Ce matin, 14h, Marseille sous la pluie. Mais qu'ai-je dont fait pour voir ma ville sous cette grisaille Parisienne que je fuis depuis maintenant plus de 2ans.
Bon je le conçois, je l'ai peut-être un peu, beaucoup, cherché. À force d'avancer égoïstement il fallait bien que l'on me gâche ma journée, la haut, chez les tout puissants.
J'aime les femmes, l'espace d'un instant, j'aime les séduire, flirter avec elle, j'aime les courtiser, les voir sourire, rayonner pour moi. J'aime leurs parler, les regarder, les charmer, toucher, rigoler avec elles, j'aime tout ce qui est avant, avant le coït. Mais, il faut toujours attendre l'après mais tout ce qui est avant ne compte pas vraiment, mais une fois cette osmose, cette symbiose, ce mélange parfait, passé, elles ne m'intéresse plus, je n'accepte même plus qu'elles me touchent...
Marlboro sur le coin des lèvres, fond de tasse de café, migraine de la veille, je regarde, avec désarroi ce triste tableau que m'offre aujourd'hui les dieux. Ce tableau gris et sans saveur, ce tableau qui ne vous laisse penser qu'une chose, passer la journée au fond du lit, avec l'une d'elles, qu'elle m'écoute raconter ma vie, geindre, me plaindre, absorber tout mon faux-savoir, qu'elle soit amoureuse.
Pas le temps de rêvasser, Georges me sonne.
"Frank, tu commence à nous faire chier, une année, une putain d'année sans n'avoir rien pondu, tu te fou de qui ?"
"Moi ça va pas terrible mon bon vieux Giorgio, mais je suis heureux d'avoir de tes nouvelles"
Je fais semblant de ne plus l'entendre et fait mine de faire tomber mon téléphone en raccrochant...
Mais allons-y, je me sens d'humeur, d'humeur à écrire, ou à gerber sur mon clavier, gerber tout se whisky qui s'accumule dans mon sang, mon estomac, mon foie, dans mon haleine qui fanerai la plus belle des roses.
