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Votre livre préférez ?

Oui, j'aime beaucoup. J'ai lu la tétralogie Bandini et Mon chien Stupide. Et pour ne pas faire original, mon préféré c'est Demande à la poussière

Demande a la poussière m'a décomplexé concernant l'écriture ..et m'a ouvert la possibilité d'être écrivain en quelque sorte

Je me souviens qu'un certain Ahmadeus le citait souvent

Rêves de Bunker Hill m'avait bien fait marrer

Un de mes auteur préférés sans aucun doute 🥰 la plume a bukowski avec la monotonie et le mauvais langage en moins. Un vrai plaisir

C'est plutôt Bukowski qui s'est inspiré de la plume de Fante
Mais sinon, j'aime beaucoup son humour et son autodérision. Ça fait la grande gueule et le mytho, puis ça se retrouve dans des situations cocasses où il s'enfonce encore plus.
Au niveau du style, ça me fait penser un peu à ce que Céline fait, en moins poussé bien sûr. Mais c'est faire parler les prolos, avec des mots de prolos de façon très belle.
Au final, je me retrouve beaucoup dans son personnage de Bandini, qui derrière son égo est quelqu'un avec beaucoup de sensibilité. Ça crée aussi un décalage qui appuie l'humour de ses bouquins.

Tout à fait d’accord avec ton ressenti

Idem, sur la base de Ask the Dust, qui est le seul que j'ai lu. La prose est assez géniale, pour moi c'était l'intérêt principal. La mégalomanie et la misogynie ambiantes me font pas mal grincer des dents, mais j'aimais le personnage quand il était droit dans ses bottes et allait puiser la moindre parcelle d'honneur dans sa médiocrité et sa mauvaise foi pour raviver sa flamme créatrice. L'individualisme et le rêve américain sont pas ma grande préoccupation, mais ainsi poussé à l'extrême, dans cette ville du far west qu'est encore Los Angeles, le comique et le tragicomique faisaient leur effet.
Dans un genre proche, je préfère Henry Miller, mais je relirai Fante, probablement Wait until Spring, Bandini.

De mémoire, si tu n'as pas lu, dans La route de Los Angeles, c'est un peu moins beau sur la forme mais c'est plus drôle. Le côté mégalomane est encore plus présent, on est vraiment dans l'adolescent boudeur qui pense soudainement être un génie parce qu'il découvre la littérature.

Notamment le passage dans la conserverie philippine qui est à hurler de rire, où il arrive en conquistador, rempli de préjugés douteux (:hap:). Évidemment, ça tourne en situations cocasses où il s'enfonce pour son honneur (c'est pas un Philippin hein lui), parce qu'il n'avoue pas qu'il ne sait pas.

Miller, jamais lu mais c'est dans ma PAL depuis un bout de temps .

De ceux que j'ai lus j'ai souvenir que de Mon chien Stupide, que j'avais cordialement méprisé en le lisant. C'était bourré de misanthropie convenue et de cul sale facile, ça m'a pas donné envie de le rouvrir.

Je m'attendais a un commentaire de ce genre. Je suis à moitié d'accord avec toi. Autant je comprends qu'on n'aime pas la posture, autant je ne trouve pas que ça soit de la misanthropie convenue. Ce n'est pas vraiment son but de se la jouer misanthrope, il se tourne lui-même en dérision. Ce n'est pas lourdaux genre j'emmerde le monde, ça fait rire parce que ça crée des situations (pas toi visiblement, mais c'est mon ressenti).
Après c'est sûr qu'il a donné naissance à toute une floppée d'écrivains rock n' roll, de Bukowski à Houellebecq. On en pense ce qu'on veut. Le premier, même si je n'aime pas vraiment, je conçois le fait qu'il ait pu être un écrivain important pour certains.
Mon chien Stupide, c'est loin d'être son meilleur de toute manière. La prose est vraiment belle dans Demande à la poussière.

Il a une manière que je trouve agaçante de s'exposer, j'aurais limite envie de dire de s'exhiber. Après oui on peut apporter la nuance que c'est devenu convenu à cause de ses épigones, mais en général je m'exprime personnellement de manière plutôt synchronique, dans cette espèce d'horizontalité qui est celle de la personne qui s'exprime à un moment donné et postérieur à un sujet qu'on ne peut pas saisir dans sa contemporanéité - c'est pour ça je crois que j'ai toujours détesté l'histoire en un sens.

C'est un peu ce que certains spectateurs ont tendance à reprocher à la nuit des masques, si je peux mieux me faire comprendre par là. Ils ont envie de pas faire porter au discrédit du film la présence de motifs qui ne sont devenus des codes éculés qu'après lui, mais de fait ils arrivent après comme sujets percevants et il est impossible pour eux de voir le film comme si ça ne faisait pas partie de leur conscience.

Enfin bon c'est surtout que je trouve qu'il est sale et grassouillet et ça me déplaît de lire ça.

Oui, je comprends, ce n'était pas mon but de toute manière d'essayer d'y réfléchir en tant que contemporain. Quand j'aime une œuvre, je me fous également royalement de comment elle a pu être perçue à sa sortie, ça m'emmerde ou non, et c'est tout. On est de toute manière conditionné par notre époque et ce qu'il y a eu avant quoi qu'il arrive, oui. La remise dans le contexte, c'est juste pour y méditer autrement que par le simple j'aime ou j'aime pas, mais ça ne changera pas le fait que ça m'emmerde. Juste concevoir d'autres aspects et sortir de l'émotif. En fait, c'est juste l'humilité de ne pas balayer d'un revers de la main des œuvres/auteurs dits importants sous prétexte que je n'aime pas (après, je ne vais pas me farcir les œuvres complètes pour la curiosité). On n'est jamais à l'abri d'une mauvaise première impression.

Puis je ne peux pas nier le fait qu'il soit effectivement "grassouillet et sale" .

Up.

J'ai lu L'orgie et là je suis en train de finir Mon chien Stupide. C'est drôle et pas prise de tête du tout.