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Politique

Sujet : Les maux de la France
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cazadalle
Niveau 8
09 janvier 2020 à 18:58:58

Le 09 janvier 2020 à 18:28:34 CHAT0N_BARBARE a écrit :

Ai-je dis le contraire ?

Il me semble oui :hap:
Tu dis que si les financiers prennent des risques c'est parce que l'Etat agit comme assureur en dernier ressort. Sauf que même avant que l'Etat n'agisse comme ça la finance connaissait des crises, donc cette hypothèse libérale simpliste pour expliquer les crises est simplement invalide.

Ce n'est pas le cas, mais je fais quand même mon mea culpa vu que mon message le sous entend. :hap:

Non, je conteste plutôt le terme néolibérale en lui même. :hap:

C'est à dire ?

Je te renvois à ce topic. :hap:
https://m.jeuxvideo.com/forums/42-55-61791951-1-0-1-0-pourquoi-les-gens-croient-que-si-l-angleterre-vit-tres-bien-avec-le-brexit.htm

Francocuck
Niveau 7
09 janvier 2020 à 19:40:49

Je répondrai à ton topic plus tard Chaton_Barbare, les partiels avant tout :noel:

Par contre, simple correction : c'est la banque centrale qui joue le rôle de prêteuse en dernier ressort, en aucun cas l'Etat. Ce sont censées être des entités indépendantes l'une de l'autre pour éviter les spirales inflationniste (cf: la République de Weimar). C'est une nécessité si l'on veut avoir des taux de change flottant et la liberté des capitaux. C'est un principe établi par Mundell dans son triangle éponyme.

thebabouche
Niveau 12
11 janvier 2020 à 04:16:09

Le 09 janvier 2020 à 19:40:49 Francocuck a écrit :
Je répondrai à ton topic plus tard Chaton_Barbare, les partiels avant tout :noel:

Par contre, simple correction : c'est la banque centrale qui joue le rôle de prêteuse en dernier ressort, en aucun cas l'Etat. Ce sont censées être des entités indépendantes l'une de l'autre pour éviter les spirales inflationniste (cf: la République de Weimar). C'est une nécessité si l'on veut avoir des taux de change flottant et la liberté des capitaux. C'est un principe établi par Mundell dans son triangle éponyme.

Sauf que ça suppose que l'on est incapable de se contrôler, ce qui infantilise l'état et ce qui n'est pas sans conséquences.

Et pour le sujet: je pense que le mouvement des gilets jaunes n'est vraiment né que lorsqu'il a été question du RIC. Comme cela a été dit et répété, le RIC c'était (et c'est toujours) la clef à tout. En soit il ne fait rien, mais il permet de tout faire.

Sauf que même si la souveraineté directe du peuple a déjà fait partit du paysage politique (dans les promesses de campagne) cela n'a jamais été appliqué et il n'y a rien qui permette de croire que quoi que ce soit ait changé.

De toute façon on assiste petit à petit à une fuite du pouvoir vers Bruxelles. Ce qui fait qu'on pourrait bien finir par avoir ce RIC, puisqu'alors il n'aura plus aucun pouvoir.
Je suis sur qu'un mec un peu calé en stratégie militaire nous trouverait le nom de cette tactique consistant à, lorsqu'on anticipe la perte d'une position, retarder le moment de la défaite et déplacer ce qui a de la valeur sur un autre site (par opposition à la stratégie "tenir bon et essayer de gagner").

On est face à des gens qui ont fait de la représentation des autres leur carrière, et qui en vivent grassement, et qui ont pas mal de leurs proches en vivant également grassement (le népotisme et le piston ayant la vie particulièrement dure dans ce milieu). Ils ne laisseront jamais tomber ça de leur plein gré.

CHAT0N_BARBARE
Niveau 10
11 janvier 2020 à 11:35:46

Par contre, simple correction : c'est la banque centrale qui joue le rôle de prêteuse en dernier ressort, en aucun cas l'Etat. Ce sont censées être des entités indépendantes l'une de l'autre pour éviter les spirales inflationniste (cf: la République de Weimar). C'est une nécessité si l'on veut avoir des taux de change flottant et la liberté des capitaux. C'est un principe établi par Mundell dans son triangle éponyme.

Sauf que l’État français a prêté 77miliards d'€ aux banques en 2008 pour les sauver. D'autres part les prêts de la troïka sont également eux mêmes en grande parte des prêts octroyés par des États puisque la BCE n'est qu'une des 3 institutions qui composant la troïka.
Par ailleurs, une mise sous tutelle de la banque centrale n'est pas synonyme d'hyperinflation. De 1946 à 1993 la banque de France était nationalisée par exemple. Également, personne ne veut de taux de change flottant ; chacun tente de maintenir une parité fixe avec ses principaux partenaires commerciaux.

Francocuck
Niveau 7
12 janvier 2020 à 00:47:04

Le 11 janvier 2020 à 11:35:46 CHAT0N_BARBARE a écrit :
Sauf que l’État français a prêté 77miliards d'€ aux banques en 2008 pour les sauver. D'autres part les prêts de la troïka sont également eux mêmes en grande parte des prêts octroyés par des États puisque la BCE n'est qu'une des 3 institutions qui composant la troïka.

On parlait du rôle de prêteur en dernier ressort. Je maintiens que l’Etat n’a pas ce rôle, c’est celui de la BCE. C’est d’ailleurs une critique du « free-banking » pour la suppression des banques centrales. Ce dont tu parles c’est l’Etat qui a émis des obligations et qui s’en est servi pour renflouer les banques. Il n’y a pas de création monétaire seulement un Etat qui s'endette ou apporte des garanties. Et qui achetait les obligations d'Etat sur le marché secondaire pour rassurer les investisseurs ? La BCE avec son assouplissement quantitatif, prouvant bien son rôle de prêteur en dernier ressort.

Par ailleurs, une mise sous tutelle de la banque centrale n'est pas synonyme d'hyperinflation. De 1946 à 1993 la banque de France était nationalisée par exemple. Également, personne ne veut de taux de change flottant ; chacun tente de maintenir une parité fixe avec ses principaux partenaires commerciaux.

Il faut découper la période que tu as donné en plusieurs, déjà, et c'est amusant qu'un natio te le rappelle, mais nous vivons entourés d'autres pays et avons des accords avec eux, notamment monétaire, nous ne faisons pas nos petites affaires dans notre coin.

- 1946/1973 : La France est signataire des accords de Bretton Woods qui fixe la parité dollars/or à 35 dollars pour une once. Cela oblige tous les autres pays à convertir leur monnaie en dollar pour acheter de l’or. Les accords instaurent aussi un régime de parité fixe entre les monnaies du système avec une tolérance de 1%. Le problème des taux de changes fixes c’est qu’ils imposent d’avoir des réserves de monnaie étrangère et de faire tourner la planche à billets si l'on a une balance commerciale excédentaire par exemple. De plus, c'est très compliqué de maintenir un taux de change fixe s'il y a des taux d'intérêts différents entre les pays, les investisseurs allant au plus rentable. Les pays n’ont pas pu garder ce système, car le déficit américain ainsi que l’utilisation massive de la planche à billets par la FED a mis à mal le taux de change fixe. Les Etats ont trop dévalués leur monnaie, surtout que cela intervient durant les crises pétrolières.

- 1973/1993 : Le Serpent Monétaire Européen puis le Système Monétaire Européen sont mis en place. Le SME assurait un régime semi-flottant entre 12 pays de la zone euro. A l’époque il y avait l’ECU, une unité de compte pondéré par 12 monnaies nationales selon la puissance économique des pays. Le Mark allemand était le plus « lourd » de ce panier. Les Anglais ont dû sortir en 1992 à cause d’une trop forte d’évaluation du livre sterling, de grave problème de taux d’intérêt et de productivité. Notamment à cause de l’Allemagne qui avait grandement augmenté ses taux d’intérêt pour contrer la hausse monétaire à cause de la réunification.

Donc mécaniquement tous les autres pays ont dû s’ajuster sur la politique monétaire allemande pour rester dans les fourchettes de variation autorisées, sans succès. En ajoutant les opérations hostiles du Quantum Fund de Soros qui savait que ce système n’était pas viable, il a donc parié à la baisse sur la livre et le franc et a réussi.

Si tu veux un autre exemple de pourquoi il vaut mieux des taux flottants et pourquoi le triangle de Mundell est valable tu peux prendre le cas de la crise de l’Asie du Sud-Est. Les taux de change étaient fixes entre les pays, il y avait une liberté des capitaux et les banques centrales fixaient leurs taux d'intérêts. Il y a eu un apport de capitaux étranger grâce au boom économique de l’Asie suivi d’un retrait très rapide (anticipation d'un krach) ce qui a déstabilisé les Etats et les Bourses. Les Etats n’avaient pas les réserves pour assurer des taux fixes, ils ont donc dû dévaluer leur monnaie ce qui a mis fin aux taux change fixe entre eux.

Actuellement, les grandes monnaies (Euro, Livre sterling + monnaies du Commonwealth, Yen, Dollar US) sont cotées à des taux flottants, les masses sont telles qu'il faudrait un mouvement de panique pour que le taux change drastiquement. Les régimes de taux fixe ou semi-flottant sont réservés aux monnaies faibles (par choix politique ou non), et doivent être indexées à des paniers de devises fortes.

Un autre cas est celui du Maroc qui a indexé son dirham sur le dollar et l’euro et a un régime semi-flottant. La Banque Centrale contrôle les taux d’intérêt et les taux de change, donc pour avoir des dirhams il faut une autorisation. De même, les entreprises peuvent payer en dollar pour éviter de trop changer le cours. Ils sont en voie de passer à des taux flottants, notamment à cause d'un de ses plus gros partenaire commercial, la Chine. Cette dernière voudrait bien pouvoir investir plus intensément dans cette région, ce serait une base arrière pour l’Europe, mais il faudrait pour cela pouvoir rapatrier les dividendes en Chine donc avoir une circulation des capitaux libre.

Il y a deux niveaux dans la zone euro, nous n’avons pas de politique monétaire indépendante par Etat, mais une politique monétaire pour l’Union. Ce qui veut dire que la BDF ne peut pas décider de créer de la monnaie et donc jouer sur les taux d'intérêts, seuls la BCE et son président (présidente en l’occurrence) peuvent le faire. En contrepartie, un euro émis par la BDF a la même valeur qu’un euro émit par la Banque Centrale Allemande et nous pouvons faire des échanges dans toute la zone euro sans limites.
Maintenant, au niveau européen, la BCE a bel et bien une indépendance pour fixer les taux d’intérêt (Draghi ne s’est pas gêné) et permet la liberté des capitaux avec le monde entier, mais en contrepartie nous avons un taux de change flottant, vis-à-vis du dollar par exemple.

La volonté de laisser la banque centrale indépendante, pouvant jouer sur la masse monétaire et donc par effet inverse jouer sur les taux d'intérêts, était une volonté politique pour éviter la planche à billet et le financement de la guerre. L'indépendance des banques centrales agace Trump par exemple, qui se plaint de Powell sauf qu'ils n'agissent pas dans le même but. L'indépendance de la banque centrale permet aux gouverneurs de faire des politiques à long terme, le mandat pour la BCE est de 8 ans par exemple. Ils ne sont pas soumis aux aléas politiques, qui sont généralement court-termistes.

CHAT0N_BARBARE
Niveau 10
12 janvier 2020 à 17:57:00

Le 12 janvier 2020 à 00:47:04 Francocuck a écrit :

Le 11 janvier 2020 à 11:35:46 CHAT0N_BARBARE a écrit :
Sauf que l’État français a prêté 77miliards d'€ aux banques en 2008 pour les sauver. D'autres part les prêts de la troïka sont également eux mêmes en grande parte des prêts octroyés par des États puisque la BCE n'est qu'une des 3 institutions qui composant la troïka.

On parlait du rôle de prêteur en dernier ressort. Je maintiens que l’Etat n’a pas ce rôle, c’est celui de la BCE. C’est d’ailleurs une critique du « free-banking » pour la suppression des banques centrales. Ce dont tu parles c’est l’Etat qui a émis des obligations et qui s’en est servi pour renflouer les banques. Il n’y a pas de création monétaire seulement un Etat qui s'endette ou apporte des garanties. Et qui achetait les obligations d'Etat sur le marché secondaire pour rassurer les investisseurs ? La BCE avec son assouplissement quantitatif, prouvant bien son rôle de prêteur en dernier ressort.

La BCE n'achète pas directement d'obligations émises par les États, et ne s'est pas lancée dans des rachats d'obligations d’états avant 2014.
L'intervention de la BCE ne s'est cantonnée qu'à injecter de la liquidité dans le système interbancaire car les banques, méfiantes les unes les autres vis à vis de leur santé économique, ne voulaient plus se prêter d'argent centrale entre elles.
La BCE a donc accru la base monétaire (monnaie centrale) afin de fluidifier le marché interbancaire.

https://pbs.twimg.com/media/DdbpOhuV0AABYW9.jpg
https://la-chronique-agora.com/wp-content/uploads/2019/03/190304-lca-bce.jpg
https://www.cairn.info/loadimg.php?FILE=REOF/REOF_158/REOF_158_0207/REOF_id9791090994096_pu2018-04s_sa11_art11_img002.jpg
https://particulier.covea-finance.fr/sites/default/files/inline-images/080319_ze_la_bce_prolonge_son_action%3A3.png
https://blocnotesdeleco.banque-france.fr/billet-de-blog/politique-monetaire-et-concentration-de-la-liquidite-en-zone-euro

Dans un système de banque libre, ce qu'il se serait passé c'est que les banques n'auraient pas pu assurer les virements de leurs clients vers d'autres établissements bancaires, et elles auraient été contraintes de faire de la rétention sur les dépôts de leurs clients, comme en 1907 aux US.

Les obligations d’État ont donc bien été rachetés sur les marchés financiers comme tu le fais remarquer, mais pas par la BCE, seulement par les investisseurs traditionnels. Par ce biais, les États ont dégagés des liquidités pour (en France) refinancer (76 milliards d'€) et recapitaliser (20 milliards d'€) les banques en difficultés.
Les plans de recapitalisation et de refinancement des banques inaugurés par les États de la zone euro n'ont donc pas été financés par la BCE mais bien par les États eux mêmes.

Par ailleurs, une mise sous tutelle de la banque centrale n'est pas synonyme d'hyperinflation. De 1946 à 1993 la banque de France était nationalisée par exemple. Également, personne ne veut de taux de change flottant ; chacun tente de maintenir une parité fixe avec ses principaux partenaires commerciaux.

Il faut découper la période que tu as donné en plusieurs, déjà, et c'est amusant qu'un natio te le rappelle, mais nous vivons entourés d'autres pays et avons des accords avec eux, notamment monétaire, nous ne faisons pas nos petites affaires dans notre coin.

- 1946/1973 : La France est signataire des accords de Bretton Woods qui fixe la parité dollars/or à 35 dollars pour une once. Cela oblige tous les autres pays à convertir leur monnaie en dollar pour acheter de l’or.
Les accords instaurent aussi un régime de parité fixe entre les monnaies du système avec une tolérance de 1%. Le problème des taux de changes fixes c’est qu’ils imposent d’avoir des réserves de monnaie étrangère et de faire tourner la planche à billets si l'on a une balance commerciale excédentaire par exemple. De plus, c'est très compliqué de maintenir un taux de change fixe s'il y a des taux d'intérêts différents entre les pays, les investisseurs allant au plus rentable. Les pays n’ont pas pu garder ce système, car le déficit américain ainsi que l’utilisation massive de la planche à billets par la FED a mis à mal le taux de change fixe. Les Etats ont trop dévalués leur monnaie, surtout que cela intervient durant les crises pétrolières.

- 1973/1993 : Le Serpent Monétaire Européen puis le Système Monétaire Européen sont mis en place. Le SME assurait un régime semi-flottant entre 12 pays de la zone euro. A l’époque il y avait l’ECU, une unité de compte pondéré par 12 monnaies nationales selon la puissance économique des pays. Le Mark allemand était le plus « lourd » de ce panier. Les Anglais ont dû sortir en 1992 à cause d’une trop forte d’évaluation du livre sterling, de grave problème de taux d’intérêt et de productivité. Notamment à cause de l’Allemagne qui avait grandement augmenté ses taux d’intérêt pour contrer la hausse monétaire à cause de la réunification.

Donc mécaniquement tous les autres pays ont dû s’ajuster sur la politique monétaire allemande pour rester dans les fourchettes de variation autorisées, sans succès. En ajoutant les opérations hostiles du Quantum Fund de Soros qui savait que ce système n’était pas viable, il a donc parié à la baisse sur la livre et le franc et a réussi.

Si tu veux un autre exemple de pourquoi il vaut mieux des taux flottants et pourquoi le triangle de Mundell est valable tu peux prendre le cas de la crise de l’Asie du Sud-Est. Les taux de change étaient fixes entre les pays, il y avait une liberté des capitaux et les banques centrales fixaient leurs taux d'intérêts. Il y a eu un apport de capitaux étranger grâce au boom économique de l’Asie suivi d’un retrait très rapide (anticipation d'un krach) ce qui a déstabilisé les Etats et les Bourses. Les Etats n’avaient pas les réserves pour assurer des taux fixes, ils ont donc dû dévaluer leur monnaie ce qui a mis fin aux taux change fixe entre eux.

Tu ne peux pas avoir des taux flottants librement ; pour avoir des relations commerciales avec des pays étrangers stables, il te faut des taux de changes stables. C'est pour ça que je te dis qu'aucun pays ne veut réellement de taux de change flottant, même si du même coup comme tu le fais remarquer, aucun pays ne peut avoir un système de taux de change rigoureusement fixe non plus.

Actuellement, les grandes monnaies (Euro, Livre sterling + monnaies du Commonwealth, Yen, Dollar US) sont cotées à des taux flottants, les masses sont telles qu'il faudrait un mouvement de panique pour que le taux change drastiquement. Les régimes de taux fixe ou semi-flottant sont réservés aux monnaies faibles (par choix politique ou non), et doivent être indexées à des paniers de devises fortes.

Un autre cas est celui du Maroc qui a indexé son dirham sur le dollar et l’euro et a un régime semi-flottant. La Banque Centrale contrôle les taux d’intérêt et les taux de change, donc pour avoir des dirhams il faut une autorisation. De même, les entreprises peuvent payer en dollar pour éviter de trop changer le cours. Ils sont en voie de passer à des taux flottants, notamment à cause d'un de ses plus gros partenaire commercial, la Chine. Cette dernière voudrait bien pouvoir investir plus intensément dans cette région, ce serait une base arrière pour l’Europe, mais il faudrait pour cela pouvoir rapatrier les dividendes en Chine donc avoir une circulation des capitaux libre.

Intéressant

Il y a deux niveaux dans la zone euro, nous n’avons pas de politique monétaire indépendante par Etat, mais une politique monétaire pour l’Union. Ce qui veut dire que la BDF ne peut pas décider de créer de la monnaie et donc jouer sur les taux d'intérêts, seuls la BCE et son président (présidente en l’occurrence) peuvent le faire. En contrepartie, un euro émis par la BDF a la même valeur qu’un euro émit par la Banque Centrale Allemande et nous pouvons faire des échanges dans toute la zone euro sans limites.
Maintenant, au niveau européen, la BCE a bel et bien une indépendance pour fixer les taux d’intérêt (Draghi ne s’est pas gêné) et permet la liberté des capitaux avec le monde entier, mais en contrepartie nous avons un taux de change flottant, vis-à-vis du dollar par exemple.

La volonté de laisser la banque centrale indépendante, pouvant jouer sur la masse monétaire et donc par effet inverse jouer sur les taux d'intérêts, était une volonté politique pour éviter la planche à billet et le financement de la guerre. L'indépendance des banques centrales agace Trump par exemple, qui se plaint de Powell sauf qu'ils n'agissent pas dans le même but. L'indépendance de la banque centrale permet aux gouverneurs de faire des politiques à long terme, le mandat pour la BCE est de 8 ans par exemple. Ils ne sont pas soumis aux aléas politiques, qui sont généralement court-termistes.

Le problème c'est que cette indépendance limite les possibilités de relances de l'économie

Francocuck
Niveau 7
20 janvier 2020 à 12:32:35

Le 12 janvier 2020 à 17:57:00 CHAT0N_BARBARE a écrit :

Le 12 janvier 2020 à 00:47:04 Francocuck a écrit :

Le 11 janvier 2020 à 11:35:46 CHAT0N_BARBARE a écrit :
Sauf que l’État français a prêté 77miliards d'€ aux banques en 2008 pour les sauver. D'autres part les prêts de la troïka sont également eux mêmes en grande parte des prêts octroyés par des États puisque la BCE n'est qu'une des 3 institutions qui composant la troïka.

On parlait du rôle de prêteur en dernier ressort. Je maintiens que l’Etat n’a pas ce rôle, c’est celui de la BCE. C’est d’ailleurs une critique du « free-banking » pour la suppression des banques centrales. Ce dont tu parles c’est l’Etat qui a émis des obligations et qui s’en est servi pour renflouer les banques. Il n’y a pas de création monétaire seulement un Etat qui s'endette ou apporte des garanties. Et qui achetait les obligations d'Etat sur le marché secondaire pour rassurer les investisseurs ? La BCE avec son assouplissement quantitatif, prouvant bien son rôle de prêteur en dernier ressort.

La BCE n'achète pas directement d'obligations émises par les États, et ne s'est pas lancée dans des rachats d'obligations d’états avant 2014.
L'intervention de la BCE ne s'est cantonnée qu'à injecter de la liquidité dans le système interbancaire car les banques, méfiantes les unes les autres vis à vis de leur santé économique, ne voulaient plus se prêter d'argent centrale entre elles.
La BCE a donc accru la base monétaire (monnaie centrale) afin de fluidifier le marché interbancaire.

Elle n'achète pas directement, c'est pour cela que j'ai parlé de marché secondaire et non primaire. Mais tu as raison l'assouplissement quantitatif n'a commencé qu'en 2014, pas directement après 2008 mais cela ne donne pas le rôle de prêteur en dernier ressort aux Etats pour autant. Tes documents sont intéressants, je ne pensais pas que la BCE détenait autant de créance allemande dans son bilan. C'est assez étonnant, venant d'un pays qui se plaint de la politique de la BCE. Mais le rôle de prêteur en dernier ressort revient à la banque centrale, ce n'est pas un rôle que je lui donne parce que j'en ai décidé, c'est celui qui lui est donné :

"L'intervention publique dans le domaine bancaire prend trois formes principales : les réglementations prudentielles (dans lesquelles nous incluons les décisions de fermeture de banques) ; l'assurance des dépôts ; et les interventions de la banque centrale en tant que prêteur en dernier ressort.
https://www.universalis.fr/encyclopedie/banque-economie-de-la-banque/3-reglementation-prudentielle-et-supervision-bancaire/

Dans un système de banque libre, ce qu'il se serait passé c'est que les banques n'auraient pas pu assurer les virements de leurs clients vers d'autres établissements bancaires, et elles auraient été contraintes de faire de la rétention sur les dépôts de leurs clients, comme en 1907 aux US.

Les obligations d’État ont donc bien été rachetés sur les marchés financiers comme tu le fais remarquer, mais pas par la BCE, seulement par les investisseurs traditionnels. Par ce biais, les États ont dégagés des liquidités pour (en France) refinancer (76 milliards d'€) et recapitaliser (20 milliards d'€) les banques en difficultés.
Les plans de recapitalisation et de refinancement des banques inaugurés par les États de la zone euro n'ont donc pas été financés par la BCE mais bien par les États eux mêmes.

Je me répète mais cela n'en fait pas des prêteurs en dernier ressort :hap: Ils s'endettent pour recapitaliser et donner des liquidités aux banques, nous ne sommes pas face à une banque centrale qui créer de la monnaie ex-nihilo pour injecter des liquidités et/ou racheter des dettes.

Par ailleurs, une mise sous tutelle de la banque centrale n'est pas synonyme d'hyperinflation. De 1946 à 1993 la banque de France était nationalisée par exemple. Également, personne ne veut de taux de change flottant ; chacun tente de maintenir une parité fixe avec ses principaux partenaires commerciaux.

Il faut découper la période que tu as donné en plusieurs, déjà, et c'est amusant qu'un natio te le rappelle, mais nous vivons entourés d'autres pays et avons des accords avec eux, notamment monétaire, nous ne faisons pas nos petites affaires dans notre coin.

- 1946/1973 : La France est signataire des accords de Bretton Woods qui fixe la parité dollars/or à 35 dollars pour une once. Cela oblige tous les autres pays à convertir leur monnaie en dollar pour acheter de l’or.
Les accords instaurent aussi un régime de parité fixe entre les monnaies du système avec une tolérance de 1%. Le problème des taux de changes fixes c’est qu’ils imposent d’avoir des réserves de monnaie étrangère et de faire tourner la planche à billets si l'on a une balance commerciale excédentaire par exemple. De plus, c'est très compliqué de maintenir un taux de change fixe s'il y a des taux d'intérêts différents entre les pays, les investisseurs allant au plus rentable. Les pays n’ont pas pu garder ce système, car le déficit américain ainsi que l’utilisation massive de la planche à billets par la FED a mis à mal le taux de change fixe. Les Etats ont trop dévalués leur monnaie, surtout que cela intervient durant les crises pétrolières.

- 1973/1993 : Le Serpent Monétaire Européen puis le Système Monétaire Européen sont mis en place. Le SME assurait un régime semi-flottant entre 12 pays de la zone euro. A l’époque il y avait l’ECU, une unité de compte pondéré par 12 monnaies nationales selon la puissance économique des pays. Le Mark allemand était le plus « lourd » de ce panier. Les Anglais ont dû sortir en 1992 à cause d’une trop forte d’évaluation du livre sterling, de grave problème de taux d’intérêt et de productivité. Notamment à cause de l’Allemagne qui avait grandement augmenté ses taux d’intérêt pour contrer la hausse monétaire à cause de la réunification.

Donc mécaniquement tous les autres pays ont dû s’ajuster sur la politique monétaire allemande pour rester dans les fourchettes de variation autorisées, sans succès. En ajoutant les opérations hostiles du Quantum Fund de Soros qui savait que ce système n’était pas viable, il a donc parié à la baisse sur la livre et le franc et a réussi.

Si tu veux un autre exemple de pourquoi il vaut mieux des taux flottants et pourquoi le triangle de Mundell est valable tu peux prendre le cas de la crise de l’Asie du Sud-Est. Les taux de change étaient fixes entre les pays, il y avait une liberté des capitaux et les banques centrales fixaient leurs taux d'intérêts. Il y a eu un apport de capitaux étranger grâce au boom économique de l’Asie suivi d’un retrait très rapide (anticipation d'un krach) ce qui a déstabilisé les Etats et les Bourses. Les Etats n’avaient pas les réserves pour assurer des taux fixes, ils ont donc dû dévaluer leur monnaie ce qui a mis fin aux taux change fixe entre eux.

Tu ne peux pas avoir des taux flottants librement ; pour avoir des relations commerciales avec des pays étrangers stables, il te faut des taux de changes stables. C'est pour ça que je te dis qu'aucun pays ne veut réellement de taux de change flottant, même si du même coup comme tu le fais remarquer, aucun pays ne peut avoir un système de taux de change rigoureusement fixe non plus.

On s'écharpe sur des appellation j'ai l'impression :hap: Les "taux flottant" c'est l'appellation officielle pour parler des mécanisme de change entre les grandes monnaies. On parle de taux flottant parce qu'aucune institution (BCE ou FED) n'intervient régulièrement pour faire monter/baisser la parité, elles n'en auraient pas les moyens sur le long-terme. Mais une simple allocution peut faire changer les cours par contre. La parité est déterminé par le marché. Après comme tu le fais remarquer, c'est plus intéressant pour un pays si les taux restent quasi-fixe, cela évite une explosion de la dette en monnaie étrangère pour les petits pays et cela permet des échanges commerciaux stables.

Actuellement, les grandes monnaies (Euro, Livre sterling + monnaies du Commonwealth, Yen, Dollar US) sont cotées à des taux flottants, les masses sont telles qu'il faudrait un mouvement de panique pour que le taux change drastiquement. Les régimes de taux fixe ou semi-flottant sont réservés aux monnaies faibles (par choix politique ou non), et doivent être indexées à des paniers de devises fortes.

Un autre cas est celui du Maroc qui a indexé son dirham sur le dollar et l’euro et a un régime semi-flottant. La Banque Centrale contrôle les taux d’intérêt et les taux de change, donc pour avoir des dirhams il faut une autorisation. De même, les entreprises peuvent payer en dollar pour éviter de trop changer le cours. Ils sont en voie de passer à des taux flottants, notamment à cause d'un de ses plus gros partenaire commercial, la Chine. Cette dernière voudrait bien pouvoir investir plus intensément dans cette région, ce serait une base arrière pour l’Europe, mais il faudrait pour cela pouvoir rapatrier les dividendes en Chine donc avoir une circulation des capitaux libre.

Intéressant

Il y a deux niveaux dans la zone euro, nous n’avons pas de politique monétaire indépendante par Etat, mais une politique monétaire pour l’Union. Ce qui veut dire que la BDF ne peut pas décider de créer de la monnaie et donc jouer sur les taux d'intérêts, seuls la BCE et son président (présidente en l’occurrence) peuvent le faire. En contrepartie, un euro émis par la BDF a la même valeur qu’un euro émit par la Banque Centrale Allemande et nous pouvons faire des échanges dans toute la zone euro sans limites.
Maintenant, au niveau européen, la BCE a bel et bien une indépendance pour fixer les taux d’intérêt (Draghi ne s’est pas gêné) et permet la liberté des capitaux avec le monde entier, mais en contrepartie nous avons un taux de change flottant, vis-à-vis du dollar par exemple.

La volonté de laisser la banque centrale indépendante, pouvant jouer sur la masse monétaire et donc par effet inverse jouer sur les taux d'intérêts, était une volonté politique pour éviter la planche à billet et le financement de la guerre. L'indépendance des banques centrales agace Trump par exemple, qui se plaint de Powell sauf qu'ils n'agissent pas dans le même but. L'indépendance de la banque centrale permet aux gouverneurs de faire des politiques à long terme, le mandat pour la BCE est de 8 ans par exemple. Ils ne sont pas soumis aux aléas politiques, qui sont généralement court-termistes.

Le problème c'est que cette indépendance limite les possibilités de relances de l'économie

C'est aussi le renoncement des pays européens à un élément fondamental de la souveraineté.

CHAT0N_BARBARE
Niveau 10
21 janvier 2020 à 14:09:24

Je pense pas avoir grand chose à rajouter, on est assez d'accord en effet

ElWave_e
Niveau 5
23 janvier 2020 à 20:03:38

Très bon topic l'auteur,
de la part d'un FAF :nerd:

il est grand temps d'unir le peuple et l'opposition afin d'entamer la réel révolte contre l'élite néo-libéral c:

CHAT0N_BARBARE
Niveau 10
23 janvier 2020 à 23:44:43

Je ne suis pas favorable à l'union avec les fafs mais merci de la proposition :hap:

ElWave_e
Niveau 5
24 janvier 2020 à 19:04:38

Le 23 janvier 2020 à 23:44:43 CHAT0N_BARBARE a écrit :
Je ne suis pas favorable à l'union avec les fafs mais merci de la proposition :hap:

Et pourquoi dont ?

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Sujet : Les maux de la France
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