La liberté est un concept très large ? Qu'est-ce que ça désigne ? Je pose la question car cette question amène souvent un gouffre chez l'individu. La plupart veulent être libres mais quand on leur pose la question, ils ne savent pas ce que veux dire être libre alors qu'est-ce que c'est ? Si on est capable de définir, de nommer, d'évaluer la nature d'un chat et celle d'un éléphant, il semble que c'est beaucoup plus difficile pour la liberté. Et ce n'est pas parce que c'est un concept abstrait, certains concepts abstraits sont assez simple à définir mais celui de liberté n'est pas simple car on ne sait pas à quoi il renvoie.
On peut le définir comme la liberté de suivre ses inclinations, ses passions, la liberté serait alors de se libérer de ses chaînes mais pas des chaînes de sa propre servitude passionnelle non les chaînes des institutions étatiques ou prétatiques qui posent les cadres de la reproduction de soi en tant qu'individu symbolique et biologique. Ainsi, cette liberté dite liberté libérale ou liberté négative en philosophie est une liberté qui vise à décastrer l'individu de toutes relations d'autorité et de pouvoir. Il ne doit être que "propriétaire de soi". Cette pensée et cette conception de la liberté s'est propagée pour toucher la "gauche bobo" (ce que les nationalistes exerbent, par exemple, chez les "bobos-gauchistes", c'est tout ce qui n'est pas de gauche chez eux mais plutôt tout ce qui a contaminer la nouvelle gauche plutôt centriste).
A côté, on trouve la liberté positive inspirée par Hegel ou Rousseau (reprise par les marxistes) qui est de constater, par exemple, que l'homme ne naît pas terminé. le concept de Néoténie https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9ot%C3%A9nie est aussi applicable aux humains (et il l'a été par des sociologues et psychanalystes comme Dufour ou Louis Bolk).
« Dès les années 1930, en se fondant sur les travaux d’anatomie de son temps, Lacan défendait la thèse d’une « prématuration spécifique de la naissance chez l’homme » : tout se passe comme si l’être humain naissait prématurément. Il est fondamentalement inachevé, constitutivement déficient. Ainsi que l’écrit en une formule frappante Louis Bolk, référence chère à Lacan, « l’homme est, du point de vue corporel, un fœtus de primate parvenu à maturité sexuelle ».
L'homme naît inachevé et la seule chose qui le structure dans ses désiratas, c'est bien une délimitation fixée par un groupe comme la tribu, la communauté, l'Etat, la famille, etc. Ainsi, aucun individu ne peut se concevoir et naître achevé. L'humain a toujours besoin des autres, ainsi pour penser, il a besoin du langage. C'est le langage qui structure la pensée et l'oriente.
L'homme a besoin de la culture pour être achevé et la culture c'est le groupe qui lui apporte. Un humain, seul dans la nature, n'est rien d'autre qu'une robinsonade.
A partir de cette constation, la liberté positive est la liberté apportée par le groupe qui apporte à l'individu la capacité de se libérer de sa servitude passionnelle par l'identification réciproque du groupe et de l'individi qui reconnaît le groupe comme nécessaire à sa vie et le groupe comme se fondant sur les individus. La liberté positive est alors la pleine réalisation des potentialités de l'individu (comme chez les grecs) avec une maîtrise des passions par l'individu. Platon ne dit pas autre chose dans La République et dans Les Lois où l'éducation, l'école, vise à faire en sorte que l'individu par la musique et le sports se rende maître de lui-même.
On peut terminer ce court exposé par cette citation de Hegel sur la liberté positive qui réalise l'individu à l'aide des structures : « L’État est le rationnel en soi et pour soi » qui signifie que l'Etat a sa propre logique qui est de structure les groupes en eux même et pour eux mêmes, individu et groupe n'existent pas l'un sans l'autre. Et la liberté positive vise à légitimer et rendre cohérent ces principes de réalisation de l'individu dans le groupe.
Le 21 septembre 2018 à 13:27:29 Ostramus a écrit :
Le 20 septembre 2018 à 21:25:16 AneNul_Blanc a écrit :
Et aucune d'elle n'est incompatible, la pleine liberté suppose une combinaison de ses dernières.
La pleine liberté suppose d'être seul sur Terre.
On comprend mieux le raisonnement d'Ostramus qui repose finalement totalement sur la "liberté négative" libéral. La liberté ne se réalise que par le groupe qui achevé les individus qui sont dans un état de néoténie.
