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Politique

Sujet : Quel bilan tirer de la Révolution ?
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Winston-Smith
Niveau 10
15 juillet 2018 à 04:43:10

Bonsoir ! En ce jour de fête nationale j'ai pas mal réfléchi à cet événement fondateur (ou destructeur) qu'est la Révolution.
Evidemment, nous savons tous chacun ce que c'est et les effets qu'elle a eu, ainsi que les légendes noires ou dorées qui l'entourent et qui ont longtemps faussé son étude. Mais il me semble qu'aujourd'hui, avec le recul, et ici, avec le niveau que l'on connaît, il peut être intéressant d'observer sa réception dans tous les bords politiques qui composent le Fopo.
C'est pourquoi je propose que chacun expose ici ce qu'il pense être les points positifs et les points négatifs de la Révolution.
Je demande simplement un minimum de nuance, car comme disait François Furet " Il y a deux moyens sûrs pour ne rien comprendre à la Révolution française, c’est de la maudire ou de la célébrer. "

Je commencerai personnellement par les points négatifs :
-L'incroyable entreprise de destruction qu'a été cette Révolution. Prenons l'exemple de la Vendée, écrasée avec femmes et enfants car catholique (et traîtres en même temps). De même, la tentative de détruire la religion en France montre en quelque sorte le pêché d'orgueil des républicains, qui ne voyaient l'élévation du peuple qu'en eux même. Evidemment, la Terreur est emblématique, mais c'est trop simple de résumer la violence de la Révolution à la Terreur tandis que la violence s'est étendue avant et après.
-L'excès centralisateur, l'écrasement des girondins par les jacobins, qui enterre définitivement la possibilité d'un réelle liberté, d'une démocratie de proximité, la forme ultime de la liberté politique. Encore une fois, on peut regretter que l'atmosphère violente de la Révolution ait transposé ces luttes politiques en guerres civiles.
-La volonté de table rase des coutumes, pour créer un homme nouveau. La Révolution contient en elle la toute puissance de l'Etat et donc les germes des totalitarismes. En quelque sorte, la Révolution ferait une parfaite dystopie, de beaux principes qui s'avèrent faire bien plus de mal que de bien. Certaines phrases de Rousseau sont symptomatiques de cet esprit de supériorité qui habite les héritiers des Lumières ("ce qui ne signifie autre chose sinon qu'on le forcera d'être libre"). En effet, par crainte de la tyrannie du petit nombre (le Roi), on a institué une tyrannie bien pire : celle d'un petit nombre (l'Etat), rendu superpuissant par le grand nombre (la volonté générale, qui légitime son action).

Pourtant, tout n'est pas à jeter dans ce qui est né de la Révolution.
Tout d'abord, deux idées primordiales sont nées, ou plutôt ont enfin eu une reconnaissance politique : la Nation, et la Liberté.
Bien sûr, la Nation existait déjà, et les gens savaient qu'ils étaient de "race française". Seulement, cette appartenance n'avait aucune importance politique. Quoi de plus flatteur pour un peuple que d'accéder lui même à sa souveraineté ? Je me considère nationaliste, dans le sens où j'aime le peuple français. Comment l'aimer et ne pas vouloir qu'il dirige son destin? C'est pourquoi la liberté est indissociable de la Nation. En effet, ce serait bien réducteur de célébrer l'"esprit français" et de vouloir que les Français soient bridés politiquement. Evidemment, la souveraineté nationale a causé des problèmes, notamment par l'inertie parlementaire qu'elle implique. Bien sûr, les Français ont trop souvent été trahi par leurs représentants, mais tout cela n'est il pas la conséquence de la victoire jacobine? J'essaie de dire que le principe de souveraineté nationale a été mal appliqué, mais qu'en lui-même il consacre notre grand peuple. De même, la fin de la société d'ordre ne peut qu'être bénéfique, tant elle bridait l'expression du génie français, dans l'armée comme dans d'autre domaine (bien que cette société se soit largement assouplie, avec de nombreuses responsabilités confiées à des roturiers).

En résumé, je pense que malgré les nombreux massacres qui entachent la Révolution, on ne peut la rejeter entièrement si l'on célèbre comme moi le peuple français, qui a forcé l'histoire pour se faire une place parmi les souverains, même si il s'est fait conduire vers d'autres jougs, peut-être plus insidieux, ceux d'une démocratie faussée.

Vive la France

iHestia
Niveau 7
15 juillet 2018 à 13:55:30

Je pense que la fin des privilèges iniques du clergé et de la noblesse étaient nécessaires pour l'épanouissement et la hausse du confort de vie des roturiers, mais que cette révolution fut excessivement brutale, meurtrière, et qu'elle reste in fine la marque de l'impérialisme bourgeois dont le projet final est l'anéantissement de l'état-nation et la création d'un gouvernement mondial, la soumission totale à l'économie de marché, là où un Roy saurait mieux assurer la pérennité de l'identité française. Qu'on aime ou non le projet, la révolution est la genèse d'un mouvement fondamentalement anti-France.

le_litchi01
Niveau 49
15 juillet 2018 à 18:19:15

Je irai qu'on ne peut que saluer les droits fondamentaux et l'égalité en droit.

Sinon, la bourgeoisie est sortie grande gagnante, mais pas seule, elle a conservé son pouvoir en s'appuyant sur de larges franges de la paysannerie qui ont profité des changements sociaux.

Le prolétariat urbain a finalement perdu, mais a été politisé et ça a compté pour la suite.

Puis je dirais qu'un aspect incontournable, c'est le fait que, même si l'histoire de France a commencé bien avant, une bonne partie de l'influence de la France dans le monde, du modèle qu'elle a pu être, on le doit à l'héritage de la Révolution. Il n'y a qu'à voir le nombre de drapeaux calqués sur notre tricolore.

Eliphas_Ark
Niveau 10
16 juillet 2018 à 04:28:01

La révolution a encré dans notre histoire la sainte Guillotine
Maintenant les anglais ont peur :noel:

VeyIi
Niveau 10
16 juillet 2018 à 16:30:52

Que l'étymologie c'est pas pour faire joli

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Sujet : Quel bilan tirer de la Révolution ?
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