Art

Bon pour faire simple je me demande s'il existe une littérature qu'on pourrait qualifier d'impressionniste. Dans mes souvenirs de lecteur paresseux je pense aux premières pages de La Recherche, à un roman de Woolf que j'ai à peine lu, au théâtre de l'irlandais J.M. Synge, à Walden de Thoreau entre autres.

Je m'y connais assez mal en littérature donc je me demande, déjà, s'il existe un courant qui se soit consacré à ce type d'écriture, ou sinon, s'il existe des auteurs qui l'ont privilégié.

On a souvent rapproché Zola de l'impressionnisme, à la fois à cause de la porosité entre l'idéologie derrière l'esthétique naturaliste et l'esthétique impressionniste, de ses amitiés avec les grands acteurs de ce mouvement, mais aussi parce qu'il a parfois directement transposé des techniques de cette école dans ses romans. L'exemple le plus connu c'est les différentes descriptions de la gare au début de la Bête humaine qui constituent une véritable série d'études du même lieu sous différentes ambiances.

Après il faudrait voir ce que t'entends précisément par impressionnisme : l'utilisation critique de la vie quotidienne dans l'art ? Le primat du sensible visuel sur la ligne et le symbole ? L'inspiration orientale ? La localisation du point de vue fortement internalisée ? etc etc

Justement j'avais pensé à Zola pour le seul roman que j'ai lu de lui, L'Œuvre. Mais les passages « impressionnistes » m'ont paru tellement gratuits et lourds que ça me donne pas envie de lire le roman que tu cites, bien que la démarche m'intéresse.

Pour ce qui est de préciser : à part le dernier point, je vois même pas de quoi tu parles en fait (faut garder à l'esprit aussi que je lis très peu de romans).
Je différencierais deux problématiques de ce type d'écriture qui m'intéressent. L'un s'attardant sur le ressenti d'un personnage, comme Proust le fait au début de la Recherche (je me souviens surtout de ça). L'autre qui serait une peinture de l'environnement, si celui-ci pouvait s'exprimer avec son langage.

J'imagine que ce que je décris on pourrait le retrouver dans plein d'autres types d'écriture, et ça voudrait dire que je sais pas vraiment ce que cherche, mais justement je sais pas exactement ce que je cherche.

Pessoa procède par touches aussi. Avec mélancolie et amertume (quand Musil le fait avec acidité, par exemple)
Julien Gracq peut en être rapproché sur ses romans sur l’attente (Le Rivage des Syrtes, Un Balcon en forêt), de même que Dino Buzzati. Le côté Rimbaldien.

En Poésie, c’est plus de symbolisme dont il s’agit (Mallarmé et Rimbaud en premier lieu).

Les Japonais sont forts aussi pour ça. Kawabata en premier lieu.