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Sujet : [NOUVELLE] ICHI ZATO Comme un papillon bleu
1
A-San
Niveau 10
29 juillet 2018 à 14:22:42

ENFIN après une galère de l’enfer et au moins douze changements de scénario, voilà c’est fini (quasiment). Globalement à quoi devez vous vous attendre pour cette nouvelle :
-Des personnages moins lisse
-Une ambiance un peu plus sombre à certains moments
-Certaines informations sur le passé d’Ichi
-Des débuts de tremplin pour la suite (notez aussi la présence d’Otomo Aiichirō, CE PERSONNAGE EST IMPORTANT pour la suite, il fait juste un caméo ici on va dire, ou peut-être pas)
-Je tente de poser beaucoup plus l’histoire et l’ambiance (ne vous attendez pas à des moultes d’action et à une dizaine d’intrigue, non, il y en a qu’une et elle prend son temps)
-J’essaye d’éviter les répétitions
En ce qui concerne les deux derniers points, j’ai essayé de faire de mon mieux mais ça tellement été un enfer cette nouvelle.
J’espère que ça vous plaira quand même. Bonne lecture.

A-San
Niveau 10
29 juillet 2018 à 14:25:26

https://www.noelshack.com/2018-30-7-1532867047-couverture-2.jpg

Synopsis :

A Fuchū dans la préfecture d’Hiroshima. Matsuba Airi est une jeune femme banale, vivant dans un quotidien ennuyant en dirigeant un petit restaurant de rāmen. Un soir, une étudiante d’une ville voisine arrive dans son restaurant et agresse un des yakuzas qui tentaient de racketter Airi. Un acte qui leur apportera de graves ennuis, surtout à l’ami de l’étudiante, un mystérieux aveugle vagabond.

Lien Wattpad : https://www.wattpad.com/story/156846832-ichi-zato-comme-un-papillon-bleu

A-San
Niveau 10
29 juillet 2018 à 14:27:15

Avant-propos :

Est-il nécessaire d’avoir lu ICHI ZATO Sous les fleurs de cerisier pour comprendre l’intrigue et les personnages ?

Non, les intrigues de chaque nouvelle marchent indépendamment les unes des autres. Il existe des liens entre eux et les relations entre les personnages se suivent d’une nouvelle à l’autre, mais ce n’est pas capital pour la compréhension générale. Cependant concernant les personnages principaux ici à titre d’exception je prendrai le temps de tous les réintroduire (description physique et les liens qui les unissent) chose que je ne ferais plus par la suite. Donc oui les intrigues ne se suivent pas mais les relations entre les personnages si.

Le rythme de parution :

Il sera assez aléatoire contrairement à d’habitude pour raison d’emploi du temps. Une partie au minimum par semaine (oui semaine) ou plus, je ne peux pas garantir une partie par jour. En ce qui concerne l’horaire de publication, je publierai entre 14:00 et 15:00.
Si jamais un imprévu survenait, je le communiquerai dans l’espace conversation ou sur mon profil Twitter.

Pour Joséphine

A-San
Niveau 10
29 juillet 2018 à 14:32:29

Première partie :

Ses yeux s’ouvrirent, le soleil tapait sur son visage les éblouissant. Dans son futon délicatement couché sur ses tatamis, son corps semblait étre mort. Elle voyait au plafond, l’ennuie du quotidien de sa vie.
Elle alla dans sa salle de bain pour s’arranger rapidement, afin d’étre un minimum présentable, passait des heures dans une salle de bain pour étre belle, n’était pas dans ses habitudes. Une brosse passa dans ses longs cheveux noirs. Ses mains saisirent de l’eau qu’elle étala sur son visage pour le rendre plus frais.
Son reflet dans le miroir au-dessus du lavabo, laisser paraitre une femme banale, transparente dans une foule, sans atout particulier.

.
Elle descendit au rez-de-chaussée. Il s’agissait d’un petit restaurant de rāmen, très petit même. Le peu de matériel lui servant à cuisiner se trouvait derrière son comptoir. La salle pouvait accueillir aux totales quinze personnes, éclairait rarement par la lumière du soleil grâce à la grande baie vitré à l’avant. Seule, elle n’avait pas de problème à gérer les rares clients.
En retournant la pancarte sur la porte d’entrée, indiquant l’ouverture, elle soupira.

.
Le premier client arriva aux alentours de treize heures, un businessman.
—Bienvenue, dit-elle en souriant. Que voulez-vous commander ?
Il la regarda d’un air hésitant.
—Je ne sais pas, qu’avez-vous ?
—Des rāmens.
—Et ?
—Des rāmens, répéta-t-elle en soupirant.
—Laissez-moi réfléchir.

Elle l’installa à une table en lui offrant un verre d’eau. Les plaques chauffantes commencèrent à chauffer, sous son commandement.
Vingt minutes plus tard, le client ne la rappela pas. Elle revint auprès de lui avec un sourire forcé.
—Monsieur, avez-vous choisi ?
—Non pas encore.

Son poing s’écrasa sur la table, elle fronça des yeux vers lui.
—Ce n’est pas compliqué, hurla-t-elle. C’est un restaurant de rāmen, on vend des rāmens ici, il n’y a que ça et de l’eau !

Le client resta figé.
—Alors, je vous le demande une dernière fois. Que voulez-vous ?

Il s’enfuit de peur du restaurant. Elle resta là à le regarder courir. Son esprit navigua entre satisfaction et déception, envers elle-même, car on ne pouvait pas gagner de l’argent comme cela. La pancarte se retourna, avant que la porte se ferme.
Ne reprenant pas avant un moment, elle remonta.

.
L’étage formant son espace de vie n’allait pas dans l’excès du luxe. Elle disposait que du strict minimum, trois pièces, une chambre avec uniquement une petite armoire contenant sa faible garde-robe, une salle de bain avec une douche ne disposant que d’eau froide, et d’un lavabo crachant parfois de la crasse. Le salon contenait juste une télé et quelque cousin. L’ensemble était séparé par un grand couloir.

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Elle s’installa devant sa télé. Le bruit du présentateur des informations régionales sur la chaine locale, tranchait avec le calme habituel qui résidait dans la demeure. Normalement, il ne se passait rien de bien intéressant, seule la carte qui indiquait le risque de séisme dans les prochains jours gagner une forme d’intérêt pour elle, pourtant aujourd’hui comme de la neige en plein été, tout allait étre différent.

« PRESENTATEUR : Aujourd’hui, la police de Sera a retrouvé les corps d’une bande de vandales dans un sentier forestier. La plupart des victimes n’ont pas été identifiés clairement, cependant la police a communiqué l’identité du soi-disant meneur, Kuwayama Gaara, un élève d’un lycée de Sera. Le chef de la police n’a pas communiqué les raisons de leur mort. Une nouvelle tragédie qui secoue la ville juste après le massacre d’une dizaine d’hommes du clan Izaemon, et de l’assassinat de leur ancien chef, Inoue Izaemon dans un de leurs clubs. Bien que certains locaux reconnaissent un lien entre Inoue Izaemon et Kuwayama Gaara, la police refuse de se prononcer sur ce sujet.

PRESENTATEUR : Pour l’instant le clan Izaemon, celons certaines sources, se serait reformer. En ce qui concerne les massacres récemment perpétués, la police à affirmer que cela serait dû à des règlements de comptes entre yakuzas, il y aura donc aucune poursuite particulière et l’enquête risque d’étre bouclé après la fin de l’identification des victimes.

PRESENTATEUR : Aussi, assez éloigné de ses faits. Deux parents ont signalé la disparition de leur fille, Watanabe Reiko, une lycéenne du lycée de Sera. Elle a disparu le jour du massacre du clan Izaemon mais le chef de la police local, insiste sur le fait que l’on ne puisse pas lier ses deux affaires.
PRESENTATEUR : Sur ceux, nous vous laissons avec l’émission de Mizawa, après une courte page de publicité. Bonne journée à tous. »

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Son visage prit une forme particulière, comme lorsque dans un animé un personnage découvrait une révélation qui le laissé sans voix, juste avec la bouche ouverte et les yeux grands ouvert.
Depuis la guerre entre le clan Izaemon et le clan Imagawa, la région n’avait plus connu de pique de violence. Cette nouvelle la laissa dans l’incompréhension la plus totale, « Qui a pu faire ça ? » pensa-t-elle.

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« L’émission de Mizawa se lança après une petite pub pour une marque de voiture. L’écran devint jaune et « MIZAWA SHOW TIME » apparut en orange. Il changea de nouveau pour arriver sur un plateau télévisé coloré, après la présentation des invités, Mizawa arriva. Il sortit d’un fumigène blanc, à sa vue tout le public hurla.

MIZAWA : Bonjour à tous, c’est Mizawa ! Aujourd’hui au programme du jour, un affrontement de titan entre, l’HOMME et le PIGEON. »

Une carte du Japon apparut sur l’écran géant se trouvant derrière Mizawa.
MIZAWA : Le principe du jeu est simple. Une personne et un pigeon vont étre déposées dans la préfecture voisine d’Okayama, leur but est de revenir au studio, le plus rapidement possible.

L’écran géant changea de nouveau, pour passer à la vue d’une caméra tenue à l’épaule.
MIZAWA : Celui qui représentera la race humaine, sera…
La caméra arriva derrière un homme de dos, on lui toucha l’épaule pour qu’il se retourne.
MIZAWA : TSUNEO IWAMI !!!

Iwami était un homme au crâne chauve, avec une tête assez adorable.
STAFF : Il est temps d’y aller.
IWAMI : Quoi ? Attendez, on doit aller où ?

Sans prévenir, on lui mit un masque sur les yeux et on le guida, jusqu’à un véhicule à l’extérieur du studio. On montra rapidement quelque moment du voyage. L’équipe était partie vers la fin de journée donc une partie du voyage s’était fait de nuit, Iwami dormait et ronflait beaucoup.
Le matin venu, ils étaient arrivés au lieu du départ, une route de campagne avec aucun signe de civilisation autour. On réveilla Iwami, le pigeon était déjà là dans une cage, prêt au départ. Alors que l’on fit descendre Iwami on lui demanda de vider ses poches.
MIZAWA : Evidemment, pour assurer une parfaite égalité Iwami sera coupé de tous moyens de communication ou d’argent, aucun des deux participants n’ont été prévenu de quoi que ce soit. Iwami aura une caméra avec lui pour nous montrer son voyage.

On positionna Iwami à côté de la cage.
MIZAWA : Alors qui va gagner, l’Homme ou le pigeon ? La réponse, nous la serons bientôt, NOW IT’S THE TIME !
On ouvrit la cage. Iwami avait toujours les yeux couverts. En entendant l’ouverture de la cage il regarda l’endroit de l’origine du bruit. Quand le pigeon s’envola, il mit ses mains devant lui pour se protéger en poussant un cri de surprise.
Une voix off remplaça celle de Mizawa qui s’assis avec les autres invités, on rappela les objectifs avec quelques estimations du temps que prendra Iwami pour rentrer.
VOIX OFF : Trente minutes après le départ du pigeon, Iwami n’avait toujours pas bougé, dit la voix off.
IWAMI : Ah il fait froid.
VOIX OFF : Il resta comme ça pendant plus d’une heure.
MIZAWA : Mais il faut lui dire de bouger !
IWAMI : Excusez-moi j’ai envie d’aller aux toilettes, je peux ou pas ? Le staff vous êtes là ? J’imagine que ça veut dire oui.

Iwami enleva le masque.
IWAMI : Je suis où là ?

L’émission avança rapidement, comme le bref voyage d’Iwami.
VOIX OFF : Il a fait de l’auto-stop, puis ensuite au premier village, il a obtenu de l’argent grâce à un travail mystérieux.
IWAMI : C’est quoi se voyage plein d’embrouilles !
VOIX OFF : Puis enfin il est arrivé.
La caméra était en face du studio en extérieur, il faisait déjà nuit. Iwami arriva en marchant.
IWAMI : Attendez, c’est fini ?
STAFF : Oui c’est fini, dit un membre du staff.
IWAMI : J’ai réussi !
STAFF : Mais vous avez perdu.
IWAMI : Hein ? Attendez quoi ?
STAFF : Vous avez perdu.
IWAMI : Quoi ? J’ai perdu ?
STAFF : Vous avez perdu.
IWAMI : Mais attendez, elles ne sont clair vos explications, je me suis battu contre qui ?
STAFF : Un pigeon.
Les yeux d’Iwami s’écarquillèrent. Son expression le trahissait, il ne comprenait rien du tout.
IWAMI : Un pigeon ?
VOIX OFF : Effectivement, trois heures avant son arrivait, le pigeon était déjà revenu.
L’écran retourna sur l’avant du studio en pleine journée, deux membres du staff attendaient l’arrivé du pigeon. Un moment l’un d’eux montra quelques choses dans le ciel, c’était le pigeon qui retourna dans son pigeonnier au-dessus du studio. »

.
Elle n’avait pas vu l’heure passer, alors qu’Iwami tentait de comprendre, elle du éteindre la télé pour retourner travailler.
Elle traina les pieds jusqu’au restaurant. Derrière la porte d’entrée, une cliente attendait déjà l’ouverture.
La porte s’ouvrit.
—Bienvenue. Que puis-je pour vous ?
—Je voudrais des rāmens, s’il vous plait.
—D’accord, je vous en prie, installez-vous.

La cliente était une étudiante. Elle portait son uniforme mais le blason de son lycée appartenait à la ville voisine de Sera. Son corps ressemblait à une véritable bombe sexuelle, un visage parfait, des cheveux longs noirs, une poitrine très bien constituée qu’elle n’hésitait pas à mettre en avant, avec sa chemise légèrement ouverte pour laisser paraitre ses seins.

Derrière le comptoir, la patronne commença à faire bouillir de l’eau. L’étudiante vint vers elle.
—Excusez-moi, avez-vous des toilettes ici ?
—Oui bien sûr, c’est par là.
—Merci bien.

Elle la regarda filer vers les toilettes. Subitement, la porte d’entrée s’ouvrit. Deux jeunes yakuzas du clan Nakajima entrèrent.
—Salut patronne. Tu ne nous as pas payer ta prime de protection pour le mois.
—Mais si, je me suis même rendu chez votre patron pour la payer car on avait convenu que je la payerai en avance.
—Oui mais pas la notre poupée, dit l’autre yakuza.
—Je ne vous dois rien. Maintenant partez ou j’appelle la police.
—La ferme conasse !

L’étudiante ressortit des toilettes calmement.
—Que se passe-t-il ici, demanda-t-elle.
Les yeux des deux yakuzas devinrent lourd, ils tombèrent jusqu’à rester bloquer sur ses seins.
—Oh aniki, c’est une vraie bombe.
—On va passer du bon temps !

Elle resta très calme.
—Restez loin de moi, dit-elle.
—Sinon quoi ?

Elle saisit avec ses deux mains, une chaise en bois proche d’elle. En s’écrasant sur la tête d’un des yakuzas, elle se fissura de part en part jusqu’à exploser en morceaux. L’étudiante crut d’abord en le voyant s’écrouler au sol qu’elle l’avait tué, une quantité incroyable de sang sortait de l’arrière de son crane et de sa bouche.
—Tu te rends comptes de se que tu as fait, ça se paiera salope !
Le regard de l’étudiante croisa celui du yakuza.
—Je t’ai déjà vu toi, dit le yakuza.
—Non pas du tout, je vagabonde avec un ami, répliqua l’étudiante.
—Je suis sûr de t’avoir déjà vu.
En comprenant qui était l’étudiante dans son restaurant, la patronne mit la main sous son comptoir, elle en sortit un couteau de cuisine qu’elle pointa sur le yakuza.
—Partez maintenant, dit-elle.
Il s’en alla en tirant son ami blessé, sans protester.

.
La soirée continua d’avancer. Après l’altercation, la cliente était partie sans dire un mot. La patronne avait nettoyé le sol et les débris, le restaurant était comme si rien n’était arrivé.

Son nouveau client, se montra plus calme que la précédente. Il ne semblait pas très malin en revanche.
Alors que tout semblait calme, l’étudiante rentra de nouveau dans le restaurant mais accompagné de quelqu’un. Un type bizarre, il avait les cheveux longs et noirs comme la nuit, un kimono lui aussi noir et des sandales en bois. Un bandeau blanc recouvrait ses yeux. En voyant la canne noire qu’il tenait dans ses mains, le visage de la patronne changea rapidement d’expression.
—Pouvez-vous nous laisser, demanda l’aveugle.
—Oui, sortez s’il vous plait, dit la patronne au client.
—Pourquoi ?
—Nous avons besoin de voir certaines choses, reprit l’aveugle.
—Mais justement vous ne voyez rien, répliqua-t-il calmement.
—Tu sors aussi Fumiko. Attends-moi dehors.

Fumiko emmena avec elle le client, les laissant à deux.
—Je ne vais pas faire semblant de ne pas vous connaitre, Ichi Zato.

A-San
Niveau 10
01 août 2018 à 15:00:16

Deuxième partie :

Fumiko attendait dehors dans la chaleur d’une nuit d’été. Ichi et la patronne restèrent à l’intérieur à s’observer. Aucun d’eux osa engager la conversation. L’ambiance était assez tendue, pourtant Ichi prit les devants.
—Comment me connais-tu, demanda Ichi.
—Qui ne vous connait pas, vous êtes une légende.
—Une légende…
—Fumiko ne me connaissait pas avant notre rencontre. Je vais étre très clair, je ne suis pas une légende et je t’interdis de le redire, et toi. Qui es-tu ?
—Moi. Je suis Matsuba Airi, dit-elle en s’inclinant. Mais vous pouvez m’appeler Airi et vous ? On vous appelle plus Ichi ou Zato ?

Son visage devient froid. Airi eut l’impression que ce dernier la regarder dans les yeux avec un regard oppressant, pourtant il ne pouvait pas le faire à proprement parler.
—Elle, dit-elle en espérant sortir de se moment de silence. C’est Imagawa Fumiko, n’est-ce pas ?
Le regard absent d’Ichi se resserra sur elle.
D’un coup, le client d’avant, rentra de nouveau.
—Excusez-moi, j’ai oublié ma mon sac.
Il retourna près de la table. Airi le suivi du regard mais Ichi ne bougea pas.
—Voilà merci beaucoup. Bonne soirée.
Elle pensa qu’il allait enfin partir, mais non, il se stoppa nette avant de sortir pour s’adresser à Ichi.
—Faites attention monsieur l’aveugle, il y a une marche en sortant.

Il partit enfin pour de bon et Airi le vit tomber à cause de la marche qu’il avait mentionné.
—Fumiko, tu la connais comment ?
—Je l’ai vue dans une revue qui parlait de son père. Depuis des années au moins une revue apparait par mois, avec une photo d’elle et son père.

Ichi s’assit à une des tables. Il lâcha un grand soupir.
—Je suppose que Fumiko va avoir des ennuis ?
—Oui.
Airi le rejoignit en s’asseyant en face de lui.
—Cette fille, reprit-Ichi, elle va se faire tuer si elle continue à ce rythme-là. Le nom du clan qu’elle a offensé ?
—Elle vous a donc déjà tout raconté. C’est le clan Nakajima, il a la main prise sur Fuchū.
—Comment ça le clan Nakajima, demanda Fumiko.
Elle venait d’entrer. Ichi se leva.
—Excuse-moi Ichi, mais je m’ennuie.
—Idiote, cria Ichi.

Sa canne vint frapper le haut du crane de Fumiko.
—Aie ! mais qu’est-ce que tu fais ?
—Tu es une idiote. Tu te rends bien compte de ce que tu as fait ?
—Quoi ? J’ai juste donné une bonne leçon à des yakuzas.
—Mais tu ne comprends pas Fumiko.
Il retourna à la table. Ses deux mains s’écrasèrent en signe de désespoir.
—Tu tues bien des yakuzas à la pelle, alors pourquoi ne pourrais-je pas en amocher moi ?
—Abrutie, hurla Ichi.
—Vous êtes la fille d’un chef de clan, dit Airi pour remplacer Ichi trop énervé pour parler. Cela pourrait déclencher une guerre.
—Je ne vois pas pourquoi cela serait un problème. Le clan de mon père n’existe plus.
—Oui peut étre, mais tu es la fille d’un chef yakuza et ton père est en prison, donc si tu ne t’excuse pas je crains qu’il ne sorte jamais de prison, et que toi tu ne vives pas plus d’une semaine. Clan ou pas, tu es une yakuza Fumiko, tu dois vivre dans ce monde. Et puis tu as déjà amené des ennuis à la patronne, je ne veux pas qu’elle en ait plus, dit Ichi.
—Euh… merci, dit Airi en rougissant.

Ichi se retourna vers elle. Lorsqu’il dessina un petit sourire sur sa bouche, elle sentit quelque chose dans son cœur bouger.
—En attendant il faut que l’on trouve un endroit au dormir. Patronne, vous connaissez un endroit où l’on pourrait se reposer, demanda Ichi.
—Vous pouvez rester ici, je vis seul et j’ai suffisamment de place.
—Super, hurla Fumiko.

Airi monta avec eux. Le salon se transforma en chambre d’amis après l’installation de deux futons sur les tatamis. Ils se sentirent tous épuiser et ne passèrent pas plus de temps à continuer les présentations.

.
En pleine nuit, alors que les chants des oiseaux de nuit étaient étouffés par les ronflements de Fumiko, Airi se réveilla. Pas à cause de Fumiko mais d’un autre bruit. Il provenait d’en bas.
La nuisance ne réveilla pas Fumiko, qui dormait encore profondément. Sa bouche créait quelque gémissement de plaisir jusqu’à arriver à un orgasme résonant dans le couloir, alors qu’Airi marcher doucement sur le sol.

Vers l’escalier le bruit devenait plus clair, il était régulier, quelque chose semblait frapper une table.
L’obscurité dominait la salle. La source du bruit se situait devant elle. La lumière s’alluma, l’éblouissant. Ichi assis à une table, tenait dans sa main un gobelet dans lequel il lança des dès avant de le retourner sur la table, puis il souleva le gobelet et recommença.
—Vous n’êtes pas couché, demanda Airi.
—Non…

Airi s’installa à côté de lui.
—Désolé, dit Ichi.
—Ce n’est rien, ça se serait produit. Si Fumiko n’avait pas fait quelque chose je l’aurais fait.
Il posa le gobelet et les dés. Son visage s’orienta vers elle.
—Pourquoi tu es ici ? Sans vouloir te vexer, l’aura que je ressens de toi, n’est pas réellement compatible avec une commerçante, gentille et souriante avec ses clients, comme si elle était soumise par eux.
—Je n’ai pas le choix, il me faut bien un travail pour me nourrir et payer tous les frais. A vrai dire, je voudrais étre libre d’une certaine manière, répondit Airi. Je partirai sur la route, erré en suivant les étoiles, puis m’arrêter pour observer les cerisiers en fleur au bord d’une rivière.
—Cela doit étre beau à voir… J’imagine.
—Oui, je l’espère en tout cas.
—Je connais un endroit comme ça, enfin je crois. Juste Airi, j’ai besoin d’un service. Puis-je ?
—Oui bien sûr.

Ichi transportait avec lui un sac de toile, contenant principalement des instruments de musique. A l’intérieur se trouvait au milieu des différents morceaux de bois, une lettre qu’il lui montra.
—La fois où je suis venu pour la première fois chez Fumiko, j’avais trouvé cette lettre mais Fumiko à refuser de m’en parler. Je voudrais savoir pourquoi ?
—D’accord, dit-elle en la prenant.
Ses yeux parcouraient chaque ligne.
—Il s’agit d’une lettre de son père. Il n’y a pas réellement grand-chose d’intéressant, c’est comment dire, plus ce que tu dirais à un enfant après la perte d’un étre proche.
—C’est tout ?
—Oui, ce n’est pas la peine de vous inquiéter autant.
Airi lisait la lettre une deuxième fois, à la lecture ces yeux commencèrent à se remplir de larmes grâce aux mots doux du père de Fumiko. Une goutte s’échappa de son œil, s’écrasant sur ses jambes.
—Tu vas bien Airi ? C’est quoi ?
—Rien, ce n’est rien.

Elle remit la lettre dans l’enveloppe qu’elle redonna à Ichi comme si elle cherchait à s’en débarrasser le plus vite possible.
—Ce n’est rien, ce n’est rien, répéta-t-elle. Ce n’est rien… Zatoichi.
Elle murmura ces dernières paroles avec le regard vers le bas, Ichi les entendus.
—Comment tu m’as appelé ?
—Zatoichi… Je dois vous appeler comment ?
—Ichi.

Une de ses mains releva la tête d’Airi. Le contact doux de sa peau sur son visage la fit rougir.
—Vous faites quoi ?

Ichi s’interrompit pour se retourner. Fumiko venait d’arriver. Elle ne portait pas vraiment de pyjama avec la chaleur de l’été, juste ses sous vêtement, laissant encore plus apparaitre ses formes parfaites.
—Vous faites trop de bruit, je n’arrive pas à dormir.
—Ne t’inquiètes pas Fumiko, dit Ichi. Nous allions remonter nous coucher de toute façon.
Fumiko lança un regard noir vers Airi dont elle comprit vite la signification « Il est à moi et qu’à moi ».

A-San
Niveau 10
02 août 2018 à 01:11:55

Troisième partie :

Airi se réveilla en sueur lorsque les premières lueurs de l’aurore apparurent dans le ciel. La chaleur continuait d’augmenter.
Son corps fit un mouvement brusque, elle caressa rapidement l’air. Ichi le ressentit, il attendait depuis un moment son réveil derrière la porte. Sa main frappa doucement le panneau, pour lui faire remarquer sa présence.
—Puis-je entrer ?
—Oui allez-y.

Le panneau coulissa. Des gouttes de sueur coulaient le long de son visage. Il portait toujours son kimono. Airi portait un vêtement de nuit très léger, laissant apparaitre son nombril et le bas de ses jambes. Ichi s’assit sur ses genoux en face de son futon. Il resta silencieux.
—Que puis-je faire pour vous ?
—Rien en particulier, je me disais que cela aurait pu étre sympathique de discuter un peu pour faire connaissance. Et puis, dit-il tout bas d’un ton hésitant, je me demandais si je ne pouvais pas faire quelque chose, pour m’excuser des ennuis que Fumiko t’a attiré, je n’aurais pas dû la laisser sans surveillance.
—Vous faisiez quoi ?
—Je jouais de la musique dans un parc.

Il posa son sac de toile pour en sortir une sorte de longue flute en bois de bambou noir, un shakuhachi. C’était une flute droite mesurant environ cinquante-cinq centimètres avec uniquement, cinq trous dont quatre à l’avant et un à l’arrière. Ses lèvres embrassèrent la bouche. Son souffle la traversa pour produire quelque petite note.

L’oreille d’Airi associa les sons produits par la flute à des bruits de plaisir. Sa température monta. Ses doigts caressèrent la flute, comme ils caressèrent le corps d’une femme.
Après avoir joué un petit morceau, il tendit la flute vers Airi.
—Tu veux essayer ?

Ses deux mains prirent la flute. Lorsqu’elle ramena la bouche de l’instrument à ces lèvres, un petit frisson la parcourut. En soufflant, le bruit lui crispa les oreilles pourtant Ichi n’eut aucune mauvaise réaction, au contraire, il entoura les doigts d’Airi pour les diriger.
—Vas-y souffle.

Ensemble, ils réussirent à créer une jolie mélodie.
Subitement, son souffle se stoppa. Elle décolla ses doigts de la flute, ceux d’Ichi se refermèrent sur ses mains.
—Il t’arrive quoi ? Tu sembles bizarre, dit Ichi.
—Non ce n’est rien.

La chaleur augmenta d’un coup dans la pièce. Airi se leva pour ouvrir la fenêtre.
—Il fait chaud, déclara Airi.
—Surement…

Elle se réassit en face d’Ichi. Un moment de malaise s’installa, entre eux. Ils ne savaient plus quoi dire, pourtant Ichi était là pour cela, « Qu’a-t-il en réalité en tête ? » se demanda Airi.
—Tu es mignonne, dit Ichi à voix basse.
—Quoi ? Enfin pardon mais… Comment tu le sais tu ne vois rien ? Sans vouloir te vexer.
— « Tu », dit Ichi d’un ton sarcastique.
—Non excusez-moi, je ne voulais pas…
—Non tu peux me tutoyer, je ne vois pas de problème à ça.

Ils se sourirent mutuellement.
—Mais comment tu peux affirmer que tu me trouves mignonne ?
—Parce que je te vois, mais d’une certaine façon. Laisse moi te le prouver. As-tu des pinceaux, de la peinture et une feuille ?
—Oui bien sûr.

Airi alla chercher le matériel dans la commode.
—Tiens, mais comment fais-tu pour peindre alors que tu n’arrives pas à lire ?
—Les traits des pinceaux sont un peu plus marqués, lorsque je passe ma main dessus je les ressens plus que lorsqu’on écrit avec un stylo hormis si les kanjis sont écrits en gros, la plupart du temps je n’arrive pas à lires. Je veux juste étre seul, je ne prendrais pas longtemps. Cela ne te dérange pas ?
—Non.
—Attends, j’ai juste besoin d’une chose.

Ichi passa sa main sur le visage d’Airi. En finissant de le parcourir, il perdit ces doigts dans ses longs cheveux.
—Voilà, maintenant je sais exactement à quoi tu ressembles.

Airi sortit de sa chambre comme si elle était enivrée. Ses yeux mouillés par la joie du moment qu’elle venait de passer, sembler graver un souvenir éternel en elle.

.
Fumiko attendait Ichi à une table du restaurant désespérément. Elle interpella Airi dès qu’elle la vit descendre les escaliers avec les joues rougit, elle se doutait de quelque chose.
—As-tu vu Ichi ?
—Oui, répondit Airi, il est dans ma chambre.
—Dans ta chambre !

Airi passa derrière le comptoir. Les plaques chauffantes s’allumèrent apportant plus de chaleur au corps d’Airi, qui ne savait plus si elle transpirait à cause de la chaleur, ou si elle mouillait à cause d’Ichi.
—Qu’est-ce que tu fais ?
—Je prépare à manger pour Ichi, il doit avoir faim ? Et vous, vous voulez quelque chose, je sers que des rāmens ici ?

Fumiko courut jusqu’au comptoir. Face, à Airi son regard s’emplit de colère.
—Ecoute-moi bien, dit Fumiko en serrant les dents de rage. Ichi est à moi.
—Pourquoi cela ? Vous êtes sa petite amie ?

Airi comprit maintenant le regret immense qui régner en Fumiko de l’avoir sauvé des yakuzas, non pas à cause des conséquences, mais à cause du fait que celle qu’elle avait sauvé risquer de lui voler Ichi.
—Oui on peut dire ça, on couche déjà ensemble.

Le cœur d’Airi s’arrêta nette, son esprit divagua entre colère et tristesse.
—Eh oui petite, reprit Fumiko, je suis une fille canon et je sais m’y prendre au lit avec lui, contrairement à toi, tu as l’air d’une fille coincée.

La colère prit le dessus sur la tristesse, Airi voulait tellement frapper le visage de Fumiko pour la remettre à sa place mais elle se retenait, contrairement à son esprit qui oublia toutes les règles de politesse.
—Si Ichi aime ta chatte, cela ne veut pas dire qu’il t’aime réellement.

Airi mit les mains sur sa bouche, ses mots lui avaient échappé. Fumiko resta sur place. Ses poings se refermèrent.
—Tu vas me payer ça connasse, cria Fumiko.
—C’est bon j’ai fini, dit Ichi en tenant à la main le portrait.

Airi et Fumiko furent toutes deux surprises, plus en particulier Fumiko. Ichi descendit les dernières marches de l’escalier.
—Tiens, le voilà.

Le portrait représentait Airi. Le style était traditionnel, bien que le savoir des anciennes estampes avait disparu, beaucoup de personnes essayaient de les imiter, ce qui semblait particulièrement réussir à Ichi. La forme du visage d’Airi était parfaitement reproduite. Sur la peinture, elle portait un magnifique kimono rouge rempli de fleur de cerisier.
—C’est moi ça, demanda Airi.
—Bien sûr que oui.
—Moi il ne me fait jamais de dessin, marmonna Fumiko.

« Donc c’est à ça que je ressemble ? C’est comme ça qu’il me voit ? ». Cette représentation la sublimait tellement, à en croire l’estampe Ichi voyait Airi comme une beauté digne d’une déesse.
Ses pensées positives disparurent dès que les paroles de Fumiko lui revinrent en tête.
—Merci, dit-elle alors que des larmes commençaient à couler de ses yeux.
—Tu peux me laisser avec Fumiko, je dois lui parler.

Airi remonta s’enfermer dans sa chambre, elle colla sa tête contre le lit.
—Que se passe-t-il Ichi ?
—Ne me prend pas pour un idiot, je suis peut-être aveugle mais je ne suis pas sourd. Assis toi !

Fumiko s’exécuta sans protester, même si elle ne pouvait pas le voir dans les yeux d’Ichi, elle savait qu’une grande colère régnée en lui.
—Lorsque je t’ai proposé de venir avec moi, j’espérai avoir la Fumiko gentille que j’ai toujours connue, dit Ichi calmement.
—Je n’ai pas changé Ichi en cinq jours de voyage avec toi, il faut me croire.
—Ecoute ce sera la seule fois que je te le dirai. Tu ne dois pas étre jalouse et possessive comme ça.
—Je le sais mais je n’y peux rien Ichi, c’est dans ma nature.

Ichi ressentit que Fumiko était sincère dans ces paroles.
—Je te promets je vais tenter de faire des efforts, c’est juste que je…
—Que tu quoi ?
—Je tiens à toi et je ne veux pas te perdre ou te voir partir.

Ichi lui prit les mains. Il les serra fort.
—Je le sais, dit Ichi.

Le corps de Fumiko pencha vers Ichi, pour l’entourer de ses bras. Ichi vit de même, lorsqu’elle commença à pleurer, et qu’Ichi entendit les larmes d’Airi tomber sur le sol à l’étage.
—Ecoute, je pars avec Airi m’acheter un costume pour parler au clan Nakajima, je ne peux pas y aller comme ça. Je te promets qu’il ne se passera rien et que je reviendrai. Puis après avoir parlé à Nakajima on reprend la route. D’accord ?
—D’accord.
Il laissa Fumiko seule.

Revoltin
Niveau 9
02 août 2018 à 09:54:05

Son visage prit une forme particulière, comme lorsque dans un animé un personnage découvrait une révélation qui le laissé sans voix, juste avec la bouche ouverte et les yeux grands ouvert. :sarcastic: wtf a-san ?

La scène de la téléréalité est lourde et n'apporte rien à l'histoire, et c'est un peu tôt pour une interlude comique, mais bon, tu as bien le droit de t'amuser.

Sinon on revient à la mystérieuse lettre, c'est bien que tu ne laisses pas ce point en suspend.

voilà, rien d'autre à dire, au niveau de la syntaxe, il y a un petit mieux, même si certaines fautes sont assez accablantes, et la phrase de l'animé est vraiment impardonnable pour le coup :oui:

J'attends la suite :cool:

A-San
Niveau 10
02 août 2018 à 11:12:14

Le 02 août 2018 à 09:54:05 Revoltin a écrit :
Son visage prit une forme particulière, comme lorsque dans un animé un personnage découvrait une révélation qui le laissé sans voix, juste avec la bouche ouverte et les yeux grands ouvert. :sarcastic: wtf a-san ?

La scène de la téléréalité est lourde et n'apporte rien à l'histoire, et c'est un peu tôt pour une interlude comique, mais bon, tu as bien le droit de t'amuser.

C'est un peu une relique de ma manière de penser lorsque que j'ai commencé à l'écrire, maintenant avec le recul je me rend compte que je voulais en faire trop pour faire meilleur que la première. Dans les faits, c'est vrai cette scène ne sert à rien, mais je voulais pas passer brusquement au deux moments de la journée. Je ne voulais pas faire "elle monte" puiss deux lignes plus bas "elle redescend", je voulais trouver une scène qui pouvait me permettre de justifier que le temps passe excepté de dire qu'elle attend sans rien faire.

Sinon on revient à la mystérieuse lettre, c'est bien que tu ne laisses pas ce point en suspend.

Ce n'est pas prévu qu'elle revienne dans cette nouvelle mais elle sera évoqué dans les autres, donc attend toi à la revoir.

voilà, rien d'autre à dire, au niveau de la syntaxe, il y a un petit mieux, même si certaines fautes sont assez accablantes, et la phrase de l'animé est vraiment impardonnable pour le coup :oui:

J'attends la suite :cool:

Pas avant la semaine prochaine.

A-San
Niveau 10
06 août 2018 à 01:07:12

Quatrième partie (1/2) :

Sur le chemin, l’ambiance était assez maussade. Bien que Fumiko n’avait pas protesté en les voyant partir tous les deux du restaurant, Airi ne pouvait s’empêcher de sentir qu’elle ne se trouvait pas à sa place au côté d’Ichi.
A mi-chemin, elle demanda rapidement à Ichi quand il comptait partir.
—Je règle cette histoire, puis moi et Fumiko on s’en va.

Le visage d’Airi resta figé dans une expression totalement neutre. Ses mains se posèrent sur les épaules d’Ichi, elle la poussa contre un mur. Pour surement la première fois de sa vie, Ichi se trouvait dans une position de faiblesse, Airi le dominait, pourtant cela ne lui déplait pas. Il ne tenta rien contre elle, pas même de tout simplement la dégager en douceur.
—Que se passe-t-il, Airi ?

Son visage ne changea pas, ses lèvres restèrent dans un silence absolu, alors que son regard exprimait tout ses sentiments.
—Airi, qu’est-ce que tu as ?

Sa bouche entra au contact avec la joue d’Ichi. Elle le sentit maintenant, il la désirait comme elle le désirait. Ses bras l’entourèrent pour plus le coller à elle, malgré leur vêtement, ils sentaient la chaleur émanant du corps de l’autre. Ichi lâcha sa canne. A l’impact la lame sortie du fourreau, le bruit de la chute de la lame sur le sol provoqua un petit bruit strident les sortants tous les deux de ce court instant de bonheur.
Ichi se baissa pour ramasser la lame, elle récupéra l’autre partie. Son inclination donna l’impression qu’elle l’offrait à Ichi. La lame rentra dans la fente les rapprochant de plus en plus. Au clic indiquant que la canne et la lame firent qu’un, Airi lâcha un soupir.
—Partons, nous avons encore du chemin, dit Airi.

Ichi la questionna à plusieurs reprises pour trouver la signification de son geste, mais il se heurta à un mur de silence. L’esprit d’Airi restait dans une indifférence des plus totales, comme si rien ne s’était passé. Le soleil rayonnait sur sa peau alors qu’Ichi restait dans une forme d’ombre. Les yeux d’Airi ne réussirent pas à quitter Ichi, elle l’admirait, le désirait et l’aimer plus que tout. L’imaginer loin d’elle la torturait profondément, rien que maintenant elle le ressentait, Ichi marchait à deux mètres d’elle, une distance suffisante pour que le cœur d’Airi se crispait dès que quelque centimètre s’ajoutait à cette distance, suffisamment élevée pour elle.
Fuchū comme Sera étaient loin d’étre une grande ville. Les petites allées possédaient une petite ambiance reposante, entre les maisons à l’occidentale et les petites boutiques. Avec les vacances d’été et la chaleur écrasante les habitants restaient pour la plupart chez eux, laissant Ichi et Airi seule dans un calme divin. Pratique pour repérer quelqu’un qui nous suit.
Alors qu’ils arrivèrent à un embranchement il saisit la main d’Airi pour l’obliger à le suivre en partant dans la direction opposée.
—Il se passe quoi ?

Il amena son corps sur lui, sa bouche s’approcha de son oreille.
—Nous sommes suivis, lui murmura-t-il. Laisse-toi faire et fais ce que je dis.

Le cœur d’Airi s’accéléra. Ils vagabondèrent un moment mains dans la main à la manière d’un jeune couple d’étudiant.
—Détend-toi Airi. Je t’emmène manger après.
Elle jeta un coup d’œil derrière elle, quatre hommes en costume surement des yakuzas les suivaient.
Deux autres yakuzas arrivèrent en face d’eux. Ils se mirent à courir vers Ichi.
—Maintenant Airi, baisse-toi !

Elle se jeta sur le sol. Ichi dégêna son sabre et commença alors le massacre. Le premier d’entre eux mis la main sous sa veste, surement pour sortir une arme, mais Ichi l’attaqua d’une attaque horizontal simple nette et précise sur son ventre, la plaie était très profonde, plusieurs de ses organes dont le tube digestif tombèrent sur le sol dans une mare de sang.
Airi ne voyait rien, elle sentait juste des mouvements d’air rapides ainsi que des cris. Trois doigts volèrent au-dessus de son corps pour tomber devant elle.
Ichi finit d’agiter son bras à droite à gauche, ses adversaires n’avaient pas le niveau pour résister.
—C'est bons Airi tu peux te lever.

Elle se leva et se retourna vers Ichi. Ils tenaient encore tous debout couvert de sang. Ichi rengaina son sabre et au petit clic, ils s’écroulèrent tous sur le sol.
Airi ne savait pas quoi dire. Ichi pris sa tête pour la coller contre son épaule alors que ces mains entouraient sa taille.
—Airi ça va ?
—Oui je ne vais pas m’évanouir ou vomir ne t’inquiètes pas. C’était qui ?
—Des hommes du clan Izaemon…

.
Fumiko zappa aléatoirement sur la télé d’Airi jusqu’à tomber sur un visage familier, celui de son ancienne amie, Reiko.
« Aujourd’hui les parents de la lycéenne disparue, Watanabe Reiko, viennent d’étre retrouvé mort à leur domicile. La police n’a fait aucune déclaration sur les causes de leurs morts, cependant elle a déclaré que la probabilité de retrouver leur fille est devenue très faible, après autant de temps de recherche… »

.
Airi et Ichi mangeaient dans un fast-food, le Wild Jackson. Une des petites chaines de fast-food populaire implanté un peu partout dans le pays, dans les villes comme Fukuyama, Hiroshima ou Tokyo mais aussi dans des endroits moins fréquenter comme ici.
Airi dégustait un hamburger avec des frites. Ichi se contentait de l’observer à sa façon.
—Tu es sûr que tu ne veux rien manger Ichi ?
—Non merci, ça ira. Tu manges quoi ?

Le monde autour ne semblait plus existé. Malgré la présence des autres clients dans ce petit espace ils ne prêtèrent aucune attention à eux, l’accoutrement étrange d’Ichi attiré les regards d’habitude sauf ici. Le décor était très vif et coloré, Ichi ressemblait alors à une sorte de tache noire au milieu d’un tableau blanc, pourtant, la tache semblait étre ici transparente jusqu’à étre invisible.
On parlait de tout dans un Wild Jackson, les familles s’y retrouvaient pour des petits dinés familiaux, les hommes d’affaires parlaient business, les étudiants s’y rejoignaient pour des rendez-vous amoureux et les habituées parlaient des derniers ragots.
Airi remarqua qu’Ichi était intrigué par ce qu’elle tenait dans ses mains, il bougeait de la tête comme pour l’observer sur tous les angles. Ses mains étaient recroquevillées sur elle-même, la moindre parole lui demandait une concentration extrême pour ne pas balbutier.
—Ichi, tu vas bien ?
—Oui, juste que parfois à mes yeux. J’ai mal.

Le teint de la peau d’Ichi vira au blanc, sa respiration s’accéléra. Il mit une main au-dessus de son bandeau, alors que son autre main était saisie par Airi qui avait lâché sa nourriture. En le voyant ainsi son cœur se serra, elle le comprenait, il souffrait beaucoup.
—Airi, je t’en supplie. Où sont les sanitaires ?
Elle accompagna Ichi jusqu’aux toilettes des hommes, en se permettant d’entré.
—Le lavabo.
Airi l’aida à se pencher au-dessus du lavabo et posa sa canne à ses pieds. Il prit de l’eau dans ses mains sans pencher la tête, il l’étala sur son visage.
—C’est bon, laisse-moi.
Une fois seul Ichi entra dans une colère noire « Pourquoi ça doit m’arriver maintenant ? » pensa-t-il en s’arrachant le bandeau qui recouvrait ces orbites.

Airi retourna s’installer à sa table. Une dizaine de minutes passèrent lui permettant de finir son repas.
Ichi finit par revenir, après une demi-heure d’absence.
—Me revoila. Désolé d’avoir mis du temps mais j’ai beaucoup saigné du nez. Je te paie le déjeuner puis on va chercher le costume.

Revoltin
Niveau 9
06 août 2018 à 16:51:38

« pourtant cela ne lui déplait pas »: ne lui déplaisait pas
« A l’impact la lame sortie du fourreau, le bruit de la chute de la lame sur le sol provoqua un petit bruit strident les sortants tous les deux de ce court instant de bonheur. Ichi se baissa pour ramasser la lame, elle récupéra l’autre partie. Son inclination donna l’impression qu’elle l’offrait à Ichi. La lame rentra dans la fente [ …] » : Je suis profondément détraqué ou c’est une grosse métaphore sexuelle ? Non, ne réponds pas…

J'ai bien aimé ce chapitre, dans lequel la tension s'installe entre Airi et Ichi. La scène de massacre est assez bien menée malgré quelques répétitions et surtout le cliché des corps qui tiennent debout jusqu'au clic du sabre.

Vite, la suite ! :oui:

A-San
Niveau 10
06 août 2018 à 17:27:16

Le 06 août 2018 à 16:51:38 Revoltin a écrit :
« pourtant cela ne lui déplait pas »: ne lui déplaisait pas
« A l’impact la lame sortie du fourreau, le bruit de la chute de la lame sur le sol provoqua un petit bruit strident les sortants tous les deux de ce court instant de bonheur. Ichi se baissa pour ramasser la lame, elle récupéra l’autre partie. Son inclination donna l’impression qu’elle l’offrait à Ichi. La lame rentra dans la fente [ …] » : Je suis profondément détraqué ou c’est une grosse métaphore sexuelle ? Non, ne réponds pas…

Oui :) d'ailleurs cela m'étonne que tu n'es pas saisi la métaphore sexuel sur la flute : droite et longue, saisis à deux mains, 4 trous à l'avant (faut partir du corps féminin) les lèvres inférieur et supérieur et après tu choisis pour les deux autre trous tu choisis, les oreilles, les narines ou le bout des seins d'une certaine façon et le trou à l'arrière ai-je vraiment besoin d'expliquer.

J'ai bien aimé ce chapitre, dans lequel la tension s'installe entre Airi et Ichi. La scène de massacre est assez bien menée malgré quelques répétitions et surtout le cliché des corps qui tiennent debout jusqu'au clic du sabre.

Vite, la suite ! :oui:

Merci du commentaire et de ta remarque car le but de cette nouvelle est réellement de présenter Airi et d'expliquer les liens qui l'unit avec les autres personnages avant de bien les exploiter dans la prochaine nouvelle.

A-San
Niveau 10
07 août 2018 à 16:13:34

Quatrième partie (2/2) :

La boutique se trouvait à deux pas. L’intérieur était peu décoré, à l’exception des murs peints en gris et des rayons de costume sur mesure, très serré entre eux. Par chance, il ne serait pas gêné dans ce petit espace, hormis la gérante derrière sa caisse la boutique ne comptait pas d’autre client. Le costume vendu ici était unique, noir avec une chemise blanche, on pouvait aussi acheter la paire de chaussures en cuir qui allait avec.
Airi n’eut aucun mal à trouver la taille d’Ichi. Elle le jeta lui et le costume dans la seule cabine d’essayage de la boutique.
—Tu t’en sors Ichi ?
—A peu près, je ne suis plus trop habitué à porter des chemises.

Airi regarda à droite et à gauche, personne l’observa, elle entra. L’espace restreint de la cabine colla le corps d’Airi à celui d’Ichi à moitié torse nue. Elle le vu mettre un bouton de sa chemise avec facilité « Il fait exprès de mettre autant de temps, c’est la seule explication, mais il me veut quoi ? ».
—Tu m’aides ?

Leurs deux corps se resserrèrent l’un contre l’autre. Une main d’Airi effleura sans faire exprès le torse d’Ichi.
—Pardon !
—Ce n’est rien, dit Ichi en souriant.

Les mains d’Ichi quant à elle descendirent le long du corps d’Airi. Elle se laissa prendre au jeu, elle caressa le dos d’Ichi en arrachant sa chemise. Une main d’Ichi s’aventura sous son t-shirt, alors qu’elle se dirigea vers le soutien-gorge il sentit une irrégularité sur la peau douce d’Airi. Ils se lâchèrent subitement.
—Excuse-moi, dit Airi.
—Non c’est ma faute, c’est surement dû à cause de la chaleur.

« Si c’est à cause de la chaleur, je me demande dans quel état va être Fumiko » pensa Airi.
Il finit de s’habiller.
—Alors je ressemble à quoi ?
—Disons qu’avec tes cheveux ça ne va pas. Il faudra te faire une queue-de-cheval avant d’y aller, pour être mieux présentable.

Subitement, Ichi embrassa Airi, elle se débattit légèrement mais cela l’excitât plus. Ses lèvres commencèrent à descendre le long de son corps, jusqu’à arriver à son entre-jambe. Malgré les vêtements elle ressentit une petite sensation, ces muscles se relâchèrent, toute envie de combattre ou de résister disparurent.
Son pantalon glissa doucement jusqu’au sol. Les doigts d’Ichi passèrent sous sa culotte pour l’arracher en deux. L’air chaud venait de caresser ses poils intimes. La bouche d’Ichi suça la partie extérieure de son vagin. Airi hurla comme une chienne sans penser aux possibles témoins. Son plaisir s’amplifia lorsque la langue d’Ichi la pénétra.
La scène dura au moins une dizaine de minutes. Après un autre orgasme, il se décolla d’elle. Sa bouche remonta auprés de son oreille.
—Ce soir tu seras à moi, murmura Ichi.

Airi rigola de manière coquine.
Subitement, Ichi perdit l’équilibre. Airi le rattrapa. Elle posa la main sur son front, il était brulant.

.
—On est rentré, hurla Airi.
Fumiko descendit les escaliers en courant.
—Alors, c’est réglé ?
—Pas encore, j’irai le voir demain…

Ichi prit une grande inspiration. Fumiko comprit vite que quelque chose n’allait pas en voyant Airi le soutenir.
—Il faut que je me repose un moment.

Fumiko resta paralysé. Airi aida seul Ichi à monter les escaliers. Ils ne tardèrent pas et arrivèrent très vite au lit d’Ichi.
Elle l’allongea sur le futon avant d’ouvrir le haut de son kimono pour laisser sa peau respirer, il était brulant.
—Merci Airi.
Il tira son bras vers lui.
—Viens avec nous…

Elle caressa avec délicatesse la joue d’Ichi.
—J’aimerai bien, murmura-t-elle à son oreille.
Elle partit sans rien dire de plus.

.
Fumiko attendait le retour d’Airi de pied ferme. Elle se jeta quasiment à sa gorge dès qu’elle arrivait.
—Il lui arrive quoi ?
—Je ne sais pas, un moment il avait mal à ces orbites puis après il allait bien et sa fièvre est monté d’un coup, dit-elle en continuant de marcher vers son comptoir.

Elle prit un bol qu’elle remplit d’eau froide.
—Tu fais quoi ?
—Vous êtes sourde ou quoi, hurla Airi, il a de la fièvre !
Elle attrapa un torchon propre dans ces tiroirs qu’elle jeta dans le bol. Elle monta en vitesse suivie de Fumiko. Elles s’accroupirent auprès d’Ichi. Airi déposa le torchon mouillé sur le fond d’Ichi.
—Laisse, dit Fumiko, je m’occuperai du reste, en plus c’est bientôt l’heure d’ouvrir ton restaurant.
—D’accord.

Fumiko avait eu la politesse de le dire gentiment, en réalité elle voulait se retrouver seul avec Ichi. Dès qu’Airi fut loin, elle retira complétement le kimono d’Ichi. Elle replongea le torchon dans l’eau, puis caressa avec le ventre de son ami. Une fois finis, elle se plaça au-dessus de lui, et lécha avec sa langue la peau humide d’Ichi. Elle remonta jusqu’à son cou puis l’embrassa sur sa bouche.
—Vous faites quoi ?

Airi venait d’arriver alors que les lèvres d’Ichi et de Fumiko étaient unies. Elle les décolla et lança le regard le plus menaçant possible à Airi, comme un animal qui voulait garder sa proie pour lui.
—Rien du tout. Et toi tu fais quoi ici ?
—Je suis venue vous apporter à manger, il n’y a pas un chat en bas. Et Ichi est en train de dormir, vous devriez le laisser se reposer.

Elle donna le bol de rāmen à Airi, avant de replonger le torchon dans l’eau et de le remettre sur le front d’Ichi.
Elle redescendit pour s’occuper du service du soir. Très vite Fumiko la rejoignit et s’installa à l’une des nombreuses tables vide. Elle menaçait sans cesse du regard Airi.
—Vous ne m’aimez pas, je le sais, mais pourriez-vous avoir au moins l’obligeance d’arrêter de me suivre du regard.
—Il parlait de toi dans son sommeil.

Airi fit mine de rien entendre, persuadé que la mauvaise foi de Fumiko allait tomber sur elle dès qu’elle bougera ses lèvres.
—Il murmurait « Airi reste et viens avec moi »
—Ecoutez, je vais le dire qu’une seule fois. Ichi a de la fièvre, il est surement en train de délirer.
D’un coup, elles entendirent quelqu’un tomber dehors.
—Aie ! encore cette marche.

Il s’agissait du client présent lors de la première visite d’Ichi au restaurant.
—C’est moi patronne.
—Bienvenue, que puis-je vous servir ?
—Je ne prendrais rien. Dites, est-ce que vous savez quand est arrivé monsieur l’aveugle en ville ?
—Pas particulièrement. Et vous Fumiko depuis quand êtes-vous arrivé en ville.
—Je m’en souviens plus.
—Merci de votre réponse fort utile, lança Airi d’un ton sarcastique. Pourquoi cette question ?
—Depuis deux jours, il y aurait des yakuzas d’Hiroshima en ville, ils sont aller voir M. Nakajima aujourd’hui, je me demandais juste si l’arrivé de l’aveugle aurait un lien avec ça.
—Des yakuzas d’Hiroshima, répéta doucement Ichi.

Il descendait doucement les dernières marches. Sa peau demeurait blanche mais il réussissait à tenir debout, sans perte d’équilibre.
—Non rien à voir avec moi, dit Ichi.
Il s’avança jusqu’au comptoir.
—Vous êtes bien trop curieux, reprit Ichi. Vous avez eu votre réponse, alors partez. Et attention à la marche en partant.
—Dans ce cas je m’en vais, dit-il en souriant comme un idiot, au revoir patronne.
Il sortit en regardant fixement la marche, à la sortie du restaurant. Il la passa doucement. Airi l’observa depuis le comptoir, il prit une allure fière avant de partir. Elle le perdit de vue puis soudain.
—Aie ! qui a mis cette caisse ici !

.
Airi, Fumiko et Ichi passèrent le reste de la soirée ensemble dans le restaurant, sans dire un mot. Personne d’autre ne venait.
—C’est bon, je vais fermer le restaurant.
—C’est toujours comme ça, demanda Ichi.
—Oui.
—Je ne sais pas vous, dit Fumiko, mais moi je suis fatigué. Allez viens Ichi, on va dormir.

Elle le saisit et l’entraina à l’étage. Elle l’allongea sur le lit. Elle se déshabilla tout doucement face à lui pour se mettre en sous-vêtements, à cause de la chaleur.
Plus tard dans la soirée, alors qu’ils avaient tous rejoint leur chambre, aucun d’eux ne réussit à trouver le sommeil à cause de la chaleur. Fumiko se mit soudain sur Ichi encore allongé.
—Ichi, j’ai chaud.
—Et ?

Elle retira avec délicatesse le kimono d’Ichi.
—Tu veux quoi Fumiko ?
Elle s’empara des mains d’Ichi pour les poser sur ses seins.
—Tu sais très bien se que je veux Ichi, je suis chaude et j’ai envie de toi.
Elle manipula ses doigts afin de dégrafer son soutien-gorge. Leurs gouttes de transpirations passèrent d’un corps à l’autre, causant un frisson de plaisir à Fumiko, à croire qu’Ichi n’avait pas forcément besoin de ses mains, pour la caresser à l’endroit où il fallait.
—Fumiko…

Elle descendit son corps pour s’affaler sur celui d’Ichi, le bout de ses seins embrassèrent ses pectoraux.
Il sembla se laisser faire, ce qui rappela à Fumiko leur première fois à deux. Fumiko n’y connaissait rien en sexe, alors elle s’était complétement abandonnée à l’expérience d’Ichi, aujourd’hui cela était l’inverse. Ichi paraissait inanimé, sans force particulière.

Fumiko l’embrassa langoureusement sur sa bouche plusieurs fois. Il regagna peu à peu vie. Leurs deux corps penchèrent, il se retrouva maintenant au-dessus d’elle. Il saisit les seins de Fumiko et sembla les masser avec ses cinq doigts.
Une de ses mains les laissa, pour descendre le long de son ventre, jusqu’à arriver à sa destination. Ichi fit quelque petit rond dessus laissant Fumiko rire de manière coquine. Fumiko remonta l’arrière de ses cuisses. Les mains douces d’Ichi suffirent à faire atteindre le premier orgasme à Fumiko, qui résonna dans tout le bâtiment.

Ses mains se placèrent sur les fesses de Fumiko, il les passa sous sa culotte pour l’enlever. Sur le coup, une main fila une claque sur la fesse de Fumiko qui en reçut une forme de plaisir, dans la sauvagerie naissante d’Ichi. Il embrassa le cou de Fumiko en la caressant avec sa langue. Une fois finis, il saisit un des seins et l’aspira avec sa bouche. Fumiko sentit son sein s’élargir et tirer alors qu’elle était en plein orgasme. Elle enleva les derniers vêtements d’Ichi.
Il ne perdit pas son temps et la pénétra immédiatement, laissant Fumiko hurlait de plaisir.
—Je t’aime Ichi !

Le corps d’Ichi se stoppa nette. Fumiko voulut changer et s’arrangea pour passer au-dessus, alors qu’Ichi ne réagissait plus à quoi que ce soit. Le corps de Fumiko sauta de haut en bas, ses gros seins rebondissaient comme des ballons les uns contre les autres. Soudainement, Ichi lui saisit les deux fesses pour la forcer à accélérer le rythme, ce qui par logique lui fit atteindre un orgasme ultime. Il réussit à la garder dans cet état de bonheur extrême, pourtant, cela épuisa Fumiko bien au-delà de l’imaginable, au bout de cinq minutes elle s’évanouit de bonheur en tombant sur le corps d’Ichi.

Ses bras la déposèrent délicatement sur son futon. Il la regarda dormir durant un moment. Ichi n’avait pas éjaculé, pour surement la première fois de sa vie, il se sentait coupable d’avoir accompli un tel acte. Fumiko n’allant pas se réveiller avant le lendemain matin, il la laissa. Il remit dans le plus grand silence ces vêtements et alla vers la chambre d’Airi.

Le panneau coulissa, Airi le remarqua. Elle sanglota à voix basse. Son corps était allongé sur son futon le dos tournait vers Ichi.
—Airi qu’est-ce que tu as ?

Elle ne répondit pas. Il s’agenouilla à ses côtés, dès qu’il posa la main sur son épaule, elle le rejeta froidement.
—Laisse-moi Ichi.
Il remonta à la charge plusieurs fois.
—Laisse-moi ichi.
Il réussit à la retourner, visage contre visage. Il la serra dans ces bras.
—Ichi lâche-moi !

Elle frappa contre son torse plusieurs fois pour le repousser. Ichi lui n’essaya pas d’arrêter ces coups, au contraire, il caressait doucement le dos d’Airi. Elle se débattit très fort toujours en pleurant. Epuisé, elle s’arrêta. Sa tête se bloqua contre l’épaule d’Ichi avant d’accentuer ses pleurs. Ils basculèrent tous les deux doucement.

Revoltin
Niveau 9
08 août 2018 à 13:12:56

Putain ce triangle amoureux :bave:

Sinon, sans blague, il faut vraiment que tu dépucèles bro :rire:

Tu sais il y a plein d''esc... d'étudiantes chinoises à Lille 3, ce ne sont pas des japs mais tu pourras te libérer du fardeau qui oppresse ta braguette :hap:

Plus sérieusement, sur ce chapitre l'histoire n'avance pas, on a vraiment sur le développement de la relation ambigue entre Ichi et ses deux prétendantes... j'espère un threesome avant la fin de l'épisode :bave:
Niveau style c'est beaucoup mieux désormais, il faut que tu continue sur cette lancée.

à part ça, le running gag de la marche fonctionne assez bien, je préfère ces touches d'humour assez discrète plutôt que le grand guignolesque de la scène de la TV réalité du premier chapitre.

Ce que j'espère pour la suite ? Qu'on arrête un peu les scènes de cul et qu'on passe à la violence :oui:

la suite !

A-San
Niveau 10
09 août 2018 à 17:44:58

Cinquième partie (1/2) :

Airi se réveilla. L’obscurité régnait encore dans le ciel et dans sa chambre. Ses yeux réussirent à distinguer la silhouette d’Ichi, face à elle, il la serrait dans ses bras. Elle ne se souvenait pas de grand-chose, le dernier souvenir dans sa mémoire était ces pleurs, puis après le trou noir des plus complets. Ses vêtements recouvraient toujours son corps ce qui la rassura légèrement.

Son visage fit front à celui d’Ichi, son souffle lui effleura le cou. « Comment je fais pour savoir s’il dort encore ? », elle préféra ne pas trop réfléchir à ce point, elle referma ses yeux et profita de la douceur du corps d’Ichi pour finir sa nuit.

.
Airi sortit de son sommeil bercé par les mains d’Ichi sur son dos.
—Tu me fais quoi, demanda Airi en murmurant.
—Je te masse.

Il s’arrêta pour approcher sa bouche de l’oreille d’Airi. Il descendit doucement auprès d’elle, sans faire un seul bruit comme une sorte d’amant ne voulant pas se faire remarquer par sa femme, dans la pièce d’à côté. Son torse s’allongea sur le dos mouillé d’Airi.
—Tu aurais aimé quoi d’autre ?

Ses paroles l’enivrèrent de douceur. Elle se laissa faire, elle était à lui, il pouvait lui faire ce que bon lui chante. L’air chaud caressa sa peau, elle était nue.
—Il s’est passé quoi, demanda Airi.
—Tu ne t’en rappelles pas ?
—Il s’est passé quoi ?
—Tu ne t’en rappelle pas, demanda Fumiko.

L’arrivée de Fumiko surpris Airi, elle quitta son futon pour se plaquer contre un mur. Son regard balaya la pièce, Ichi ne portait plus aucun vêtement et Fumiko aussi, mais surtout la porte et la fenêtre avaient disparu.
—Tu t’étais pourtant bien amusé, disent Fumiko et Ichi ensemble.

Fumiko se dirigea doucement à quatre pattes comme une chienne jusqu’à Ichi. Elle l’embrassa langoureusement sur la bouche, Airi tendit désespérément la main vers lui, une poignée de menottes apparut sur son poignet. Elle regarda l’autre bras, plusieurs bleus et des marques de morsure s’inscrivirent dans sa peau, lui causant une horrible douleur. Elle sentit une autre sensation, qui la fit souffrir venant de son vagin, comme si on le forçait à s’ouvrir en deux. Fumiko et Ichi la regardèrent en rigolant d’un rire sadique.

Subitement, le sol s’écroula entrainant Airi dans une sorte de chute sans fin dans l’obscurité. Son dos se claqua violemment. Une surface apparut sous ses pieds recouverts de brume. Les menottes se refermèrent sur l’autre poignet la coinçant contre un pilier en pierre, de toute façon la douleur l’empêchait de bouger.
Une partie de la brume s’éleva doucement. Lorsqu’elle retomba, Airi vit un homme en kimono gris et noir portant un masque de démon, recouvrant entièrement sa tête. Il sauta dans sa direction, une cascade de sang sortit du vagin d’Airi, elle hurla de douleur. Les mains du démon mimèrent dans l’air une sorte de mouvement, comme s’il voulait enlever quelque chose d’elle.

Une grande lumière s’alluma, aveuglant les yeux d’Airi pourtant une silhouette réussit à en ressortir, celle d’Ichi. Le démon alla vers lui en bougeant de manière inhumaine, ses bras bougèrent de manière illogique, avant de réaliser une sorte de danse étrange autour de la silhouette.

La lumière commença à disparaitre en emportant avec elle la silhouette. En voyant Ichi s’évaporer, Airi sentit son cœur se serrer mais pas dans un sens figuré, une main lui serrait réellement le cœur, en y plongeant ses ongles crochus.

Le démon se mit à rire. Il se retourna vers elle, les manches de son kimono commencèrent à s’élargir, jusqu’à entourer Airi. Il courra sur elle, alors qu’une des manches recouvrit ses yeux.

.
Airi se réveilla en hurlant de peur. Personne ne se trouvait avec elle dans sa chambre, ni Ichi ou Fumiko. Le volet coulissa rapidement.
—Qu’est-ce qui se passe, demanda Fumiko.

Une serviette recouvrait son corps nu, de ses seins jusqu’à ses genoux. Ichi courut vers sa chambre, entièrement nu aussi. Fumiko le remarquant lui donna une partie de sa serviette pour recouvrir ses parties intimes, cela eut pour effet de laisser paraitre un des gros seins de Fumiko.
—Il s’est passé quoi ? Tu n’étais pas censé étre avec moi Ichi ?
—Tu, s’exclama Ichi.

Airi regarda bizarrement Ichi, elle se toucha la tête, comme si elle cherchait à s’assurer que cela n’était pas un autre rêve.
—Que s’est-il passé ? Ichi tu vas mieux ?
—Tu, s’exclama-t-il de nouveau. Pourquoi devrais-je mal aller ?
—La fièvre d’hier, dit rapidement Airi. Mais non suis-je bête, tu allais déjà mieux. Bon on va voir Nakajima.

Ichi ne répondit pas. Fumiko regarda Airi, elle vit dans ces yeux toutes son incompréhension.
—Qui avait de la fièvre, demanda Fumiko.

Airi resta fixe. Elle se leva puis courut jusqu’à la salle de bain, bousculant légèrement ses deux invités. Le robinet se tourna à fond, ses mains se regroupèrent sous la couler. L’eau s’écrasa sur son visage « Ce n’est pas possible je ne rêve pas. ». Fumiko entra, vêtu de ses sous-vêtements.
—Vous allez bien ?

« Fumiko qui s’inquiète de moi, ce n’est pas possible je rêve. »
Elle attrapa une serviette qu’elle lui tendu.
—Je vous remercie, dit-elle doucement pour marquer sa méfiance.

Airi ne comprenait plus rien, sa tête devenait lourde à croire qu’elle allait s’évanouir tellement son cerveau cherchait à trouver une explication.
—Je vais m’habiller, dit Airi.
Elle s’enferma dans sa chambre, seul. Fumiko colla son oreille contre le panneau, ses oreilles entendaient Airi de l’autre côté s’écrouler au sol.
—Fumiko, tu peux venir m’aider s’il te plait. J’ai un peu de mal avec les chemises dit Ichi.

.
Son corps resta au sol recroquevillé sur elle-même. « Je rêve ce n’est pas possible, je vais me réveiller, je vais me réveiller, je vais me réveiller… » pensa-t-elle.
Fumiko entra sans prévenir. Airi ne bougeait pas. La voire au sol, lui provoqua une sorte de flash dans sa mémoire. Elle ouvrit la fenêtre pour laisser rentrer l’air, contrairement au dernier jour, la température avait descendu.

Une brise de vent traversa la pièce, une feuille s’envola pour atterrir près d’Airi. Il s’agissait du portrait peint par Ichi pour elle. Elle attrapa la feuille, son cœur cessa de battre quelques secondes, elle était vierge.
Fumiko saisit Airi pour l’assoir contre le mur.
—Ecoutez, dit Fumiko. Prenez votre temps d’accord, je serais en bas avec Ichi, appelez-moi si vous avez besoin d’aide.

Après une heure sans bouger, Airi s’habilla. Elle descendit, Ichi l’attendait dans son costume. Il n’avait aucune différence entre le moment où il l’avait acheté et maintenant, sauf concernant les cheveux.
—Vous devriez-vous faire une queue-de-cheval, cela vous ira mieux, dit Airi d’une voix sans vie.
—Bonne idée, affirma Fumiko.
Elle sortit un élastique d’une poche de sa veste de lycéenne.
—Tu sais les faires, demanda Fumiko à Airi.
—Plus ou moins…
« Je suis en train de rêver, ce n’est pas vrai » pensa Airi. Lorsqu’elle saisit les cheveux d’Ichi son corps entier se refroidit. Elle sentait une méfiance de la part d’Ichi, une méfiance que l’on accordait à un inconnu.
—Voilà, allons-y.

Fumiko les accompagna tous les deux jusqu’à la porte du restaurant.
—Je vous attends ici. Bonne chance Ichi.
Elle agita la main en les regardants s’éloigner.

.
Sur le chemin Airi resta muette. Le courage de parler ne s’éveillait pas en elle.
Ils arrivèrent devant le quartier général du clan Nakajima. Un grand rempart encadrait la propriété avec un seul moyen d’entrer protéger par deux gardes.
—Nous y voilà. Faites attention Ichi.

Il partit sans lui répondre. Elle le vit parler au garde et entrer sans problème. Sur le chemin pour rentrer au restaurant, elle n’arrêta pas de se demander, « Il s’est passé quoi depuis deux jours ? ».

A-San
Niveau 10
11 août 2018 à 21:49:54

Cinquième partie (2/2) :

Ichi entra par une sorte de grande allée d’accueil, menant au quartier général du clan, une bâtisse traditionnelle ressemblant de l’extérieur à une forme de sanctuaire.
Un groupe d’une vingtaine d’hommes marchait vers la sortit. En s’approchant Ichi sentit une odeur familière. Ils se stoppèrent en s’étalant sur l’allée pour l’empêcher d’avancer. Un des hommes se mit en avant.
—Vous ici, dit-il. Je n’aurais jamais pensé vous revoir.

Ichi ne répondit rien.
—Vous ne vous souvenez pas de moi, aniki ?
—Non, répondit sèchement Ichi.
—Je suis Someya Takumi. Mon nom ne vous évoque-t-il rien ?

Il portait un costume blanc au-dessus d’une chemise bleue avec une cravate violette, ses cheveux plaquaient sur le crâne lui donnait un air plus sérieux qu’a l’époque où l’avait connu Ichi. Au fond, il était une forme de crâneur comme beaucoup de jeunes yakuzas.
—Non.
Someya referma ses poings de colère.
—Cela n’est pas très important, on était encore très jeune donc normal que vous n’ayez aucun souvenir de moi.
—Surement…

Someya et ces hommes ne cessèrent pas d’envoyer à Ichi un regard lourd et pesant. S’il disait la moindre chose de travers la tension aller exploser.
—Vous devenez quoi, demanda Ichi.
—Ma situation a beaucoup évolué depuis votre départ de l’organisation Sanno, je suis maintenant le chef de mon propre clan. De plus, je risque de bientôt devenir le nouveau grand-patron de l’organisation Sanno.
Ichi réussit à sentir de la vérité dans les paroles de Someya. Effectivement, en vue du nombre d’hommes qui l’accompagnaient, il possédait son propre clan. Son esprit sentit également, du mensonge.
—Vous, un grand-patron de l’organisation Sanno ? Pourquoi pas.
Someya referma encore plus ses poings, la réponse d’Ichi sonnait comme une moquerie à ses oreilles.
—Que font des yakuzas d’Hiroshima ici ?
—Moi, répondu Someya, le grand-patron m’a envoyé pour négocier une alliance avec le clan Nakajima.
—Une alliance ?
—Exactement, le clan Nakajima n’appartient à aucune organisation, donc il espérait qu’il accepterait de nous rejoindre.
—Et leur réponse ?
—Ils nous ont dit non. Et vous, qu’est-ce qu’un ex-yakuza comme vous fait ici ?

Ichi commença à avancer.
—Cela ne vous regarde pas.
Le regard de Someya devint menaçant et provocateur. Ichi le ressentit, il voulait en découdre mais il n’allait pas oser. Leurs corps se trouvèrent à quelques centimètres, Someya se décala pour admettre sa défaite. En l’observant passer devant lui, ses dents se serrèrent de rage et ses poings craquèrent.
Ses yeux se fermèrent tellement Someya était submergé par la honte. Il ne se retourna pas et partit avec ses hommes.

.
—Bienvenue monsieur l’aveugle, cria quelqu’un.
Ichi le reconnut immédiatement, l’homme du restaurant d’Airi.
—Permettez-moi, que je vous délivre de ceci.

Il saisit la canne d’Ichi avant de l’accompagner à une grande salle de réunion. Une très longue table se trouvait au centre de la pièce, pouvant accueillir une dizaine de personne. Nakajima était installé en bout de table, il vit Ichi puis laissa échapper un sourire sadique.
—Bienvenue monsieur Ichi, j’attendais votre visite. Je vous en prie installez-vous.

La voix de Nakajima laissait échapper son âge assez avancé. Il s’habillait d’un costume noir, arborant en dessous une cravate rouge sous fond d’une chemise violette. Il passa sa main dans ses cheveux gris, un peu moins plaqués que ceux de Someya, au même moment Ichi s’installa à une chaise assez éloignée de Nakajima mais assez proche pour l’entendre.
—Très bien je vous laisse, au revoir monsieur l’aveugle.
Il partit vers la porte, tout joyeux, Nakajima le suivit du regard. Sa main se posa sur la poignée, il tira mais la porte ne s’ouvrit pas. Il recommença plusieurs fois pour avoir le même résultat. Involontairement, son corps poussa la porte qui s’ouvrit, il sourit bêtement avant de partir.

—Que me vaut l’honneur de votre visite ?
—Je suis venu afin de vous présenter des excuses par rapport à ce qui s’est passé entre Imagawa Fumiko et l’un de vos hommes. Donc, je vous présente mes excuses et vous garantis que ce genre d’événement n’arrivera plus dans l’avenir.
Nakajima ne répondit pas immédiatement, il se contentait de regarder Ichi d’un air amusé.
—D’habitude ce sont les concernées qui viennent et non leurs messagers.
—Je préférais venir régler cette histoire moi-même, et pour vous garantir la sincérité de mon engagement moi et Fumiko quitterons la ville dès demain matin, sans jamais revenir.
—Donc, si je vous suis bien, vous ne voulez aucunes représailles envers votre amie. Et concernant Matsuba Airi ?
—Je ne vois pas ce qu’elle à avoir là-dedans, donc laissons-la en dehors de tout ça.
Un sourire sadique apparut sur le visage de Nakajima.
—J’aurais pensé que vous en auriez fait le sujet principal de notre conversation.
—De quoi vous l’accusez M. Nakajima ?
—L’accident a eu lieu dans son établissement donc elle en est en partie responsable.
Ichi aujourd’hui, était un yakuza que l’on disait appartenir à l’ancienne génération, non pas à cause de son âge mais de sa façon de penser et d’agir. Pourtant avec Nakajima un vieil homme, sa manière d’étre un yakuza se rapprochait plus de celle de Someya.
—Elle n’a rien à voir avec ça, répéta Ichi.
—Je pense que je devrais lui demander.

La porte s’ouvrit brusquement. Un yakuza entra en tenant Fumiko, il la balança sur une chaise en face d’Ichi. Un autre entra avec Airi, le bout des mains de la jeune femme étaient couvert de sang, on l’installa à coté de Fumiko.
—Je n’ai rien contre votre façon de faire M. Ichi, mais ce n’est pas à vous de présenter vos excuses.
—-Bâtard, murmura Ichi sans que Nakajima l’entende.
—Cependant votre courage m’honore, donc j’accepterai les excuses que de l’une d’entre eux.
—Des excuses, dit Fumiko.
—Demande à Airi, dit Nakajima en se penchant en avant vers Airi. Tu connais bien nos méthodes, n’est-ce pas Airi ?

Airi baissa la tête de honte, Fumiko comprit tout de suite et ne se permit pas de la juger, elle ne voulait pas refaire cette erreur. Ichi resta partagé, sa colère l’empêchant de se prononcer de manière respectueuse.
Un nouveau yakuza entra. Il posa un tantō au milieu des deux femmes.
Fumiko regarda la lame tétanisée par la peur. Elle sentit son cœur battre fort, comme s’il cherchait à quitter sa cage thoracique pour s’enfuir loin.
—Oh et puis merde, hurla Airi.

Elle saisit le tantō. Sa main s’écrasa sur la table, avec les doigts refermaient sauf l’auriculaire. La pointe du couteau se planta dans la table. Son corps entier trembla. Une larme coula de ses yeux. Airi hurla fort pour se donner une forme de courage, mais quelqu’un d’autre se mit à hurler.
Airi regarda Ichi, sa main se tenait près de sa bouche du sang en coulait. Il hurla, le sang coula encore plus. Ses dents tirèrent, les bouts de peau restante s’arrachèrent, quelques petits morceaux de sa chair tombèrent sur le sol. Il orienta sa tête vers Nakajima. Il tenait quelque chose entre ses dents qu’il cracha sur la table. Il s’agissait d’une phalange venant de son auriculaire de la main gauche.
—C’est bon ça vous suffit, cria Ichi.

Airi lâcha la lame. L’expression de Nakajima changea, son regard jeta un coup d’œil à Airi puis à Ichi.
—Très bien, reprit Nakajima doucement. Vous deux, vous avez jusqu’à demain pour vous en allez et nous vous garantissons de ne pas vous poursuivre, si vous respectez votre engagement.
Ils se levèrent et partirent ensemble. Fumiko reprit la canne. Ichi tenait dans son autre mains le doigt mutilé, la douleur le fit trembler.

Dès qu’ils arrivèrent à la sortie, ils poussèrent un soupir de soulagement.
—Voilà, c’est fini, prépare tes affaires Fumiko nous partons.
—Deux secondes, dit Fumiko.
Elle saisit les mains d’Ichi pour observer la plaie. La main ensanglantait continuer de trembler, il souffrait beaucoup. Le sang coula le long du doigt.
—Airi, as-tu une sorte de bandage ou de ficelle pour que le sang arrête de couler ?
—Oui, au restaurant.

.
Someya s’assit à une des tables du restaurant coréen. Les évènements de la journée l’avaient fortement contrarié, il espérait donc passer une bonne soirée. Le serveur lui apporta la viande crue. Someya la saisit pour la placer sur la plaque chauffante, au centre de la table. La chaleur des flammes traversa la grille pour aller griller les bouts de viande, créant une odeur de grillé fort agréable.
La plupart des hommes de Someya avoisinaient son âge, quand il n’était pas encore des adolescents recherchant de l’argent facile et qui ne savaient pas forcément faire preuve de respect.
—Alors boss, dit un des jeunes, on fait quoi ?

Someya prit sa viande grillée. Il regarda son jeune, puis avala doucement la viande. Ses dents la déchirèrent avant qu’elle disparaisse en morceaux dans sa gorge.
—On se maintient à ce qui était prévu, répondit Someya. D’autres questions ?
Il posa un autre morceau de viande sur la plaque chauffante.
—Oui j’en ai une boss, dit un autre jeune. Se type que l’on a vu, l’aveugle, vous le connaissiez ?
La question plongea Someya à la limite de la colère, pourtant il réussit à répondre calmement.
—Oui je le connais, il travaillait dans l’organisation Sanno, durant une époque il était un de mes supérieurs.
—Pourtant il a l’air bien plus jeune que vous ?
—Merci petit con, je l’avais remarqué.
—Vous ne vous attendiez pas à le retrouver ici ?

Someya sorti une cigarette, un de ses hommes se jeta sur lui avec son briquet pour l’allumer. Il en prit une bouffée avant de continuer.
—Il y a deux jours, j’étais persuadé qu’il était mort depuis longtemps. Er puis j’ai entendu ses histoires concernant un type aveugle, qui viendrait défendre la veuve et l’orphelin.
Il ricana.
—Quel ramassis de conneries, repris Someya.
Il regarda la plaque chauffante, son morceau de viande avait trop cuit, il était maintenant entièrement noir. Il écrasa sa cigarette dans un cendrier.

—De ce que j’ai entendu de lui, il pourrait facilement vous faire de l’ombre, dit l’homme se trouvant à droite de Someya. Il est bien meilleur que vous et commence à devenir célèbre. Peut-être que le grand-patron le réintégrera, et il deviendra son successeur. Vous en pensez quoi boss ?
Ses yeux se remplirent d’une rage intense. Il se tourna vers lui, sa main se posa sur sa joue. Les autres s’éloignèrent doucement de la table. Someya poussa de toutes ses forces, la tête du jeune s’écrasa contre la plaque chauffante. La forte chaleur attaqua sa peau, causant une douleur insupportable.
Sa peau noircie progressivement jusqu’à attaquer les parties à l’intérieur du corps, du sang commença à sortir pendant que la peau partit en lambeau.

En tentant de se débattre Someya appuya encore plus. Une giclée de sang tacha le reste de la viande crue. Les brulures montèrent jusqu’à son œil commençant à attaquer la rétine, remplissant le blanc de l’œil par du sang. Someya le sortit à ce moment-là. Le jeune pleurait du sang.
—Pardon, pardon, pardon…
Someya le balança derrière lui avant de se retourner vers ses jeunes.
—D’autres questions ?

A-San
Niveau 10
12 août 2018 à 01:34:31

Sixième partie (1/2) :

Malgré la très forte volonté d’Ichi de partir, Fumiko réussis à le convaincre de passer encore une dernière nuit au restaurant.
A leur retour de chez Nakajima, Airi se précipita sur son comptoir pour trouver des bandages et de la ficelle. Le doigt saignait toujours. Elle passa le bandage autour.
—Voilà, on va mettre ça en attendant de vous conduire à l’hôpital.
—Non, cria Ichi.
—Arrête, dit Fumiko, il faut que l’on te soigne.
—Non ça ira très bien.

Ichi rejeta toute autre forme d’aides, et de soin malgré l’insistance des deux femmes.
La journée passa. Airi assura le service du midi et du soir sans qu’aucun client ne vienne. Ichi et Fumiko passèrent le reste de la journée dans leur chambre d’amis à regarder la télé, Airi venait les interrompre de temps à autre pour savoir comment la blessure d’Ichi évoluer.
La nuit arriva vite, Fumiko s’endormit rapidement avant que la chaleur étouffante envahisse le lieu, Ichi lui ne réussit pas à trouver le sommeil à cause d’elle.
De son côté, Airi elle aussi ne réussissait pas à trouver le sommeil, ses réflexions sur les évènements des derniers jours hantés son esprit. Elle n’arrivait pas à dissocier la réalité, des éléments qu’elle avait imaginé ou rêvé.

.
Ichi se leva pour aller jusqu’à la fenêtre qu’il ouvrit en grand, pour avoir un peu d’air frais. Il sentit trois choses effleurer son visage, des mouches. Ichi retourna s’assoir sur son futon.
Les mouches tournaient autour de Fumiko. Une atterrit un moment sur son sein gauche, les petites pattes de l’insecte ne la réveillèrent pas, elle gémit juste légèrement.
—Ichi arrête, dit Fumiko dans son sommeil.
—Je sais que tu aimes ça, dit Ichi de manière non sérieuse.

Il se pencha sur le corps de Fumiko, la mouche passa du sein gauche au sein droit, tellement qu’ils étaient gros et serré l’un contre l’autre, la mouche n’eut aucun effort à réaliser.
Ichi passa sa main sur le sein de Fumiko pour la faire partir, elle gémit.
« Qu’est-ce que je suis en train de faire ? » pensa-t-il.
Il se réassit l’esprit troublé. Les trois mouches se mirent à tourner autour de ses cheveux. Il s’écarta un peu mais elles continuèrent à le suivre.
—Ce n’est pas vrai ce n’est pas le moment, murmura-t-il.

Il dégaina son sabre. Quelques mouvements dans les airs plus tard, les mouches tombèrent ouvertes en deux sur le sol.
Pourtant il ne réussit pas à trouver le calme qu’il cherchait. Il entendait la respiration d’Airi malgré le mur qui les séparait puis Fumiko se remit à ronfler.

.
Ichi retourna à la fenêtre. Un petit bruit très étrange venait de dehors.
La vue donnait sur une longue rue permettant d’entrer dans le restaurant entièrement déserte, de faibles lampadaires l’éclairaient. Une petite brume commença à recouvrir le sol. Le bruit devint plus clair, une sorte de bruit de clochette.
Les lampadaires commencèrent à s’éteindre sauf un. La chambre devint plus sombre entrainant avec elle Ichi. Lorsque l’obscurité totale autour du rond de lumière régna, le démon du cauchemar d’Airi apparut.

.
Fumiko se réveilla en sursaut. Airi hurlait. Elle se précipita dans sa chambre. Airi agitait ses bras autour d’elle, pour Fumiko aucun doute, elle réussit même à deviner le rêve d’Airi.
Elle s’approcha doucement pour éviter de se prendre un coup, ses mains saisirent délicatement ses bras.
—Airi, réveilles-toi, dit-elle en la secouant.
Elle ouvrit subitement les yeux. Ils bougèrent pour scruter la pièce. Fumiko comprit immédiatement qui elle cherchait.
—Ichi est sortis, dit Fumiko. Il voulait réfléchir au calme.

Airi bouscula violemment Fumiko. Elle s’enfuit de la chambre en grande vitesse pour retrouver Ichi.

.
Elle courait dehors en sous-vêtements, la situation semblait tellement surréaliste, une jeune fille courant après l’homme qu’elle aimait et admiré.
Elle réussit à le retrouver facilement. Il était assis en tailleur sur une sorte de bloc de béton, face à une pente raide donnant un joli petit panorama sur Fuchū.
Il sentit rapidement sa présence.
—Vous devriez dormir, dit Ichi.
—Et vous aussi, rétorqua Airi.

Elle alla auprès de lui.
—C’est très beau ici, dit Airi en regardant devant-elle.
—Je ne vois pas je vous rappelle, je suis juste venu ici parce que l’air frais peut taper sur mon visage, dit Ichi froidement.

Sans s’en rendre compte la main d’Airi se dirigea vers celle d’Ichi. Elle s’arrêta cependant.
—Je peux vous poser une question, demanda Airi.
—Dites toujours.
—Je sais que vous ne m’appréciez pas, mais j’aimerais juste savoir, pourquoi ?

Ichi soupira. Ses mains commencèrent à bouger pour accompagner sa parole, mais il ne réussit pas à trouver une façon de le dire sans paraitre méchant. Il laissa tomber, sa canne vint se tapoter légèrement contre sa tête.
—Ecoutez je ne veux pas paraitre méchant mais…

Il balança de colère sa canne contre le sol.
—Vous faites parties des gens qui m’insupporte, reprit-il. Vous êtes la parfaite représentation, de tout se que je déteste chez les gens.

Le cœur d’Airi s’arrêta.
—Pourquoi ?
—Vous me sublimez, vous préférez vous fier à des histoires plutôt que de comprendre la vérité. Vous fuyez la réalité pour conserver une bonne image de ce en quoi vous croyez.
—Je ne comprends pas…
—Je ne suis pas un héros !

Airi ne répondit pas.
—Ces histoires que vous entendez sur moi, je les connais. Il n’y a pas une seule vérité là-dedans.
—Alors c’est quoi la vérité ?
—La vérité est que je tue des gens uniquement pour sauver ma peau. Il n’y a aucune justice.

Les yeux d’Airi s’écarquillèrent, au fond d’elle, elle priait pour halluciner encore une fois.
—Je ne suis pas un héros, loin de là.
—Et Fumiko, pourquoi vous la protégez ?
—Parce qu’elle m’excite. Arrêtez de croire que je défends les gens qui me supplient à genoux, s’ils n’ont rien à voir avec moi je serais le premier à les laisser mourir.
—Et moi ?
—Comment ça ?
—Votre doigt, pourquoi vous l’avez sacrifié pour moi ?

Ichi marqua un temps de pause, la vérité était que son esprit n’arrivait pas à se l’expliquer à lui-même.
—Je n’aime pas attirer des ennuis aux gens surtout que vous n’aviez rien à voir avec ça, reprit Ichi.
—C’est un bon début.
—Arrêtez avec ça !
—Vous vous êtes sacrifié pour moi. Arrêter de me dire que vous ne vous préoccupez que de vous.
—Non avec vous c’est différent, hurla Ichi.
—Mais pourquoi avec moi c’est différent ? Pourquoi ça ne sera pas pareil pour tout le monde ?
—Vous croyez que moi et Fumiko on n’avait pas compris, votre tatouage de papillon bleu dans le dos et les remarques de Nakajima. Vous êtes une ex-yakuza et vous avez décidé de quitter se milieu, voila pourquoi je l’ai fait.
—Parce que vous voulez protéger les gens, arrêtez de le nier.
—Non, parce que vous m’excitiez.

Airi recula doucement.
—Pas sexuellement, dit Ichi, mais maintenant que j’ai trouvé mes réponses vous ne m’excitez plus.
—J’ai pitié de vous…

A-San
Niveau 10
12 août 2018 à 02:07:13

Sixième partie (2/2) :

Elle réussit à s’asseoir à côté de lui, lorsqu’il déplia les jambes. Le contact de sa peau nu contre le béton, la fit frissonner.
—Maintenant que j’ai répondu à votre question, je peux vous en poser une en retour ?
—Oui bien sûr, répondit Airi en craignant la question.
—Vous avez plusieurs marques de blessure sur votre peau, pourquoi ?

Airi craignait d’habitude cette question. Normalement elle n’aurait pas répondu. Elle prit une grande inspiration avant de répondre.
—Ichi, vous avez déjà été amoureux ?
—Non, répondit-il sèchement.
—Même aujourd’hui ?
—Oui.
—Moi c’est arriver. Cela été banal, j’étais jeune, j’étais une yakuza avec une belle carrière puis un jour, je tombe amoureux d’un homme. J’ai tout lâché pour lui, au début c’était un rêve…
—Puis ça s’est transformé en cauchemar.
—Oui, plus le temps passé, plus je découvrais qui il était réellement. Il me battait mais je l’aimais encore à ce moment-là.

Une larme coula de l’œil droit d’Airi.
—Un jour, il m’a violé avec plusieurs de ses amis, puis il a tenté de me briser la mâchoire pour que j’arrête d’hurler, je me suis défendu et je l’ai mordu. Il m’a balancé à la rue. J’avais encore des économies, donc je suis revenu ici pour ouvrir le restaurant et tenter de prendre un nouveau départ.
—Je vois…

Ils marquèrent tous les deux, un long moment de silence, cette confession gênait beaucoup Ichi.
—J’ai menti, dit Ichi.
—A quel sujet ?
—Je suis déjà tomber amoureux une fois. Ce qui est drôle avec les légendes, c’est que peu de gens savent comment elle commence.

Airi ne réussit pas à répondre, elle posa sa main sur celle d’Ichi qui ne protesta pas.
—Merde.
Des larmes de sang commencèrent à couler, en passant sous le bandeau qui recouvrait ses yeux.
—Les larmes de sang c’est normal ?
—Oui, je ne peux pas pleurer donc…

Il prit une main d’Airi pour la poser sur son torse, elle sentit les battements de son cœur.
—Vous l’aimiez, demanda Airi.
—Oui, j’étais jeune et comme toi j’étais yakuza. Malgré notre jeunesse, on voulait passer le restant de notre vie ensemble, et on avançait tous les deux dans ce sens. Un jour, un type d’un clan rival attendez en bas de chez nous mais je n’étais pas là et elle est descendu à ma place, puis elle s’est fais abattre. Lorsque l’on m’a prévenu ça m’a anéanti.

Il s’arrêta un moment pour frotter les larmes de sang qui s’étalait sur son visage.
—Le lendemain, j’avais mis mon kimono noir pour aller à son enterrement. Quand j’en suis revenu je n’avais plus de force, je me suis enfermé chez moi, je ne me suis même pas déshabillé. Je suis resté comme ça dans cet état environ un mois. Plus personne ne venait me voir, on disait que j’étais fini alors mon patron m’a excommunié, il n’a même pas eu le courage de me le dire en face ou d’écrire une lettre d’exclusion, on m’a juste envoyé un mémo sur un post-it. Après un long moment, j’ai commencé à la revoir, d’abord en rêve puis j’ai développé des visions, ça aller tellement loin que parfois j’avais l’impression qu’elle me touchait, je pouvais même entendre sa voix. Jusqu’à ce que je puisse plus endurer ça, alors j’ai pris la lame se trouvant dans cette canne et je me suis ôté la vue tout simplement. Quelques jours après, j’ai quitté mon appartement pour chercher un endroit pour mourir, et voila où j’en suis aujourd’hui.
—Cet endroit vous le cherchez toujours ?
—Oui.
—Vous ne le trouverez pas.
—Comment vous le savez ?
—Vous ne cherchez pas un endroit où mourir. Vous voulez juste arrêter de souffrir, pas de vivre.

Ichi resta silencieux un long moment.
—On ferait mieux de rentrer, dit Ichi.
—Non pas encore, dit Airi en le saisissant par les mains pour le forcer à rester.

Elle ne sut pas pourquoi mais il eut un petit sourire qui disparut quasiment immédiatement.
Son corps pencha sur celui d’Ichi, elle voulait s’abandonner à lui, peu lui importer si ce qu’elle vivait été réelle. Ichi se laissa prendre un peu au jeu. Leurs mains parcouraient leur corps.
—Vous n’avez pas froid, demanda Ichi.
—Je suis bien là, dit-elle en rigolant. Et vous ?
—Pourquoi un papillon bleu ?
—De quoi ?
—Votre tatouage, pourquoi un papillon bleu ?
—Il n’y a pas de signification particulière, lorsque je suis aller pour me faire tatouer on m’a montré des planches de plusieurs dessins, et c’est celui que j’ai retenu.
—Moi aussi pour mon tatouage, j’ai choisi par dépit. A vrai dire pour l’époque aucun symbole me correspondait.

Fumiko aperçu à l’horizon un éclair. Il était loin pourtant le tonnerre fit trembler le sol. Les mains d’Ichi s’écartèrent pour la repousser, il redevenait froid et distant comme si l’éclair le rappelait à l’ordre.
—On devrait rentrer, proposa Ichi.

Airi resta silencieuse la vue de l’éclair l’obsédé, sa manière de se tordre comme un dragon dans le ciel et son cri lui provoquèrent des frisons.
—C’est quoi votre problème à vous, dit Ichi.
—Excusez-moi, mes nerfs ont tendance un peu à me lâcher à certains moments.
—Non, je veux dire vous me voulez quoi ?

Airi ne réussit pas à formuler bien ses mots, le ton d’Ichi était redevenu froid, elle du recommencer plusieurs fois avant de pouvoir enfin réussir, à prononcer son souhait.
—Je veux venir avec vous…

Ichi resta silencieux, il voulait lui répondre sèchement pour ne pas étre obligé d’aller dans de longues explications, mais il se sentit obliger d’aller dans son sens pour ne pas la blesser.
—Je regrette, mais je ne peux pas vous prendre avec nous. Avant aujourd’hui on ne s’était quasiment jamais parlé, hormis des formules de politesse. On se connait à peine, vagabonder n’est pas une chose facile, Fumiko même si elle est plus maligne qu’elle en a l’air, je vois que ça commence à l’affecter dans le mauvais sens du terme. Puis compte tenu du fait que nous sommes chassés, c’est trop dangereux de vous prendre avec nous.

Airi resta muette, d’un côté cela la blessa mais d’un autre elle s’en réjouissait car elle se sentait vivante, vivante comme jamais elle l’avait été auparavant.
—Je compte partir dès les premières lueurs du soleil, donc autant que nous rentrons afin que je puisse profiter du peu de repos qu’il me reste, avant de reprendre la route.

.
Fumiko attendit leurs retours au restaurant. Ses doigts tombaient en rythme sur la table jusqu’à l’angoisse. Elle courut jusque dans sa chambre pour se rhabiller en vitesse.
Elle redescendit, Ichi et Airi venaient de rentrer.
—Allons-nous recoucher, dit Ichi en accompagnant Fumiko en haut laissant seul Airi.

A-San
Niveau 10
12 août 2018 à 02:14:25

Fumiko aperçu à l’horizon un éclair. Il était loin pourtant le tonnerre fit trembler le sol. Les mains d’Ichi s’écartèrent pour la repousser, il redevenait froid et distant comme si l’éclair le rappelait à l’ordre

.

Oups, c'est ma faute, c'est bien évidemment Airi qui voit l'éclair

Revoltin
Niveau 9
12 août 2018 à 14:38:08

« Il portait un costume blanc au-dessus d’une chemise bleue avec une cravate violette, ses cheveux plaquaient (és) sur le crâne lui donnait un air plus sérieux qu’a l’époque où l’avait connu Ichi. » Ah oui c’est sûr qu’il a l’air très sérieux avec sa cravate violette et sa chemise bleue mdr

—Et Fumiko, pourquoi vous la protégez ?
—Parce qu’elle m’excite. (joli ce dialogue)
...
—Parce que vous voulez protéger les gens, arrêtez de le nier.
—Non, parce que vous m’excitiez. (putain je suis mort de rire)

Voilà les quelques passages que j'ai repéré, pour de mauvaises ou de bonnes raisons.
Sinon au niveau du style on retombe un peu dans tes travers orthographiques, sur de longues parties comme ça, ça pique un peu les yeux.

Du point de vue de l'intrigue, je peux dire que ça avance, que les masques tombent et je suis content d'en apprendre plus à propos d'Ichi et d'Airi.

Sinon, à posteriori je ne sais pas trop quoi penser de toutes ses scènes de fièvres, de chaleurs et d'insomnie, je sais que ce n'est pas gratuit, et au final l'effet de tension moite qui émerge est plutôt réussi puisque je sors de ce récit à chaque fois avec l'envie de prendre une douche.

Pour conclure, d'une manière générale, je dirai que même si il y a une certaine naïveté dans ta narration du fait de ton jeune âge, tu as à mon avis beaucoup de potentiel.

Je wait pour la sweet :hap:

A-San
Niveau 10
12 août 2018 à 19:01:17

Le 12 août 2018 à 14:38:08 Revoltin a écrit :
« Il portait un costume blanc au-dessus d’une chemise bleue avec une cravate violette, ses cheveux plaquaient (és) sur le crâne lui donnait un air plus sérieux qu’a l’époque où l’avait connu Ichi. » Ah oui c’est sûr qu’il a l’air très sérieux avec sa cravate violette et sa chemise bleue mdr

—Et Fumiko, pourquoi vous la protégez ?
—Parce qu’elle m’excite. (joli ce dialogue)
...
—Parce que vous voulez protéger les gens, arrêtez de le nier.
—Non, parce que vous m’excitiez. (putain je suis mort de rire)

Voilà les quelques passages que j'ai repéré, pour de mauvaises ou de bonnes raisons.
Sinon au niveau du style on retombe un peu dans tes travers orthographiques, sur de longues parties comme ça, ça pique un peu les yeux.

Pas qu'au niveau de l'orthographe (qui a un peu baisser au niveau de la qualité je l'admet mais je voulais réellement le sortir pour des raisons que j'explique après) mais je ne sais pas, alors peut-être que je suis trop dur avec moi car j'ai réellement l'impression qui il y a un changement de ton entre la partie 5 et 6, je ne sais pas si le fait que j'ai commencé ma dépression à se moment là à jouer un peu mais je trouve qu'il y a u changement brutal.

Du point de vue de l'intrigue, je peux dire que ça avance, que les masques tombent et je suis content d'en apprendre plus à propos d'Ichi et d'Airi.

Sinon, à posteriori je ne sais pas trop quoi penser de toutes ses scènes de fièvres, de chaleurs et d'insomnie, je sais que ce n'est pas gratuit, et au final l'effet de tension moite qui émerge est plutôt réussi puisque je sors de ce récit à chaque fois avec l'envie de prendre une douche.

Alors la chaleur et la fièvre représentent métaphoriquement le désir entre Airi et Ichi (car si Ichi ne l'aime pas il reste un homme), après comme je l'ai dit dans le premier post, le but de cette nouvelle est de commencée à apporter des éléments de réponse et à poser pas mal de tremplin pour les nouvelles à venir. Je pense que tu dis ça particulièrement pour le cas du démon, alors oui il y a une explication sur le pourquoi il apparait dans les rêves d'Airi et ce qu'il symbolise (normalement à la fin de la nouvelle et en ayant lu celle qui arrivera tu comprendras) et aussi sur (ATTENTION CE QUI SUIT EST UN PETIT SPOIL SUR UNE SCENE DE LA NOUVELLE QUI ARRIVERA) pourquoi Ichi le voit aussi .
Donc c'est normal que tu te poses des questions, je t'informe tout de suite il y a de grande chance que tu ressortes de la nouvelle avec quelque questions en tête que tu ne résoudras pas tout de suite. Après si tu as l'impression d'avoir raté quelque chose ou de buter sur un détails que tu penses qu'il a de l'importance, n'hésite pas à me le dire.

Pour conclure, d'une manière générale, je dirai que même si il y a une certaine naïveté dans ta narration du fait de ton jeune âge, tu as à mon avis beaucoup de potentiel.

Je wait pour la sweet :hap:

Alors la suite ne va pas arriver avant un long moment, la raison étant que mes parents et ma famille parte sur Lille pendant une semaine demain, mais moi vue que je vais bientôt partir pour y étre enfermé pour les 6 prochaines années (je fais une L0) j'ai réussis à faire en sorte de rester seul chez moi, mais comme en ce moment ça ne va pas très bien, j'ai décidé de passer cette semaine avec ma prof et je ne sais pas si le soir venu j'aurais le courage de continuer à l'écrire. Donc il y a peu de chance d'avoir un nouveau chapitre dans la semaine à venir.

Mais bon comme je n'ai pas envie de partir comme un voleur je vous laisses avec, un prototype de couverture pour la troisième nouvelle d'Ichi faite durant une de mes insomnies (d'ailleurs au passage je galère toujours à faire une couverture pour Ichi donc tout idée ou commentaires sur cette couverture est la bienvenu).

https://www.noelshack.com/2018-32-7-1534093170-couverture-proto.jpg

A bientôt.

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Sujet : [NOUVELLE] ICHI ZATO Comme un papillon bleu
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