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Sujet : L'Arche
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jeanbdsm
Niveau 5
15 mars 2018 à 21:54:56

Balbutiement de ma future aventure... merci d'avance pour votre retour...

J'étais là assis dans l'herbe encore humide du matin et je contemplais ce monde à l'agonie. La folie des hommes l'avait plongé dans la fureur et la mort. Perché sur une colline, je contemplais une ville au loin dont je ne connaissais pas le nom et qui était en proie aux flammes. Je pouvais imaginer les scènes d'horreur qui s'y déroulaient, car je l'avais vu de mes propres yeux lorsque moi et ma famille avions fui le piège que représentait la ville. Mon analyse de la situation nous avait épargné une mort certaine, car dans chaque ville, dans chaque village se répétait l'impensable, meurtres, viols, tortures. C'est dans ce déferlement de violence que toute forme d'humanité avait disparu. Il ne restait plus que les instincts primaires de l'homme, des animaux avides de détruire et d'asservir les plus faibles, ceux qui appartenaient au monde d'hier.

Un long soupir derrière moi m'interrompue dans ma réflexion, mon fils posa sa main sur mon épaule comme pour s'excuser du monde dans lequel nous vivions. Je le regardais alors avec bienveillance et lui dit que je le protégerai de la folie des hommes. Au milieu de nul part je ne pus retenir mes larmes et dans un sanglot étouffé mon fils me serra dans ses bras si bien que l'espoir, cette petite flamme au fond de nous, se raviva. A cet instant je ne pu imaginer faillir car il était de mon devoir de protéger ma famille et de les mener vers l'Arche. L'Arche, c'était ce murmure entre survivant, cette idée d'un monde meilleur qui germait en nous, le monde en reconstruction, parce que si je suis au crépuscule de ma vie, il n'en est rien pour mes deux enfants. Ils doivent pouvoir construire leur avenir, un avenir expurgé de nos erreurs. Il était temps de ranger notre camp de fortune, nous ne nous arrêtions qu'un ou deux jours maximum. Deux jours signifiaient un ravitaillement, il fallait chercher de l'eau et de la nourriture. Nous faisions halte puis j'allais fouiller les environs. L'idée était d'éviter au maximum un contact humain, car ce dernier était synonyme d'affrontement ou de mort. Ne vous imaginez pas une mort rapide comme l'explosion soudaine de votre boite crânienne par un projectile d'arme automatique, la mort était plutôt lente et douloureuse dans ce nouveau monde. Nous pouvions être brûlés vif, traînés vivant par un véhicule, dévorés par des chiens ou que sais je encore, l'ingéniosité en terme de mise à mort dépassait l'entendement. Pour une femme ou un enfant, c'était encore pire. C'est l'acceptation du monde dans lequel nous vivions qui nous a permis d'être encore en vie.

Nous devions reprendre la route en évitant soigneusement les points de contrôle. Chaque route desservant villes et villages était gardée par plusieurs hommes, parfois deux, parfois une vingtaine, avec comme décor des cadavres atrocement mutilés en guise d'avertissement et quiconque n'était pas compatible avec la nouvelle doctrine se voyait châtié sur-le-champ. C'est pour cela que nous avions décidé de parcourir bois, forêt, marécage. Mon expérience de la randonnée fut d'un très grand secours. Nous étions quatre, ma femme, moi et nos deux enfants. Ils étaient trop jeunes pour avoir connu autre chose que ce monde apocalyptique, ce qui n'était pas le cas pour ma femme et moi. Nous avions connu l'opulence des réfrigérateurs bien remplis, de l'électricité, de l'eau à profusion, du chauffage lors de longues nuits d'hiver, une vie normale dans un monde normal où rien ne se passe en apparence. C'est sur cette certitude que nous avions tous bâti notre existence. C'est amusant de voir que le souvenir s'étiole et que l'être humain s'adapte rapidement, enfin pour certain, car ceux piégés dans les villes n'ont pas eu notre chance. Ils furent les premiers à périr de façon atroce, attachés à l'espoir que notre gouvernement, notre armée les sauveraient, mais personne n'est jamais venu. Nos très chers dirigeants ont déserté pour finir plus tard décapités. Comme nous étions aveugle, nous n'avons pas vu ce monde se métamorphoser, car pendant trente à quarante ans, les politiques, les médias nous ont manipulé, ils ont minimisé les problèmes de société, ont libéralisé les moeurs, ont favorisé l'immigration et ont provoqué le choc des civilisations. Les grands de ce monde, dans leur soi-disante bienveillance ont voulu amener la paix par la guerre dans des pays qui ne demandait rien. Tout ceci n'était que manipulation dans le seul but de jouir des ressources de ces pays dorénavant détruit. Ce qui provoqua des flux migratoires sans précédent en Europe, c'est dans ce contexte que l'Union européenne adopta une position humanitaire face à cet afflux d'étrangers. Au début, personne ne contesta, il était normal d'accueillir des personnes qui avaient connu la guerre, la mort. Puis les mois passèrent et il était évident que ces civilisations étrangères régient par des us et coutumes d'un autre âge ne pouvaient être assimilés à la civilisation européenne. Au commencement, les hostilités prirent le visage du terrorisme. Face à l'inaction des Etats européens, des mouvances radicales s'émancipèrent et rallièrent à leurs causes les enfants de l'immigration, composés pour la plupart de laisser pour compte ou de petits bras de banlieue en manque d'action. Les soulèvements furent multiformes et en apparence non connectés. Ce qui permis leurs victoires sur nos sociétés furent notre aveuglement, notre éternelle propension à ne pas vouloir accepter l'horreur de la situation. Encore une fois nous nous en remettions au politique pour nous protéger, pour nous expliquer que tout était sous contrôle, or plus rien n'était sous contrôle. Nous assistions au dérapage de notre société, nous ne le savions pas encore, mais notre fin était proche. Notre civilisation était sur le point de disparaître.

XXX posa le genou à terre, le poing droit levé. Pour celui qui avait fait l'armée, il fallait stopper immédiatement. On se tue et tous tendirent l'oreille. Un bruit suspect au loin venait d'un buisson en bordure du chemin à quelques mètres devant nous. Ma femme braqua son pistolet-mitrailleur en sa direction. Nous avions déjà tué et les enfants connaissaient cette triste réalité, mais tous le savait, il ne s'agissait ici que de survie. Elle déverrouilla la sécurité et positionna son doigt sur la gâchette tel un soldat confirmé. XXX était prête à faire feu. Je dirigeais ma main droite sur le pistolet attaché à ma ceinture et de ma main gauche faisait reculer les enfants dans le fossé. Le bruissement se fit plus insistant. La tension était à son comble et mon cœur battait la chamade. Le temps s'arrêta. Puis tout à coup l'hypothétique ennemi sortit du buisson, ce n'était rien d'autre qu'un renard qui nous fixa aussi terrifié que nous. Un frémissement me parcourut le corps, c'était cela notre quotidien à tout moment notre monde pouvait basculer. Ma femme se retourna et me lança un regard de soulagement. Les enfants haletant se demandèrent si ce renard n'aurait pas valu la peine d'être chassé. Parfois, leur dis-je, il faut savoir épargner une vie, c'était ce qui nous différenciait de nos ennemis. Nous reprenions notre route. Je fredonnais d'antiques chansons dans ma tête et quelques souvenirs vinrent se percuter sous mon cuir chevelu. Je souriais. XXX se retourna comme connecté en wifi avec mon cerveau. Quoi disait elle. Rien lui répondais-je, enfin si, je lui remémorai notre rencontre en boite de nuit, cet endroit où le destin l'avait mise sur mon chemin. On ne s'était plus quitté depuis. Bien sûr, notre relation était parfois difficile, mais nous avions fait front lorsque le bateau tangué. Elle sourait puis se ravisa prétextant que les souvenirs nous rendaient faibles. Je ne pus qu'être en phase comme toujours. Se rappeler nous rendait faillible, un cadavre en devenir.

Le sol boueux me fit glisser lourdement allumant par inadvertance notre radio. Elle grésillait depuis quelques jours. Nous l'allumions de temps en temps pour voir si le message était toujours présent. Il y a une semaine, nous avons capté un signal en plusieurs langues. Cela parlait d'un refuge, l'Arche. Un endroit où reconstruire notre civilisation, un endroit qui nous permettrait de renaitre, un endroit pour l'avenir de nos enfants. Nous sommes restés trois jours à nous interroger avec XXX. Devions nous faire ce voyage. Et si c'était un piège. Puis ce fut évident, nous ne faisions que tourner en rond à chasser, piller, tuer, mais combien de temps pouvions nous vivre ainsi. Il nous fallait un but. Ce but fut l'Arche, et même si rien ne nous attendait là-bas, au moins nous aurions essayé. Tout le monde fut d'accord, l'Arche et rien que l'Arche. Le message délivrait des coordonnées : Latitude :60°14'40.2"N Longitude :
1°20'40.0"W En l'état impossible de déterminer la position. Il nous fallait une carte et donc il nous fallait trouver une ville pour localiser l'Arche. Nous savions tous que rentrer en ville signifiait la mort. C'était avec la peur au ventre que je sortais les jumelles. Au loin, s'étendait une ville avec en son centre une cathédrale gothique que j'avais jadis visité enfant. XXX nous sommes à Clermont-Ferrand lui disais-je.
Modifier le message

Livre_CrossOver
Niveau 3
15 mars 2018 à 21:58:43

Sans compter l'espacement pour la lisibilité et les fautes d'orthographe, c'est intéressant, quelle tournure ton histoire va-t-elle prendre ?

jeanbdsm
Niveau 5
15 mars 2018 à 22:06:30

c est un premier jet. quelle tournure... survie, periple. c est une aventure. sombre

Livre_CrossOver
Niveau 3
15 mars 2018 à 22:21:36

Le 15 mars 2018 à 22:06:30 jeanbdsm a écrit :
c est un premier jet. quelle tournure... survie, periple. c est une aventure. sombre

Une tragédie ?

Si tu veux t'inspirer, tu peux jeter un oeil à mon topic.

jeanbdsm
Niveau 5
15 mars 2018 à 22:25:19

non non pas d inspiration. j ai ce qui faut dans ma boîte crânienne.

jeanbdsm
Niveau 5
15 mars 2018 à 22:26:10

non non pas d inspiration. j ai ce qu'il faut dans ma boîte crânienne.

Livre_CrossOver
Niveau 3
15 mars 2018 à 22:35:23

Le 15 mars 2018 à 22:26:10 jeanbdsm a écrit :
non non pas d inspiration. j ai ce qu'il faut dans ma boîte crânienne.

Bien, donc je regarderai l'avancement de ton histoire !

jeanbdsm
Niveau 5
15 mars 2018 à 22:58:08

pas de prob. merci

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Sujet : L'Arche
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