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Ecriture

Sujet : La farce du tragique, ou le néant du néant.
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Julien-Gracq8
Niveau 7
01 mai 2019 à 18:44:53

Bonjour à tous, un petit texte que j'ai écrit tout à l'heure, pleinement corrigé ce me semble, très certainement améliorable. Une sorte de petite réflexion faisant office d'introduction à un éventuel roman ou nouvelle, je n'ai pas encore décidé, j'ai tant de travaux inachevés à cause de l'inconstance de mes humeurs et inspiration...

Texte :

J'ai émis l'autre jour que ma vie était une tragédie, c'était avant d'en rire aujourd'hui. Il y a en effet, passé les larmes, refermé les plaies, un je ne sais quoi de risible derrière tous les malheurs humains. Peut-être est-ce lorsque l'on réalise l'effroyable légèreté que revêtent chacun de nos drames? Lorsque l'on réalise que personne autour de nous, voisins, patrons, voir même amis, ne se soucient guère de nos maux, ou sinon pas plus de deux minutes, et certainement pas pendant un match de coupe du monde? Qu'ils ne se soucient seulement de nos gestes en public, du bouleversement ou non de nos actions et de notre agenda? Que le voisin, dans son inquiétude joué, n'ait uniquement à coeur que je n'oublie pas de tailler les haies qui lui font ombre; que le patron souhaite m'entretenir au matin, un quart d'heure avant le pointage, pour s'assurer que les rouages de ma productivité servile ne se sont pas encrassés, dégradés par les évènements récents ; qu'enfin les amis n'aient à craindre mon absence pour la soirée du samedi, qu'au final, tous autant qu'ils sont, ils n'ont cure que d'apparence, ne cherchent aucunement à toucher, à atteindre mon coeur ou mon essence ; que de ma misère, ils ne souhaitent tout simplement pas qu'elle déteigne d'une quelconque manière sur leur petit monde béât bien agencé, me laissant seul artisan de ma reconstruction. Et puis vient leur tour à eux de souffrir, et puis à moi de m'assurer qu'ils n'oublient pas de fournir leurs recherches sur lesquels on travaille en groupe, de passer boire un verre à la maison, ou de retaper la toiture commune ensemble.

De ce constat, je ne tire donc aucune haine de mes congénères, comprenant que je ne vaut pas mieux, bien conscient que tous, nous ne cherchons naturellement que notre propre bonheur et rien d'autre. Ce dont je prends conscience néanmoins, c'est que, comme annoncé précédemment, chacun de nos drames, même les plus profonds, revêtent une toge grotesque au regard de l'insouciance du monde. Hier encore je portais le deuil d'Emilie, ma douce, ma superbe femme adorée, que je choyais comme un enfant, qui étais une de mes étudiantes anciennement. Je me morfondais seul des semaines durant, dans notre petit studio désert, où la vie ne s'y trouvait plus, où la joie fut arraché de ce lieu, n'y laissant plus qu'une âme vidée, ni rationnelle, ni désirante, ni plus vraiment triste, laquelle même pas encore décédée, était déjà comme fondue dans le néant. Je demeurais donc des jours dans le noir, dans le vide de l'appartement et de mon âme, mangeant et buvant, déféquant de temps à autres, et je tentais de dormir en permanence, non pas pour trouver l'oubli dans les rêves, mais bien pour fuir le néant qui m'entourait, qui de toute part m'entravait et me plongeait dans une torpeur abrutie. Je ne produisais rien de ces jours, ne pensais pas, ne faisait rien. Je recevais des appels d'amis, des coups de sonneries de voisins, des mails du bureau que je n'ai ouverts que récemment, que j'ai découverts ce matin, qui m'ont inspiré cette réflexion terrible sur le caractère drolesque de nos souffrances.

J'écris à présent après avoir fait jour dans la pièce, avoir ouvert les rideaux qui maintenaient la salle en sommeil depuis vingt-huit nuitées déjà. Je pose ici ces quelques lignes sans but déterminé, je souhaite tout simplement que cette pensée si éclairante, ne s'évapore pas soudainement lorsque demain je reprendrais mes fonctions de bétail humain bien réglé, me rendant à heure fixe pour pointer le matin, saluant la voisine le soir en rentrant la nuit tombée, recevant les convives après dîner, à vingt-et-une heure passée.

Difficile calvaire de l'horloge sociale, que l'on traîne toute une vie, et qui selon toute vraisemblance pourrait bien constituer le gros de l'absurdité de la condition humaine, mais pas le plus drôle. Comme dit avant, le plus drôle est le drame. Je suis toujours surpris, à la lecture d'un Sophocle ou d'un Racine, du grotesque des situations; d'à quel point ces tragédies, si vidées de leurs beaux vers trompeurs- considérons qu'Ajax et Aggripine ne s'exprime qu'en langage contemporain, voir vulgaire -, ont une essence absolument ridicule, derrière tout cet enjolivement poétique. Mettons Tecmesse déclamant en ces termes pour exprimer la folie d'Ajax, ainsi que le malheur de son impuissance (Ajax) à résister face au caractère écrasant du joug divin - d'ailleurs établissons que la providence n'existe pas, qu'il n'y a guère que probabilités, désirs et éventuellement raison, qu'il n'y a que chiffres et non divinité derrière tous les drames :

Tecmesse : Devenu maboule, l'Ajax si déclamé s'est rendu misérable. Bigle un coup dans sa tente, tu verras tout le sang des bêtes qu'il a massacré. Et puis il en a ramené deux enchaînés. Il en tua l'un, lui crevant la langue avant la tête, puis attacha le deuxième et le rossa de coups de barres, il lui foutait des trempes en l'insultant, le traitant d'enculé, de gonze, de tout ce qui a plus moins trait aux brouteurs de fion. Pour sûr, seul un con bien taré pourrait faire ça. Enfin, pas de quoi en avoir la jetouille, il s'est calmé, il pisse pas un mot, il se regarde et souffre de se sentir si couillon.

Notons cependant ce que dit Ulysse dans cette même pièce, lorsqu'il prend connaissance de la folie de son camarade malaimé : "Nous ne sommes que fantômes, ombres fugaces". Parfaitement, nous ne sommes que des ombres, un voile de fumé qui rapidement se dissipe; qui ne parvenons pas au cours de notre existence à saisir quoi que ce soit de tangible, de certain. Néanmoins Ulysse, dans son esprit primitif, pensait que les hommes n'étaient ombre que par rapport à la toute puissance des Dieux, au plein encrage de ces êtres divins dans les réalités et les temporalités de l'univers. Nous avons posé plutôt que rien de l'ordre de la providence, rien d'un quelconque déterminisme divin, n'existait. Par conséquent, pour ajuster la parole d'Ulysse à notre goût, il convient de rectifier et de dire : "Nous ne sommes que fantômes, ombres fugaces au regard du Néant, du rien, du vide". Car voilà bien ce que nous sommes et ce qu'est notre monde. Voilà bien en quoi - en ce qu'il nous est donné loisir de nous émouvoir, de nous affecter de tout- il me semble qu'il est parfaitement sage que de rire de ce rien, que de sourire à nos maux qui ne sont que néants dans du néant, encore moins que brume dans le brouillard, que bruine dans la pluie.

[NGC]Colas
Niveau 10
01 mai 2019 à 19:38:16

Rire de la tragédie, de sa propre tragédie est un thème qui a déjà été plusieurs fois abordé. Ici je ne jugerais pas la forme qui me semble très solide, mais le fond. Et là, il y a de quoi en dire.

Je pense que l'homme de nos jours a un égo plutôt developpé et tu le démontres assez magistralement(...) avec ton texte. Tu empruntes diverses references d'auteur plus ou moins célèbre, je vais aussi le faire:

"Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue." Une phrase d'Einstein assez connue.

Derrière la bêtise se cache en fait l'ego de l'homme, mais l'homme peine a le comprendre ou simplement l'accepter.

Si j'ai voulu citer cela, c'est parce qu'en fait, ton texte, premièrement, fait ressentir un ego assez poussé: L'homme, l'être humain est cité sans arrêt, en tout cas de nombreuses fois, dans un désir apparent d'évoquer sans cesse qu'il est bien la raison de l'existence meme de l'univers, de toute forme de vie, malgré l'absurde. Mais rire de sa tragédie, ça evoque quelque chose d'encore plus poussé dans le domaine, et peut-être bien que cela eveille une forme de conscience lucide chez celui qui en rit, et ça peut permettre d'y voir une forme d'humanité qui pourrait paraitre inexistante dans ce monde qui a force de se vouloir trop humain ne possède plus aucune humanité justement. Rire de son drame, est-ce que c'est pas ce qui peut sauver chacun d'entre nous finalement? Oui mais, il y a un mais, quand rire de son drame et du "rien" est evoqué dans un écrit peaufiné, relu, destiné a connaitre le succès et la reconnaissance, on ressent un drôle de sentiment au moment de lire ces lignes. Car on y ressent un ego surdéveloppé qui s'en emane, dans une absolue contradiction. Rire du "rien", de son propre "rien" devrait l'être dans la retenue, la solitude et l'humilité, c'est la première chose qui me vient a l'esprit quand je lis ton texte.

Julien-Gracq8
Niveau 7
02 mai 2019 à 09:22:38

De ce que je comprends tu considères "ego" comme on pourrait dire "sujet" en grammaire? C'est à dire sans le caractère vaniteux qu'on lui attribue au sens commun, mais uniquement "ego" dans le sens où j'acte que dans le "néant" n'existe que l'homme qui ait de l'importance?
En ce cas je comprends bien ta critique sur le fond, il te semble paradoxal de développer un récit actant que rire du tragique est la seule réaction censée, alors même que j'utilise pour ce faire un certain nombres de références, et où malgré la vacuité des actions ou espérances humaines, l'importance donnée à l'homme ne s'en ressent que trop tout du long?

Pour tout te dire j'ai écrit un peu la suite et me suis bien éloigné de ce concept. L'idée est que le héros entre en rupture par la suite avec tout son monde social, et va tenter de renaître par la volupté des sens. Pour le dire bêtement, il va avoir une phase naïve où il va se sentir poète. De cette phase il reviendra à l'état d'avant, et s'attardera à décrire des détails d'ordre sensible (la météo, les maux du corps), qui le feront rire davantage de son passage nihiliste, puis poète, pour la simple et bonne raison qu'il émet l'idée qu'à chaque changement dans ses pensées, il a en fait était totalement dominé par des éléments physiques (c'est la maladie qui l'enfermait dans la pièce et lui faisait nourrir cette pensée sur le néant). Il essaiera de penser la liberté alors qu'il se retrouve à 35 ans passés à retourner vivre chez sa mère pour un temps, ce qui sera l'occasion de rire du personnage qui méditant sur la liberté de son esprit (face à un déterminisme "physique" ou sensible), est dérangé par sa mère qui vient lui prendre son linge et sa corbeille sale...

[NGC]Colas
Niveau 10
02 mai 2019 à 20:20:01

"De ce que je comprends tu considères "ego" comme on pourrait dire "sujet" en grammaire? C'est à dire sans le caractère vaniteux qu'on lui attribue au sens commun, mais uniquement "ego" dans le sens où j'acte que dans le "néant" n'existe que l'homme qui ait de l'importance?"

Oui, quoi d'autre? L'homme a oublié ou plus lâchement simplement voulu fuir le fait qu'il n'est qu'une espèce dans l'univers, au milieu d'autres espèces potentiellement sur d'autres planètes, ainsi que sur la "sienne". Tout comme la terre n'est pas positionnée au milieu de la voix lactée et la voie lactée pas positionnée au milieu de l'univers.

C'est pas vraiment que ton texte fait erreur d'aller dans le sens de l'homme et de s'y intéresser, et cela meme exclusivement. Mais certains ont tendance a vite se perdre dans des solutions de facilité dés l'instant ou il s'agit de sujet basés sur l'homme. Ca a vite tendance a évoluer vers des émotions forcées, puis théâtrales et pathétiques. Et meme ces émotions pourront souvent être présentés du début a la fin dans un grand nombre de cas.

Les plus grands auteurs (et pas que dans le domaine de la littérature) ont réussi a s'en éloigner et dépasser cette barrière et c'est dés cet instant qu'une oeuvre parvient a véritablement être considérée mais aussi qu'elle est considérée comme "intemporelle", mais surement que je ne t'apprends rien.

Ton texte semble intéressant est basée sur une histoire de vie, donc de ce point de vue je pense que ça peut donner quelque chose de vraiment bien, en tout cas ça me parle plus que le texte de ton premier message que j'avais trouvé assez fade dans le fond, et teinté d'un ego dérangeant vu le thème abordé. En tous cas, vu les nouvelles informations que tu cites, ça peut donner un tout cohérent et déjà nettement plus profond. Mais j'attendrais de voir pour en dire plus.

RevoltinQuater
Niveau 7
02 mai 2019 à 22:59:58

je valide NGC à fond :oui:

Julien-Gracq8
Niveau 7
06 mai 2019 à 22:02:38

Merci pour cet éclaircissement, j'ai pris pleine réflexion de tes deux messages et à vrai dire, quant bien même la visée générale que j'avais annoncé pour la suite du texte n'est pas fondamentalement changée, il n'empêche que filant le récit au fur et à mesure certaines choses absolument imprévues sont venus se glisser dans le texte.
Sans doute est-ce dû à la profusion de lecture dont j'abreuve mon cerveau, mais il m'est venu de ponctuer le récit de nombreuses petites réflexions qui ont pour but de dessiner le portrait du personnage par ce travers (et puis j'ai envie de poser des réflexions par écrit et préfère le faire dans un format de roman, ayant bien conscience que leur qualité seule ne suffit pas à les rendre intéressantes, je reconnais qu'elles ne sont pas extraordinaire, que bon nombres d'auteurs les ont émises avant moi et de meilleure manière).
Sans en dire davantage, car il est certain que de nombreux changements seront encore apportés à la visée du texte, je poste ci-dessous la suite.

Julien-Gracq8
Niveau 7
06 mai 2019 à 22:08:14

Suite :

Ainsi, par une triste matinée mourante qui éclairait d'un ciel gris et chargé d'averse l'intérieur de mon salon blanc, je me prenais à rire - à rire aux éclats du décès de ma tendre, du ridicule de ma réclusion, du caractère abject de mes relations, enfin de la laideur de mon être entier.

Je n'allai pas travailler le lendemain, trahissant ma promesse. J'appelai à la place le proprio du studio, réglais mon loyer pour les trois prochains mois, donnais un coup de fil à ma mère, puis remplissais ma lettre de démission, que dès l'instant je prévoyais d'envoyer au bureau dans la semaine. Cette décision importante, ô combien gravissime diraient certains, ô combien risible et insignifiante disais-je alors, m'était venue d'un éclair, précisément ce me semble, lorsque d'un nuage noir au dehors, jaillit la foudre inopinément. Curieux que ces éléments volatiles qui viennent hâter nos décisions, les arrêter comme actés, alors même que nous venions à peine de les concevoir. Le signe de la volonté des Dieux, dirait Achille sur sa frégate. Un hasard bien anodin, disais-je et dis-je encore maintenant.

Dans l'attente du départ, d'un nouveau grand départ dans ma vie nouvellement célibataire - d'une nouvelle chute plutôt -, je m'abêtissais à loisir hors de mon appartement que je quitterais bientôt. J'allai le long des ruelles étroites, des avenues larges et bondées, des parcs humides et verts; le long du cours d'eau qui sortait de la ville, je longeai la voie ferré et la campagne périphérique. Je déambulai n'importe où, sans préférence, du pavé au gravier à la terre battue. Je peux dire cependant que j'appréciais particulièrement la mollesse des chemins forestiers, rendus tendres sous les ondées. Il était agréable de marcher sous une pluie fine, de sentir ces gouttelettes rafraîchissantes portées par une brise légère. Du contact des éléments, je sentais comme une renaissance s'implanter en moi telle une graine. Et de cette graine devait naître racines, qui bientôt produiraient plantes et bourgeons, je le pensais sérieusement.
Les jours suivant, je me pressais d'une ardeur toujours renouvelée au sortir des cages d'escaliers de mon immeuble, en direction de ma destination choisie. Le matin dès l'aube, je me levais, et me préparais à sortir pour mon excursion quotidienne. Je me dirigeais tout fébrilement, vers une zone large que j'avais tracé d'un cercle rouge dans la carte mentale de mon cerveau, me laissant une certaine liberté bien sûr, pour décider dans l'instant des embranchements à emprunter dans cette vaste zone, sans quoi le voyage n'aurait aucun sens, absurde comme tout résultat d'un plan arrêté, ainsi que la simple réalisation d'un objet construit par les engrenages d'une machine assemblée pour cette occasion unique.

Ainsi il m'arrivait de me perdre, suivant des sentiers escarpés mal délimités, anciens layons de bûcheron guère usités depuis longtemps, laissés à l'abandon le siècle dernier, suite à l'exode rurale et à l'effondrement de la filière bois dans la quasi-totalité du territoire français. Je m'enfonçais dans ces labyrinthes conscient du risque d'y passer la nuit, de devoir m'arrêter et attendre l'aurore, des fois que les nuages couvrent la lune. Ce risque se produisit en effet au mois d'avril, il ne faisait guère vraiment froid, mais encore la nuit demeurait fraîche, et la forêt pour si épaisse qu'elle fut, ne parvenait pas tout à fait à faire corps contre le vent, les feuilles naissantes sur les rameaux de chênes n'étaient pas assez diffuses pour me protéger des rafales qui déferlaient à soixante-dix kilomètres/heure. Le crépuscule mourant, l'obscurité régnante, je pensais bien depuis un moment qu'il fallait rebrousser chemin, mais je ne retrouvais pas mes pas, j'avais marché ici depuis midi et pris mille embranchements, je ne pouvais retrouver si aisément la route menant à l'orée de la futaie, à l'emplacement de parking sur lequel était garé ma voiture.

Je me saisis alors d'un bâton, que j'ajustais brisant quelques ramures, afin de m'en faire une lance bien droite, une arme pour intimider les éventuels nocturnes que je pourrai rencontrer, une perche pour me guider sur les sentiers, pour me hisser au-delà des crevasses si je trébuchais et détalais dans un ravin. Mon organisation était toujours de circonstance, j'anticipais les problèmes aux derniers moments, dans l'immédiat, c'était ainsi que je souhaitais vivre désormais, pour cela que je peaufinais mon bâton sous les dernières lueurs du soleil, que je n'emportais pas avec moi de lampe à pile. Après une première expérimentation du néant lors de ma réclusion, c'est un dégoût pour les mécanismes absurdes qui me prit, qui motiva mes actions, mon désir de m'égarer au maximum des sentiers battus. Car quoi de plus grotesque qu'une machine sans but? Qu'un assemblage de rouages qui tournent sans finalité vers un éternel recommencement? Puisque rien ne fait sens, que rien n'a d'importance, autant se décharger du fardeau de ce qui est prévu, étant tous (hommes) conçus comme un mannequin creux, une poupée vide qui n'a de différence de ses semblables que son apparence, autant ne pas s'affubler en plus de ficelles resserrées tirant nos membres, dictant nos gestes et nos actes au rythme d'une horloge aux aiguilles invariables. De réceptacles à la seule surface colorée, ne devenons pas en plus pantins! Dérogeons à nos règles, brisons quelque peu nos chaînes, et tentons d'emplir notre être, notre essence, de couleurs également! Devenons une toile impressionniste aux myriades coloris! Pour ce faire : dérogeons! et nourrissons-nous de nos sens, puisque notre pensée elle, ne fait pas sens!

Et répétant cette dernière phrase à voix haute, je poursuivais ma route dans le noir, tapant le sol de mon bâton, cognant fortement la terre de mes pas puissants, que je faisais lourds à dessein, dans l'idée d'alerter les bêtes de ma présence, de leur faire comprendre qu'à mon passage, il convient de s'éloigner. Car ces braves bêtes - les sangliers notamment, ceux dont je redoutais la charge - ont, comme disait Hésiode à propos des Bienheureux, "la nuit en partage". Voilà des siècles qu'ils se sont habitués à la présence, que dis-je la présence, la domination des hommes sans égard sur tous les espaces. Ce n'est que très récement qu'ils recommencent à proliférer plus librement dans la région, dû à l'abandon de toutes les exploitations forestières et aux opérations de reboisement. Néanmoins, ces pauvres mammifères se terrent encore dans les recoins les plus sauvages et les moins accessibles de la forêt, ne sortent véritablement que la nuit, et n'attaquent que si surpris. Ils se contenteront encore longtemps de leur maigre territoire, se morfondront dans leur tanière et leur obscurité pour des siècles et des siècles, même en considérant la possibilité que l'homme déserte tout à fait ce territoire dans les prochaines années. Car l'habitude est cela qui rend vraiment servile, pensait La Boétie; quant à moi je ne distingue pas tant l'homme de l'animal, je lui applique ainsi le principe de servitude.

Considérons que ces animaux se sont soumis aux règles des hommes depuis cent générations au moins. Considérons que la règle fondamentale consiste en ce partage inégal de l'espace et du temps, évoqué plus haut. Il faut maintenant observer, ou plutôt émettre l'hypothèse, que les générations nouvelles ayant été élevées dans la servitude, dans la stricte obédience aux règles humaines qu'avaient acceptés leurs ancêtres, et étant des machines encore plus infaillible que nous autres humains; il convient de penser qu'à travers cette habitude bâtie conjointement par la naissance et l'éducation, les pauvres petits marcassins bien réglés, bien entourés par leurs géniteurs, seront peut-être à jamais incapables de déroger à ces règles, et ce même une fois l'oppresseur disparu.

Quant à nous, nous sera-t-il possible à l'avenir de nous émanciper chacun de notre servitude? Pas individuellement comme je pensais le faire alors (je pensais par ce mode de vie déréglé m'échapper de la machine), j'entends, mais massivement, tous ensemble, rejeter subresciptement nos entraves sociales, pour revenir à un Etat de Nature?

Il y aurait une certaine beauté à cela, je le pensais et l'admets toujours. Néanmoins, je ne crois pas à un Naturel libre de l'homme, je ne crois pas que nous nous soyons soumis un jour à l'autorité d'un seul, puis à celle d'un groupe hiérarchisé, puis au final à la masse difforme de l'ordre sociétale; qu'ainsi que les sangliers face aux hommes, nous ayons été éduqués dans la servitude de nos paires, et ainsi reproduits ce schéma, en contraire avec la Nature qui nous voudrait libre. Je pense plutôt que l'homme, étant faible et grégaire, est soumis de façon naturelle à un quelconque édifice social, indépendamment de la forme que ce dernier revêt, afin de garantir sa survie et d'asseoir sa domination sur la faune. C'est un déterminisme naturel donc, que j'applique à tout ordre social quel qu'il soit, je pose que nous cherchons à bâtir - ou à s'abriter sous - une charpente stable auprès des autres, afin de nous protéger des souffrances causées par les foudres de la violence primitive. Je pose que cette recherche est nécessaire, non en ce qu'elle soit bien ou juste, simplement en ce qu'elle est déterminé, que nous ne pouvons nous y défaire, que cet instinct appartient pleinement aux fondations de la machine, qu'elle est le moteur de notre comportement sociale, que dès lors que nous prenons contact avec un congénère, nous ne pouvons que composer de paire pour notre survie.

Julien-Gracq8
Niveau 7
15 mai 2019 à 21:56:16

Partie 3 :

Bien, ceci acté, j'interrompt pour un temps le cours de cette réflexion, laquelle n'étant pas arrivée à son terme et présentant un certain nombre de faiblesses, sera reprise plus tard et trouvera une conclusion satisfaisante. Je me défend de cette décision du fait que je raconte ici un récit, et non pas une quelconque élucubration métaphysique. Je réfléchissais donc, alors que je poursuivais mon voyage dans les layons obscurs. J'en étais arrivé au terme du précédent paragraphe lorsque soudain, le fil de mes pensées se rompit, la rétine agressée par la vision soudaine d'une lueur à l'horizon. C'était une lumière bleue, probablement une lampe torche qui pointait devant moi, pas si loin, mais qui ne pointait pas vers moi (chose importante). Elle était éloigné du chemin rectiligne que je suivais; gravissait sur le côté une montée, semblant clignoter, apparaissant de temps à autres, s'éteignant, se dévoilant au grès des arbres et des fourrés. Je poursuivais ma route sans un bruit, confiant en ma discrétion et refusant de tourner le dos à qui que ce soit, à un randonneur nocturne certainement.

Sur la pointe des pieds donc, prenant garde à ne plus frapper le sol de mon baton, je m'avançais dans les ténèbres, les yeux rivés sur mes pas, jetant de temps à autres quelques regards sur la lumière qui ne cessait de grimper, lumière face à laquelle je me tenais côte à côte, éloigné d'une dizaine de mètres de loin, d'une cinquaine de haut, si l'on avait tracé une droite perpendiculaire à la paroie rocheuse sur ma droite, nous comprenant tous deux sur le même trait. L'instant était critique, je ne devais pas gaffer, je retenais mon souffle pour cela, et prêtais attention au moindre bruissement de feuille dans l'air.

C'est une chose étonnante que la peur. J'ai pensé tout d'abord, lorsque je découvris la lumière bleue en mouvement, qu'elle signalait la présence d'un randonneur bien étrange comme moi, ou peut-être d'un cycliste amateur de parcours extrêmes. Il était tout à fait raisonnable de le penser, et quand bien même cela semble incongrue de se ballader ainsi de nuit, mal équipé et presque aveuglé, pour explorer la fôret ou pratiquer ses activités physiques, il faut compter qu'alentours - mettons dans un rayon de trente kilomètres -, c'est plus de deux-cent-milles âmes qui vivent; et qu'ici est bien l'un des rares coins de verdure sauvage de la région (ne considérons pas les champs). Il n'est donc pas si inconcevable que sur tant et tant d'êtres humains, il s'en retrouve deux un soir, arpantants seuls les sentiers du dernier bastion de la flore locale.

Et pourtant la peur me prenait au foie. Je serpentais furtivement sans un son, respirais par petits coups et écarquillais les yeux. Je sentais mes poignets et mes genoux trembler, mes sourcils pareillement, et la sueur couler de mes muqueuses à grosses gouttes. C'est tout un imaginaire terrifiant qui défilait dans mon cerveau. Je songeais malgré moi à tous ces contes affreux, à ces imageries d'horreur qui avaient marqués mon enfance, m'avaient poursuivies des années durant dans mes cauchemars, réapparaissant tantôt au grès de nouvelles expériences angoissantes, ajoutant de l'effroi aux soirs de mes humeurs inquiètes.

Il y avait cette femme en vêtement sombre, qui revêtait de dos l'apparence d'une Soeur, qui en réalité était sorcière, qui présentait une face livide et énuclée en guise de visage, dont la langue était serpent, et le corps puissant et écailleux. Son ombre apparaissait, se déplaçait, nous tourmentait la nuit. Il convenait mieux de ne pas allumer la lumière, de tirer les volets, et surtout de ne pas dévisager un miroir. Car alors l'ombre prenait forme, apparaissant dans le reflet du miroir, dévoilant son horrible nature et nous sommant de nous retourner pour la regarder. Elle jaillissait promptement de la glaçe, nous surprenant retourné, et serrait notre nuque d'une poigne puissante, lacérant notre glote de ses doigts froids et griffus, puis tirant sa langue fendue, nous crevait les yeux, avant de nous relâcher pour nous laisser souffrir, agoniser terrorisé, la gorge ouverte et les pupilles éteintes, cherchant à nous enfuir par tous moyens d'une pièce sans issue.

Le désespoir, la cruauté, la brutalité, et la perversion à l'état pur. Voilà l'objet de toutes mes craintes, elles ne sauraient être réelles, et pourtant c'était bien de ça que j'avais peur. Car peu m'importais d'un assassin, d'un quelconque maboule, c'était le surnaturel qui m'effrayait, car il ne devait pas exister, en ce qu'il remettait ma compréhension du monde en cause, qu'il chamboulait tous mes schémas de pensé, jusqu'à mes schémas sensibles; que face à lui je devais m'attendre à tout, à subir des afflictions inimaginables, à souffrir et trembler pour l'éternité, à voir mon honneur piétiné, mon esprit torturé sans répit, mon corps se contorsioner pour toujours.

S'il s'avère que la peur peut être salvatrice, en ce qu'elle peut former un mécanisme de défense - nous poussant à fuir ce qui est trop fort, ou à réagir promptement pour nous protéger -, il s'avère que poussée dans ses travers les plus irrationels, les craintes les moins fondées nous submergent et nous rendent bien incapable pour un temps de réagir comme il conviendrait, voir même nous amener à commettre des erreurs. C'est ce qu'il se produisit. A l'écoute glaçante d'un frottement dans l'air qui me parut curieux, qui en réalité devait être le fait d'un simple volatile de nuit se déplançant entre les branches, je tressaillis, alourdis le pas que j'écrasais sur le sol, brisant un morceau d'écorce tombé d'un bruit sec. Je m'imobilisais suite à cette maladresse, maudissais mes nerfs bien fragiles, et regardais intensément en hauteur, du côté de la lueur en mouvement, des crampes à l'estomac.

Comme escompté, cette dernière s'était figée, puis retournée dans ma direction un temps, avant de s'éteindre soudain. Dans le noir total, j'entendais la course d'un bipède qui remuait follement les fourrés, il se précipitait lampe éteinte! M'avait-il vu ou non? Je ne pense pas, le faisceaux de sa lampe n'avait pas pointé directement sur mon visage. Il était probable somme toute que, comme moi, il fut pris de panique à l'idée qu'un congénère déambulât derrière lui à vingt mètres, sans éclairage et sans annoncer sa présence. Probable que, d'une angoisse mutuelle, nous décidâmes tous deux de ne pas donner signe de vie, moi passant discrètement derrière lui, lui éteignant sa lumière, de peur de faire une mauvaise rencontre.

Par conséquent, il devait se diriger vers le chemin opposé au bruit qu'il avait perçu, il poursuivait donc sa course vers le sommet du ravin, très vraisemblablement, s'éloignant ainsi de moi. Mais évidément, la panique me possédant, je ne pus sur l'instant me résoudre à cette conclusion bien sagace; pour l'heure, j'accélerais le pas dans le noir, sans savoir où j'allais, fuyant tout simplement mes cauchemars. Je brandissais ma perche que je tenais à deux mains comme une lance, vraiment déterminé à lutter contre tout ennemi, fut-il homme ou démon. Je dus courir longtemps ainsi, car de souvenir j'étais au plus bas des collines lorsque je brisai l'écorce, et la montée n'était franchement pas raide tout du long; que par conséquent il me fallut bien un moment pour me retrouver finalement au sortir de la fôret, sur un plateau découvert, où ployaient bruyament les plants de blé des champs alentours qui parsemaient toute la surface dégagée.

Je m'arrêtais surpris au sortir des bois, d'y voir de nouveau à peu près clair en dépit d'un ciel pour le moins couvert. Je franchissais le couvert forestier, l'abandonnant de quelques mètres, puis m'arrêtais et me retournais. J'haletais longuement, exhalais puissament l'air de mes poumons, et mon coeur battait à plein régime. Massant mes giboles rouillées, n'ayant pas pratiquer de sport depuis des lustres, ne m'étant pas échauffé avant cette course, je scrutais le gouffre obscure de la futaie de feuillu que je venais de quitter. M'étant éloigné de l'obscurité par une longue montée escarpée et tortueuse, pour finalement atteindre un coteau dégagé et faiblement éclairé; il me semblais - conjointement à la douleur de mes membres, de mon coeur et de mes bronches -, que j'avais franchit un obstacle sur le sentier de la vérité, que sortis du vide de mon âme, je faisais à présent mes premiers pas, trébuchants et vacillants, dans un monde éclairé, qui toujours somnolant, captait déjà une partie du Vrai de cet univers.

J'abandonnais ma peur, mes angoisses, mes émotions vaines et infondées. Je m'étirais longuement et jouissais de cette sensation nouvelle de mes muscles, de les redécouvrir enfin après tant d'années d'inactivité. J'avais en effet, depuis le lycée, laissé choir ma vigueur physique. C'était l'époque où je commençais à travailler, rompant mon cerveau à des besognes absurdes pour les vingt années qui suivirent. Voilà peut-être quel était le premier pas sur le chemin du Vrai que je venais de poser : j'avais redécouvert les sensations, celles de mes muscles et de mes sens, des courbatures et des bruits de la faune nocturne.

Peut-être cette renaissance sensible et cette redécouverte du monde physique (donc tangible), était la première vérité qui pourrait me mener plus loin; qui pourrait aller jusqu'à me libérer des carquants et du néant, de la peur des machines et de celle du vide, de l'homme et du monde, et qui m'apprendrait sans doute à vivre mieux et sereinement?

Pour l'heure je ne connaissais pas l'entendement de "vivre mieux" ou "vivre sereinement", je formulais ces pensées en pleine extase, elles n'avaient de rationel pas même leur aspect, ce n'étaient que des mots posés sur des émotions, des paroles insignifiantes tentants vainement de rendre intelligible des émotions soudaines et incomprises, apparues toutes ensemble suite à l'intrusion inopinée de ressentis divers et contraires, de douleur, de parfums et de sons inquiétant et doucereux... Bref, ce n'étaient là que vent, que tempête en moi qui bientôt, comme une déferlante impromptue, viendrait se briser contre des brisants, puis s'essoufler et dispraître complétement. Rien de solide n'allait en être créer, rien de durable ne deumeurerait de ce fracas; mais pour l'heure, mon âme en était toute secouée, elle se tenait prompt à entreprendre des bizarreries.

Je pris conjointement une bouffée d'air et d'orgueil, je me prenais pour un roi, je pensais surement accéder un jour à la vérité, et par la vérité à la délivrance absolue. Plus rien ne devrait me barrer la route, plus rien ne saurait m'atteindre, je ne devrais plus ployer devant aucune pression. Baignant dans cet état euphorique difficilement transcriptible, j'allais mon chemin à travers les champs, le long d'une route de campagne séparant les parcelles. Je regardais droit devant moi et ne me retournais pas. J'admirais tantôt le bleu pâle du croissant de lune, tantôt les épis de blé qui s'agitaient au vent, qui dans ce doux frottement continu, faisaient naître une rumeur paisible dans ce paysage nocturne aux senteurs du printemps.

Je finis par atteindre, au bout d'un moment, une petite descente qui retournait vers la forêt. Je devais être arrivé à l'extrémité du plateau et, bien que n'ayant pas de montre pour m'en assurer, j'estimais qu'il était aux alentours de minuit. Je ne mettais pas en doute cette certitude, tant était infaillible mon horloge intérieure, tant je me suis couché des années durant à heure fixe, peu avant minuit, dans l'effet de n'être point fatigué le lendemain pour le travail. Ô combien caduque était devenu ce réglage! à présent que je renoncais à tout, que je souhaitais tirer un trait sur l'entiéreté de mon moi passé. Je riais de cette alarme lancée par les habitudes de mon cerveau, j'en rigolais et cependant, je reconaissais que j'étais bien somnolent, que mes muscles étaient douloureux, que je me devais enfin, de m'assoupir un instant au moins. Il serait malaisé de décrire précisément l'état de somnolence dans lequel j'étais plongé. Il faut cependant croire que mon besoin de repos était très effectif car en effet, dès que je découvris un petit carré d'herbes rasses à proximité de l'orée boisée, j'en fis immédiatement mon lit, m'allongeai dessus, me recouvrant le corps de mon pardessus, puis m'endormai directement et paisiblement, pour m'éveiller aux premières lueurs de l'aube.

Je fus assailli au réveil, par une plétore de sensations désagréables. La rosée avait été glaçante, j'en avais froid aux membres et les cheveux trempés. Aux frissons et tremblements s'ajoutèrent éternuements et toussotements. Je sortai de ma couche, revêtai mon pardessus sur les épaules, et me frottai prestement tous mes membres, tentant malaisément de me réchauffer le corps. Je faisais quelques pas dans l'herbe humide et sentais déjà l'eau infiltrer l'intérieur de mes chaussures et la fièvre monter en moi. Je finis, après quelques heures de déambulations gauche, par retrouver la sortie des bois, ainsi que l'emplacement sur lequel était arrêté mon véhicule. J'ouvrai l'habitacle, m'asseyai sur le siège avant, refermai la portière, et enclenchai le contact. Là je mis le chauffage à fond et luttai pour ne pas m'endormir dans l'air chaud. Je pris le volant, et atteignis mon immeuble vers midi. Je m'effondrais sur mon lit, et devais garder ma couche toute la journée du lendemain. J'étais malade.

Castanerdeter
Niveau 7
17 mai 2019 à 08:10:53

Pavé = DDB :)

yo47
Niveau 32
17 mai 2019 à 09:04:27

Alors personnellement je trouve cela très bien écrit, on sent que tu prends le temps de bien faire, tout en laissant tes idées s'emballer, et très appréciable :oui:
Peut être par contre que c'est pas assez "aéré" il y a quelque chose qui me dérange sur cela mais je n'arrive pas à vraiment savoir ce qui me donne cet impression d'étouffement :(

Quand au fond, je ne peux pas trop critiquer ou non, on adhère ou on adhère pas pour le coup, il s'agit de quelque chose de personnel donc ce n'est pas critiquable pour ma part :ok:

Julien-Gracq8
Niveau 7
18 mai 2019 à 19:38:23

Le 17 mai 2019 à 08:10:53 Castanerdeter a écrit :
Pavé = DDB :)

https://image.noelshack.com/fichiers/2018/10/2/1520333417-singe-eussou-zoom-by-jyoopo.png

Le 17 mai 2019 à 09:04:27 yo47 a écrit :
Alors personnellement je trouve cela très bien écrit, on sent que tu prends le temps de bien faire, tout en laissant tes idées s'emballer, et très appréciable :oui:
Peut être par contre que c'est pas assez "aéré" il y a quelque chose qui me dérange sur cela mais je n'arrive pas à vraiment savoir ce qui me donne cet impression d'étouffement :(

Quand au fond, je ne peux pas trop critiquer ou non, on adhère ou on adhère pas pour le coup, il s'agit de quelque chose de personnel donc ce n'est pas critiquable pour ma part :ok:

Merci de ton avis, concernant la sensation d'étouffement , je pense qu'une raison principale est sans doute le manque de dialogue, et globalement la présence écrasante du personnage qui est comme autiste à la société.
Je pense que pour le fond, on pourrait aisément critiquer l'infantilité du personnage, qui ne semble absolument pas avoir 35 ans. J'ai pensé à une construction psychologique postérieure pour justifier son côté terriblement puéril.

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Sujet : La farce du tragique, ou le néant du néant.
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