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Sujet : Le Beau en littérature
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tudelisole
Niveau 10
15 novembre 2019 à 20:50:51

Est-ce qu'on peut distinguer plusieurs grands courants ? Et vous connaissez des auteurs qui ont particulièrement traité de la question ?

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Niveau 10
15 novembre 2019 à 21:07:56

T’as pas un peu moins vaste comme sujet ?
Bon à supposer que tu souhaites atteindre la limite entre le beau et l’insupportablement beau, il faut aller du côté de Mishima (Le pavillon d’or notamment)

tudelisole
Niveau 10
15 novembre 2019 à 21:31:08

Le 15 novembre 2019 à 21:07:56 CharlesMarlow a écrit :
T’as pas un peu moins vaste comme sujet ?
Bon à supposer que tu souhaites atteindre la limite entre le beau et l’insupportablement beau, il faut aller du côté de Mishima (Le pavillon d’or notamment)

Non je ne cherche pas la limite, simplement une breve histoire de l'idée avec des auteurs clés

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Niveau 5
16 novembre 2019 à 02:39:49

Le modernisme littéraire avec James Joyce, William Faulkner, Vladimir Nabokov etc...

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Niveau 10
16 novembre 2019 à 11:31:04

De toutes manières, ça dépend totalement de l’époque.
Avant le milieu du XVIIIe siècle, était beau ce qui était moral.
Pour les Lumières et les écrivains de la fin du XVIIIe, le beau était le vrai.
Au XIXe, le beau était le style (en commençant par Chateaubriand jusqu’à la mort de Hugo, en passant par la poésie et le théâtre).

Au XXe, le beau est partout ou nulle part, il n’est plus un idéal. Certains voient du sublime chez DAF de Sade, alors que presque personne n’en parlait au XIXe siècle, qui était plutôt celui de Byron.
Dans la première moitié du siècle, le beau est l’introspection.
Après-guerre, le politique.
Depuis l’échec des utopies (1969-1973, publication de L’archipel du Goulag etc.), est beau ce qui est singulier. Les parcours de vie, les jeux littéraires, etc.

C’est un travail autant historique que littéraire.
Je grossis les traits pour rester dans les grosses lignes.

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Niveau 10
16 novembre 2019 à 11:44:38

Enfin ça reste très complexe.
Voir l’exemple du topic sur Mémoires d’Hadrien.
Au XXIe, on prolonge la singularité et on a une admiration pour les visionnaires (au mieux, Cervantes, Witkiewicz, Borges, Bioy Casares, Sterne ; au pire, Orwell, Huxley et Asimov).
Et on n’hésite pas à vouer aux gémonies ce qui n’est pas ou plus politiquement (sociétalement ?) acceptable.

KirinIchiban
Niveau 10
16 novembre 2019 à 12:01:03

J'aurais simplement ajouté avant la phase morale la définition naturelle du beau dans la poétique des anciens (puisque le vrai le beau le bon helléniste n'a pas grand rapport en réalité avec ce que sa christianisation en a fait), sinon je suis assez en accord avec ta proposition de synthèse, pour autant que ça ait du sens - mais tu es le premier à le souligner - sur un tel sujet de l'accomplir.

L'auteur, si tu veux un début de bagage sur le sujet, au moins théorique, jette un oeil au que sais-je sur l'esthétique (c'est une porte d'entrée acceptable pour la question) et lis en diagonale ce que jakobson consacre à la littérarité dans ses écrits de poétique. C'est une possibilité

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Niveau 10
16 novembre 2019 à 12:09:42

Oui j’ai occulté l’Antique pour simplifier. On peut y placer la Nature et l’Exploit (face au naturel, ou ce qui était vu comme naturel)

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Niveau 5
16 novembre 2019 à 15:12:17

Le 16 novembre 2019 à 11:31:04 CharlesMarlow a écrit :
De toutes manières, ça dépend totalement de l’époque.
Avant le milieu du XVIIIe siècle, était beau ce qui était moral.
Pour les Lumières et les écrivains de la fin du XVIIIe, le beau était le vrai.
Au XIXe, le beau était le style (en commençant par Chateaubriand jusqu’à la mort de Hugo, en passant par la poésie et le théâtre).

Au XXe, le beau est partout ou nulle part, il n’est plus un idéal. Certains voient du sublime chez DAF de Sade, alors que presque personne n’en parlait au XIXe siècle, qui était plutôt celui de Byron.
Dans la première moitié du siècle, le beau est l’introspection.
Après-guerre, le politique.
Depuis l’échec des utopies (1969-1973, publication de L’archipel du Goulag etc.), est beau ce qui est singulier. Les parcours de vie, les jeux littéraires, etc.

C’est un travail autant historique que littéraire.
Je grossis les traits pour rester dans les grosses lignes.

Très intéressant ton message. Pourquoi depuis la chute des utopies on trouve le "bizarre" beau ?

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Niveau 10
16 novembre 2019 à 15:30:49

C'est plus une interprétation étayée de lecture de littérature "contemporaine". Postmodernisme (pour ce que ça signifie) et tout ce qui s'y rattache.
Le singulier est un simulacre du réel, plus beau que le réel, puisqu'il y a impossibilité pour le réel d'être beau de manière efficiente pour tout le monde. Tout ça à la suite de morts (le pluriel est important) de la civilisation occidentale, à Verdun ou à Auschwitz par exemple. Puis d'un espoir d'une quinzaine d'années. On pensait avoir tenu les leçons de l'Histoire.
En se rangeant du côté de Staline, de Mao ; des États-Unis, des mœurs libres : du Rock, du sexe, de la jeunesse.
Échecs de chaque côté. Soljenitsyne, Printemps de Prague ; Charles Manson, Altamont, drogues dures, Nixon, Pompidou, etc.

Reste l'imitation du réel. Le vrai, mais qui est une chose individuelle. 1+1+1+1 = 4, et pas 1 comme on a pu le penser. Le jeu. Ça s'est ressenti dans la littérature plus que partout ailleurs : Pynchon, le boom Latino-Américain, Bellow, Roth. Ça va de la déchéance de l'individu (qui ne se retrouve plus que 1 parmi 5-6-7 milliards) au rêve, qu'il soit doux ou hystérique. L'Homme de la post-Histoire (qui ne croit plus au progrès) trouve des réponses post-quelque chose à tout, pour survivre, pour s'émerveiller, pour ne pas pleurer etc.

Par contre je sais pas si certains philosophes ou essayistes en parlent, je ne lis pas de philo ni d'essais, et je n'ai pas fait d'études littéraires. Peut-être que d'autres sauront mieux expliquer et/ou avec des exemples. C'est ma vision de la chose. Je vis avec ce genre de trucs dans le crâne et ça me convient très bien.

PS : N'y voyez rien de politique, en tout cas rien de démocratique, je ne crois qu'à l'individu, et je suis un peu vitaliste sur les bords par ailleurs.

Everlasting
Niveau 15
17 novembre 2019 à 09:26:57

Vous parlez du beau comme le but ultime de toute littérature, mais c'est justement quelque chose qui a toujours été disputé. CharlesMarrow cite des tendances qui sont toutes justes, mais qui co-existent et se mêlent à d'autres éléments. Le tournant psychologique du 19ème par exemple, c'est fondamental dans l'histoire de la littérature, mais c'est pas vraiment parce que les états d'âme sont beaux. Les fortunes et les échecs de la civilisation, le rapport entre la société et l'individu... pas sûr qu'on puisse expliquer ça avec des variations esthétiques non plus, donc n'en mettons pas trop sous la conception du Beau.

Pseudo supprimé
Niveau 7
20 novembre 2019 à 17:17:55

Pour citer un personnage de Gary "Je n'aime pas l'art coup de poing dans la gueule", j'envisage plus le Beau comme une harmonie du fond et de la forme, sans qu'aucun ne prenne vraiment le pas sur l'autre.

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Sujet : Le Beau en littérature
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