A la sortie en traduction française d'un László Krasznahorkai (Le dernier loup), je me suis dit qu'un tel topic serait à point nommé.
La littérature (Austro)-Hongroise me semble plutôt dense et riche. Quelqu'un a-t-il des auteurs à recommander ? Des ouvrages en particulier ? J'avais pour projet de lire Alouette de Dezsö Kosztolanyi qui est souvent cité dans les recommandations par pays (sur /lit/) et dont le pitch me botte tout à fait.
Que peut-on dire sur leur littérature ? Par rapport aux autres pays ? Quels sont les autres auteurs et pourquoi doit-on toujours copier/coller leurs noms imprononçables pour ne point les écorcher ? Leur langue est-elle barbare ? Et les traductions ? Voilà autant de questions qui sauront, je le sais, trouver réponses dans cette plaine désertée.
J’avais vite abandonné Le Tango de Satan.
Être sans destin de Imre Kertész est fortement réputé.
Du coup ça m'intéresse aussi.
Et, oui, seul un Hongrois peut comprendre le hongrois. C’est une langue qui a emprunté au latin, à l’allemand, au turc, au slave.
Je n’ai jamais entendu une langue qui y ressemble.
Merci de témoigner d'un intérêt pour le sujet.
Il me semble que le Hongrois appartient à la même branche linguistique que le Finlandais. (Dans leur construction.) Quelque chose qui nous vient d'invasions lointaines.
Les cinéphiles connaissent bien Sátántangó qui est pour beaucoup un chef-d'œuvre, pourquoi avoir abandonné le livre ?
Le 18 septembre 2019 à 19:53:02 Preraphaelites a écrit :
Merci de témoigner d'un intérêt pour le sujet.
Il me semble que le Hongrois appartient à la même branche linguistique que le Finlandais. (Dans leur construction.) Quelque chose qui nous vient d'invasions lointaines.
Les cinéphiles connaissent bien Sátántangó qui est pour beaucoup un chef-d'œuvre, pourquoi avoir abandonné le livre ?
J’ai pas vu le film. Je n’ai vu que Werckmeister harmóniák.
J’ai arrêté parce que je rentrais du travail et que j’ai immédiatement rien compris puis je me suis endormi.
J’y retournerai.
La miséricorde des coeurs de Szilàrd Borbély
La nuit du bûcher de Sándor Márai
L'enfant du Danube de Janos Székely
J'ai lu le Traducteur cleptomane de Kosztolány, un court recueil de courtes nouvelles, c'était très bien. Ca ressemble beaucoup, à mon avis, à ce que font les Autrichiens vers la même époque - l'entre-deux guerres, j'entends -, c'est intelligent, c'est élégant, c'est cultivé, conceptuel mais sans pédanterie et sans aridité, c'est d'une retenue bienvenue. J'aime de plus en plus en m'attristant l'esthétique du demi-sourire et je supporte de moins en moins le grimaçant, c'est parfait pour ça. Il y a un soupçon d'absurde dans les contes mais qui n'est pas excessif, ça ne ressemble ni à Kafka ni à du nouveau théâtre.
Pour les fans de Zweig, de Werfel, de Mann des petits écrits, du XIXe français anarchiste (en moins dosé tout de même), du Singer ancien monde, ça passe très bien je pense.
J'ai en tout cas envie d'explorer plus loin personnellement, pourquoi pas en tapant ses romans.