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Sujet : [Fantasy] Les Héritiers
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Le_Dominateur
Niveau 13
07 mai 2017 à 15:52:16

Salut à tous,

Récemment j'ai décidé de reprendre un livre que j'avais commencé il y à déjà bien des années. Cette histoire est importante pour moi, et je compte sur vous pour me faire vos remarques et critiques. Pas de faux semblants entre nous, j'ai besoin de progresser.
Ça démarre au prochain post! Profitez!

Le_Dominateur
Niveau 13
07 mai 2017 à 15:53:22

Les Héritiers

Prologue

Une fois par an, les mortels touchaient du doigt le monde magique. Une unique occasion dans l'année pour les habitants de la cité de rentrer dans le Lumen. En ce jour, les grands jardins situés devant l'entrée principal du palais se trouvait surpeuplés : la fine crème de la ville n'allait rater cet événement pour rien au monde. Bien bête serait celui qui manquerait le jour du Sacre !

Ce jour très précis restait exceptionnel, car Alvär verrait en effet une nouvelle génération d’Élus arpenter ses contrées. Pour beaucoup, l'idée même de quitter le Lumen, où ils avaient passé l’intégralité de leur vie, sans jamais en sortir, les tenaillait. Tels des oisillons tombaient du nid, la vue de tous ces turbans colorés, de ces femmes drapés des châles les plus fins, des soldats en armure brillante, leur faisait tourner la tête sous le surplus d'informations. Ce qu'il savait du monde, ils l'avaient appris par les récits subjectifs des anciens et des livres. Pourtant, certains parmi les plus opportunistes savaient qu'ils devaient dès maintenant étendre leur cercle de connaissances, et ils ne se privèrent pas pour flatter, minauder, voire exposer leur pouvoir en douce. Les mages plus expérimentés, quant à eux, ne se gênèrent pas pour passer la journée avec d'anciennes connaissances, ou pour créer eux aussi de nouvelles relations prometteuses. Dans l'ensemble, ils en profitèrent pour boire plus que de raisons.
Au bout d'un moment, alors que le ciel commençait à virer au pourpre, on ordonna de faire tonner les cloches. Les conversations s'éteignirent immédiatement, et tous les yeux se tournèrent vers l'immense perron de granit de l'école. Là, les Zélotes attendirent le silence, puis Lumière, celui qu'on nommait le Patriarche, s'avança d'un pas. Le soleil couchant faisait briller les tatouages de son crâne, telles des lignes de feu. Contrairement à ses confrères derrières lui, vêtus de manière colorée, il arborait de simples vêtement de lin neutre. Il attendit le silence, et se racla la gorge.

« C’est toujours pour moi un désespoir immense de voir s’envoler des hommes et des femmes que j’ai connu enfants pendant si longtemps, déclara-t-il. Hélas, un père doit savoir lâcher la bride à sa progéniture afin qu’elle puisse voler de ses propres ailes. Le monde n'attend que vous, et nous tous savons que vous allez briller de tout votre éclat et faire notre fierté. Néanmoins, il vous reste une épreuve à accomplir, la plus importante, et la première d'une vie remplie d'aventure ! »

Les étudiants savaient de quoi il était question, on leur en avait parlé dès leur tout premier jour au Lumen : l’Épreuve de la Foi. Ainsi, le brouhaha parmi les concernés reprit de plus belle, chacun se demandant qu’elle serait la tâche qui allait lui incomber, exposant ses préférences et ses craintes. L'orateur attendit que les conversations s'éteignirent afin de reprendre son laïus.

« Nous savons que vous avez attendu toute votre vie ce moment pour faire vos preuves. Mais je me dois de vous avertir que cette tâche n'est pas à prendre à la légère, trop d’accidents surviennent chaque année. Si vous vous trouvez en situation de danger, laissait votre orgueil de côté et faite appel à votre tuteur. Moi-même, je l’ai fait, quand j’étais à votre place. Il vaut mieux repasser votre dernière année que de risquer votre vie. Ce ne sera pas un manque de foi de votre part, mais un acte d'une grande bravoure que d’accepter l’échec. Malgré l'amour que vous porte la Déesse, cela l’attristerait grandement de vous accueillir si tôt. Les tâches vous seront attribuées demain. En attendant, buvez et mangez tout votre saoul,et profitez de cette magnifique soirée. Que la Déesse vous garde tous. »

Il claqua brièvement des mains, et des musiciens que personne n'avait remarqué jusque là se mirent à jouer une musique enivrante sur leurs légers instruments d'argents. Aussitôt, une chape de félicité tomba sur l'assemblée. Issus des majestueux sons diffusés par l'orchestre, un flots de couleurs vives se forma peu à peu dans le ciel nocturne. Une brise agitaient la cime des immenses arbres, tandis que les lucioles flottaient au gré du vent. Les senteurs estivales se mêlaient à celles de la bonne chère : les mets les plus raffinées se trouvaient là, sur de longues tables. La soirée dura jusqu'à tard dans la nuit, et cela en déprima plus d'un de devoir retourner à sa vie au petit matin.

Beaucoup ne pourraient revenir dans ces jardins que dans un an, et certains n'y remettront jamais les pieds. La majeure partie de la population cependant, les pauvres, les moins importants, ceux nés loin d'ici, était condamnée à observer la réception depuis l'autre côté de la grille, sans même que les invités ne leur jettent un regard.

Le_Dominateur
Niveau 13
08 mai 2017 à 15:32:58

Nouveau chapitre. Beaucoup de descriptions, même si j'ai essayé de ne pas en faire trop. Les dialogues ne sont pas vraiment m'ont point fort, toutes les remarques à ce sujet sont plus que bienvenues!

Chapitre I :

À l'aube d'une nouvelle vie

« Terann, Terann ! Réveille toi ! »

Le dénommé Terann sentit qu'on le secouait violemment. Il sortit difficilement du sommeil et posa un regard vaseux sur l'origine de ce réveil brutal. Ekarim se tenait là, flou et mouvant, et le dormeur mit quelques temps à focaliser sa vision et à rassembler ses esprits.
- Quoi ? Qu'est ce que tu me veux de si bonne heure ? Demanda-t-il d'une voix pâteuse.
- Les Épreuves de la Foi, c'est aujourd'hui ! Tout le monde est prêt, on attend plus que toi !

La réalité frappa Terann comme un sac de sable. Il sauta de son lit, mais regretta rapidement ce geste : une barre de douleur lui traversa le crâne, la chambre vacilla autour de lui, et il dut se rasseoir piteusement. Bon je ne regrette rien, cet hydromel de Nixos valait le coup, au moins j'ai eu la présence d'esprit de rentrer, cette fois. D'une simple formule, il fit apparaître un petit cube gélatineux au creux de sa main. Ne se sentant pas de faire mieux, il le goba, en priant pour que les effets agissent rapidement. Son ami s'était assuré qu'il était bien réveillé, et avait déjà filé dans les escaliers. Terann enfila rapidement sa tunique la moins sale, et le suivit.

La cérémonie avait lieu dans l'un des nombreux salons du Lumen. Le jeune homme ne se rappela pas spécialement être entré dans celui-ci, vu l’immensité du bâtiment. Une dizaine de personnes tout a plus se trouvaient là, et il se glissa derrière le groupe de la manière la plus discrète possible, tandis que certains de ses camarades lui adressèrent des signes de bienvenus. Delquis les attendait du haut de son trône, entourée d'une bande de professeurs qui discutait entre eux. Le saphir qu'elle arborait au front s'illuminait de temps à autres sous la lumière du soleil. Des vitraux majestueux s'étalaient derrière eux, les découpant sur un univers de couleurs vives. L’un d’eux exposait une scène de baignade de jeunes gens à l’air heureux dans un lac cristallin, l’autre représentait un aquamancien des temps jadis, sous un nuage de pluie. Au centre de la salle, se tenait un bassin de pierre, d’un mètre de haut, avec des runes qui en décorait le pourtour. Son eau bouillonnait paisiblement, comme si un feu brûlait dans ses tréfonds.

« Puisque notre jeune retardataire est là, nous allons pouvoir commencer (Terann se sentit rougir).Comme chaque année, le Bassin du Destin va vous attribuer votre épreuve aléatoirement. Ce sont des doléances que l’on nous a envoyé, et toutes sont adaptées à votre niveau. Des tuteurs vous soutiendront en cas de besoin mais ce sera synonyme d’échec, prévint Delquis, vous avez seulement à faire confiances aux arcanes, et elles vous répondront. À présent, faites le vide dans votre esprit comme nous vous l’avons enseigné. Une fois que vous vous sentirez prêt, plongez vos mains dans le bassin. »

Tous les étudiants réagir ensemble : ils s'assirent en tailleur, et fermèrent les yeux. On apprenait cet exercice dès le plus jeune âge, un esprit ouvert, apaisé, donnait aux arts plus de consistances. Terann ralentit sa respiration, et descendit plus profondément en lui. Cet exercice lui fit le plus grand bien après la soirée agitée qu'il avait traversé. Il fit abstraction de ce qui l'entourait, s'efforça d'apaiser ses doutes, ses peurs, pour atteindre la sérénité. Une fois prêt, il ouvrit les yeux et se dirigea vers le bassin, presque inconscient d'être le dernier, tant il se trouvait en demi-transe. Il inspira une dernière fois, et se lança.

La sensation sur sa peau ressemblait à la rosée du matin. Il associa ses pensées au liquide surnaturel du réservoir, et au bout d’un moment, il sentit un globe, lisse et froid, lui caressait les doigts. Les dés sont jetés. Il l’agrippa. Une bulle solidifiée en ressortit, contenant une fumée, tant changeante en couleur qu'en forme, qui finit par éclater dans un léger plop. Le monde se plongea dans les ténèbres, et en lieux et place du bassin, un homme maigrichon qui paraissait effrayé, se tenait là : « Par chez moi, à Githac, un genre de sorcellerie est à l’œuvre. Non pas que j'ai quelque chose contre la sorcellerie, madame, mais celle-ci on la connaît pas. Les gens sont de plus en plus bizarre, ils sont pas eux-même, et certains sont carrément dans un autre monde on dirait. Mon cousin Clovis, et sa femme, la belle Éliana, et bien ils ne dorment plus la nuit. Moi, je suis un marchand itinérant, du coup je suis pas resté longtemps, mais j'ai bien vu qu'il y avait un problème». La vision cessa et il reprit conscience.

Le salon réapparut aussi soudainement qu'il avait disparu. Certains de ses camarades semblaient réjouis, d’autres atterrés. Il se rapprocha vers Ekarim. Un sourire éclairait son visage, il leva ses grands yeux gris à l’approche de son camarade.

- Alors, tu as eu quoi  ? demanda t’il.
- Des insomnies, répondit Terann, et toi ?
- Une secte dans l’archipel du Gardien, du gâteau.
- Ce n’est pas aussi excitant que ce à quoi je m’attendais, ricana Terann, on règle ça vite fait et après, à nous la grande vie.
- Et comment l'ami, bonne chance !
- Comme si j’en avais besoin !

Delquis se releva de nouveau, et prit la parole.

« Bien, ceci étant réglé, venez écrire votre nom devant l'épreuve que vous allez subir sur ce registre. Nous informerons vos tuteurs respectifs, ils vous attendront au port quand le soleil sera à son zénith. Une dernière fois, je vous souhaite bonne chance, en mon nom propre et en celui de l’École. »

Ceci fait, Terann empoigna une dernière fois Ekarim et retourna rassembler ses affaires au dortoir. Tous les autres l'ayant déjà fait plus tôt, il profita de ce moment de calme pour apprécier une dernière fois cet espace où il avait passé près de quinze ans de sa vie. Aucunes salles du Lumen ne ressemblaient à une autre, et celle ci partageait ses parois entre de grandes fenêtres ouvertes sur la ville et l'océan en contre-bas et des murs de pierres noirs, auxquels brillaient quelques lampes magiques. Tout au fond, après la dizaine de lit, un immense cadre de cheminée se dressait, plus ornemental que vraiment pratique. Un rideau de velours rouge entouré son lit, auquel était accolé un massif coffre de bois. Il trouva étrange d'admettre que dans quelques mois, un enfant, presque un bambin, prendrait place dans ce nid douillet. Une foule de souvenirs de toutes sortes l'assaillirent, et c'est avec un petit bémol au cœur qu'il quitta pour la dernière fois la chambre, son sac sur les épaules. Malgré son apparent courage, il ressentait une pointe d'angoisse, car jamais il n'avait posé le pied en dehors du Lumen.

Il savoura son passage au travers de l'immense portail doré qui séparait les Elus du reste du monde. Dès à présent, il se trouvait plus loin de son lit qu'il ne l'avait jamais été depuis qu'on l'avait arraché des rues. Le pont de pierre blanche qui s'ouvrait au delà s'ornait de d'immenses statues d’Élus célèbres, qui regardait la ville depuis des siècles. Au son d'un claquement de tonnerre, un fil lumineux et intangible, sorti de sa poitrine, et se jeta à l'assaut de la cité qui s'ouvrit devant lui. Terrann comprit vite que se trouverait son tuteur désigné à l'autre bout.

Peu d'endroits du continents ne fourmillaient autant que le port d'Akanïa. À l'embouchure du fleuve, une vaste esplanade rassemblait ceux qui avait à faire avec les navires : marins, fonctionnaires et marchands se croisaient, sous le radieux soleil de ce début d'après midi. Autant de monde produisait un important brouhaha, chacun criant à qui mieux mieux. Le vent charriait un air salin que Terann se fit un plaisir d'inspirer à pleins poumons. Plusieurs quais de pierre se jetaient à l'assaut des flot, une forêt de mats arborés leurs voiles colorés. Malgré l'agitation ambiante, Terann ne se fit pas bousculer une seule fois, car la plupart des gens essayaient de se tenir à bonne distance de lui. Un cercle d'espace se formait naturellement, sans même qu'il ne se rende compte d'être privilégié. Dans la foule, à la recherche de celui qui l'accompagnerait, il croisa quelque étudiants du Lumen, partant eux aussi tenter l'épreuve. Cela devait être le seul jour de l'année où il y avait autant d’Élus au port.

Finalement, il trouva son interlocuteur, assis sur un tonneau sur le bord du quai, le regard perdu vers les îles de la baie. Terann était à peu près sur de ne l'avoir jamais vu au Lumen, mais il pouvait se tromper tant beaucoup de personnes différentes y convergeaient continuellement. L'homme devait avoir une trentaine d’années, et arborait le teint mat typique de la région. Ses yeux verts se posèrent sur le jeune homme quand ce dernier arriva à sa hauteur, et le filament se dissipa. Il avait une apparence que Terann associa aux pirates dont il entendait parler parfois, avec ses quelques dents en or et son collier de crocs.

- Terann je présume, devina-t-il.
- C’est bien moi, répondit-il en lui serrant la main, et vous êtes?
- Ceraph le Conquérant, dit-il avec une pointe de fierté dans la voix.
- Le Conquérant  ? Pourquoi cela ?
- Je t’expliquerais cela un jour peut-être si l'occasion se présente. Discutons un peu avant d'embarquer, parle moi de toi.
- Et bien, je suis arrivé au Lumen à cinq ans comme tout le monde, et je sais que j'ai été ramassé à Thrill.
- Ah, voilà une ville que j'apprécie ! Elle est presque à la hauteur d'Arkanïa ! S'exclama-t-il joyeusement.
- Je ne sais pas, je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'y retourner.
- Voilà un manque que tu vas devoir rapidement combler alors. Les Élus ont tendance à vouloir enfouir leurs racines, mais pour ma part, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Comment pouvons-nous nous construire sainement sans savoir d'où l'on vient ?
- Le Lumen est sensé nous suffire, non ?
- Un système bien trop centré sur lui même, si tu veux mon avis. Mais nous en parlerons une autre fois, je devine à la couleur bleue de te vêtements que tu as des affinités avec l'eau ?
- Oui, monsieur, je connais les principaux rituels de base, et j'ai commencé à m'intéresser aux principes des autres voies.
- Très bien, c'est plus que suffisant je pense. Comment te sens tu pour ton Épreuve e la Foi ?
- Je suis prêt, j'ai hâte de faire mes preuves, affirma Terann avec force.
- Très bien, dit-il en lui donnant une tape sur l'épaule, nous parlerons des détails une fois sur place. En attendant, sache que je suis là pour te servir.

Joignant la parole aux gestes, il s’inclina avec grâce. Le jeune homme fut instantanément séduit par son gardien, et rit de bon cœur. Des vaisseaux spéciaux délivrés par l'université avaient été mis à disposition pour permettre aux futurs mages d'accomplir leur tâche. Celui de Terann et Ceraph était une caravelle à la coque d'un blanc poli, avec de somptueux motifs ouvragés à sa surface. Les voiles pourpres n'attendaient plus qu'à se gaver du vent qui soufflait en direction du nord. L'équipage n'avait rien à voir avec les ruffians que l'on pouvait trouver en mer habituellement, mais avait l'air composé d'honnêtes matelots triés sur le volet. D'autres duo tels que le leur se trouvaient à bord, mais Terann ne voyait personne qu'il connaissait particulièrement. Le navire contourna la baie et s'élança à l'assaut du fleuve pour remonter par le nord. Au moment où la nuit tomba, la ville se trouvait déjà loin derrière eux. Un nouveau monde s'ouvrait au jeune élève, et une joie immense ne le quittait plus. Il savait qu'il avait encore énormément de merveilles à découvrir.

LePerenolonch
Niveau 10
08 mai 2017 à 18:01:28

Salut et bienvenue sur le forum !

Une fois par an, les mortels touchaient du doigt le monde magique. Une unique occasion dans l'année

Une fois par an, une unique occasion dans l’année … tu répètes deux fois la même idée dans les deux premières phrases.

la fine crème de la ville n'allait rater cet événement pour rien au monde.

Ne raterait cet événement pour rien au monde ? C’est mieux je trouve.

Ce jour très précis restait exceptionnel

On s’en doute, ça ne me parait pas utile de le rappeler

Pour beaucoup, l'idée même de quitter le Lumen, où ils avaient passé l’intégralité de leur vie, sans jamais en sortir, les tenaillait.

Attends quoi ? je croyais qu’ils ne touchaient au Lumen qu’une seule fois par an, et là tu nous dis qu’ils vivent dedans depuis toujours ? :doute:

Tels des oisillons tombaient du nid, la vue de tous ces turbans colorés, de ces femmes drapés des châles les plus fins, des soldats en armure brillante, leur faisait tourner la tête sous le surplus d'informations.

Des oisillons tombés du nid, plutôt ? Ces femmes drapées.
Si le fait de voir des châles et des armures scintillantes font tourner la tête des habitants, c’est qu’ils vivent dans le noir et voyent en nuances de gris ? + j’ai des doutes sur la pertinence de l’expression « tels des oisillons tombés du nid » pour cette situaton.

Ce qu'il savait du monde

Ce qu’ils savaient*

certains parmi les plus opportunistes savaient

Répétition du verbe savoir

ils en profitèrent pour boire plus que de raisons

Raison*

Si vous vous trouvez en situation de danger, laissait

Laissez

Issus des majestueux sons diffusés par l'orchestre, un flots de couleurs vives se forma peu à peu dans le ciel nocturne.

Insiste un peu là-dessus, c’est pas banal des instruments qui crachent de la couleur, là on se demande si on a bien compris.
Pour le style c’est plutôt pas mal, malgré quelques fautes et maladresses. Ça viendra en continuant d’écrire. Sur le fond, je trouve ton prologue raté. Raté dans le sens où y a pas grand-chose qui nous pousse à poursuivre la lecture. On connait 0 personnage, mis à part Lumière dont on se doute qu’il ne sera pas le personnage principal, et tu nous racontes tout, mais ne nous montre rien. Ca aurait été bien plus intéressant d’assister à la cérémonie du point de vue du personnage principal, comprendre ses espérances et ses craintes, ce que ça va vraiment changer dans sa vie, s’il a des amis qui sont avec lui, etc … Je te propose même de t’affranchir du prologue et de faire directement un chapitre 1 en reprenant tous ces éléments !

Y a moyen que tu fasses quelque chose de bien :)

Le_Dominateur
Niveau 13
09 mai 2017 à 13:17:35

Olala ces fautes bêtes j'ai un peu honte..

Pour beaucoup, l'idée même de quitter le Lumen, où ils avaient passé l’intégralité de leur vie, sans jamais en sortir, les tenaillait.

Attends quoi ? je croyais qu’ils ne touchaient au Lumen qu’une seule fois par an, et là tu nous dis qu’ils vivent dedans depuis toujours ? :doute:
Tels des oisillons tombaient du nid, la vue de tous ces turbans colorés, de ces femmes drapés des châles les plus fins, des soldats en armure brillante, leur faisait tourner la tête sous le surplus d'informations.
Des oisillons tombés du nid, plutôt ? Ces femmes drapées.
Si le fait de voir des châles et des armures scintillantes font tourner la tête des habitants, c’est qu’ils vivent dans le noir et voyent en nuances de gris ? + j’ai des doutes sur la pertinence de l’expression « tels des oisillons tombés du nid » pour cette situation.

Pour toute cette histoire, j'avais dans l'idée en fait que les étudiants mages n'étaient jamais sortis de l'enceinte du Lumen (aka l'université) depuis qu'ils y étaient entrés, pour les préserver des influences extérieures. Dans le même ordre d'idée, les mortels (les non-mages donc) n'ont le droit d'y rentrer qu'une fois par an.

Pour le style c’est plutôt pas mal, malgré quelques fautes et maladresses. Ça viendra en continuant d’écrire. Sur le fond, je trouve ton prologue raté. Raté dans le sens où y a pas grand-chose qui nous pousse à poursuivre la lecture. On connait 0 personnage, mis à part Lumière dont on se doute qu’il ne sera pas le personnage principal, et tu nous racontes tout, mais ne nous montre rien. Ca aurait été bien plus intéressant d’assister à la cérémonie du point de vue du personnage principal, comprendre ses espérances et ses craintes, ce que ça va vraiment changer dans sa vie, s’il a des amis qui sont avec lui, etc … Je te propose même de t’affranchir du prologue et de faire directement un chapitre 1 en reprenant tous ces éléments !

C'est vrai que le prologue je l'ai écrit bien plus tard que le reste, mais j'ai vraiment envie de commencer l'histoire quand Terrann part. Oui, il faudrait du coup que je présente la réception de son point de vue mais en allant vraiment vite, je vais voir.

Merci pour tes retours, je vais les prendre en compte! Bientôt la suite! [[sticker:p/1kki]]

Le_Dominateur
Niveau 13
10 mai 2017 à 18:18:24

Chapitre II :

Un village damné

Au bout de trois semaines de voyage par eau, ils furent le dernier groupe à descendre du bateau, dont les passagers disparaissaient au grès des ports et des villages. Au fur et à mesure qu'ils remontaient le fleuve, les bourgades s'espacèrent, laissant place à d'immenses champs d'oliviers et de vignes. À une occasion, au détour d'un méandre, ils passèrent sous une tour qui arborait un étendard. « Bienvenue dans le duché d'Yruz » l'informa Ceraph. Ce dernier présenta la nouvelle comme si il lui avait demandé de lui passer le sel, pas ému le moins du monde. Évidemment, cela pouvait être la centième fois que Ceraph apercevait cette bannière. Cette nouvelle étape dans la vie de Terann donnait alors au monde une nouvelle substance, les couleurs semblaient plus vives, les senteurs naturelles prenaient du volume, les sons qu'il entendait, le ressac de l'eau sur la coque, le vent dans les hautes herbes de la plaine, lui paraissaient de la musique à ses oreilles. Il appréciait de s’asseoir sur la proue, les pieds au ras du fleuve, et restait de longs moments à scruter le paysage, comme si il voyait le futur qui s'offrait à lui.
Ce fut l'occasion de voir de ses propres yeux des animaux dont il ignorait jusqu'alors l'existence. Le cours d'eau fourmillait de poissons colorés, et souvent, de grands mammifères à cornes s'y abreuvaient tranquillement, sans jeter un seul coup d’œil à l'embarcation. Avide de nouvelles expériences tel un chiot à peine sevré, il harcela les marins pour des récits de voyages. Ceux-ci n'avaient pas navigué très loin d'Arkanïa, mais possédaient tout de même quelques histoires à raconter. Ainsi, il apprit par exemple qu'une civilisation entière avait prit forme sur un lac, à l'aide d'un système de barques reliées entre elles, ou qu'il existait des grandes étendues de sables que personne n'avait jamais traversé. Lui le mage, celui qui pouvait plier la réalité à sa volonté, se retrouva plus impressionné par ces aventuriers qu'eux-même de lui. Tout le monde connaissait la magie, les gens s'y été habitué depuis la nuit des temps, alors que le concept du voyage restait étranger à la plupart. Terann en profita pour leur apprendre quelques trucs lui aussi, notamment des jeux de cartes et de dés qui faisait fureur depuis des générations au Lumen, sans oublier quelques tours faciles mais spectaculaires. Quelle ne fut pas la surprise des membres d 'équipages quand il entreprit de faire réaliser à l'eau de leurs verres un ballet aérien entre les récipients.

La traversée se passa sans encombres, même si Ceraph ne parlait pas beaucoup. La plupart du temps, il semblait perdu dans ses pensées. Ils firent escale à plusieurs reprises, notamment dans une ville qui paraissait aussi étendue qu'Arkanïa. Terann pouvait pourtant en noter les différences, moins de tours familiales perçaient le ciel, ici, à Yruz. Les maisons paraissaient plus épaisses, et les rues plus étroites, comme si la cité s'était pelotonnée pour affronter la rudesse de l'hiver. Flanqué sur le sommet d'une colline, un lourd fort de pierre qui semblaient avoir traverser les époques se dressait, surveillant de sa masse les environs. Très probablement la demeure du duc local. À aucun moment, les deux mages ne mirent pied à terre, laissant les membres d'équipages s'occuper de tout, au grand dam de Terann, qui brûlait d'envie de faire un peu de tourisme. Cependant, il fut assez malin pour ne pas s'en plaindre : son heure viendra bien assez vite.

Finalement, ils arrivèrent un jour à un petit port, abritant seulement une pêcherie et un entrepôt de bois. Sur place, ils louèrent une carriole, et optèrent pour des golems plutôt que pour des bêtes de traits pour la tirer « les golems sont plus lents et moins agiles, mais bien plus fiables», prêcha Ceraph. Ils voyagèrent ainsi le plus près possible de leur destination, mais ils avaient dû finir la route à pieds. Même en pleine été, de la neige persistait dans les montagnes, et ils durent se couvrir de lainage pour se protéger de la morsure du froid. La bourgade se révéla être des plus banales, comme s'y était attendu Terann : quelques maisons de pierres possédant des toits en ardoise s’agglutinaient autour d'une petite place. Une immense chaîne de montagne se dressait fièrement au-delà du villa, tel un immense mur de pierre et de glace, dans laquelle la route principale s'évanouissait. Une forêt d’arbres nus et transis par le gel s’étendait alentour, et qui, Terann dû le reconnaître, donnait une atmosphère un peu lugubre à ce village désert. Ils s'arrêtèrent près d'un monument aux morts d'un autre âge, et regardèrent autour d'eux.
- Bienvenue à Githac, annonça Ceraph, alors premières impressions ?
- Même pour une bourgade de montagne, c'est sacrément désert. Ça me change du charivari que j'ai connu toute ma vie au Lumen.
- Exactement, ce qui n'est pas pour me rassurer. M'est avis que c'est lié à ta tâche. Je le redis pour la forme, je ne dois pas intervenir à partir de maintenant, mais je le ferais si nécessaire. Si d'aventure cela arrive, je serais obligé de le rapporter, et ce sera la fin.
- Je sais tout ça, on nous le rabâche en long et en large depuis des années. Que dois-je faire ?
- À partir de maintenant, je ne ferais que te suivre comme une ombre, expliqua Ceraph.
- Je vois, dit le jeune homme, fouillons un peu, nous verrons bien.
Ceraph l’encouragea d’un signe de tête, et Terann prit la tête du duo. Personne ne traînait à la taverne, ni au temple. Cette absence de bruit commençait à rendre Terann nerveux, Ceraph, quand à lui, semblait se promener. Il a une totale confiance en ses capacités, je ferais mieux d'en prendre de la graine. Finalement, il frappa à une porte au hasard, et un vieil homme, l’air hagard et les yeux cernés, lui ouvrit. Il resta là à toiser les deux hommes sans rien dire. Une odeur rance se dégagea de son habitat, et sa tunique paraissait portée depuis bien des jours.
- Bonjour, hasarda Terann, nous sommes les mages d'Arkanïa envoyés en mission ici.
- Vous avez demandé de l’aide, déclara l’homme d’une voix rauque, je n’apprécie pas ce genre d’initiative.

Le vieil homme s’écroula en hurlant, se tenant la tête de ses mains. Il semblait souffrir le martyr, et Terann recula d’un pas vif, surpris. Ceraph, se contenta de hausser un sourcil. Puis,le vieil homme s'arrêta soudainement de crier, et se releva l’air de rien.
- Attendez-moi là, dit-il d’une voix blanche, puis il s’éloigna à l’intérieur de sa maison.
- Il y a quelque chose qui cloche.
- Je suis tombé sur le plus futé de la bande, semble-t-il, railla Ceraph.
- Très marrant, répondit le jeune homme avec aigreur, je fais quoi maintenant  ?
- Ouvre l’œil.
- Merci du conseil, persifla l'élève.

Sur ses entrefaites, l'ancien revint à sa porte, et sans crier gare, il tenta de lui trancher la tête avec une immense serpe rouillé. Terann se baissa par pure réflexe, évitant une mort certaine. Ceraph ne bougea pas d’un pouce derrière lui, et se contenta d’observer la scène avec intérêt, les bras croisés. Terann se remis sur ses pieds d’une roulade pendant que son adversaire retenta sa chance. Cependant, l'effet de surprise passé, le vieillard n'était plus un danger, et Terann lui immobilisa les membres dans la glace. La faux s'échappa des mains de son ennemi, et le mage l'envoya valser au loin d'un coup de pied. L'autre ne pouvait plus rien faire que de gigoter pitoyablement au sol. Terann ressentit toute la tension du danger, et se mit à lui à sa hauteur pour lui hurler dessus.
- Par la Déesse, qu'est ce qu'il vous prend ! Nous sommes ici pour vous aider !
L’autre éclata d’un rire sans joie. Encore une fois, c’était une voix qui paraissait ne pas lui appartenir.
- Il n'y a qu'une seule façon de le libérer de ses souffrances, dit la voix, sera-tu prêt à franchir le pas ?
- Qui es-tu, demanda Terann, et que veux-tu  ?
- Je suis la vengeance de mon peuple, clama le vieil homme, je suis le cauchemar de tes nuits, je suis la peur qui saisit tes entrailles, je suis ce que tu ne seras jamais ! Quel est ton nom, jeune humain  ?
- Terann, et je ne sais pas ce que tu es, mais je vais venir te trouver et te faire payer pour ce que tu m’as fait, s’énerva t il.
Murmurant une simple formule, il insuffla du pouvoir dans sa main, avec laquelle il effleura la tête de son assaillant, presque amoureusement. Il s’évanouit sur le coup.

- Tu as une idée de ce qui se trame ici ? Demanda-t-il à son tuteur.
- Qui sait ? répondit Ceraph en haussant les épaules, en tout cas, il va te falloir être astucieux.

Pourtant, derrière cette apparence nonchalante, il semblait perplexe. Cela ne présage rien de bon. Soudain, les portes des maisons alentours s'ouvrirent à la volée, et des dizaines de personnes en déboulèrent. La plupart brandissaient des pioches ou des haches, mais les quelques-uns parmi les plus créatifs avaient opté pour des couteaux de boucher, l'un d'entre eux arboraient même une épée. La vue de ces corps, agités comme des pantins, l’œil vide et la peau d'une légère couleur cendrée, aurait été soutenable pour Terann, si des enfants ne s'étaient pas joins aux festivités.
A toi de jouer champion, clama Ceraph, essaye de rester en vie et de ne pas les tuer. Souviens-toi, une intervention de ma part et c’est l’élimination.
Sur ces mots, il créa un nuage qui l’emmena sur le toit le plus proche, aux premières loges du spectacle qui s'annonçait. Terann avait imaginé bien différemment sa première bataille, et en tout état de cause, il n'y avait rien d'héroïque à terrasser une bande de paysans boiteux un peu cinglés. Il se contenta de se jeter à terre en criant un mot de pouvoir. Le sol, déjà bien humide, se gela rapidement tout autour de lui. Une pointe de douleur lui tirailla les chairs, mais il n'en tint pas compte, toute son attention était tourné vers le combat. Ses assaillants, peu habiles, s'étalèrent de tout leur long. Certains se brisèrent manifestement des os dans leur chute, mais ne témoignèrent d'aucune douleurs. Rassemblant toute ses forces, il prit exemple sur son mentor et s'éleva de quelques mètres dans les airs. De son perchoir, il possédait une vue dégagée de la situation.

Visant méticuleusement, il profita du fait que les villageois se trouvaient à terre pour les enserrer dans des sarcophages de glace. Terann ensorcela en priorité les enfants, pour les retirer de l'action le plus vite possible. De temps à autre, Ceraph lançait des cris d'admiration, il avait l'air de profiter pleinement du spectacle. Il lui semblait que des aiguilles d'acier s’enfonçaient toujours plus dans son corps à chaque sorts lancés.

Le plus gros du travail effectué, il opta pour l'économie d'énergie, et choisit de mettre fin à son nuage. Posant le pied au sol, il se sentit vaciller, mais le repos n'était pas un luxe qu'il pouvait se permettre : certains de ses ennemis avancèrent tant bien que mal vers lui. Un vieillard et un homme vêtu d'un tablier de cuir se trouvaient déjà à porter de pioche. Dans un cri guttural, ils abattirent leurs armes. Terann enveloppa son corps d'une solide couche de glace, et brisa les manches dans un même mouvement de ses avant bras. Les assaillants eurent une seconde de stupeur, ce qui fut suffisant au mage pour les geler sur place.

Finalement, seul resta celui avec l'épée.

Amayes777
Niveau 9
15 mai 2017 à 22:03:17

:ok:

Negatum-
Niveau 10
18 mai 2017 à 13:48:15

Eh bien, c’est pas trop mal.
Tu as très clairement un univers particulier et détaillé, qui donne (on y reviendra) parfois le tourni. Des tas de petits éléments, le cube, le Lumen… qui donnent véritablement l’impression que ton monde se différencie des autres éléments de Fantasy. J’apprécie notamment l’idée de se concentrer sur un apprentissage quasi estudiantin, ca permet de travailler sur plusieurs éléments intéressants.
En revanche, fais gaffe à l’exposition. On a trop d’éléments, trop vite, si bien qu’on a guère le temps de tous les assimiler. J’ai pu compter dans le prologue au moins une dizaine de concepts/personnages à nom propre, ce qui risque de rendre difficile la compréhension globale des enjeux et des éléments. N’hésite pas à interrompre la narration pour expliquer (quand le contexte le permet) différents éléments de ton univers. Je sais que ça peut rompre avec la narration interne, le fait de quasiment s’adresser au lecteur pour exposer ton univers, mais il vaut mieux quelques maladresses en ce sens que de le perdre complétement. Et je rejoins complétement LePere sur le fait que je suis beaucoup plus emballé par le premier chapitre que par le prologue, qui est sans aucun enjeu personnel. Essaye de te demander à chaque fois « pourquoi le lecteur en aurait-il quelque chose à faire ? »
Au niveau stylistique, c’est… bizarre. Tu as une bonne plume dans le sens où les événements sont compréhensible, ou je n’ai pas eu à me battre pour le lire, et où les pages sont passés sans douleur aucune. En revanche, c’est truffé de petites fautes super bizarres, comme celles qu’a relevé LePere. A mon avis, tu devrais faire deux ou trois relectures en te demandant à chaque phrase « c’est pas évident / c’est pas bizarre ? » parceque tu as des formulations qui font parfois tiquer. Sur un plan plus général, je regrette que les différentes phases ne soient pas marqués par des changements lexicaux et/ou de rythme afin de suivre plus facilement la lecture, comme après la téléportation.
Mais en général, c’est plutôt positif. Je lirais la suite :oui:

Le_Dominateur
Niveau 13
23 mai 2017 à 10:11:17

En revanche, fais gaffe à l’exposition. On a trop d’éléments, trop vite, si bien qu’on a guère le temps de tous les assimiler. J’ai pu compter dans le prologue au moins une dizaine de concepts/personnages à nom propre, ce qui risque de rendre difficile la compréhension globale des enjeux et des éléments. N’hésite pas à interrompre la narration pour expliquer (quand le contexte le permet) différents éléments de ton univers. Je sais que ça peut rompre avec la narration interne, le fait de quasiment s’adresser au lecteur pour exposer ton univers, mais il vaut mieux quelques maladresses en ce sens que de le perdre complétement

Dac, il faut que je pense à ça. J'ai vraiment envie que le lecteur découvre en même temps que Terann, mais c'est vrai que celui-ci connait déjà beaucoup de choses, ça peut être une bonne base.

Au niveau stylistique, c’est… bizarre. Tu as une bonne plume dans le sens où les événements sont compréhensible, ou je n’ai pas eu à me battre pour le lire, et où les pages sont passés sans douleur aucune. En revanche, c’est truffé de petites fautes super bizarres, comme celles qu’a relevé LePere. A mon avis, tu devrais faire deux ou trois relectures en te demandant à chaque phrase « c’est pas évident / c’est pas bizarre ? » parceque tu as des formulations qui font parfois tiquer. Sur un plan plus général, je regrette que les différentes phases ne soient pas marqués par des changements lexicaux et/ou de rythme afin de suivre plus facilement la lecture, comme après la téléportation.

Je suis un peu rouillé niveau écriture, et j'ai tendance à faire passer le fond avant la forme des fois. Je vais faire plus attention :ok:

Merci pour ton retour en tout cas :-)

Le_Dominateur
Niveau 13
23 mai 2017 à 10:16:12

Voilà le chapitre III! Je n'avais pas prévue de l'écrire, mais je voulais étoffer un peu et rajouter une vraie épreuve à Terann. Je sais pas ce que j'en ferais dans la version finale, peut-être que je rajouterais une dimension psychologique.

Chapitre III
Les attraits du pouvoir

Le dernier debout arborait une armure de cuir et de mailles. Son épée rutilante, sa cape d'un bleu nuit et ses babioles clinquantes prouvaient qu'il était le seigneur local, représentant du duc d'Yruz en ces contrées reculées. Il avait prit soin de restait en retrait de l'action, sans en perdre une miette. Il effectua quelques mouvements du bras pour s'échauffer. Celui-là semble connaître son affaire, quelque chose est différent chez lui. Terann comprit au moment où l'autre se mit à parler. Les yeux des villageois ne transmettaient aucune expression, vu que ce n'étaient que des pantins. Son adversaire semblait animé par d'autres desseins, ses pupilles dilatées s'agitaient sans cesse. La sueur plaquait ses longs cheveux gris à ses joues, son teint cireux lui donnait un air maladif. Au vue des nuages de vapeurs qui sortaient da sa bouche, il respirait à toute vitesse.
- Nous nous doutions bien que des fauteurs de troubles finiraient par pointer le bout de leur nez, clama-t-il.
- Votre voix... à qui je m'adresse là? Qui est ce « nous »?
- Ah ! Ça vient foutre le bordel dans mon village et ça ne s'excuse même pas. Je vais devoir t'enseigner le respect !
- Attendez, qu'est ce qu'il se passe ici ? Pourquoi vous n'êtes pas atteint par le même mal que les autres ?
- Tout est une question de choix mon jeune ami. Il est évident que tu es un de ces prétentieux du Lumen. Il n'en passe pas beaucoup par ici, oubliés du monde que nous sommes.
- Si nous ne revenons jamais, il en viendra d'autres, et vous serez réduit au silence. Que peut faire un simple mortel devant les pouvoirs de la Déesse ? Il suffit, je me fiche de vos histoires, s’énerva Terann, je veux régler cette affaire au plus vite. Déposez les armes et dites nous d'où vient cette affliction !

L'homme à l'épée se contracta soudainement, tendu vers l'arrière à s'en briser le dos. Une fraction de seconde plus tard, il était de nouveau droit et détendu.
- De toute évidence, ce rigolo n'a aucune chance contre vous deux, et il est le seul à ne pas le savoir ici, dit-il d'une voix étrangère, même ton compagnon ne s’intéresse plus à nous.
Terann jeta un œil à Ceraph, qui méditait les yeux fermés.
- Pour autant, reprit la voix, j'ai envie de voir ce que tu vaux. Je n'ai pas croisé de gens de ta sorte depuis bien longtemps.
- Qu'es-tu à la fin ?

Sans donner de réponse, l'homme se contracta de nouveaux, puis se jeta sans crier gare sur le mage. Il courra vers lui avec une rapidité inattendue, surnaturelle, avec un équilibre parfait qui l'empêcha de glisser sur les plaques de glace. La conversation avait occupé l'esprit de Terann, qui avait oublié un temps les douleur de son corps. Son manque de réactivité fit que l'adversaire se trouva déjà à portée d'épée. D'un grand coup large et précis, il tenta de lui trancher la tête. Le mage forma une protection de givre à l'endroit de l'impact. Ce fut suffisant pour éviter la mort, mais le coup lui coupa le souffle. Dans un réflexe, sans penser au reste, il libéra une grande partie de ses forces pour créer un cocon salvateur. Jamais de sa vie il n'avait autant souffert le martyr. Lors des entraînements au Lumen, les risques étaient limités, tout le monde était alors en forme et de bonne humeur. J'ai failli mourir pour la deuxième fois aujourd’hui !

Cette accalmie l'aida à reprendre son souffle, et il sentit ses douleurs s'amenuiser un peu. Son corps restait toutefois proche de la rupture, il allait devoir la jouer finement. L'autre tournait autour de sa cage, cherchant une faille, tapant de son épée à l'occasion. Les paroles menaçantes qu'il hurlait restaient inaudibles. Ceraph patientait toujours sur son toit, sans vouloir intervenir. Finalement, Terann vit de nouveau l'homme se tendre, et il redouta la suite. Son adversaire rangea son épée, plaça son ses deux mains sur la paroi, et brisa le cocon, qui explosa en plusieurs débris acérés. Sans effort apparent. Les duellistes furent coupés à plusieurs endroits, mais Terann n'y prêta aucune attention tellement le choc était grand.
- Tu vois, je suis obligé d'intervenir moi-même. Ces créatures sont si faibles, pas étonnant que vous les méprisez.
Devant un tel pouvoir, Terann resta sans voix. Ceraph lui-même s'était relevé, alerte, pour observer la scène. Il semblait surpris lui aussi.
La personnalité changea de nouveau, et l'homme tomba à genoux.

- Terann, cria Ceraph, finis cette histoire, bloque le, fais quelque chose !
Cela le sortit de sa torpeur, et il évalua rapidement les options qui s'offrait à lui. Son corps recelait encore suffisamment d'énergie pour un sort mineur. Lui trancher la gorge, l’assommer, le bloquait pour l'interroger, lui faire du mal ? Après tout, il est consentant. Il a vendu son village pour du pouvoir, qu'il ne mérite même pas. Il s'est ouvertement rebellé contre des Élus. La tentation fut grande de le blesser pour lui faire payer. Le mage se détourna au dernier moment de cette option. Chaque enfant de la Déesse est précieux, on lui avait répété ce dogme sans cesse.

Il opta donc pour des liens de givres. Difficilement, il commença à matérialiser des blocs au pied de son adversaire.
- Enfoiré d’Élu! Hurla celui-ci en se relevant soudainement.
Sa tête heurta Terann au menton. Le goût du sang envahit sa bouche, tandis qu'il tituba quelque pas en arrière. Perdant alors tout contrôle, il libéra son énergie de manière brute, sans prendre la peine de crier un mot de pouvoir. Une onde d'eau jaillit de son corps, projetant son adversaire, qui alla se fracasser contre un mur plusieurs mètres plus loin.
Terann eut le temps d'entendre le bruit des os qui se brisèrent avant de sombrer dans l'inconscience.

Ce fut le froid qui le réveilla. Un ciel gris apparut à ses yeux, de légers flocons lui tombaient sur le visage. Ceraph se tenait assis à ses côtés, et il put voir le soulagement dans ses yeux. Son corps semblait en feu, et son cou paraissait en miette.
- Je n'ai pas le droit de t'aider, déclara-t-il d'un air penaud, il va falloir que tu te remette sur pied tout seul.
- C'était quelque chose, ce qu'il vient de se produire, remarqua-t-il d'une voix rauque.
- C'est comme ça pour toutes les Épreuves, tu sais. Enfin, plus ou moins...
- Et la tienne ? demanda Terann en se redressant précautionneusement.
- La mienne fut épique aussi, à sa façon. D'ailleurs si j'étais toi, j'irais voir cette maison juste derrière nous. On y a laissé toute la nourriture nécessaire pour se refaire une santé. Chanceux comme tu es, il y a même des onguents bon pour les muscles. Très étonnant de trouver ça ici !
Le jeune mage comprit le non-dit de son tuteur, et il se contenta de lui adresser le sourire le plus reconnaissant possible. Il demanda à Ceraph ce qu'il en était des villageois et de celui à l'épée. Apparemment, ils avaient perdus de leur intérêt aux yeux de la chose, et était resté évanouis dans la neige. « Quoique ce soit, elle nous attend, et ils resteront dans cet état en attendant » avait déduit Ceraph.

Terann n'osa pas demander si le seigneur était mort, et Ceraph évita le sujet.

Le_Dominateur
Niveau 13
23 mai 2017 à 10:18:50

Ah aussi, lors du passage sur JVC, des parties à l'initiale en italique ne l'ont pas été ici. Elles représentent les pensées de Terann, et ça a du paraître bizarre lors de la lecture. Je ferais gaffe à partir de maintenant.

Le_Dominateur
Niveau 13
04 juin 2017 à 14:58:29

Troisième chapitre, désolé pour l'attente!

Chapitre III
La caverne du monstre

Après avoir prit le temps de se requinquer, Terann et Ceraph suivirent la route qui s'enfonçait dans les montagnes. Les professeurs du Lumen enseignaient toutes sortes de savoirs à leurs étudiants : Terann savait ainsi qu'ils s'apprêtaient à pénétrer dans les Montagnes de Cristal. Ces monts regorgeaient de minerais précieux, qui représentaient la base de la monnaie dans les Treize Duchés. En revanche, l’intérêt de ces montagnes s'arrêtaient là pour la plupart des gens. Il ne connaissait personne qui s'était retrouvé de l'autre côté. Personne n'en était revenu en tout cas. Les glaces éternelles rendaient difficiles la navigation par bateau. Il faudrait être fou pour risquer un équipage et un bâtiment dans une telle entreprise.

Ils n'avaient qu'une route à suivre, et Terann avait l'intuition qu'il saura quand il se rapprochera de sa destination. La désolation du paysage, une succession de rochers ternes et acérés et de fougères racornies, finit par le déprimer. De temps à autre, des animaux à longues fourrures les regardaient passer d’un air morne tout en mâchant leur repas. Ils voyagèrent en silence, essayant de conserver leur souffle et de ne pas trébucher. La marche en haute montagne ne se trouvaient pas dans les nombreuses compétences des Élus, et même pour Ceraph, l'ascension semblait difficile.

Au bout d'un moment, à la tombée du jour, ils arrivèrent devant l'entrée de la mine locale, béante, noire comme un four, elle semblait être un trou dans la réalité même. Un passage obscur vers un autre monde. D'une manière ou d'une autre, Terann ressortirait différent de cet endroit, il le savait.
De toute évidence, les mineurs avaient quitté les lieux en toute hâte. De nombreux outils, pioches, marteaux, jonchaient le sol. L'huile des lampes rendaient la terre poisseuse par endroit.
- Quoi de mieux pour un monstre que de se cacher dans une antre ? Ricana Ceraph.
- Je n'ai pas arrêté d'y penser sur le chemin. Githac est à plusieurs heures de marche d'ici. Cela signifie que son pouvoir, quel qu’il soit, doit être gigantesque !
- Allons, allons, rien de méchant pour un étudiant sérieux et alerte comme toi ! Veux-tu attendre l'aube ?
- Cela ne fera pas de grande différence à six pieds sous terre.
Terann plaça ses mains paume vers le ciel, et matérialisa un sceptre de glace. En insufflant de l'énergie supplémentaire à l'intérieur de sa création, celle-ci se mit à irradier une légère lumière bleutée.
- Pas mal, encore que l'esthétique laisse à désirer, se moque son tuteur.
- Je prendrais des cours de sculpture une prochaine fois, si tu veux bien.
- Aucune leçon ne t'aideront à atteindre mon génie.

Le bâton de Ceraph adoptait un style autrement plus noble. Des reliefs élégants décoraient le manche, qui se terminaient par une structure rappelant un goutte, pointe effilée vers le haut.
Terann marmonna quelque chose sur la différence d'âge qui les séparait, puis se lança à l'assaut du tunnel d'une manière qu'il voulait la plus courageuse possible. En réalité, la présence de Ceraph le rassurait au plus haut point, même si il ne souhaitait pas se l'avouer.
Pendant un moment, ils longèrent les rails destinées au wagonnet. La température baissait au fur et à mesure de leur cheminement.
La lumière se reflétait de temps en temps sur l'humidité de la paroi ou sur des cristaux nichés dans la pierre. Le son d'une rivière souterraine se faisait entendre par moment, une musique de vie bienvenue qui empêchait un silence angoissant de s'installer. Sans même s'en rendre compte, ils débouchèrent dans une vaste salle au détour d'une ouverture. L'endroit n'avait rien à voir avec une caverne naturelle, avec son sol lisse et taillé, ou ses colonnes massives de granit.
- Voilà donc où les mineurs ont fini par atterrir, remarqua Terann, sa voix se répercutant en écho.
- Nous approchons. Je dois dire que cette histoire me fascine de plus en plus. Le monde est vraiment plein de mystères. Et c'est un homme qui peut faire tombé la pluie qui te le dit.
- Les enseignements du Lumen ne faisaient pas mention de salles cachées, perdues au milieu des montagne.
- Un oubli qui sera corrigé dès l'année prochaine grâce à toi.
- Quelle victoire, répondit Terann avec cynisme. J'espère que ça racontera aussi comment nous sommes sortis vivant de cette affaire.
- Une demande plus que réaliste, concéda Ceraph.

Au bout de quelques pas, Terann fut surpris par une immense statue, effrayante à la lumière des sceptres. Le temps l'avait apparemment ravagé, mais on pouvait toujours deviner qu'elle représentait une forme humanoïde. Difficile pourtant de juger quelle race c'était cependant. Pas forcément humain, mais peut-être les attraits du personnage représenté là s'étaient fondus avec son corps au fil des années. Si Terann fut interpellé, ce n'était rien à côté de Ceraph, qui semblait plus qu'intrigué. Il fit plusieurs fois le tour de l’œuvre, éclairant ça et là divers partie qu'il examina avec soin. Il remarque des choses qui sont bien au delà de mon savoir.
- Je n'ai absolument aucune idée de ce que ça peut être, révéla-t-il au bout d'un moment.
C'était la première fois que Terann voyait son acolyte perdre son assurance pourtant toujours largement affiché. Cela ne lui inspira pas confiance, c'était même plutôt mauvais signe.
- Ceraph, les réponses ne sont plus loin, nous devons avancer !
- N'empêche, je me demande si ce qui est représenté ici est réel. J'espère que ce n'est que l'œuvre d'un cerveau à l'imagination débordante..

Une pente descendait dans les profondeurs de la montagne à l'autre bout de la pièce. Des gravures d'une finesse chirurgicale encadraient leur progression. Des scènes de batailles majoritairement : certains ressemblaient à la statue du grand hall, d'autres semblaient plus grands que tous les autres. De la même manière qu'il avait fait plus tôt, Ceraph scruta ce qu'il voyait à la lumière de son bâton. Certaines des gravures les plus fournies furent effleurées de ses doigts, et gardèrent son attention pendant de longs moments. Il les observa comme si ils voulaient toutes les apprendre par cœur. Décidant qu'une vision d'ensemble serait plus pertinente, il lança son sceptre devant lui. En haut de courbe, il chuchota un mot de pouvoir, et le bâton se dispersa en des dizaines de boules lumineuses, semblables à des fées. Elles allèrent se poser un peu partout sur les parois. Les gravures étaient interminables. Terann fit piteusement disparaître son propre artefact, devenu subitement inutile.
- Terann, tu connais ton histoire ?
- Mon histoire ? Comme mon enfance ? Je t'ai dit l'autre jour que je -
- Pas ça, pesta Ceraph agacé, l'Histoire avec un grand H !
- À peu près comme tout le monde, je pense. Les grandes lignes quoi..
- Tu pense peut-être aux événements des cents dernières années, mais je te parle de plusieurs millénaires en arrière.
- Je sais que le Lumen a un peu moins de deux milles. Avant, c'était – il marqua un temps de réflexion - le chaos ?
- On peut dire ça comme ça mais pas au sens où tu l'entends. Je suis surpris que l'on nous vous enseigne pas encore ces faits au Lumen.
Il s’assit à même le sol et invita Terann à en faire de même.
- Au centre même du Lumen, repose cette relique que nous nommons l'Arkïn. C'est lui qui donne vraiment de l'importance au Lumen. Le Lumen est le bâtiment, la structure, peut-être le plus vieux du monde, mais l'Arkïn, c'est quelque chose qui nous dépasse, même si les Élus ne voudront jamais se l'avouer.
- Je croyais que ce n'était qu'une légende ! Une fable que racontaient les étudiants pour impressionner les nouveaux !
- Tu aurais appris tôt ou tard que non, mais puisqu'on en est là.. Seuls les Zélotes et le Patriarche sont autorisés à l'approcher comme bon leur semble. Même pour nous, les Élus confirmés, il faut des mois de patience pour pouvoir l'admirer. Vois-tu, l'Arkïn est la base même de notre ordre.
- De quoi a-t-il l'air?
- C'est un énorme joyaux qui irradie de milles feux en permanence. L'éclat qu'il projette, les choses que tu peux voir dans les reflets, ce n'est pas explicable par de simples mots. Poser les yeux sur le cœur même de la magie est une expérience qui te change à jamais. Je ne vais pas tout te raconter ici et maintenant, mais pour faire court, cette relique est ce qui procure une magie équitable entre tous ceux d’entre nous. Imagine toi un cercle de plusieurs millier de kilomètres avec pour centre le Lumen d'accord ? Et bien à l'intérieur de cette zone, l’énergie disponible est la même pour tous.
- Elle ne vient pas de nous ?
- En partie, nos corps agissent comme des catalyseurs de flux, à nous de le moduler à bon escient. L'Arkïn fait office de verrou, afin que les charges ne soient pas trop fortes à chaque fois que l'on pratique notre art, et qu'une zone ne soit pas vidée en magie.
- Vidée ?
- Oui, imagine toi la magie comme un nuage qui flotte constamment autour de nous. L'Arkïn fait en sorte qu'il y est toujours un nuage permanent, et il nous en alloue juste un peu. Sans protections, le moindre sort de base ferait office d'aspirateur à magie, et en plus le sort serait trop puissant et trop dangereux.
- Je pense avoir saisi, quel rapport avec ces gravures là ? Demanda Terann.
- J'y viens, mais pour cela il faut remonter plus loin dans le temps. Avant la création de l'Arkïn, il y a eu une guerre terrible. Tu sais ce que c'est une guerre ?
- Quand beaucoup de gens s’entre-tue ? Quelle horreur.
- Oui, et bien celle de ces temps-là était la pire de toute, la création même était menacée. La Déesse choisit ses créations préférées et leur fit don d'une partie de son pouvoir. Mais nous, simples créatures de chairs, nous ne pouvions supporter un tel pouvoir. La guerre fut gagnée, mais la Déesse, dans un dernier geste de miséricorde, nous fit dont de l'Arkïn, à l'endroit même de la victoire finale, pour nous aider.
- Et tu penses que ces gravures représentent toute cette histoire ?
- C'est la seule explication que je vois. Moi-même j'ai du mal à imaginer ce qu'est la guerre. Seul quelqu'un en ayant vécu une peut la représenter aussi nettement.
- Cet endroit a donc au moins deux milles ans.
- Voire plus. Qui sait ce qui nous attend au bout, mais quoiqu'il en soit, ce sera vraiment du jamais vu au Lumen.
Il se releva et aida Terann a en faire de même.

Les gravures prirent fin au bout du couloir. Non pas par manque de place, mais plutôt car le récit qu'elle relatait se terminait. Ceux qui les avaient élaboré avait visiblement assisté à l'enfer. On avait représenté un chaos immense sur toute la surface restante, des jours seraient nécessaire pour analyser toute la scène. Le corridor se terminait par une double porte en argent, sans serrure apparente. Une phrase écrite d'une écriture inconnue de Terann représentait la seule décoration sur la surface froide et lisse du métal.
- La caverne du monstre, dit-il simplement.
- Soit très très prudent, répéta Ceraph, c'est du jamais vu d'histoire d'homme.
- Nous allons en écrire une nouvelle page, affirma Terann avec conviction.
Il plaça sa paume sur la porte, et entrepris de la geler à très basse température. En puisant de toutes ses forces dans son énergie profonde, il parvint à la briser. Un appel d'air les propulsa dans la dernière salle de cet étrange temple.
- Se faire libérer par ses geôliers, quelle ironie, dit une voix devant eux.

Le_Dominateur
Niveau 13
16 juin 2017 à 21:32:20

Après ces milles ans d'attentes, la suite des aventures de Ceraph et Terann! Hésitez pas à commenter! Cheers!

Chapitre IV
Volonté et traumatismes

Entourés par la pénombre, les deux mages ne purent pas voir qui parla. Ceraph murmura quelque chose, et les lucioles restées dans le couloir se précipitèrent dans la salle qu'ils venaient d'atteindre. Le ballet des boules lumineuses éclairèrent d'abord par à-coup, ce qui laissa planer le suspens pendant quelques instants, n'apercevant que furtivement une partie indéchiffrables de leur interlocuteur. Les murs et le sol, faits d'argent, renvoyés une lumière vive, presque douloureuse pour les yeux. Des braseros du même métal pendaient, froid et éteints. Au centre, un bloc en forme de sarcophage trônait, ouvert dans le sens de la longueur. On aurait dit que ses créateurs avaient laissé libre cour à leur goût du luxe et de l'apparat, car l'objet rassemblait tous les métaux et pierres précieuses possible. Ou alors son occupant était quelqu'un d'important.

Celui-ci laissa Terann bouche-bée. Même Ceraph semblait dépassé. Haut de trois mètres, longiligne à l'extrême, seule sa tête sortait d'une toge faite de ce qui ressemblait à des écailles. La circonférence de son crâne était clairement disproportionnée par rapport à ce qu'on pouvait deviner de son corps. Son visage, semblable à ceux des humains, présentait des traits fins, ainsi que deux grands yeux d'un noir profond, sans iris. Seules deux fentes se tenaient là où aurait du se situer le nez, tandis que rien ne faisait office de bouche. Sa peau grise, parcourus de marques rouges cabalistiques, luisait sur son crâne chauve. Fait le plus surprenant, la créature flottait tranquillement à quelques centimètres du sol. Je dois rêver, qu'est-ce que c'est que cette chose ?!
- Tu oses me traiter de « chose », répondit-elle, vous êtes pourtant les créatures les plus disgracieuses que j'ai jamais eu le déplaisir de croiser durant ma longue vie.
- Ceraph, sa voix résonne dans ma tête !
- Je sais, je viens de l'entendre moi aussi. Rien d'étonnant après ce à quoi nous avons assisté au village. Qui-es-tu ? Demanda-t-il à la créature.
- Vous ne savez rien de moi mais je sais déjà beaucoup de choses sur vous deux. Cela me donne un avantage certain, n'est-ce-pas ?
- Mon Épreuve est de mettre un terme à tout ceci, peu importe qui tu es, clama Terann. Rends-toi maintenant, ou je devrais me montrer plus persuasif ! Tu es le dernier obstacle entre mon rêve et moi.
Terann sentit un frisson d'exaltation, de plaisir, lui traverser le corps. Il ressentait les émotions de la créature.
- Te voir comme ça, rassembler ce que tu as de courage, me remplis de joie. Je vais me faire un plaisir de te briser. Par votre triste sort, la vengeance des miens commencera.
De mémoire, jamais personne n'appartenant pas à sa caste ne lui avait parlé de cette manière. Touché dans son orgueil, il sentit la colère monter en lui.
- Me briser ? Que vas-tu me faire ? Me mettre des coups de têtes ?
- Terann, intervint Ceraph, j'ai eu tord sur toute la ligne. Je pensais que nous avions affaire avec un Élu un peu trop ambitieux, voire à un Réprouvé, mais ça...
- Arrêtez de me traiter comme une chose, gronda la voix de la créature dans leur tête, je suis un Psylon, l'un des derniers de ma race !
L'assaut psychique, semblable à une charge de cavalerie mentale, les mis à terre tous les deux. Les deux Élus, si fiers, se retrouvèrent à genoux devant leur ennemi. Jamais les Élus ne s'agenouillent ! Ils se relevèrent péniblement, leur confiance en eux ébranlée.
- Un Psylon ? Qu'est-ce ? Demanda Terann pour se donner le temps de définir une stratégie.
- Oui, je n'ai jamais entendu ce mot, rebondit Ceraph, tendu comme un arc.
- Les Psylon étaient – sont – le peuple le plus brillant à avoir jamais foulé ces contrées. Vous, vous n'êtes que des insectes, rien de comparable avec les civilisations qui fleurirent ici il y a longtemps. Avant que ces deux êtres venus des étoiles ne réduisent tout en cendre.
Le jeune mage ressentit sa tristesse. Quoiqu'il ait vécu le Psylon, comme il se nommait lui-même, l'avait vraiment traumatisé. Il ne savait si c'était sa propre empathie ou les émotions de son interlocuteur, mais sa colère s'éteignit. Il adopta une posture plus amicale.
- Vous semblez avoir vécu de drôles de choses, mais je ne vois pas pourquoi vous en voulez aux Élus. Venez avec nous au Lumen, nous pourrions en apprendre beaucoup mutuellement.
- Je vous déteste, parce que vous me faites penser à elle, sa puanteur vous englobe, son arrogance se lit sur vos traits et dans le moindre de vos gestes. Je vous hais, car vous avez détruit mon monde ! D'ailleurs, il est temps que j'en finisse avec vous, et que j'aille chercher les autres.
Sans crier gare, le Psylon le projeta violemment, sans bouger un seul muscle, contre les parois d'argent. Le jeune homme en eu le souffle coupé. Ceraph sursauta devant la rapidité de l’attaque, et d'un geste large, il créa un épais mur de glace entre la créature et eux. Ceci fait, il se précipita pour aider Terann à se remettre sur ses pieds. Plusieurs globes lumineux avaient éclaté à cause de la collision, rendant tout cette scène plus lugubre encore.
- Écoute, je ne m’attendais pas à ça, répéta-t-il d’un ton pressant, partons d’ici, bloquons la porte et prévenons les Zélotes !
- Et l’Épreuve? Je ne peux pas échouer maintenant ! Essayons de le raisonner, ou au moins de le mettre hors d'état de nuire.
- Mais enfin, on ne s'attendait pas à rencontrer une créature inconnue d'un autre temps, clama Ceraph.
- C'est mon Épreuve, et je la mènerais à bien !
- Très bien, soupira Ceraph, vaincu, mais en la circonstance, je peux t'apporter mon aide.
- Vous pensez que ce sera facile, n’est-ce pas. Confiants que vous êtes en vos aptitudes contre-natures, clama le Psylon.
- La Déesse me pro- mais il ne put finir sa phrase en suspens, car Ceraph lui empoigna violemment la gorge.
- NE PRONONCE PAS CE MOT DEVANT MOI, hurla-t-il à Terann.
Terann, le souffle coupé, ne comprit pas tout de suite l'action de son ami. Il finit par remarquer entre deux halètements que Ceraph possédait les yeux vides et hagards.
- Je peux lire en lui comme dans un livre ouvert, dit le Psylon, il pensait que je ne pourrais pas vous atteindre aussi vite. Ne comprends-tu pas que je pourrais vous détruire ici et maintenant, et que je ne l'ai pas fait juste car j'ai besoin de vous? Malheureusement pour toi, mon choix s'est porté sur lui. Plus mûr, plus puissant..

Ne sachant que faire, Terann envisagea l'idée de lâcher prise, de se laisser aller aux ténèbres. Dans un sursaut de volonté, il choisit la vie. Murmurant difficilement, il contracta un bloc de glace autour de sa mai, qu'il abattit sans réfléchir sur le crâne de son mentor. Ils s’effondrèrent tous les deux, dans un fatras de bras et de jambes. Terann avala l'air à grandes gorgées. Rapidement, encore à moitié sonné, il cautérisa la plaie sanguinolente de son ami à très basse température. Il ne savait pas si cela allait marcher, ni même si c'était même la bonne chose à faire, mais il agit au plus urgent.

- Je vois que tu t’es attaché à lui, dit la créature d'un ton enjoué. Je vais devoir te punir de me l'avoir abîmé.
Une sensation agréable pénétra le cerveau du jeune homme, il se sentit de plus en plus en état de béatitude. Ses douleurs, ses angoisses le quittèrent peu à peu. Son corps commença alors à se mouvoir contre sa volonté. Une lame de givre commençait à se former le long de son bras droit. Comment ?! Il peut faire de la magie ?!
- Et le jeune mage si prometteur, s’entendit-il dire, ne supportant pas la pression d’avoir tué par accident son tuteur, préféra ne jamais revenir des montagnes plutôt que d’affronter le déshonneur.
Sa main se dirigea lentement vers son cou, lame tendue.
- Tu n’es qu’un pion dans ce monde, continua-t-il, tu mourras de manière anonyme, et personne ne te pleurera. Tu sais que cela marche de cette manière pour vous autres, les mages. Condamné à être éternellement seul.
- Non, je ne peux pas mourir comme ça, maintenant. Pas maintenant, pas maintenant, pas maintenaaaaannnt. Son bras se stoppa, la lame à seulement deux centimètres de sa pomme d’Adam.
- En voilà un ego, pas étonnant cependant, pas étonnant. Mais je connais d'autres manières bien plus fantaisistes de te plier à ma volonté. Je te préviens, j'ai attendu des millénaires dans ce temple, je peux attendre encore un peu.

Une douleur aiguë vrilla alors la tête de Terann. Il se prit la tête dans les mains, et la douleur était tellement insupportable qu’il en hurla à se déchirer la gorge, ses yeux se remplirent de larmes et sa vue se brouilla. La caverne disparue à sa vision.
- Maintenant, cherchons les traumatismes que renferment ton inconscient, dit le Psylon, vous, les humains, êtes si émotifs..
Le jeune homme le sentit entrer de plus en plus profondément en lui, et comprit que le seul obstacle qu’il pouvait lui soumettre se trouvait être encore une fois la force de sa volonté. Il s’efforça de lever des murs au sein de son esprit malgré cette ultime souffrance. Les exercices de méditation étaient fréquents au Lumen, et lui furent bien utiles pour se concentrer. Au moment où il pensait s’être suffisamment cloisonné, les vagues de souffrance redoublèrent d’intensité, et il ne pût résister plus longtemps. Peu à peu ses barrières s’effondrèrent, il se retrouva mentalement à nu. Il pleura de douleur, et il devait se l'avouer, de honte. Il avait honte de sa propre faiblesse, d'être réduit à l'impuissance, lui, l’Élu si prometteur. Au fond, il n'avait encore que dix-sept ans.
Pitié, faites que ça s’arrête, ce n’est pas juste.
- L’Univers est l’injustice même, rien n’y est cohérent, continua la créature, ce ne sont pas forcément ceux qui le méritent qui survivent. Tes déboires d'adolescents ne m'intéressent guère, mais – il marqua un temps – voilà un moment intéressant§
Terann l’entendit ricaner, puis la torture se stoppa nette. D'une salle perdue au bout du monde, il se retrouva dans un rue ensoleillée. Les seuls passants marchaient d’un pas vif et ne flânaient pas. Comme tous les autres endroits du monde en dehors du Lumen et de la route qui menait jusqu'à Githac, il ne connaissait pas cet endroit. Certains pavés manquaient aux allées, et les bâtisses se révélaient grisâtres et étroites.
- Voilà à quoi ressemble les villes humaines, nota-t-il, nos lieux de vies étaient de pures joyaux de grandeur et de beauté, et ils ont cédaient leurs places à ça.
Le dégoût s’entendit dans sa voix. En pleine interrogation, se demandant où il était, encore ébranlé par les événements de la salle en argent, Terann ne prit même pas la peine de répondre. Les questions se bousculaient dans sa tête.
Il remarqua un groupe d’enfants passer en courant d’une rue à l’autre, puis de l’autre côté, un ensemble d’individus adulte, qui venait dans sa direction.
Il nota plusieurs hommes en côte de mailles, tout en casques, épées et hallebardes, et au centre de leur formation, un homme d’un certain âge, juché sur un animal massif, à poil ras, et plutôt richement vêtu. Deux types affalés devant une porte les regardèrent passer d’un œil suspicieux. Une fois le groupe passé, ils se levèrent et disparurent dans une rue adjacente. Alors que le groupe se trouvait à portée de voix, Terann entendit un des soldats murmurer au cavalier :
- Messire, il faudrait que nous fassions cela vite.
- Peu importe le temps qu’il nous faudra, répondit l’autre sèchement, contentez-vous de faire votre travail.
Ils ne remarquèrent pas qu’un mage se trouvait là. Terann se doutait que le Psylon pouvait contrôler ses moindres faits et gestes dans cet dimension, cette réalité ou même ce rêve, quoique cela puisse être. Ne pouvant rien faire de mieux pour le moment, il se décida à suivre le groupe.

Il atterrit sur une place où se trouver une fontaine crachotant difficilement son eau, les enfants barbotaient joyeusement dedans. Aucuns adultes ne les surveillaient, ils semblaient n'appartenir à personne. Le cavalier regardait un parchemin qui, comme Terann put le constater, arborer un portrait. Il se rapprocha par curiosité et vit qu’elle représentait un petit garçon : lui-même. Soudain, le passé le frappa en pleine figure. Ce jour-là, on l’avait emmené au Lumen.

Le_Dominateur
Niveau 13
30 juin 2017 à 17:12:24

Devant la folie engendrée par les chapitres précédents, je me devais de poster la suite!

Chapitre V
-
Introspection

Il se remarqua enfin, bambin de cinq ans à peine, à la chevelure d’un noir de jais, crasseuse et emmêlée, en train de profiter de l’eau avec les autres. Quelque chose attira alors son attention, et le mage remarqua un groupe d'enfants plus loin, encore que plus âgés. Deux gaillards en avaient après une fillette vêtue d'une robe rapiécée. Instantanément, un sentiment étrange l'envahit, un sentiment qui n'aurait même pas dut l'interpeller vu le contexte : le déjà-vu. L'élément qui le frappa le plus était les yeux couleur rubis qu'elle arborait, des yeux sans peurs, des remplis de défis envers ces garçons plus costauds qu'elle. Terann adulte se rapprocha, avec un mauvais pressentiment pour la suite des événements, pour comprendre quel était le motif de l’altercation. Apparemment, elle devait de l’argent aux deux garçons, sur la recette des vols à la tire réalisés dans le reste de la ville. Seul le garçonnet s'était rapproché au son des éclats de voix.
Les deux agresseurs commencèrent à empoigner violemment la fillette et à la secouer avec toute la force dont ils étaient capables. Tandis que le petit garçon se mit à courir pour leur foncer dessus tête baissée, un bras sortit de nulle part le coupa dans son élan. Les yeux rivés vers son but, l'enfant ne prit même pas la peine de regarder son ravisseur, et se contenta de se débattre sans succès. La fillette mordit le pouce de l’un des deux garçons jusqu’au sang, qui lui envoya une claque en retour, la faisant chuter lourdement sur le sol pierreux. La scène s'obscurcit à ce moment, et le mage flotta dans les ténèbres.
- T'as vu a été bouché, expliqua le Psylon.
Les sons de la scène lui parvenait encore néanmoins.
- Est-ce lui ? Demanda une voix d'homme
Il y eut un froissement de papier, puis une voix autoritaire déclara après une pause :
- Oui c’est lui, emmenons le et sortons de ce trou à rat.
Plusieurs événements semblèrent se dérouler en même. Terann se mit à brailler dans les bras du garde, suppliant, entre deux hoquets de chagrin que quelqu’un aille porter secours à son amie. Quelqu'un quelque part sonna l'alerte. La scène réapparut tandis que l'homme qui maintenait l'enfant sortit son épée. Terann vit un cavalier, gros et plutôt âgé, vêtu d’une armure en bronze d’apparat, les cheveux gris et coupés ras entouré d'une bonne douzaine d'homme en tenue de combat. Le groupe de gardes quant à eux, levèrent les yeux sur ce qui les avaient interpellé : des silhouettes apparurent sur les toits entourant la place. Dos au soleil, on ne pouvait en distinguer que le contour, leur visage se trouvait en contre-jour. Ils pointaient tous de grands arcs sur eux, flèches encochées. Le cavalier ordonna à un de ses larbins de faire taire l’enfant qui n’en finissait pas de brailler, le concerné obéit et une main ferme se plaqua sur sa bouche. À présent, seul le passage à tabac que subissait la fillette troublait le silence tandis que les groupes se jaugeaient.
- Les enfants de la Mouche appartiennent à la Mouche, cria une des silhouettes sur les toits, déposez le petit, ainsi que votre or, vos armes et vos vêtements et vous repartirez en vie.
- Je suis Arccus Donae, clama le cavalier sans se démener, conseiller de première classe du duché de Thrill, mandaté expressément par le suzerain pour sortir cet enfant de votre fosse à purin, votre menace peut être considérée comme acte de trahison, ce qui est passible de mort.
- Vous n’êtes pas en position de force aujourd’hui, Arccus Donae, si vous n’obtempérez pas, vos corps ne seront jamais retrouvés.
- S’il est porté la moindre atteinte à ma personne, l’armée ducale viendra raser ce taudis, comme je ne cesse de le prêcher, et vos têtes orneront les remparts de la ville.
- Seuls ceux qui connaissent les secrets de la Mouche peuvent lui couper les ailes, continua le brigand. Un pied d’un seul de vos soldats et c’est la révolte. Ta précieuse ville sera à feu et à sang. Tous vous vous êtes crus en totale impunité ici, mais ni vos lois, ni vos suzerains, ni même la Déesse ne m’empêcheront de détacher vos têtes de vos cous, alors pour la dernière fois, obtempérez.
Le meneur du groupe d’insurgés parla de plus en plus fort à chaque mots, dans lesquels transparaissaient une colère profonde. Il haletait de fureur, et sa déclaration fut accueillie par quelques secondes de stupeur. Après s’être concertés du regard, les gardes d’Arccus Donae lâchèrent leurs armes.
- Bande de lâches, s’énerva le conseiller, traîtres à votre serment !
- Encore une preuve que ce ne sont pas les plus sages qui dirigent le monde, discouru le brigand, laissez-nous tout et repartez nus comme au premier jour, et vous aurez la vie sauve.
Les gardes obtempérèrent et le bambin se retrouva libre. Il se tourna vers le lieu de l’agression, les yeux barbouillés de larmes mais seul du sang séché maculant le sol poussiéreux témoignait de ce qui s’était passé. Il appela son amie, complètement paniqué, mais en vain. Elle s'appelait Pearl, je me souviens maintenant. Son homologue adulte fut trop choqué pour bouger, il se contenta de regarder stoïquement la scène.
Les hommes d’Arccus se retrouvèrent ainsi dans le plus simple appareil, tandis que ce dernier n’avait pas bougé d’un iota. Il se tenait droit comme un i sur sa monture, une expression de défi sur le visage. Visiblement, son cerveau tournait à pleins régimes pour trouver une solution de sortir honorablement, sinon victorieux, de ce guêpier.
- Vous n’avez aucune idée de la valeur de ce garçon, dit-il pour tenter de gagner du temps, ni des ennemis que vous vous faites en le retenant ici.
- Détrompe toi vieil homme, nous connaissons ce manège : tous les trois ou quatre ans, un groupe comme le tiens vient récupérer un de nos enfants, alors que tous les autres peuvent crever dans l’indifférence générale. Cette année, celui-là est à nous.

Soudain, sans crier gare, Arccus éperonna son cheval en direction du bambin, qui persistait à s’époumoner. Le fonctionnaire n'avait le droit qu’à une seule chance, et il semblait évident qu’il en était conscient. Une volée de flèches fusa instantanément dans sa direction. Le cavalier attrapa le petit garçon à la volée, dans un geste tellement violent que son épaule se déboîta. Cela le fit hurler à s'en déchirait les cordes vocales, Terann en frissonna de mal-être. Une explosion eut alors lieu, un torrent d'énergie bleue se déversa dans le quartier, soufflant fenêtres, hommes et enfants. La douleur, le désespoir, l'incompréhension, avaient libérés la magie qui sommeillait dans le jeune enfant. La place fut intégralement recouverte de glace, tout Arccus Donae, et ceux trop près de lui.
Alors que Terann voulut connaître la suite des événements, la vision cessa. Il se retrouva, flottant dans un espace blanc, et mit quelques instants à digérer toute la scène.
- Que s’est-il passé ensuite ? demanda-t-il d’une voix blanche.
- Nous ne saurons pas, tu t’es évanoui, lui expliqua-t-on, alors comment tu sens tu ? Tu as laissé ton amie se faire battre, tu as causé la mort d’une dizaine de personnes à a peine cinq ans. Tu as été un meurtrier quasiment toute ta vie.
- Ce n’était pas de ma faute, sanglota Terann.
- Si. La magie n'est qu'une arme, rien de plus. Une affliction créée pour le sang. Voilà ce que vous savez faire, vous, les races de cette planète. Vous entre-tuer.
- Je n’étais qu’un enfant, je n’étais qu’un pion, se lamenta Terann en se tenant la tête, cela me dépassait. Je n’avais que cinq ans, au nom de la Déesse.
Il se sentit soudain fatigué.
- Pourquoi me fais-tu ça ? ajouta-t-il, laissez-moi partir, je ne dirais rien à personne, je te laisserais en paix.
- Ah j'ai eu raison de ton arrogance alors. Ce n'est malheureusement pas suffisant. Tu vas payer pour des millénaires de frustrations, pour des millions de morts.
Terann sentit la créature fouiller en lui. Il se sentait plus vulnérable que jamais.
- Sais-tu ce qui est intéressant avec votre cerveau ? Il se souvient de tout, vraiment. Une capacité qui nous rapproche. Nous les Psylons, n'oublions rien.

Un hurlement de nourrisson vrillait à ses oreilles. La scène se dévoila peu à peu sous ses yeux. Ils se trouvaient dans une pièce étroite, toute en planches, seulement éclairée par une grosse bougie de cire. Deux hommes et une femme contemplaient un nourrisson. La femme haletait comme après un effort, ses cheveux trempaient de sueur tombaient en mèches sur son visage. Elle tremblotait encore, ses quelques vêtements de lin collés à son corps. Sa position était sans équivoque, et Terann n’eut aucun mal à le deviner : elle venait tout juste d’accoucher. Un des deux hommes portait le nouveau-né, et le dévorait de ses yeux verts.
- Il est magnifique, dit-il avec émotion.
Ses longs cheveux d’argent luisaient à la lueur de la chandelle. La pâleur de ses boucles s’accordait avec le teint cireux de son visage. Seuls ses cernes marquées, signes de plusieurs jours sans sommeil, lui donnaient de le colorait.
- Évidemment, remarqua la femme d’une voix faible, il ira loin, nous y veillerons.
Elle se tourna vers le deuxième homme, qui se tenait hors du cercle intime pour le remercier.
- Il en allait de mes prérogatives, dit-il d’une voix profonde, en tant que capitaine de ce bâtiment, je me devais d’assister à cet heureux événement, et en tant que médecin, je me devais de vous aider.
Le capitaine s’avança dans le faible halo de lumière. Ses dents en or apparaissaient tandis qu'il parlait. Un large tricorne reposait sur un ensemble de longues dreadlocks châtains.
- Comment allez-vous le nommer ? demanda-t-il en tripotant son bouc tressé.
- Terann, dit la mère, un prénom de chez nous qui veut dire « survivant ».

Le_Dominateur
Niveau 13
08 juillet 2017 à 20:09:03

Mini chapitre de transition avant la fin de la quête, bonne lecture à tous!

Chapitre VI
Perdre ses racines

Serait-ce mes parents ? Aucun doute possible, le Psylon ne lui aurait pas montré des moments de vie de parfaits inconnus. Terann redoutait ce que à quoi il allait assister : à la fin de l'histoire, il allait se retrouver orphelin. Une infime partie de lui se réjouissait pourtant de voir à quoi ressemblaient ses parents. Son père avait un visage osseux, mais qui conservait une certaine noblesse. Ses cheveux arboraient déjà une couleur argentée, alors qu'il était encore jeune. Il faisait la même taille que Terann, et partageait avec lui ses yeux verts. Quand à sa mère, elle était très belle, même épuisée par l'accouchement. Ses longs cheveux noirs et touffus lui descendaient à la taille, et son teint faisait écho avec ses yeux couleurs de bronze.
Le capitaine les laissa dans l'intimité, et retourna à ses occupations. Sa mère s'endormit paisiblement sur sa couche, tandis que son père nettoyait son fils dans une bassine prévu à cet effet. Il effectuait sa tâche avec une extrême délicatesse, et fredonnait une chanson douce. Le bébé restait calme, ses yeux grands ouverts sur le monde qui l'entoure. Une fois propre, l'homme plaça son enfant près de sa mère, qui le rapprocha instinctivement d'elle, puis il se coucha à leur côté. Jamais Terann n'avait assisté à une scène aussi paisible, et il resta là à regarder ses parents dormir, oubliant presque ce qui l'avait amené dans cet endroit et dans ce temps.
Quelques temps plus tard, le capitaine revient en trombe dans la cabine, ce qui réveilla le couple en sursaut.
- Malgré nos précautions, un navire royal nous a pris en chasse, ça risque de secouer. Accrochez-vous !
Et il repartit en courant. Des cris, des ordres commençaient à se faire entendre sur le pont.
- Ils ne pourront rien nous faire, clama le père, au pire, ils nous renverront à Rehil, et nous n'auront qu'a trouver un autre moyen d'en partir.
- Nous finirons dans une cellule, comme tous les autres, intervint la mère, j'aurais pu le supporter il y a quelques temps, mais avec Terann maintenant...
- C'était la bonne chose à faire, Rehil est en train de mourir, et elle nous aurait entraîné dans sa chute. Nous ne pouvions pas rester là-bas à attendre de dépérir !
Le navire commençait à tanguer dangereusement, et on entendait des explosions de temps en temps. Terann commençait à ressentir de l'angoisse : le dénouement se rapprochait.
La porte de la cabine s’ouvrit violemment, mais ce n'était pas le capitaine cette fois : un homme patibulaire, armé d'un coutelas gigantesque, se tenait dans l'encadrement. Le père se plaça devant lui, mais le nouveau venu ne fit rien et s’écarta solennellement. Une petite femme replète, vêtue d’une robe noire serrée au niveau de la taille, s’avança.
Le père se leva brusquement et se plaça instinctivement entre elle et la couche. La femme se redressa autant que lui permettait sa faible condition et s’accrocha fermement à son enfant.
- Voilà un spectacle auquel je ne m’attendais pas, dit la petite femme en levant un sourcil.
- Qui êtes-vous ? Que fait une mage ici ? Cracha-t-il.
- Je pose les questions, répondit elle, pensiez-vous pouvoir venir vous installer sur nos terres impunément ?
- Laissez-moi vous expliquer..
- Je connais déjà votre larmoyante histoire, coupa-t-elle, vos condisciples me l’ont déjà conté. C'est d'ailleurs la même à chaque fois. Cependant, les lois sur l’immigration clandestines ont changé, nous avons eu quelques problèmes dernièrement. Depuis le décret 92-6, elle est passible de mort.
Le couple se figea et pâlit à vue d’œil.
- Pardon, demanda la femme, incrédule.
- La peine capitale, répéta la petite femme, avec une once de plaisir dans la voix.
- Sans procès équitable ? tempêta l’homme, nous ne connaissions pas vos lois !
- Et bien, il fallait vous renseignez avant, dit-elle,
Sur ces mots, elle ordonna aux gardes de les emmener sur le pont. Frappé de stupeur, le couple les suivit docilement. Terann n'eut d'autres choix que de les suivre.
Arrivé sur le pont, il vit que les membres d’équipages, l’air morose, certains gravement blessés, se tenaient en ligne, les fers aux pieds. Des cadavres des deux camps traînaient çà et là. Le capitaine se tenait à l’écart de son équipage, le dos droit et la tête haute, regardant ses ravisseurs sans baisser les yeux. Il jeta cependant un regard compatissant au couple quand il les vit.
- Où sont nos compagnons? questionna la mère.
La petite femme pouffa d’un rire aigrelet et dérangeant.
- Plus un problème pour le roi.
Elle montra d’un signe de tête la planche suspendue au-dessus des flots. Aucune aide extérieure à espérer : leur navire flottait tristement sur une mer grise et vide. Le ciel de plomb et morne annonçait la tempête.
Le couple fut forcé d'avancer à coup de lames appuyant entre leurs reins, le père tenait toujours son enfant serré contre lui, tandis que sa femme se tenait à son épaule pour avancer. La mère semblait réfléchir à plein régime. Elle se stoppa à quelques pas de la planche, tous les regards tournés vers elle et se retourna vers sa geôlière.
- Notre enfant n’est pas coupable, dit-elle simplement, ce n’est même pas un clandestin puisqu’il est né ici même, sur ce bateau. Il n’y a aucune raison qu’il soit condamné.
- Il est venu au monde sur un bateau pirate, répondit-elle, je peux tout aussi bien l’accusé de piraterie, et comme vous amis le savent, c'est la pendaison.
Cette fois, ce fut au père de prendre la parole.
- Votre cruauté va-t-elle si loin que vous seriez prête aveuglément à pendre un bébé, mon fils ? Je ne le permettrais pas.
- Pourquoi ne pas le déposer à Thrill, enchaîna le capitaine, cela ne vous coûte rien.
- Vous ne savez pas… commença la mage.
- Nous ne savons pas quoi ? demanda la mère.
La petite femme observa l’enfant intensément.
- Pourquoi pas, dit-elle plus pour elle-même que pour l’assemblée, pourquoi pas…
Elle passa quelques temps le regard au loin, sans que personne ne prononce mot. Même les gardes sensés surveiller les pirates avaient les yeux braqués sur elle. Sa tête se tourna brusquement vers la famille, elle avait prit une décision.
- Très bien, nous le déposerons à Thrill, s’il survit, il s’élèvera bien au-dessus de la vermine que vous êtes. Maintenant que ce différent est réglé, je vous prie de vous dépêcher, mon temps est précieux, contrairement au votre.
Les parents, soulagés bien qu'aux portes de la mort, ne protestèrent pas et serrèrent dans leurs bras en le couvrant de baiser. La mage fit un signe au capitaine et celui se déplaça péniblement vers eux. L’enfant passa dans ses mains, et il jeta un regard d’excuse au couple. La mère avait eu du mal à le lâcher, et d’abondantes larmes coulèrent sur ses joues. Son mari l’emmena doucement vers la planche, mais ses yeux ne quittèrent pas un seul instant sa progéniture.
- Au revoir mon fils, dit l’homme d’une voix qui ne trahissait nulle peur, nous veillerons sur toi depuis l’au-delà.
- Nous t’aimons, Terann, rajouta la mère.
Puis ils sautèrent main dans la main. Le bruit de leurs corps plongeant dans l’eau brisa le silence mortifère qui régnait.
Alors que la vision cessa, Terann s’écroula dans un torrent de larmes, il hurla de chagrin. Le Psylon, sans montrer aucune trace de compassion et de pitié, attendu que son cri mourra et enchaîna :
- La magie dont tu es si fière, dont tu tires tant d’orgueil, tu la dois à une mage, exactement comme toi, qui tua tes parents et des dizaines d’autres personnes, seulement parce qu'elle avait le droit de le faire. Parce qu’elle les considérait inférieur.
- Le jeune homme, secoué de sanglots, ne l’écoutait qu’à moitié. Il se surprit à vouloir mourir pour que cesse toute cette douleur.
- Tu es presque à point, humain. Un seul autre souvenir comme celui-ci et tu passeras de l’autre côté de la barrière. Tant de douleur pour un seul esprit…

Le_Dominateur
Niveau 13
07 août 2017 à 14:27:18

Les Héritiers : Partie II

Quatre ans plus tard.

Chapitre I : Un événement inattendu

Si l'Enfer existait, il devrait ressembler à ce paysage. La même pensée lui venait toujours à l'esprit quand il apercevait cette endroit apocalyptique. Foudre avait pourtant l'habitude de venir ici, au bout du monde. Une immense chaîne de volcan s'étendait devant ses yeux, crachant sans cesse leur liquide brûlant et meurtrier. L'interminable brouillard, dû à la lave qui s'écoulait au fond de l'océan, rendant l'endroit infiniment plus sinistre. Seuls les inconscients viendraient en cet endroit reculé de tout, mais Foudre lui, était motivé par d'autres raisons que la bêtise ou la folie.
Sa frêle esquif se dirigeait en autonomie jusqu'à la chaîne de volcans, guidé par des courants marins entretenus artificiellement. Au moment où la chaleur commençait à grimper sérieusement, que l'atmosphère devenait irrespirable à cause des cendres et des fumées, un tunnel apparut sur les flots. Faits d'une structure semblable au diamant, il englobait le navire dans son ensemble, et le protéger lui et son capitaine de l'environnement hostile qui régnait au-delà. Grâce à la protection de l'abri, Foudre avait presque l'impression d'effectuer une balade champêtre : il faisait frais, et les jets de lave incessants autour de lui devenait de légers reflets violets grâce à la parois. Un sentiment contradictoire avec la réalité : il se trouvait au cœur du lieu le plus dangereux du monde.

Finalement, le navire accosta sur une bande de terre noire et rocheuse, au côté d'autres embarcations de même style que la sienne. Toujours dans l'enceinte de la protection, Foudre en descendit descendit et suivit le chemin qui s'offrait à lui. Il n'avait pas l'habitude de marcher dans ce genre d'endroit, lui avait vécu en ville. Son concept de tenue de voyage pouvait passer pour plus qu'inadapté : si il avait opté pour des chaussures de cuir souple, il arborait toujours sa cape colorée, symbole de son statut, et des vêtements de soie précieux.
Il grimpa avec difficulté l'escalier taillé dans la roche qui s'ouvrait devant lui. Le tunnel le protégeait de la chaleur étouffante qui régnait à l’extérieur, mais il suait néanmoins abondamment sous l'effort. Après un temps qui lui semblait interminable, comme à chaque qu'il venait ici, il arriva sur un promontoire, recouvert de cendre et dénué de toute végétations. Le tunnel s'était élargie en un large dôme, vaste comme une cathédrale, qui faisait la largeur de la plate-forme. Devant lui, ses compères l'attendaient. De tenues et de statures différentes, ils ne prirent pas la peine de se retourner à son arrivée.
- Encore en retard, Foudre, cela ne m’étonne pas de toi, clama l’un d’entre eux, nous allions commencer, dépêche toi de prendre place parmi nous.
- Oui, balbutia-t-il, veuillez m'excuser. Il fut difficile pour moi de me soustraire à mes obligations.
- Rien n’est plus important que ce que l’on s’apprête à accomplir, répondit l’autre, souviens t’en.
Foudre hocha la tête, rentra dans le rang, et vit la même scène qui s’offrait à lui depuis plusieurs années : la falaise se terminait brusquement, tandis que la parois du dôme devenait fine et lisse comme une vitre, mais néanmoins présente et salvatrice. Au delà, la lave et la chaleur régnait en maître. Malgré la hauteur qu'on devinait, les jets de lave se propulsait haut dans le ciel, bien plus que le dôme lui-même. Bien plus, un autre promontoire, jumeaux au leur, ouvrait la route vers la suite de la chaîne montagneuse.

Ce qui était surprenant, ce qui donnait de la valeur à cet endroit, ce pourquoi le groupe s'était donné la peine de voyager jusqu'ici était se qui se trouvait de l'autre côté de la faille. Droite, l'air noble, une femme se tenait au bord du précipice. Elle ne craignait ni la chaleur, ni le danger que représentait les rochers en fusion. En fait, elle se retrouvait nue depuis longtemps : la lave avait brûlée ses atours, mais ne lui avait infligé aucune blessure. Le teint gris de sa peau se fondait presque avec le paysage alentour. Ses oreilles se finissaient en pointe, et un bandeau d'or recouvrait son œil droit.
- Bien, d’après nos informations, le Patriarche s'apprête à avoir un successeur, poursuivit celui qui semblait être le chef, cela veut dire qu’il est temps pour nous d’agir.
- Enfin, après toutes ces années, éructa un autre.
- Oui, notre heure arrive. Cependant il reste quelques détails à régler, l’un d’entre vous a-t-il une idée pour détruire ce maudit artefact et ses sept serviteurs ? demanda le chef.
- Le feu, déclara un des hommes, sa voix était forte et stature imposante, on déclenche un feu dans les sous-sols, le bâtiment finira bien par céder.
- Non, cet édifice a des propriétés magiques qui nous sont inconnus, ce n’est pas assez fiable, autre chose ?
- Là d’où je viens, à l’Est, il existe bon nombres d’alchimistes pouvant produire de l’acide de très bonne qualité, qui pourrait nous servir pour les fondations, ou peut-être même des explosifs, proposa un autre.
Le chef balaya l’idée de la main.
- Nous n’avons plus le temps d’aller les quérir, dit-il.
Foudre ricana pour lui-même, malgré lui, l’ironie de la situation ne lui échappa pas, voilà des années qu’ils attendaient ce moment, et à présent, le temps leur manquait. Le maître se tourna vers lui.
- Je vois que tu ricanes, Foudre, as-tu une idée qui pourrait nous aider ? lui demanda-t-il.
- Pas en ce qui concerne la destruction du bâtiment, en revanche, je connais un moyen pour faire disparaître toute la petite bande, avoua-t-il avec une once de triomphe dans la voix.
- Tiens donc, s’étonna le chef, et bien nous t’écoutons.
- Chez moi, si l’on sait où chercher, repris-t-il, il est possible de rentrer en contacts avec des individus capables de réaliser ce genre de besogne.
- Voyez-vous ça, sont-ils fiables? Peuvent-ils vraiment réussir ? demanda-t-il.
- Je pense, j’ai déjà fait appel à leurs services et j’en ai toujours eu pour mon argent, répondit-il, en revanche, vu l’ampleur de la tâche, leurs honoraires ne seront pas donnés.
- Peu importe le prix, engage les, dit le chef avec enthousiasme.
- Ce sera fait, promis-t-il, mais, malgré leur talent, ils ne pourront pas s'infiltrer dans l'édifice.
- Une cérémonie aura lieu bientôt, ils profiteront de l'événement pour pénétrer dans l'enceinte. Nos relations leur donneront un passe-droit. Ceci fait, ils..
Il s'interrompit, et tous reportèrent leur attention sur la femme de l'autre côté du ravin. Elle tendit le bras vers le ciel, et un liquide noir et gluant en jailli. Le chef du groupe prononça un mot de pouvoir, qui ouvrit le dôme juste assez longtemps pour que le liquide puisse atterrir devant eux. Ils se rapprochèrent tous avec circonspection, n'ayant jamais assisté à un événement semblable auparavant. Le liquide se mit à bouillir et à fumer, puis à se solidifier. Comme cherchant une configuration, il muta plusieurs fois en des formes différentes, pour se fixer en cristal imposant. Des reflets violets et verts parcouraient sa surface noir.
- Que devons-nous faire de ceci ? Demanda le chef.
La femme remuait les lèvres mais aucun son ne leur parvenait. Le silence régna pendant quelques secondes, puis il s’avança ramasser pour ramasser l'artefact.
- Très bien, selon vos désirs, murmura-t-il.

Le_Dominateur
Niveau 13
04 novembre 2017 à 16:52:07

Salut à tous!

Ayant signé un contrat avec un éditeur pour Les Héritiers, je vais devoir arrêter la publication sur ce site.
Même si n'ayant pas eu beaucoup de retours, j'espère que certains d'entre vous m'ont lu et ont apprécie :ok:

Personnellement, je continuerai à vous lire!

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Sujet : [Fantasy] Les Héritiers
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