonisme absolument total, et pourtant ils partent du même corpus.

Balzac décrit des phénomènes sociaux en dynamique dans la société de la monarchie de Juillet, et il emploie pour ça diverses techniques de représentation ; mais ça ce n'est pas une idéologie, l'idéologie intervient derrière quand tu montes un système interprétatif pour projeter sur Balzac des intentions derrière la mise en place de ce système de représentations.

Balzac était Proto-féministe, anti-capitaliste, mais Royaliste, et pour la réduction de la liberté de la presse (voir Les Illusions Perdues où il dresse un portrait très peu élogieux du métier de scribouillard).

Et pour peu qu’il n’y ait aucune infirmation, Jean Moulin était probablement germanophobe, et grossophobe par défaut. Un violeur en puissance.

Alors le virilisme de Yourcenar, je me... (et ça rime)

Bordel mais on parle d’un poème en prose absolument sublime et dans le genre, d’une clarté sans égal. La fin de vie d’Hadrien est un pinacle de mélancolie aux yeux rivés vers les cieux.
Causer d’un Bouquin avec un bon style et historiquement très documenté, c’est ne pas savoir lire.
Lire, certains en serons toujours incapables. Et au pire, ça s'apprend aussi.

l'idéologie intervient derrière quand tu montes un système interprétatif pour projeter sur Balzac des intentions derrière la mise en place de ce système de représentations.

Sans doute, et après ? Les interprétations marxistes sur l'histoire, la littérature ont été extrêmement stimulantes. Je ne vois pas en quoi une interprétation par le prisme féministe serait immédiatement à jeter.

Causer d’un Bouquin avec un bon style et historiquement très documenté, c’est ne pas savoir lire.

Je ne me mettrais pas en valeur ici, mais je pense qu'Antastesia Sait lire. Sa passion pour la littérature est sincère et ses podcast passionnants.

Je me casse de toutes manières, c’est déprimant de n'avoir — à ce point — aucune fibre artistique.

Sans doute, et après ? Les interprétations marxistes sur l'histoire, la littérature ont été extrêmement stimulantes. Je ne vois pas en quoi une interprétation par le prisme féministe serait immédiatement à jeter.

C'est un curseur. Que tu les utilises, ces lectures, pour nourrir le sens d'une oeuvre pourquoi pas, mais à mon sens il faut rester extrêmement parcimonieux face à celles-ci, d'autant qu'elles convoquent presque systématiquement des structures de pensée totalement anachroniques.

Elles peuvent être utiles mais elles ne doivent être à mon sens ni une base, ni une finalité, ni un principe structurant. Ca doit être une gâterie d'esprit. Et c'est clairement pas la perspective d'une Antastesia qui fait preuve d'une myopie stylistique assez ahurissante pour quelqu'un qui ouvre autant sa gueule. Parce qu'elle est incapable d'aborder la littérature autrement que comme discours, et elle le fait souvent très mal.

Arrêtez avec vos "Prisme de". C'est de la merde comme expression et c'est chiant à lire.
Sinon je dois lire ce livre et Hadrien l'helleniste m'intéresse.

Et c'est clairement pas la perspective d'une Antastesia qui fait preuve d'une myopie stylistique assez ahurissante pour quelqu'un qui ouvre autant sa gueule. Parce qu'elle est incapable d'aborder la littérature autrement que comme discours, et elle le fait souvent très mal.

Tu peux développer ? Je regarderai pas toutes ses vidéos, je suis pas d'accord avec tout. Cependant ses podcast littéraires sont d'assez bonne qualité et elle développe plutôt bien ses opinions.

Non franchement ça me fait chier à mort, j'ai pas de temps dans ma vie surtout en ce moment alors j'ai la flemme de faire une critique avec illustrations du taf d'une bouffonne de youtubeuse tu vois, ça me fatigue.

Puisqu'on parle de balzac reprends une de ses vidéos récentes, à part balancer un lieu commun - faux - à deux ronds qui voudrait que balzac soit lourd elle arrive pas à lâcher un truc précis et intéressant sur sa manière. Elle parle pas de sa façon de construire des phrases en hyperbate, de son utilisation problématique d'une instance énonciative équivoque, elle parle pas de la théorie du néologisme chez balzac, elle parle que de questions de représentations, ce que le texte est censé dire - enfin dire, montrer - sur tel sujet.

Elle fait de la critique à l'anglo-saxonne quoi, ce qui correspond à sa formation pour une bonne part.

Je te demande pas de me croire parce que j'ai pas envie de circonstancier mes propos et parce que je m'en fous, mais la prochaine fois que tu l'entends "commenter" n'importe quel livre pense à ça.