Bonjour, bonsoir !
Je poste ce petit texte, sans grande prétention. J'ai fait ça en une soirée !
Merci si tu lis jusqu'au bout, et hésite pas à donner ton avis !
Soirée banale
Samedi soir.
Les retrouvailles hebdomadaires. Rien de tel qu’une bonne soirée avec ses potes pour évacuer le stress de la semaine de cours. Je descend du bus et j’arrive enfin à l’appartement. “Salut ! Ca va ?” - “Oui et toi ?”
Trève de politesse, je prend un verre et je m’installe avec les autres.
On discute de tout et de rien, on se saoule modérément avec des jeux d’alcool et surtout, on rit. La soirée atteint son apogée lorsque tout le monde se met à danser dans le salon, puis l’ambiance redescend doucement jusqu’à la fatigue générale.
Les festivités étant finies, je décide de m’en aller assez vite pour prendre le dernier bus.
Il n’est pas encore arrivé. Bien. Je lève la tête et contemple le ciel étoilé. Tant d’étoiles et de planètes ! On n’est vraiment rien, un grain de sable dans ce foutoir.
C’est drôle, les bons moments passent si vite.
Le bus arrive enfin.
Je me mets au fond et me couche sur les sièges, je suis tout seul.
Autre samedi, autre soirée.
“Salut ! Ca va ?” - “Oui et toi ?”
C’est marrant quand même, cette phrase est un automatisme pour tout le monde. On répond tous machinalement, je doute même que certains pensent à la réponse avant de la prononcer. Bref. Allons chercher un Whisky Coca. J’ai manqué le bus et je suis arrivé un peu tard, du coup les hostilités sont déjà lancées. Va falloir rattraper ça.
Je discute un peu avec des amis en buvant 2-3 verres. Enfin, des amis, c’est un peu exagéré. Je connais pas ces personnes, mais c’est pas un problème, surtout quand j’ai un verre dans la main. Les sujets de conversation commencent à s’épuiser quand, heureusement pour moi, je vois une place se libérer sur une partie de beer pong.
J’enchaine deux parties, puis je m’arrête. Ma tête commence à tourner.
Je rejoins les autres et on finit tranquillement la soirée avec quelques joints.
Je sors de l’appartement et je me rends compte qu’il pleut. Fais chier. Pas d’étoiles pour ce soir.
C’est pas grave, le bus est là.
Je m’asseois au fond et je regarde les gens saouls glousser comme des dindes. Ils ont l’air de passer le meilleur moment de leur vie.
Finalement j’ai peut être un peu trop bu, leurs rires me donnent la nausée.
Je suis jaloux de leur joie de vivre.
Encore un samedi soir.
Décidément, il y a beaucoup de samedi dans un seul mois.
Bon allez, on rentre dans l’appart’ et on dit bonjour. “Comment ça va ?” - “Bah ça va”
La formulation est différente mais le principe est le même.
Ce soir j’ai pas soif, enfin pas d’alcool. Va falloir se forcer un peu, sans alcool la fête est moins folle. Je me pose avec des amis proches pour me détendre (ce soir j’ai pas assez la foi pour faire connaissance avec d’autres gens).
C’est les partiels la semaine prochaine, du coup tout le monde stress. Les conversations sont superficielles, et on sent que le plaisir n’est pas là. Heureusement, quelques blagues et situations drôles viennent rattrapper le coup. Je m’ennuie un peu.
C’est con, les meilleurs moments durent tellement peu longtemps, et les autres une éternité.
Chaque membre du groupe part de son côté, pour causer ou boire, et je me retrouve tout seul dans mon coin. Je regarde mon portable : pas de message. Je peux même pas faire semblant d’être occupé. Un type que je connais pas s’approche et finit par s’asseoir à côté de moi. Il a pas l’air très frais. Il me demande si ça va (l’éternel question) et j’ai le malheur de lui renvoyer la question. Il commence alors à me raconter sa vie, et à quel point elle est merdique. C’est dans ces moments là que t’as envie de te faire tout petit et t’éclipser vite fait.
Grosso modo, sa copine l’a lâché et il s’est fait mettre dehors par ses parents. Manque de bol, la seule personne qui aurait pu l’aider c’est soeur, mais elle s’est faite embrigadée dans une secte.
Franchement, j’en ai rien à foutre, mais je souris avec un air de pitié et je lui dis que tout ira bien, que c’est un mauvais coup de plus à encaisser. Il commence à fondre en larme et me dire que je suis quelqu’un de bien.
Qu’est-ce que t’en sais ? Tout le monde a ses problèmes, t’es pas un cas à part.
Le gars a envie de vomir. Parfait. Je profite de sa petite excursion pour m’en aller d’ici.
J’arrive à avoir le bus de 23 H 45.
On est deux dedans. Moi, et une petite brune dont le maquillage a coulé. Je fais en sorte de l’ignorer, le gars m’a déjà assez filé le cafard pour une semaine, j’ai pas besoin de plus. Et avec la chance que j’ai, évidemment, elle se met à chialer comme une gosse. Tant pis, j’ai pas envie de supporter ça, je descend à cet arrêt.
J’ai l’impression d’avoir été face à un miroir, me voyant moi dans mes mauvais jours. J’ai horreur de ça.
Bon, d’ici, j’en ai pour une demi heure à pied. Avant de commencer ma marche, je m’assieds par terre et je regarde le ciel étoilé. C’est beau.
Je demande si on a remarqué que je suis parti là bas. Probablement pas.
Samedi soir, pour changer.
Aujourd’hui je suis d’attaque pour me mettre une caisse. Une bonne biture pour décompresser. Décompresser de quoi ? Je sais pas trop, le stress sûrement.
Allez, on s’en fout, trop penser ça empêche de s’amuser. On rentre, on prend un verre, un Sky et du coca et on est parti !
Cette fois je prend part à tous les jeux d’alcools possibles, et tant pis si c’est malsain.
C’est tellement rapide d’être saoul avec un simple jeu de carte. Une partie, puis deux, cinq et ça commence à tourner méchamment. C’est pas grave, on rigole tous, on danse et pour certains, on se rapproche. Je suis tellement content, je pense que si on pouvait me voir, on verrait un type avec le sourire jusqu’aux oreilles.
On me tend un joint. Je le prends, j’aime pas être impoli. Bonne idée, 10 minutes plus tard je vomis mes tripes dans les toilettes. J’arrive à me relever, bien que difficilement. J’ai plus envie de boire. Je vais revenir voir les autres, mais les jeux et autres trucs stupides, c’est fini pour ce soir.
Je franchis le seuil du salon et la vue qu’il m’offre me redonne envie de vomir. Tout le monde est dans une sorte d’état second, entrain de fumer ou de boire et de s’amuser. Rien n’a changé vous allez me dire. C’est pas faux, mais ce qui ne m’avait pas choqué jusqu’ici, c’est que tout ça paraît faux. On se connait pas pour la plupart, et pourtant ce soir on est les meilleurs amis du monde. Demain bien sûr, on ne se calculera même plus.
Je me sens pas bien. Tout ça m’étouffe. Si je reste cinq minutes de plus ici, je vais faire une crise cardiaque.
J’attrappe mon manteau et je me taille.
Il est trop tard pour espérer apercevoir un bus, et il pleut des cordes. Génial putain, génial. Au moins je respire mieux que là-bas. J’entame une marche rapide mais je dois m’arrêter au bout d’un quart d’heure pour gerber encore une fois mon âme.
J’en ai marre.
Je finis par m’asseoir par terre, trempé par la flotte. De quoi j’ai l’air comme ça ? D’un type bien paumé sans doute. Je jure de ne plus jamais retourner à ces soirées. Je n’en peux plus de provoquer une euphorie artificielle, juste pour “supporter la semaine”. Tu parles, ça c’est encore un prétexte pour boire à outrance. La dernière ligne qui te sépare de l’alcoolisme. Parce que si ces soirées se passaient seulement le samedi, ça irait encore …
Pourquoi on fait ça ? Pourquoi je fais ça ? Je pense qu’au fond c’est parce que je m'emmerde profondément. Et parce que je suis seul.
Je commence à pleurer. C’est drôle, on me l’a pas demandé ce soir. Cette fameuse question que je me suis jamais posé vraiment.
Ca va ?