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Sujet : BEAST (Roman)
1
Murky95
Niveau 5
17 septembre 2017 à 22:53:50

J'ai tout réunis en un post. Voici donc mon roman Beast. Je ne sais pas trop où aller avec. Pour le moment les chapitres se séparent pas personnages.

Introduction
1/
Eily a les cheveux bleus. Son verre est bleu. Et il est remplit d’alcool.
Eily, elle, est de glace.
Elle sirote le verre, l’air timide, comme si c’était du jus de pomme.
Dans ce bar, il y a un comptoir en surface poly, recouverte de flaques d’alcool, qui reflète toute les lumières. Il y a une étagère qui dispose des rangées de bouteilles colorées. Puis, il y a des amplis, des flashs stroboscopiques qui éclatent les yeux, des sièges et des tables, une foule de monde et de la fumée. De la drogue, puis de l’alcool.
Kamn, elle est partie écouter la musique. La musique est si forte qu’on l’entend vibrer dans sa cage thoracique.
Kamn s’agite. Elle sert une bouteille dans sa poigne. Elle danse avec la tête vers le plafond, et les yeux fermés. Puis, elle boit dans la bouteille. Puis elle recommence.
Eily regarde les gens qui écoutent la musique.
Puis elle regarde sa pote Kamn. Ses cheveux noirs qui tombent sur sa figure, ses vêtements larges et déchirés. Ses poings serrés qui tremblent tout le temps. Les mains des junkies tremblent tout le temps.
Puis Eily regarde le fond de son verre, qu’elle fini. Eily, elle, elle a les cheveux bleus et courts. Elle est petite. Elle a un pull à rayure, qui réchauffe son sang froid. Elle a des joues creuses, sous sa peau pâle. Elle a des yeux bleus, comme des perles, comme ses cheveux, comme des glaçons.

Eily avale de travers, quand elle sent quelque chose de gluant lui caresser l’oreille. Elle prend peur, quand un homme lui lèche le creux de l’oreille, puis laisse sa main enlacer son crâne. Eily couine, elle le pousse et rentre la tête dans les épaules.
L’homme lui lèche l’oreille, puis la joue, puis il lui embrasse le cou.
Eily appelle Kamn. Elle couine. Personne n’entend. Personne ne voit. Kamn n’entend pas ?
Kamn à une ouïe de canidé. Elle entend. Mais pourquoi elle ne vient pas ?
Car Kamn sert une bouteille dans sa poigne. Elle danse avec la tête vers le plafond, et les yeux fermés. Puis, elle boit dans la bouteille. Puis elle recommence.
L’homme lui lèche l’oreille, il lui lèche la joue, il lui embrasse le cou, puis il monte à sa bouche et l’embrasse. Il l’embrasse, il ferme les yeux, et il l’a sert.
Kamn, viens. Viens m’aider.
Kamn danse, la tête vers le plafond, les yeux fermés. Elle boit dans la bouteille. Elle recommence.
L’homme arrête. Il sent un étrange gout de fer. Autour de son cou, et de ses bras il y a un serpent qui s’enroule. Un gros serpent, colossale, qui glisse contre son corps, qui lui presse les os, qui lui encercle la gorge. Un gros serpent, avec une petite tête et des billes noires en guise d'yeux. Il balaye son museau contre le visage de l'homme.
Puis mord la gorge jusqu’à ce qu’un jet rouge tapisse le sol, le bar, et le plafond.
L’homme tombe dans ses spasmes. Eily le lâche, elle se redresse et elle essuie le sang qui lui coule sur la bouche.
Entre les amplis, Kamn a arrêté de danser. Elle a ouvert les yeux, sourit, et s’est léché les babines.

Murky95
Niveau 5
17 septembre 2017 à 22:54:13

Introduction
2/
Eily crache par terre, le sang qu’elle a dans la bouche. Elle s’essuie les lèvres nerveusement avec la manche de son pull. Les gens la regardent. Pourquoi ?
Il y a deux secondes personnes ne la regardait. Maintenant ils la regardent tous.
Les lumières brillent. La musique est forte. Mais personne ne bouge. Ils fixent le cadavre.
Eily sursaute quand Kamn surgit derrière elle. Kamn sourit parce qu’elle s’en fou.
Puis, au milieu de l’inertie, quelqu’un bouge. Quelqu’un qui vide une bouteille et la pose violemment sur le bar. Dans une démarche menaçante, il s’approche des filles.
Kamn passe une main devant Eily, pour la pousser en retrait. Puis elle se craque les jointures des doigts.
Quand l’homme arrive à leur hauteur, deux autres l’ont rejoint.
Des potes du maccabé ?
L’un d’eux balance un circulaire que Kamn esquive de justesse.
Ça commence. Ils l’auront voulu.
Elle frappe le premier à la gorge. Ce n’est que trop tard que l’homme a vu les égratignures rouges et fraiches sur les phalanges du poing qui vient le frapper. C’est un signe que ces phalanges cognent souvent. Elle donne un coup de pieds dans les couilles du deuxième. Puis dans le tibia. Puis dans la figure.
Quand le troisième essaye de la frapper, elle intercepte le bras et mord. Mord mord mord.

La foule gueule.
Tout à coup ils sont cinq à s’être levés. Ça n’est plus une coïncidence. Ils sont du même groupe. Ils détestent les gens comme Eily et Kamn. Ils courent vers les filles. Kamn saute aussitôt sur le comptoir, même si tous les cocktails se fracassent sur le carrelage, et court vers eux.
Eily ouvre les yeux, quelques secondes - sa pote est en train de les tabasser un par un - puis les referme.
Mais Kamn reçoit un coup de poing dans la figure. Le deuxième coup dans la cage thoracique l’a fait tomber par terre. Mais quand elle se relève, elle renvoie le triple. Kamn renvoie toujours le triple. 
Eily veut s’en aller. S’en aller. Fuir.
Kamn, on s’en va !
Comme en réponse à ses prières, il y a une main qui vient se refermer sur sa bouche. Il y a un bras sur sa gorge qui la tire en arrière. Eily tremble, et se débat. Derrière ses mèches bleues, ses pupilles azures affolées toisent les membres qui l’étouffent et elle supplie. Elle agite les jambes, cède et se fait trainer vers la sortie.
Pendant la demie-seconde où Kamn détourna le regard pour voir ce qu’il advenait de sa pote, elle se prit un coup de poing dans la mâchoire. Alors sa bouille sanguinolente se retourne vers son agresseur. Quand Kamn s’enivre dans sa colère, des crocs poussent dans sa bouche et dépassent de ses lèvres. Des crocs de loup.
Elle l’attrape par le bras, tire, le soulève et le fracasse au sol. Il en veut encore?
Sa poigne s’empare du col de l’homme, et de son autre main elle cogne. Il en veut encore?
Eily a disparu. Elle s’est fait enlever.
Kamn court alors vers la sortie.
Pardon, Eily, pardon. J’arrive.
Dehors, une voiture démarre et s’en va. Fait crier ses pneus, crache de la fumée et s’éloigne.

Murky95
Niveau 5
17 septembre 2017 à 22:55:11

Introduction
3/
Dans la voiture, Eily est sur la banquette arrière et deux hommes la tripotent.
Putain, lâchez moi.
À l’avant, il y a un hommes qui conduit tout en les matant par le rétro. Il sourit. Il regarde la route, puis le rétro. Il sourit.
Des larmes coulent sur les joues d’Eily. Sa voix se fatigue de crier.
Laissez moi. Arrête, me touche pas.
Personne ne se rend compte que dehors, sur le sillon de la voiture, il y a un loup qui court. Un loup noir, qui bondit sur le toit. Ses yeux brillent.
C’est la silhouette de Kamn qui se dessine sur le toit, alors qu’elle se penche et défonce la portière. Elle attrape l’un des hommes par les fringues et le balance de la voiture. Il ricoche sur le bitume et se fait emporter au loin. Loin.
Le chauffeur qui souriait regarde la route. Puis il regarde le rétro. Il ne sourit plus, il hurle, et fait une embardée.

La voiture s’est écrasée.
Assises au milieu de la route, Eily et Kamn la regardent prendre feu.
Les rétines lagon d’Eily observent avec craintes les flammes qui dévorent ses agresseurs.
Kamn renifle et s’essuie d’un revers de manche, le sang qui lui coule de la bouche.
Pendant ce temps, la voiture se consomme puis explose.

La ville est toujours si belle. Colorée, lumineuse, vivante, forte. Les immeubles sont hauts, noirs et majestueux. Une large route illuminée s’étend en son coeur.
Sur cette route, un seul camion avance. Il tranche la route, sans s’arrêter. Les filles détournent leur attention des flammes.
Le camion a l’air de venir vers elles. Si vite. Les hommes à son bord, ils ont des flingues.
Non… pas encore… ?
Ils sont du même groupe que les autres ? Ils sont tous du même groupe.
Et ils détestent les gens comme Eily et Kamn.
Kamn reprend sa forme de lycanthrope et court.
Le crâne en avant, vers le camion.
Le camion lui, il accélère.

Un truck surgit de nul part et les deux bolides se percutent. Le camion dérape, roule, ses vitres explosent et ses phares de détresses clignotent avec fureur.
Au milieu de l’odeur d’essence et des pneus brûlés, il reste ce truck étrange qui vient de les sauver. La portière s’ouvre.
C’est Buster.
Surprise, motherfucker.
Kamn peut voir le grand type noir lui faire un signe. Barrez vous.
Au milieu de la route, Eily s’est recroquevillée. Eily n’aime pas se battre. Ni regarder.
Quand Kamn l’a rejoint, elles se barrent toutes les deux. Buster gère.

Murky95
Niveau 5
17 septembre 2017 à 22:57:16

Introduction
4/
Un escalier en fer longe le long dos d’un immeuble.
Et en haut, sur le toit de cet immeuble, il n’y a plus que la hauteur, le vide et l’air frais.
Enfin, elles y sont tranquilles.
Kamn va appuie ses coudes sur le rebord et regarde en bas.
La fumée, la drogue, les coups de feux, les rues noirs, les lumières aveuglantes.
Elle regarde la ville et lui montre les crocs. Mais elle l’aime bien.
Pendant ce temps, Eily déambule sur le toit. Veut rentrer. C’est tout.
Un soupire las, elle balaye le ciel, la nuit.
Tout à coup une main grimpe au rebord du toi, pour les rejoindre.
Un mauvais pressentiment prend les tripes de Kamn, elle se retourne lentement.
Son souffle épuisé se transforme en grognement.
Car quelqu’un est en train de se hisser au rebord. Quelqu’un.
Une tête sans figure, des vêtements sales, un masque sale. FaceLess les rejoint.
FaceLess est un peu petit, mais trapu et fort. Il porte un masque qui lui colle à la peau, et il n’y a pas de visage dessous. Il est dangereux, il tue et torture. On ne sait pas combien de gens il a avec lui. Il y en a toujours plus. Depuis le début, c’était lui.
Il adore les gens comme Eily et Kamn. Il les adore trop.
Kamn passe devant sa pote et s’avance jusqu’à FaceLess. Lui, il rigole. 
Quand il balance brusquement son poing. Mais le loup mord. Mord, mord mord mord. FaceLess se débat et attrape l’animal par la peau du cou. Il la tire violemment et il l’a secoue au dessus du sol. Il secoue, jusqu’à la rendre dingue.
FaceLess glousse de joie et dégaine une machette de son dos. Une machette.
Avec, il lacère le ventre de Kamn. C’est fini.
Eily se couvre les yeux. FaceLess rigole et lâche le loup. Terminé.
Il ne s’arrête pas de rire. Mais, il émet un gloussement interrogé.
Qu’est ce qu’il se passe ?
Il a l’impression qu’il y a une masse froide et dure qui s’enroule autour de son bras. Il regarde et il y a un gros serpent qui lui longe le corps. Un gros serpent, colossale, qui lui glisse dans le dos, lui entoure la gorge, lui entoure les bras, lui presse les articulations.
FaceLess ne bouge plus. Le serpent se comprime.
On entend tous les os de FaceLess craquer. Le serpent lève sa petite tête, ornée de deux billes noires en guise d’yeux et il mord dans la gorge.
Il mord, mord mord mord, jusqu’à ce qu’un jet rouge tapisse le sol, le ciel, ses yeux. Puis il mord encore.
FaceLess déglutit, s’étrangle et tombe.
Kamn a tout vu et sourit.

Eily lâche tout et se redresse. Plus aucune peur. Regarde le corps en silence.
Sa mine est éclairée d’une lueur meurtrière. Le sang chaud tâche sa peau blanche. Elle est froide, comme des glaçons. Comme un serpent. Un serpent qui a envie de tuer.
Kamn s’est trainée jusqu’au rebord pour s’assoir. Elle presse les entailles que la lame lui a faite. Ses vêtements sont poisseux, lourds et rouges. Ça s’écoule. Sommeil, si sommeil.
Eh, Eily…
Le serpent ne répond pas.
Oh… Eily. Oh.
Eily approche. Kamn entre-ouvre les yeux et articule.
Tu as vu, c’est toujours mieux pendant que après.
Et elle s’évanouit.
FaceLess a disparu. Il n’est plus là. Il y a une flaque de sang là où il était. Mais il n’est plus là. Le monstre ne meurt jamais. Il en crée d’autres.
Un gros chien bondit sur le toit. Un grand doberman avec des oreilles pointues. Quand il arrive à la rencontre des filles il devient Buster.
Le grand type ramasse Kamn et relève Eily. Ils partent.

Murky95
Niveau 5
17 septembre 2017 à 22:58:23

Introduction
5/
Sa main lui fait mal. Elle est dure comme de la pierre.
Kamn ouvre les yeux. Quelqu’un a mit un pansement autour de sa main.
Elle se redresse. Quelqu’un a mit un pansement autour de son buste.
Les draps, le lit, sentent l’odeur de Buster. On est chez lui.
Buster… je suis sûre que ce chien en a profité pour me mater à poil.
De la musique en bas. On est dans la villa de Buster. Ils doivent faire la fête en bas. L’odeur de chlore de la piscine. La fumée de la marijuana. Les voix qui se mélangent. Le gang de Buster.
Combien de temps elle a dormit ?
Assise sur une chaise, Eily. Ses mèches bleues tombe sur son visage creux, ses yeux clos et ses cernes noires.

Quand Eily se réveille, elle rejoint Kamn et elle l’embrasse.
Le gout métallique de sa langue de serpent, dévore les lèvres de la louve. Puis se retire et hésite quelques secondes.
Elles n’ont encore jamais fait ça. Mais, c’est cool.
Alors Kamn passe sa main derrière la tête bleue, tire les fringues d’Eily, et elles s’embrassent. Leurs crocs s’entrechoquent.
Kamn essaye de mordre le cou de Eily. Mais le serpent la repousse dans les draps, la maintient et passe au dessus.
Kamn sent alors la main d’Eily, qui descend. Qui trouve. Et qui commence à la faire jouir.
Puis la main remonte. Elle trouve les bandages, là où la machette est passée.
Qu’est ce que tu fais ?
Les doigts se glissent sous les bandages. Ça brûle. La main est si froide.
Un frisson parcourt l’échine de Kamn, elle fixe le plafond et jouit.
Eily n’a jamais fait ça avant. Mais c’est cool. C’est même incroyable.
Dans le couloir, un chien remonte les escaliers. Son museau passe dans l’entrebâille de la porte ouverte. Buster voit tout, il sursaute, et il ressort.
Puis il repasse le museau dans l’entrebâille de la porte. Et il mate.

Murky95
Niveau 5
17 septembre 2017 à 22:59:14

Chapitre 1 : Eily et Buster

Quand Eily a apprit qu’elle avait le sida, elle s’est réveillée un matin, plus tôt que le jour lui même. Elle a fixé le plafond et y voyait sa vie défiler. Elle n’avait aucune idée de comment ça aller ce passer, à présent. Qu’est ce que c’était d’avoir le sida ? C’était une impression de n’avoir jamais rien comprit au monde, et de devoir tout recommencer. Mais quel monde ? Si elle va mourir, alors de quel monde on parle ?
Elle n’a rien dit à personne.
Un soir, son copain a voulu faire l’amour. Elle refusé. Mais il a insisté. Il insiste toujours.
Ils ont fait l’amour cette nuit là. Puis Eily s’est glissée hors des draps, pendant que son copain dormait. Et elle a disparu.
Elle ne lui a jamais dit, ne lui dira jamais, ne le reverra plus jamais.
Un jour il se rendra compte qu’il l’a lui aussi. Ce jour là, Eily espère être déjà morte.

Buster était sorti de prison quand il a trouvé Eily. Il a eu le temps de retourner à son ancien appart, prendre une douche, jeter tous ses anciens fringues, récupérer l’argent caché dans l’ampoule de la lampe, et partir. Il s’est acheté de nouveaux vêtements, une nouvelle voiture et il est parti. Sur la route, il a trouvé Eily.

Au début, il voulait la sauter. C’est un chien après tout. Puis sa truffe lui a dit que quelque chose clochait. Et son instinct lui disait qu’il y avait quelque chose de caché. C’était suffisant pour qu’il l’a ramasse.
Eily était froide. Elle était comme vide à l’intérieur. Mais Buster l’emmenait partout. Sa bande de chiens venaient renifler ses doigts féminins et tous beuglaient des aboiements avides. Mais Buster voulait encore la sauter. C’est le chef, il a la priorité. Mais la gamine bleue avait encore des trucs à dire. Et il allait la faire parler.
Dans la nouvelle baraque de Buster, il y avait la chaîne hi fi et son bon son, des verres à volonté, la marijuana et la piscine, magnifique et claire comme un lac de montagne. Il suffisait de mettre Eily à l’aise, la faire fumer, et elle raconterait tout.
Un après-midi, ils se sont posés tous ensemble au bord de la piscine.
Mais quand Eily a fumé de la drogue, elle s’est transformée en serpent.

Eily ne savait pas qu’elle était une hybride. Les hybrides le sont de naissance, mais ne le savent pas toujours. Un hybride peut repérer un autre hybride. C’est pour ça que Buster avait senti quelque chose.
Buster est un doberman. Et tous ses amis sont des chiens.

Tous le monde connaît l’existence des hybrides. Ils sont peu, comparés aux humains. Mais ils sont partout. Les hybrides peuvent se transformer en humain. Et en animal.
On cherche à tuer les hybrides, car ils représente une menace.
Il arrive que des hybrides carnivores chassent et dévorent des humains.
On cherche aussi à en savoir plus sur eux, car les hybrides peuvent devenir très puissants. C’est tout ce qu’on sait. Le reste, les hybrides le cachent.

Murky95
Niveau 5
17 septembre 2017 à 22:59:52

Chapitre 2 : Kamn et Alek

Quand Kamn ne sait plus ce qu’elle fait ici, elle va au parc. Au milieu de la nuit, c’est désert. Il n’y a que les arbres noirs, le bruit du vent. Il fait un froid glacial. Le givre se pose sur les plantes. C’est le loup qui doit manquer de montagne, de neige et de forêt. Alors elle vient ici. Et attend.
Ce soir, elle n’est pas seule. Quelqu’un a déboulé des fourrés. C’est Alek. Un loup aussi.
Kamn !
Il la prend par les épaules et la secoue. Il est barjo. Elle n’aime pas ça. Il a intérêt à arrêter si il veut pas s’en prendre une.
Je croyais que t’étais morte !
Il délire complètement. Ils ne se sont pas vu depuis longtemps. Les loups hantent la ville. Ils se battent entre eux et ne sont pas commodes. Alek se drogue aussi et aujourd’hui, il surgit de nul part. Kamn lui attrape d’abord les poignets pour qu’il arrête de la secouer. Puis elle prend la tête d’Alek entre ses paumes, doucement.
Ça va aller.
Aucune idée de si ils étaient amis avant. En tout cas, maintenant, ils se droguent ensemble.

Alek a déserté la meute, car il était trop faible pour se défendre.
Kamn n’a jamais été accepté dans la meute, car elle a insulté le mâle alpha.

Quand Kamn ne se drogue pas, elle dort beaucoup. Le matelas est posé au centre de la pièce. Il n’y a pas d’autres meubles. Emmitouflée dans les draps, elle dort. C’est le loup, qui doit manquer de terrier.
En bas, il y a quelqu’un qui appelle et qui klaxonne. C’est la voix d’Alek. Kamn se lève en gardant les draps autour d’elle, qui trainent derrière ses pas comme une robe de reine, et va à la fenêtre. Alek klaxonne en lui faisant coucou.
Où tu as trouvé cette voiture ?
Viens faire un tour !
Tu l’as volé à qui, putain ?
DEPECHE !!!

Alek roule, et ouvre la bouche en grand pour avaler la lumière et la vitesse. Le bolide fait l’extension de ses bras, et il se sent puissant. Il pourrait écraser n’importe qui, perforer la planète entière et incendier le monde. Son cerveaux explose car il est trop faible pour ça. Un loser pour toujours, qui boit, se drogue et ne sait pas se battre. Pas un loup, un loser.

5 minutes plus tard, Kamn est assise sur la banquette arrière à snifer de la meth, pendant que Alek conduit.
Dix minutes plus tard, elle se dispute le volant avec Alek.
Douze minutes plus tard, la voiture traverse le pont et tombe dans l’eau.
Kamn se souvient d’avoir avalé la tasse, nagé jusqu’à la rive et trainé le corps d’Alek hors de l’eau. Puis de s’être endormie dans le sable, contre son épaule.

Murky95
Niveau 5
17 septembre 2017 à 23:00:30

Chapitre 3 : Loki et Elyas

Les frères Alpha font craquer toutes les filles. Loki est grand, taillé comme une armoire, taillée dans de la pierre. Il coiffe ses cheveux blonds en arrière. Ses yeux sont comme du cristal dans le quel se reflèterait la vérité.
Elyas a des crocs comme des lames de rasoirs, et le visage sournois. Il est violent et attraperait tous le monde dans ses griffes. Il rase ses cheveux blonds sur les côtés et les laisse retomber sur le devant.
Les louves rêvent de leurs corps, les loups craignent leurs forces.
Loki est l’ainé. Sous sa froideur, il est le plus mature. Elyas est le cadet, il veut le pouvoir. Tous deux se disputent la place du mâle alpha.

Une fête est organisée dans la villa privé des frères Alpha. C’est Elyas qui l’a voulu. Il voulait de l’alcool, des femmes, et du public pour reluquer sa suprématie. Loki ne trouve pas sa drôle. Assis au bord de la piscine, il regarde les gamines se saouler, les voitures de luxe qui crachent des nuées noires, l’argent qui coule dans les gorges assoiffées. Calme et silencieux, il ravale son être privilégié et superficiel qu’il ne veut pas devenir.
Qu’est ce que tu fais.
C’est Elyas.
Pourquoi tu ne t’amuses pas.
Mais Loki lui offre son ignorance, s’en va. Elyas le retient. Il veut se battre avec lui, alors il convie tous le monde à venir regarder. Loki trouve ça idiot. Tout, son frère, ces gens, la longue attente pour devenir Alpha. Il tord le bras d’Elyas pour se débarrasser de lui et se détourne. Il n’aurait pas du.
Le public, hurle. D’extase, d’horreur ou de folie, on ne sait pas, ils le font tous le temps.
Surtout devant le spectacle violent d’os cassés et de morsures sanglantes, qu’offrent les deux loups qui se battent. Elyas mord pour tuer et ses coups déments veulent fracturer son frère en mille morceaux. Il frappe, sans compter, il ne veut qu’entendre le bruit de chaque impact explosant un peu plus le corps de sa victime. Ses yeux se forcent à regarder. Regarder sa famille dans le creux de la rétine. Jusqu’à ce que celle ci ne soit plus qu’un amas gémissant.
Tu n’es plus rien Loki. Tu as toujours été rien. Et c’est moi qui prendrait la place de Père.
Le cadet se retourne alors vers son public et embrasse, bras ouverts, le gout de son hégémonie.
Loki part, trainant son corps meurtris. Il abandonne la meute.

Murky95
Niveau 5
17 septembre 2017 à 23:01:12

Chapitre 4 : Loki et Kamn

Kamn a rencontré le frère Alpha il y a longtemps. Elle était dans un club, se saoulait et s’attirait des ennuies. Les hybrides se reconnaissent entre eux. Loki l’a repéré et trainé dehors.
Tu n’as rien à faire là.
Finalement, sous le gout attisant de la louve, il se léchait déjà les babines. Dans la force de sa stature d’Alpha, il voulait s’emparer d’elle, alors il a posé sa main sur la hanche désirée.
Même si l’odeur enivrante de l’alpha donnait envie de lui faire l’amour, Kamn préféra lui tordre le bras à la place. Depuis, ils sont amis.

Sa patte de golem viendra toujours se refermer sur la peau du cou de la louve, quand elle dérape dans la drogue ou l’alcool. Loki la sauve, l’extirpe de la galère et lui fou trois claques.
Si elle n’avait pas ce pilier pour la rattraper, elle serait enterrée sous les débris du toit depuis longtemps.

Même si ses sens de limier s’étouffent sous la drogue, Kamn reconnaitra toujours l’odeur de son ami Loki. Particulièrement quand celle ci se mélange à une autre âcre, d’hémoglobine ruisselante. Alors à force de courir dans les rues, à la poursuite de cet appel olfactif terrifiant, elle le trouve.
Il est assit contre un mur et il attend, la peau noirci par les coups, une coulée rouge défigure son visage impassible.
Kamn le traine à l’abris. A travers les rues, sur le pallier, jusqu’à la cuisine, elle le traine.
Puis ses mains tremblantes de junkie fouillent les placards poussiéreux. Pourquoi il faut toujours que les mains des junkies tremblent ? Chercher, l’alcool, l’aiguille, le fil, un torchon.
C’est Elyas…
Murmure Loki qui attend, la tête contre le sol.
Kamn ouvre la bouteille, mord le fil, désinfecte l’aiguille.
Il devient fou… La meute, elle va…
Levé, son corps brisé entre les mains de la gamine, il ne se rend pas compte du flot rouge qui s’échappe de sa bouche à chaque mot. Kamn désinfecte les morsures, cette trachée qui ne cesse de s’ouvrir. Puis boit l’alcool, prend l’aiguille, et recoud.
Kamn, je suis parti. Je les ai laissé tombé. Ils vont tous devenir fou…
Tais-toi ! J’essaye de me concentrer et quand tu parles, ça s’ouvre à nouveau, je…
Non, elle retient ses paroles effrayée, elle retient ce qui reste de vie à son pote le plus cher. Elle ne veut pas qu’il crêve dans ses mains. Il ne parle plus. Il attend. Il ne bouge plus.
Loki ?
Elle tient une masse chaude et morte, depuis quelques secondes. Du moins, un doute.
Loki, arrête. Arrête, arrête.
Il ouvre les yeux.
Ne meurs pas, d’accord ? Ne meurs pas.

Loki ne sent pas la douleur. Il ressent une sensation froide et une amertume au fond de la gorge, mais pas de douleur. C’est une maladie. Il ne sait pas quand est-ce qu’il meurt ou pas. En tout cas, ce n’est pas pour cette fois.

Murky95
Niveau 5
18 septembre 2017 à 00:09:14

Chapitre 5 : Elyas et Roxanne

Elyas balade sa gueule souriante. Ça dégouline du sang de son frère. Il lèvre ses bras victorieux, mais ses côtes bleuies par les coups le font souffrir. Roxanne traverse la foule et vient entourer l’alpha de sa silhouette sinueuse. Elle colle sa poitrine contre son torse, et ses babines à son oreille. Roxanne est une panthère.
J’ai l’ai eu Roxanne. Il ne viendra plus jamais. Tu l’aurais vu. C’est moi l’alpha maintenant. C’est moi l’alpha.
C’est toi l’alpha, Elyas.
Le blond détourne son regard dément pour reluquer sa meuf. Il dévore les courbes de sa silhouette, et lèche ses crocs carnassiers encore rouges.
Bon allez, on fait la fête maintenant, pas vrai ?
Tu veux pas aller te coucher ? Attends, tu ne tiens pas debout, viens.
Pas vrai ?! La fête !
Lui dit-il quand il l'ignore et repart boire des shots. Roxanne le regarde s’éloigner. Puis elle le rattrape.

Plus tard.
Dis moi que tu m’aimes.
Je t’aime.
Il arrête de lui dévorer langoureusement la nuque et pose son regard cruel sur elle.
Tu m’aimes? Elle répète.
Oui je t’aime. Il insiste.
Et il enfouit à nouveau son visage dans la chair chaude de la panthère. Il descend le long de son cou, parcourt sa clavicule et s’arrête sur ses seins. La chambre baigne dans un flou silencieux.
Tu es à moi ? Elle demande.
Oui, je suis à toi. Il poursuit.
Ses mains meurtrières passent sur la peau douce de sa féline. Il contemple, concentré. Roxanne lui saisit la mâchoire et la relève, pour qu’ils se regardent dans les yeux.
Qu’est ce que tu veux ? Elle demande.
Je veux toi. Et je veux nous emmener haut.
Haut ?
Plus haut que n’importe qui. Toi et moi.
Toi et moi ?
Oui, toi et moi. Plus haut que tous les autres.
Pourquoi ?
Car tu es à moi.

Murky95
Niveau 5
18 septembre 2017 à 01:02:21

Chapitre 6 : Alek, Kamn et Eily

A toi.
Alek prend le bang, avale la fumée et la recrache en toussant.
Est-ce que…
Il s’arrête, s’étrangle et tousse. Après une pause, il reprend sa phrase.
Est-ce que, tu as déjà sucé pour la came?
Kamn prend le bang, avale la fumée et recrache.
Mais, c’est pas un défit ça. Répond t-elle. On avait dit « défit ». Pas « secret ».
D’accord, d’accord. Un défit alors…
Alek prend le bang.
Est-ce que… tu pourrais m’embrasser?
Kamn se penche, et l’embrasse, puis elle s’essuie la bouche avec la manche. Alek hoche la tête en réfléchissant quelques secondes. Il sourit comme un débile.
Putain. Je suis tellement en chien que même toi je pourrais te pécho.
Eh, tu vas te calmer là, ok ?
Eily entre juste à temps pour les faire changer de sujet. Elle leur parle du soleil. Il se lève.
Alek se lève et enfonce la porte et la lumière jaune s’engouffre à l’intérieur. Une orbe fraiche fait flotter les cristaux de poussière. On dirait que le loup veut tout détruire.
On sort, là ? J’ai envie d’aller me bastonner, là. Allez, on va se battre un peu.
Les filles le suivent, même si il fait l’abruti.
Le ciel est blanc dehors, la banlieue s’étend silencieusement. Les trois hybrides remontent la rue. La drogue leur défonce les synapses. C’est l’automne et il est si tôt. Les enfants préparent leurs cartables alors que leurs yeux se ferment encore. Ils attendent à l’arrêt de bus et haïssent l’école.
Les maisons sont closes, mais les familles se réveillent progressivement. Seuls les chats et les chiens dorment encore, car ils ont une vie de rêve.
Sur un carrefour, les voitures commencent à s’amasser car les gens vont au travail. Mais peut être qu’ils partent. Loin. Deux grands types discutent auprès d’une voiture garée sur le bas côté. Les portières sont ouvertes et les feux clignotants énervent les yeux d’Alek.
C’est quoi ton problème, toi ? Lui balance un des deux types.
Mon problème ?! J’ai niqué ta mère ! Ta mère !
Alek se jète sur eux et commence à se battre. Ils se fait tabasser mais il se relève sans arrêt pour se battre et se fait à nouveau tabasser. Il avait besoin de se battre.

Alek et Kamn sont des loups parias. Ils ne feront jamais partie de la meute. Ils erreront pour toujours. Eily, c'est un serpent. Elle s'en fiche.

Murky95
Niveau 5
18 septembre 2017 à 11:15:46

Chapitre 7 : Buster et Roxanne

Buster conduit une Nissan GTR orange, en balayant son flair de chien sur son territoire.
Une main pendante par la fenêtre emmène un joint à sa bouche, et la colossale voiture scintillante remonte les allées. Sur son cellulaire, des appels manqués dont il n’a rien à foutre. Il monte le son et savoure.
Son regard de clébard s’illumine quand il reluque les hanches d’un ange noir. Il ralentit alors la voiture jusqu’à ce que son moteur ne fasse qu’un doux ronronnement, et suit furtivement les pas de la femelle, et admirant sa chevelure brillante qui tombe sur son dos parfait.
Roxanne ne tourne même pas vers lui son regard fauve.
Tu sais que tu cherches les ennuies?
Toujours sans réponse de la féline. La panthère continue son chemin.
Bien joué, le silence vaut mieux que toutes les réponses. Ainsi, j’ai carte blanche pour me faire toutes les idées que je veux.
Il n’arrêtera pas d’aboyer, le chien. Sa truffe se délecte de chaque courbe que présente le corps de la panthère.
Qu’est ce que tu veux, à la fin ? S’enquit Buster.
Tu as d’autres chiennes à flairer. Répond-elle enfin.
Tu veux monter ?
La majestueuse panthère dévore la parade ridicule du chien, alors qu’elle le renvoie pour continuer sa route. Un clignement de ses yeux de braise, elle s’abandonne réfléchi. Puis se retourne et regarde Buster, qui attend sagement. Peut-être qu’elle veut monter, après tout.

Si je dois charmer une nana, je l’emmène ici.
Ferme là un peu, tu veux ?
Tu ne diras pas ça quand tu verras l’endroit.
La Nissan les dépose sur la crique après avoir arpenté les routes désertes bordant la ville. La forêt se développe autour et devoir la vallée. Les lumières des immeubles clignotent sous une brume orange de pollution. Et la nuit amène sa noirceur.
Alors ?
Oui, c’est beau.
Qu’est ce que tu faisais, seule ?
Ça ne te regarde pas.
Je ne dis pas ça comme un chien qui dirait « eh, c’est qui cette charmante demoiselle qui se ballade sans surveillance ». Non, je dis ça car je sais qui tu es. Tu es la fiancée du cadet Alpha. Le petit dernier de la famille la plus importante de la ville.
Bravo, tu sais te servir de Facebook.
Et ce n’est pas la seule chose dont je sais me servir à la perfection !
Roxanne soupire et saute dehors. Elle contemple le paysage et le soleil rouge dépose ses derniers rayons sur son visage. Buster descend à son tour, s’allume un joint et s’assoie sur le capot. Roxanne le rejoint. Ils fument en silence.
Puis ils rentrent à la villa de Buster, boivent des verres et font l’amour.

Murky95
Niveau 5
19 septembre 2017 à 00:50:54

Chapitre 8 : Elyas et Kamn

Le cadet Alpha arpente la route, dans le tonnerre du bruit de moteur. La FZ-10 tranche le bitume. Elyas roule vite jusqu’à ce que les lumières bordant sa trajectoire scintillent si fort qu’elles lui crame la rétine.
Il descend de son bolide à l’entrée d’une boîte. Son regard mauvais, sa mâchoire provocatrice, il vient chercher les ennuies.
Les humains l’agacent. Il veut leur alcool et leurs femmes. Il s’est passé quelque chose avec Roxanne. Elyas vient se saouler et brûler le papier de sa colère jusqu’à ce qu’il soit carbonisé au dernier millimètre. Peut-être après il recrachera la fumée et reprendra sa route.
Derrières les gosses speedés qui dansent, les corps étalés dans les cages d’escaliers, l’alcool qui se boit par séries de shooters interminables; Kamn est au fond de la pièce.
Elle renifle et sert les dents, quand elle décolle les bandages qui lui entourent les bras. Les bandages sont jaunâtres et poisseux. Les marques qu’ils recouvraient ne sont pas plus belles. La douleur lui amène les larmes aux yeux. Elle s’essuie la face comme une enfant, cache le spectacle de ses bras torturés, renoue les bandages et boit jusqu’à perdre le souffle.
Le cadet Alpha s’approche lentement sur une marche sinueuse. Sa menace s’amplifie, alerte les sens de la louve. Quand elle relève la tête, c’est trop tard.
Elyas est juste derrière elle, il l’a surplombe et son regard fou toise la junkie.
Toi…
Il connait la junkie qui s’enfuit avec le Alek le lâche. Ils ne se plient pas à la meute. Kamn cause du ravage et fuit continuellement. Mais Elyas ne laisse aucune proie s’échapper.
Kamn se lève de la table jonchée de verres. Mais Elyas la rattrape en refermant sa poigne autour de la mâchoire de la femelle. Il l’a plaque sans ménagement contre le mur et lui bloque le passage.
Regarde toi, t’es complètement déchirée.
En guise de réponse, Kamn lève ses bras tremblants, protéger sa tête. Elle revoit l’image de son ami Loki, la gorge déchiquetée, qu’elle a dut recoudre avec du fil de pêche.
Ce que t’as fais à Loki…
Mon frère ? Vous trainez encore ensemble ? J’en ai plus rien à foutre maintenant. Je l’ai réduis en bouillie, et c’est rien à côté de ce que je vais te faire à toi et à l’autre tapette d’Alek.
L’alpha balance un poing dans les poumons de la junkie. Il attend qu’elle tombe pour la rattraper et l’emmener dehors, tel un gentle qui ramènerait sa pote trop bourrée mais non.
A la sortie de la boîte, le froid se fait mordant et les derniers camés fuient dans les ruelles. Elyas amène Kamn jusqu’au milieu de la route.
Allez, tu sais te battre non ?
Laisse moi…
Elle sait qu’elle n’y arrivera jamais car ses jambes se dérobent et qu’elle est trop déchirée.
Elyas la saisit par les épaules, serre la mâchoire et murmure entre ses crocs crispés.
Alors ? Qu’est ce que tu attends ?
Elle frappe. Un premier coup, un deuxième, un troisième. Sans lui laisser le temps de respirer ou de répondre, elle frappe jusqu’à ce qu’il tombe. Puis elle frappe encore.
Ça suffit.
Prononce une voix glaciale.
La rue est envahie de loups. Kamn et Elyas ont l’air de deux louveteaux comparés à eux.
Père… ?
Elyas. Déguerpis. Arrête d’être un idiot, pour une fois.
Reprend la voix glaciale sans sortir de l’ombre. Elyas et Kamn se séparent. Le cadet lui balance son regard brulant et chuchote.
Une prochaine fois…
Il essuie le sang qui a commencé à couler de ses naseaux, rejoint ses troupes et disparait.
Et toi…
Poursuit la voix à l’attention de Kamn. Kamn relève ses pupilles dilatées vers les ténèbres.
Tu n’en as plus pour très longtemps.
Et tous disparaissent.

Murky95
Niveau 5
20 septembre 2017 à 11:57:42

Chapitre 9 : Buster et Roxanne

Roxanne émerge de l’eau bleue, se hisse sur le bord et s’assoie. L’eau coule de ses cheveux, de ses épaules, le long de son dos.
Buster lui apporte un verre, puis il s’assoie et fume un joint.
Il va falloir que je parte. Dit Roxanne.
Quoi ? Ce trou du cul te manque déjà ? Pitié.
Roxanne ne répond pas. Elle pense à Elyas, au Père, à la meute, elle veut y retourner. C’est là bas qu’elle trouve sa place. Ses yeux se perdent dans les reflets de la piscine. Elle boit le verre, et veut rentrer.
Tu es décidée ?
Roxanne hoche la tête.

La Nissan orange de Buster sort lentement du garage et s’engage dans l’allée. Buster emmène Roxanne faire un dernier tour. Ils vont jusqu’au bout de l’allée, puis Roxanne pointe le soleil du doigt. Buster tourne et ils roulent vers le soleil. Puis ils s’arrête, et reprennent une autre direction. Quand ils sont à la sortie de la ville, la route ne mène plus nul part.
Roxanne soupire, attend et hoche la tête.
Buster fait demie-tour. Ils retournent en ville, atteignent le centre, puis s’arrêtent devant le grillage de la gigantesque maison Alpha. Roxanne descend.
Buster s’assoie sur le capot, lui fait un signe et sourit. Roxanne sourit et passe le grillage et disparait.

DomDomz
Niveau 7
21 septembre 2017 à 19:39:05

Tout lu ! :)
Alors j'ai un peu de mal pour l'instant avec les personnages dans le sens où y en a beaucoup et j'arrive pas à me rappeler qui est qui du coup j'ai du faire quelques retours en arrière à certains moments. Mais ça c'est juste à cause de ma mémoire de merde :rire: ( A part les noms piochés à la mythologie nordique, là je les retiens :))
Sinon l'histoire toujours aussi prenante, le style s'adapte bien au propos. Pour ce qui est de la violence elle ne choque plus tant que ça au fur et à mesure qu'on lit les chapitres vu qu'elle est quasiment omniprésente.

Murky95
Niveau 5
21 septembre 2017 à 19:50:27

Déso pour l'abondance de personnages. En gros :
- Eily, Kamn et Buster (les perso de l'intro)
- Alek, un drogué pote de Kamn
- Fenrir chef de la meute
- Elyas et Loki, les fils du chef
- Roxanne, la fiancée d'Elyas.

Facile ! :D

DomDomz
Niveau 7
21 septembre 2017 à 20:34:16

Merci pour le pense bête, c'est exactement ce dont j'avais besoin ! :hap:

FatuiteR
Niveau 10
21 septembre 2017 à 23:08:39

Lu le premier post, je lirai la suite demain.

Deux remarques en préambule :

"Elle a un pull à rayure, qui réchauffe son sang froid."

Je comprends l'idée, mais l'apparition d'une image dans ce récit qui décrit de manière très factuelle me semble mal venu.

"Kamn, viens. Viens m’aider."

Pareil que la remarque précédente. C'est une rupture dans ce que le récit tentait de faire jusque-là, et ça n'a pas intérêt.

En verdict :
ça a piqué ma curiosité. J'ai quelques réserves sur le style, notamment parce que le ton et le vocabulaire jouent un poil trop la carte de la stéréotypie, mais d'un autre côté, ça contribue bien à créer un sentiment d'oralité au niveau de la narration qui participe à créer une ambiance. De plus, comme c'est court, les répétitions et autres ne m'ont pas gêné plus que de raison.

Murky95
Niveau 5
22 septembre 2017 à 18:27:47

Le 21 septembre 2017 à 23:08:39 Fatuiter a écrit :
Lu le premier post, je lirai la suite demain.

Deux remarques en préambule :

"Elle a un pull à rayure, qui réchauffe son sang froid."

Je comprends l'idée, mais l'apparition d'une image dans ce récit qui décrit de manière très factuelle me semble mal venu.

"Kamn, viens. Viens m’aider."

Pareil que la remarque précédente. C'est une rupture dans ce que le récit tentait de faire jusque-là, et ça n'a pas intérêt.

En verdict :
ça a piqué ma curiosité. J'ai quelques réserves sur le style, notamment parce que le ton et le vocabulaire jouent un poil trop la carte de la stéréotypie, mais d'un autre côté, ça contribue bien à créer un sentiment d'oralité au niveau de la narration qui participe à créer une ambiance. De plus, comme c'est court, les répétitions et autres ne m'ont pas gêné plus que de raison.

Que veux-tu dire par stéréotypie ?

Sinon, la suite est déjà écrite, mais j'attends un peu plus de retours avant de balancer le reste. Histoire de laisser aux gens le temps de lire.

FatuiteR
Niveau 10
23 septembre 2017 à 10:37:22

"Que veux-tu dire par stéréotypie ? "

:d) Je parle des répétitions dans la narration, que ce soit dans les formules ou la structure des phrases.

Post 2 :

"Eily crache par terre, le sang qu’elle a dans la bouche. " Virgule excédentaire.
"Kamn sourit parce qu’elle s’en fou." fout.
"L’un d’eux balance un circulaire que Kamn esquive de justesse." Manque un mot.
"Elle frappe le premier à la gorge. Ce n’est que trop tard que l’homme a vu les égratignures rouges et fraiches sur les phalanges du poing qui vient le frapper. C’est un signe que ces phalanges cognent souvent. Elle donne un coup de pieds dans les couilles du deuxième. Puis dans le tibia. Puis dans la figure."

Tu commences avec une action, puis une observation, puis une action. C'est juste une préférence personnelle, mais mettre l'observation avant ou après les actions me semble plus justifier.

"Pendant la demie-seconde où Kamn détourna le regard pour voir ce qu’il advenait de sa pote, elle se prit un coup de poing dans la mâchoire." Pourquoi changer de temps ?

Donc, appréciation :

Plus ou moins le même que le post précédent, à deux exceptions près. En premier lieu, il apparait que le style particulier s'inscrit en un temps long, et pas uniquement dans le premier chapitre. En deuxième lieu, l'ambiance que créait ce style dans le premier chapitre passe complètement à la trappe, puisqu'on est ici dans une scène d'action... que d'ailleurs je trouve pas foldingue. Elle fait le taff, mais pas beaucoup plus.

Du coup, je suis encore plus mitigé que je ne l'étais avant. Que ce soit clair, le style ne me rebute pas, c'est juste qu'il présente certaines limites qui sont franchies en certains lieux qui m'interpellent (les ruptures que j'ai signalé dans mon commentaire précédent, et que l'on retrouve dans ce nouveau chapitre).

Voila voila.

PS : De rien, hein.

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Sujet : BEAST (Roman)
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