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Sujet : [SF] L'attaque des zombies
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Vallerand
Niveau 54
13 juin 2019 à 20:27:33

Chapitre 1

La séance de cinéma venait de terminer. Thomas était invité en tant que journaliste a assister à la séance, pour réaliser une critique du film. Les acteurs principaux ainsi que les acteurs venaient de monter sur scène, raconter le déroulement du tournage, en introduisant quelques petites anecdotes essayant de montrer la bonne entente au sein de l’équipe et puis ils répondirent tous aux questions avant de repartir. Le film était étonnamment bon pour un film français, les critiques le considéraient un peu comme le nouveau « 28 jours plus tard » français et bien évidemment, ils essayaient de créer de l’engouement et la promotion devenait juste énervante. Sans compter que le film était en plein cœur de l’actualité et les gens ne voulaient pas voir un film de zombies alors que l’actualité était suffisamment déprimante comme ça et qu’il n’y avait quasiment plus d’espoir de retour à la normal.
Lors du buffet, Thomas intercepta le réalisateur et l’interviewa à une table. Tous deux s’étaient servis une bière et une assiette avec de la paella.

-Pourquoi n’avoir pas renoncé à sortir ce film alors qu’il est malheureusement ancré dans l’actualité ? Demanda Thomas
-Je vais vous dire un petit truc, mon pote, commença l’homme. Les films français qui sortent actuellement traitent précisément d’un sujet actuel et mon film a été tourné avant, c’est juste un hasard du calendrier, c’est tout. Et je ne voulais pas l’annuler pour la simple et bonne raison que j’estime que les gens ont le droit de voir un bon film avant que tout ne parte en couille.
Thomas prenait des notes.
-Vous croyez vraiment que les spectateurs ont besoins de voir un film où le principal protagoniste voit ses proches mourir dans d’atroces souffrances, surtout à l’heure actuelle ?
-Je sais très bien que ce genre de film n’est absolument pas adapté à la situation et je m’attends pas non plus à battre des records au box-office mais c’est mon troisième film, des fans l’attendaient et je le sort pour eux.
-Vous allez faire quoi si la situation dégénère en France ?
-Je ne veux pas jouer aux démagos, mais je vais rester ici et survivre comme les autres. Je vous le dis sincèrement. Je viens d’un milieu modeste, comme vous devez sans doute le savoir, et je vais simplement rejoindre mes parents. De toute façon, je redeviendrais un inconnu et ma situation sociale ne vaudra plus rien donc autant renoncer directement à mes privilèges et commencer à s’habituer à revivre comme j’ai déjà vécu par le passé.
-Donc, vous n’allez pas vous réfugier quelques part comme ont commencé déjà le faire vos amis, comme James Cameron ?
-Nous n’avons pas cette culture de l’apocalypse et du survivalisme comme l’ont les Américains. On profite de l’instant et on vit au jour le jour. Donc si demain il y avait la fin du monde, on aurait droit certainement à de violents scènes de pillages car les gens ne font pas de réserves. Ce serait la loi du plus fort, comme partout, certes, mais ce serait encore plus violents qu’ailleurs je penses.

Le journaliste voulu lui poser une dernière question quand soudain, son portable se mit à sonner. Le réalisateur s’excusa et partit, le téléphone à l’oreille. Thomas termina son assiette et puis quitta la salle de ciné. Tout était normal dehors, personnes ne semblaient stressé. Cela était assez étrange car depuis quelques semaines, il y avait une épidémie assez mystérieuse en Russie et le pays était entièrement placé sous quarantaine. Les seules images qui en provenaient étaient prises par des hélicoptères.

L’armée occupait la Place Rouge et il y avait d’étranges formes humaines qui titubaient dans les rues moscovites et qui tombaient dès qu’une balle les atteignaient en pleines têtes. Il y avait à la télé des flashs spéciaux incessants et les réseaux sociaux pullulaient de vidéos, d’articles et posts en tout genres montrant ce qui se passaient là bas. Sans compter les articles religieux où les auteurs faisaient des parallèles douteux entre la Bible et l’actualité, ce qui rendaient les choses encore plus malsaines. Il avait vite fait le tour d’internet et il rédigea son article sur son PC. Le réalisateur était un vrai connard selon lui, il n’avait jamais aimé ses films et il avait envie de le descendre dans son article, sauf que rétrospectivement il avait vraiment aimé le film et le trouvait beaucoup plus intéressant que les derniers films zombies proposés à l’heure actuelle. Il est vrai que c’était plus des séries qui traitaient de sujet mais c’était pour lui un des rares bons films qu’il avait vu.

C’était une de ses passions de regarder des films. Thomas en avait énormément de DVD, de VHS qui dataient de son enfance et des Blue-Ray de vieux films. Il avait même des films en double. Très facilement, une étagère complète était dédiée à cet univers, le reste c’était ses bouquins qu’il lisait pendant ses pauses repas ou dans le métro pour rentrer chez lui. Ce qui se passait en Russie était pour lui ce qu’il appelait un « cauchemar éveillé » et il savait très bien que c’était la triste réalité et que rien ne pourrait l’en sortir.

Le lendemain matin, quand il arriva à la rédaction, il remarqua que tout semblait s’être figé.

DickFigures
Niveau 10
13 juin 2019 à 21:43:28

Bordel mais les répétitions. T'es parvenu à taper 29 fois le mot film. :ouch:

Après, l'angle est intéressant. C'est cool de voir ce réalisateur blasé, alors que c'est le bordel ailleurs. :oui:
Mais en l'état, ton chapitre ne fait pas très littéraire. Il y a vraiment énormément de répétitions et de redondances en tout genre... go te relire et ça devrait passer.

Julien-Gracq7
Niveau 8
14 juin 2019 à 05:31:05

Même remarque que le camarade, trop de répétitions.
Dans une même phrase tu parviens plusieurs fois à caler des mots assez lourds par doublon, exemple :

- "Les acteurs principaux ainsi que les acteurs venaient de monter sur scène"
Ici tu pourrais dire : "les acteurs principaux et secondaires..."

- "Le film était étonnamment bon pour un film français"
Là tu pourrais varier et parler de "production française".

Et globalement, fait gaffe à la répétition de termes lourds comme "actualité" qui revient très souvent.

Vallerand
Niveau 54
16 juin 2019 à 19:36:01

Chapitre 2

Lorsqu'il arriva à la rédaction, tous le monde était en train de regarder une édition spéciale à la télé. Thomas déposa ses affaires sur le bureau et s'installa devant son ordinateur afin de consulter les premières dépêches de l'AFP et de l'agence Reuters. Son collègue Michel s'approcha de son bureau et lui dit.

-Je suis désolé de te dire ça, mais tu vas devoir partir ce soir en Russie.
-Pardon ? Demanda Thomas.
-Tu pars en Russie, commença Michel. On t'envoie couvrir l'espèce de pandémie là bas, car t'es le seul à savoir parler russe. Tu t'envole ce soir pour Minsk, et des soldats vont te conduire directement à la frontière où tu seras pris en charge par un autre groupe de soldats. De là, tu pars à Moscou.
-Mon Dieu ! Et je reste combien de temps là bas ?
-Quelques jours, pas plus. Etant donné que la pandémie commence à être maîtrisée, tu ne vas pas rester longtemps, ne t'inquiètes pas. Si ton souci c'est de savoir si tu vas faire partis des milliers de morts là bas, ça ne risque pas d'arriver si t'es bien attentif à ce que te disent les soldats. On a encore un correspondant là bas et il est dans une zone entièrement contrôlée par l'armée russe.
-J'ai très bien vu ce qu'il se passait là bas, dans ces zones. Je ne veux pas me retrouver dans un camps et ne pas savoir quand je pourrais en sortir.

Michel tenta de le raisonner et de le convaincre que jamais il ne ferait prendre de risques inutiles à un de ses collègues. Jamais il ne prendrait le risque de sacrifier un membre de l'équipe pour un reportage et il savait très bien qu'à plusieurs reprises il s'était fait engueuler par la rédaction car il ne cherchait pas le scoop. Il s'en foutait de tout ça. Pour lui, le but était vraiment d'informer les gens et il en avait marre de se faire cracher dessus et de parler souvent de ragots concernant les célébrités. A plusieurs reprises, lors de réunions houleuses, il n'hésitait pas à rappeler le rôle de la presse, même devant ses supérieurs, et rêvait même d'en devenir le chef et de le rendre plus informatif, même s'il savait qu'il risquait potentiellement de perdre des lecteurs.

Au bout d'une demi-heure de discussion, Thomas finissait par accepter sa « mission » et rentra chez lui vers quinze heures pour préparer ses bagages pour la Russie. Il avait peur et réfléchissait tout au long de la journée s'il n'essaierait pas plutôt de rester en France et écrivait de faux articles depuis son appartement parisien. Cette idée l'amusa mais il savait très bien que la supercherie serait découverte car il devrait tôt ou tard fournir des photos de ce qu'il se passe là bas. Il prit sa voiture pour se rendre à l'aéroport vers vingt heures et arriva à Minsk trois heures plus tard.

En sortant de l'aéroport, un homme l'attendit avec une pancarte avec son nom de famille écrit dessus. L'homme portait un treillis et des lunettes de soleil puis il lui fit signe de le suivre avec ses bagages à une voiture garée au dépose-minute. A bord, il y avait un autre homme en uniforme d'officier. Il s'agissait du capitaine Ivanov. Ivanov serra la main de Thomas puis lui donna une enveloppe en papier kraft et commença à lui parler en russe.

-Cette enveloppe contient des consignes très importantes, que vous allez devoir respecter à la lettre quand vous allez traverser la frontière. Lisez-les très attentivement et ensuite vous signerez le bas de la page, dit-il en lui indiquant une case vide.

Thomas examina la feuille puis commença à la lire. Les consignes étaient très clairement énoncée et il ne devait par exemple ne pas diffuser de photos ni même d'articles sans que un supérieur de l'armée russe n'ait donné son avis auparavant. Et il y en avait plein comme ça, de règles à respecter. Les sanctions n'étaient pas lourdes sur le papier, mais il n'avait pas envie de braver un interdit et de risquer de se faire exécuter. La route fut longue et ils arrivèrent le lendemain matin à la frontière russe. Le capitaine Ivanov secoua Thomas pour le réveiller. Il descendit de la voiture et après une poignée de main, il rejoignit la frontière russe où un soldat contrôla ses papiers et ses bagages. Puis il se rendit dans un terrain situé quarante kilomètre plus loin et embarqua dans un hélicoptère.

Il se sentait non seulement à l'étroit au milieu de ces soldats mais surtout pas à sa place, car ce n'était qu'un civil et surtout il était français. Un des militaire qui était assis à côté de lui commença à discuter avec lui et lui donna un chewing-gum. Il était dix heures quand l'hélico arriva à l'aéroport de Sheremetievo. Quand il sortit de l'appareil, on le fit monter cette fois à bord d'un blindé et on lui donna un gilet pare-balles ainsi qu'un casque.

L'arrivée au centre de la ville fut pour Thomas un gros choc car elle était complètement dévastée. Visiblement, la ville avait subie de nombreux pillages et de nombreuses vitrines étaient complètement explosées. C'était une vraie zone de guerre et il ne put s'empêcher de penser à ses collègues qui étaient partis en Syrie ou en Irak. Ils avaient sans doute dû être choqué lorsqu'ils étaient rentré dans des villes détruites. Quand il sortit du blindé, Thomas avait l'impression d'être en plein milieu d'une guerre.

Breizhator
Niveau 8
27 juin 2019 à 16:23:05

L'histoire est intéressante, par contre la structure de tes phrases n est pas géniale...
Essaie se t améliorer pour le chapitre 3, je l attends avec impatience...

Vallerand2
Niveau 10
05 septembre 2019 à 20:26:32

Chapitre 3

Moscou, tout comme une grande partie de la Russie, était confrontée à une épidémie inédite. C'était du jamais vu et personne ne connaissait son origine. Tous pouvaient simplement constater des dégâts assez impressionnant et une crise humanitaire sans précédent. L'ONU ne savait pas quoi faire et seuls des ONG étaient présentes afin d'aider les populations locales. La ville n'avait pas encore été entièrement évacuée et les soldats savaient qu'il y avait des coins où il y avait des bandes armées mais aussi où des citoyens tentaient de survivre. Certaines étaient hostiles et leur tendaient des embuscades, d'autres coopéraient avec eux et finissaient par rendre les armes et à se rendre dans des camps de réfugiés situés dans la banlieue moscovite.

Thomas fut envoyé dans un des campements militaire. Ce campement était sur la Place Rouge et il était dirigé par le commandant Chubine. Chubine s'appelait Youri et avait quarante-cinq ans. Il venait de Kazan et il essayait tant bien que mal de mener à bien les opérations de nettoyage. Elles avaient lieu tous les jours et le but était de tuer un maximum de zombies et ensuite de brûler leur cadavre sur certaines places de la ville. C'était ce que lui avait appris un jeune soldat. Quelques images étaient envoyées par des chaînes de télévisions locales ou directement par l'armée. Le tout était ensuite revendu à des grands groupes de presses qui les diffusaient durant les JT de treize heures et de vingt heures, voir en boucle sur les chaînes d'informations en continu.

Le journaliste ne savait pas de quoi il allait parler. Il y avait trop de choses à dire sur la crise et malheureusement, il y avait aussi pas mal de zones d'ombres dans cette histoire. On avait simplement une petite idée du premier foyer de la contamination. Elle devait probablement venir du Caucase et était remontée. D'ailleurs, on commençait à avoir certains cas en Azerbaïdjan, en Géorgie, en Turquie et en Ukraine. Cela été effrayant parce que personne, pas même des médecins, ne pouvaient prévoir de moyens de limiter les dégâts au maximum. Le président Russe s'était enfui dans un bunker et quelques unes de ses décisions remontaient de temps en temps à la surface.

La rédaction de son article ne serait pas quelque chose d'aisée, car il devait trouver une bonne accroche mais il ne savait pas comment aborder tout ça. Lui-même reconnaissait que parfois il avait tendance à exagérer ses propos lorsqu'il écrivait en France des articles mais là, il n'avait pas envie de le faire, car cela ne ferait qu'ajouter de la panique en plus et ce n'était pas le moment de faire paniquer des millions de personnes. Ce n'était pas facile pour lui de savoir quel était le bon choix à faire.

Très rapidement, il commença à avoir une idée de comment se construirait l'article : en introduction, il ferait une description d'une ville ravagée ; comme développement, une exposition des faits ; et comme conclusion, une phrase permettant aux gens d'avoir l'espoir que cela n'arrive pas chez eux. Oui, c'était précisément ce dont ils avaient besoin. Certes, il allait s'agir d'un article vraiment déprimant mais il fallait qu'il y ait à la fin une phrase positive. La raison pour laquelle il s'agissait d'un événement terrifiant, c'était qu'on avait affaire à quelque chose qui était aux portes de l'Europe. Par conséquent, tout le monde se sentait concerné et avait bien évidemment peur qu'un matin ils lisent dans les journaux que cette fois, des zombies sont arrivés dans leurs pays. Et là encore, l'usage de certains mots était très importants afin d'éviter de rajouter davantage de tension. Finalement, la crise en cours avait éclipsée le reste de l'actualité. Comme si le monde semblait s'être arrêté de tourner.

Thomas commença à noter sur un bout de papier ce qu'il aborderait et puis il téléphona à la rédaction afin de demander si ce qu'il proposait était pertinent.

Vallerand
Niveau 54
10 septembre 2019 à 19:47:55

Chapitre 4

Les principales idées de l'article intéressaient Michel. Thomas décida donc de sortir son ordinateur et commença à rédiger son article. Pendant ce temps, le commandant Chubine l'appela et l'invita à monter dans un BTR-80. Il s'agissait de véhicules blindés destinés au transport de troupes. Mais avant, il lui donna un gilet pare-balle ainsi qu'un casque. « Sortir sans ce matériel est complètement suicidaire », lui déclara le commandant.

L'unité se plaça dans un des boulevards et commença à patrouiller afin de faire le travail. Il y avait plusieurs BTR et chacun d'eux faisaient un bruit assourdissant. Cinq minutes plus tard, des coups de feu furent tiré et les mitrailleuses des véhicules se joignirent à cette violente cacophonie. Thomas se boucha les oreilles et reçut de temps à autres des pluies de douilles. C'était un violent carnage, il y avait des corps de partout et les rafales, parfois visant la tête, les avaient complètement défigurés. On ne pouvait plus savoir si c'était auparavant des hommes ou des femmes. Parfois, le jeune homme avait l'impression que des civils se faisaient tuer, accidentellement ou non, et partaient avec les autres corps à la fosse.

C'était l'hiver. Les arbres du boulevard avaient perdu leurs feuilles, il n'avait pas encore neigé et on entendait entre quelques coups de feu des oiseaux en train de chanter. Cela rendait les choses assez étrange, puisque la Nature continuait de vivre, d'un côté, alors que de l'autre elle tuait. Un vent froid soufflait et le soleil commençait à décliner ce qui donnait une lumière dorée qui se réfléchissait sur les imposants murs des immeubles moscovites. Tous portaient une chapka et de longs manteaux.

Après le nettoyage, Chubine fit venir des bulldozers, dont certains avaient été récupérés dans des chantiers, pour évacuer les macchabées. Le jeune journaliste fut impressionné par le charisme du commandant qui se tenait droit, face à ses hommes, à des machines et qui ne bougeait pas de la route. Il regretta à ce moment de ne pas avoir eu d'appareil photo afin d'immortaliser la scène. Elle aurait certainement fait le tour du monde et aurait été dans les livres d'Histoire de millions d'enfants dans le monde. Cela le laissa un peu songeur et le commandant se retourna et alla lui parler.

-Vous savez, Moscou est une très belle ville. Surtout en cette saison. C'est quelque chose d'assez magique, surtout quand il y a de la neige dans les rues et sur la Place Rouge. Vous êtes déjà venu ici ?
-Non, c'est la première fois que je viens ici. Je ne m'attendais à venir ici dans de pareilles circonstances. J'aurai voulu visiter cette ville mais dans un angle différent.
-Ah ça, je vous comprend totalement. Je n'ai pas eu cette chance de voyager, durant ma jeunesse ou maintenant. Par contre, des pays en guerre, ça oui j'en ai fait et c'est assez terrible de voir des bâtiments, parfois historiques, complètement ravagés par les bombes et les violents combats.

Chubine semblait encore touché par ce qu'il avait pu voir durant sa carrière dans l'armée. Il avait beau être fier de servir son pays, ça ne l'empêchait pas de culpabiliser lorsqu'il voyait en Syrie ou en Irak des villages rayés de la carte par des bombes russes et de voir des gens, parfois lors de patrouilles, venir soit pleurer à ses pieds, soit lui cracher à la figure de rage. Lui aussi était furieux qu'il y ait des victimes collatérales et qu'on vienne après l'humilier d'avoir fait un acte qu'il n'avait même pas commis. Oh, c'était dur comme travail soldat. Surtout quand on s'engage, car on nous promet d'être un héros et respecté alors que ce n'est pas le cas.

Thomas aussi avait en quelques sortes connus la guerre, mais du côté journaliste. Parfois, on l'envoyait dans des pays en guerre et il avait été au Mali, en Centrafrique et aussi en Irak. C'était des expériences toujours assez terrorisantes, car ce n'était jamais pour les mêmes raisons qu'il y avait des conflits mais ce qui était sûr, c'est que dans tous les cas il ne pouvait que constater la méfiance que pouvaient avoir des autochtones vis-à-vis des Occidentaux et parfois même une certaine hostilité. Il se souvenait très bien de la fois où on lui avait jeté des pierres à la figure. Le journaliste avait eu de la chance, car il n'avait rien eu mais cela l'avait profondément choqué.

Et le fait d'aller dans un pays qui, cette fois, subissait une intervention militaire lui rappelait ces mauvais souvenirs. Peut être que cela lui vaudrait de la reconnaissance parmi ses collègues, mais la refuserait car c'était, pour lui, débile de risquer sa vie pour pouvoir monter dans une hiérarchie. Oui, on pouvait prendre des risques pour parvenir à ses fins, il était tout à fait d'accord, mais pas risquer sa vie.

Une fois que les bulldozers firent leurs travail, le commandant interpella ses hommes en sifflant ses hommes et leur fit signes de rentrer dans le BTR. Une fois que les soldats furent à bord, Chubine se tourna vers Thomas et lui dit « Bon, on en a fini pour aujourd'hui ».

Vallerand2
Niveau 10
13 septembre 2019 à 19:58:21

Chapitre 5

La nuit tomba assez rapidement et les projecteurs au sein du camps furent allumés. Il faisait froid à l'extérieur et le ciel commença à se couvrir. Cela se voyait, car les étoiles étaient invisible et de la neige se mit à tomber. Au bout d'une heure et demi, la neige recouvrait la Place Rouge et un manteau blanc réfléchissait la lumière des projecteurs.

Des soldats étaient en train de monter la garde sur des miradors. Ils surveillaient l'éventuelle approche des morts-vivants mais la nuit fut calme et aucuns coups de feu ne fut tirer. Cela faisait plusieurs jours, bien avant que Thomas n'arrive, qu'il y avait moins de zombies qui se pointaient au devant du camps et qui bien évidemment se faisaient massacrer. C'était une bonne nouvelle, mais ce n'était pas suffisant pour rassurer les gens, car la progression pouvait reprendre au printemps suivant et peut être que ce serait ingérable cette fois là. Mais personne n'avaient envie de savoir si cela arriverait ou pas du tout. C'était un scénario qui était envisageable, certes, mais en ces temps confus tout le monde voulait célébrer les fêtes de fins d'années paisiblement même si durant la période de l'Avent, les prêtres insistaient lors de leurs sermons de l'importance de toujours garder espoir durant ces périodes de troubles.

Quand Thomas se mit à y penser, il se disait que ce n'était pas si débile que ça de se tourner vers Dieu pour trouver de l'espoir et du sens à sa vie. Ce n'était pas quelqu'un de croyant, aucuns mépris pour les religieux mais il n'arrivait pas à comprendre pourquoi il y avait encore des religieux qui croyaient dur comme fer à leur foi. En soi, ce n'était pas une critique mais cela le fascinait et l'intéressé d'en rencontrer encore. Même si cela l'agaçait, il aimait parler avec les Témoins de Jéhovah lorsque ces derniers venaient prêcher. S'ils devaient faire le point dans sa carrière et dire ce qui l'avait marqué, c'était son reportage qu'il avait fait chez les Mormons à Salt Lake City, dans l'Utah, aux Etats-Unis. C'était pour lui une expérience qui l'avait à la fois terrifié et envoûté, car il avait vu bon nombre de jeunes hommes devenir missionnaires et prêcher la parole du Seigneur en Europe.

Etant donné qu'il était déjà réveillé, le journaliste décida de se balader dans le camps. La plupart des soldats étaient en train de dormir, mais certains étaient assis autour d'un feu de camps en mangeant et en rigolant. Chubine sortit d'une tente et invita ses hommes à venir pour un briefing et fit venir Thomas afin qu'il y participe aussi. Encore une fois, les soldats allaient faire une opération de nettoyage mais d'abord, ils devaient récupérer des rations et des munitions qui avaient été larguées durant la nuit. La troupe se remit en route et ce fut toujours la même routine.

La fatigue et l'exaspération se lisaient sur le visage des soldats et même auprès de leur supérieur il y avait une certaine lassitude qui commençait à se manifester. En gros, ils en avaient marre de faire la même tâche depuis plusieurs semaines. Malgré quelques moments de rigolades et de détentes entre eux, ils avaient perdu l'espoir d'un retour à la normale et par conséquent tous avaient de moins en moins envie de combattre, si bien qu'un jeune soldat tenta de déserter et le commandant dégaina tranquillement son pistolet et lui tira dans le dos. Le jeune homme s'écroula et hurla de douleur.

Le commandant s'approcha, lui murmura en russe « Pas de pitié pour les traîtres » et lui tira une balle dans la tête. Thomas fut choqué par ce qu'il venait de voir et hésita à parler de ce fait là dans son article. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait, pourtant c'était tellement irréel de voir cette froide exécution dans l'armée que ça passerait au mieux pour de l'exagération dans les médias français, au pire pour un mensonge.

Dans tous les cas, Ce geste là fut très mal prit par le reste de ses camarades d'armes.

Vallerand2
Niveau 10
12 octobre 2019 à 19:39:32

Chapitre 6

C'était deux jours plus tard, en début de matinée qu'une rafale fut tirée au sein du camps. Thomas se réveilla en sursaut et entendit des cris et des coups de feu. Quand il sortit de sa tente, il vit Chubine les mains en l'air en train de crier en russe à ses hommes de se calmer. D'autres officiers furent sortis de leur baraquement et se firent mettre à terre d'un coup de crosse dans les jambes. Tous les soldats étaient en train de pointer le canon de leur arme contre leurs supérieurs. Un des hommes, le caporal Makarov, se mit en porte-parole de ses autres camarades.

-Vous allez payer pour ce que vous avez fait ! Persifla-t-il
-Ne faites pas comme si vous étiez étonnés par ce comportement, répondit Chubine. Car ce n'est pas la première fois que vous me voyez faire ça.
-Justement, c'est parce que vous l'avez fait trop souvent qu'on se révolte. Vous n'aviez pas à faire ça et vous saviez très bien que depuis quelques temps on commençait tous à en avoir marre de faire ce boulot.
Des hommes acclamèrent cette parole.
-Pourquoi abattre des hommes alors que vous savez aussi pertinemment que vous ne pourriez pas les remplacer ? Continua Makarov
-Comme vous le savez, la désertion est considérée comme un acte de trahison. Je ne pouvais pas faire autrement. En temps de guerre, il n'y a pas de place pour les traîtres à la nation.
-Sauf votre respect, mon commandant, mais vous avez dû remarqué que vos hommes ont peur et aucuns d'entre eux se sont juste porté volontaire par pur patriotisme.

Makarov avait le soutien de l'assemblée et il en était fier. Cela faisait quelques temps qu'il mijotait cette mutinerie avec plusieurs autres camarades, et les officiers n'avaient rien vu venir tellement ils étaient préoccupé par les infos des autres unités et à rédiger leur rapport. L'arrivée du journaliste n'avait eu aucune influence dans le coup, bien au contraire. Tous ne s'intéressaient pas à Thomas, ils se contentaient juste de le protéger et de lui montrer comment ils travaillaient.

Thomas avait peur. Son cœur battait à toute vitesse et il avait qu'ils s'en prennent après à lui. Pour éviter d'avoir des ennuis avec les soldats, sa seule échappatoire aurait été de s'enfuir et tenter de rejoindre la frontière biélorusse par tous les moyens et tant pis pour ses affaires qui seraient restées au campement. Son ordinateur et ses affaires de toilettes ne lui serviraient à rien dans la fuite. Mais le problème, c'est qu'il n'avait rien pour se défendre et ne savait pas utiliser une arme à feu. Etant donné le nombre d'infectés encore présents dans les rue de la capitale, c'était impossible de survivre. Le jeune homme ne savait pas comment il s'en tirerait mais son idée d'évasion était à exclure, c'est sûr.

Après avoir parlementé quelques minutes supplémentaires, le commandant et les autres hommes se levèrent et furent libérés. Makarov le menaça de recommencer. Chubine était profondément choqué par ce qui venait de se passer et décida de s'asseoir sur une cantine. Youri ne savait pas quoi penser de ce début de mutinerie. Il avait honte de ça et craignait que cela n'arrive dans les oreilles de l’état-major. Lui qui avait été toujours respecté et récompensé par ses supérieurs pour son aptitude à diriger et sa capacité à gérer les crises. Le spectre d'une nouvelle mutinerie était en train de le guetter. S'il avait tué des soldats précédemment, c'est parce qu'il voulait effrayer ses hommes et les décourager de déserter. La crise était beaucoup trop grave pour tolérer des écarts comme cela.

Vallerand2
Niveau 10
14 octobre 2019 à 20:01:30

Chapitre 7

Il ne restait plus deux jours à Thomas avant de retourner en France. Deux jours pour finir de rédiger son article et pour qu'il paraisse dans le prochain numéro de leur journal. Il n'attendait plus que ça et le temps lui paraissait horriblement long et c'était plus un cauchemar qu'il vivait. Tout lui semblait horrible et c'était quelque chose de dur que de vivre dans un camp militaire. C'était une vie à la dure, et pour un parisien il n'était bien évidemment pas habitué à ça.

Les rations militaires étaient soit trop salées, soit trop sucrées. Un soldat lui expliqua "Oui, c'est vrai c'est dégueulasse ce qu'on mange, mais au moins nous avons un repas". Ce soldat avait raison, car il ne restait plus à rien manger. Tout avaient été pillé ou alors c'était des rongeurs qui avaient commencé à s'attaquer à certains aliments dans les supérettes. D'ailleurs, c'était toujours quelque chose de dégoûtant, car les fruits et les légumes avaient pourris et des vers étaient en train de les ronger. C'était infâme et Thomas avait même vomi à l'extérieur d'une ces supérettes lors d'une patrouille. L'odeur était vraiment écoeurante.

Il avait interviewé quelques soldats de l'unité de Chubine qui lui confiait tous que c'était un mauvais chef et qu'ils avaient peur de mourir, qu'ils avaient la boule au ventre à chaque patrouille, car ils savaient qu'ils sortaient du camps vivant mais ne savaient pas s'ils en reviendraient vivant. Ils lui racontèrent l'histoire du soldat Grigori. Grigori était un caporal de leur unité, un jeune homme de vingt-et-un ans qui pendant une patrouille avait perdu ses moyens face à une meute de zombies qu'il s'est vite retrouvé à court de munitions, encerclé et avait fini dévoré vivant. Jamais ils n'avaient oublié cette scène et n'oublieraient les cris de douleurs. Ils s'étaient retrouvés impuissants, ne sachant pas quoi faire pour le sauver des griffes de cette horde sanguinaire. Tous avaient eu peur de lui tirer dessus accidentellement. Oh, pour ça personnes n'étaient dupes de savoir que ces hommes là n'avaient pas eu de vraies formations pour se servir de leurs armes, c'était juste l'expérience du terrain.

Beaucoup avaient péris, mais personnes ne savaient s'ils seraient médaillés à titre posthume. Pour le moment, c'était la peur qui régnait partout mais il y avait quand même chez eux l'espoir que cela s'arrange. Les forces armées hongroises et biélorusses leur donnerait forcément un coup de main, et des rumeurs disaient aussi que l'OTAN et les Etats-Unis viendraient pour les aider. Le président ne voulait pas de cette aide et assurait à chaque interventions télévisées que tout allait bien et qu'ils géraient la situation. En attendant, des millions de personnes avaient péris et pour le moment, les estimations ne se basaient sur rien. Les morts-vivants n'étaient pas comptés et immédiatement brûlés, sans même chercher à les compter ou à connaître leur identité.

Thomas avait la chance de savoir lui-même qu'il s'en sortirait vivant puisqu'il partirait deux jours plus tard, mais il ne pouvait s'empêcher de penser à tout ces gamins qui ne savaient pas s'ils reviendraient chez leurs parents vivants ou non. Il ne les enviaient absolument pas et il se disait même que si jamais cette pandémie arrivait en France, jamais il ne pourrait se faire enrôler et devenir de la chair à canon. Ce n'était pas de porter une arme, ni même un uniforme qui lui faisait peur, mais c'était quelqu'un qui aimait énormément la vie et qui pour lui trouverait ça débile de se sacrifier alors qu'on a la vie devant soi.

Depuis la mutinerie, le commandant Chubine était devenu très distants avec ses hommes et mangeait de moins en moins avec eux. Elle l'avait bien effrayé et il avait même cru voir sa dernière heure arriver. Cela le faisait énormément réfléchir dans son rapport qu'il avait avec ses hommes. Il ne savait pas s'il avait tué certains de ses hommes par peur ou s'il l'avait fait volontairement car il souhaitait gagner le respect. Et en ce qui concernait sa relation qu'il avait avec eux, son rêve était d'incarner une forme d'autorité paternelle et de se montrer à la fois juste et doux avec. Cela avait raté, et il hésitait à l'écrire dans son rapport qu'une tentative de mutinerie avait eu lieu. Dans tous les cas, la prochaine serait forcément la bonne. Les autres soldats espéraient que cet avertissement serait le dernier et surveillaient leurs supérieurs de très près. Chacun craignait qu'à la fin de tout ça, ils seraient sanctionnés.

Plus tard dans la soirée, Michel téléphona à Thomas et lui annonça que finalement, il devait revenir plus tôt que prévu.

Vallerand2
Niveau 10
14 octobre 2019 à 20:17:01

Chapitre 8

Michel avait été mis au courant que la situation commençait à devenir très tendue et avait décidé de rapatrier plus tôt que prévu Thomas de Moscou. Il avait passé sa journée à téléphoner aux autorités russes et biélorusses de rapatrier le journaliste et rechercha en même temps des billets d'avion. A la fin de la journée, il était épuisé par tout ces appels et termina en appelant Thomas. Il lui expliqua la situation et il entendit son collègue râler.

-Ecoute, je suis vraiment désolé que tu repartes sitôt mais c'est juste flippant comme la situation s'est vite dégradée là-bas. Je pensais aussi que ça s'était amélioré mais figure toi que la pandémie vient de se déclencher dans les pays Baltes et en Finlande. Et à Moscou, il y a eu des journalistes français et étranger qui se sont fait massacrer. Je te sauve la vie.
-Ca roule pour nous, Michel, expliqua Thomas. J'ai vu de mes propres yeux ce qui s'est passés et...
-Sauf que ce que tu n'as pas vu ou eu la chance de vivre, coupa Michel, c'est qu'il y a des mutineries qui ont eu lieues et c'est là où des collègues ont été massacrés. Cela s'est passé avant-hier et je veux pas que tu sois une victime de ces mutineries.

A l'autre bout du fil, Thomas ne savait plus quoi dire. Ce qu'il avait vécu n'était donc pas quelque chose de spontané, mais il s'agissait de quelque chose qui avait été planifié. Il s'estima heureux de pas avoir connu le même sort que d'autres de ses camarades.
-Tu repars cet après-midi, donc prépare tes affaires et rejoins ton escorte, reprit son collègue.

Le jeune journaliste avait refait ses bagages la veille et dit au-revoir à chaque soldat ainsi qu'au commandant Chubine. L'expérience aurait été pour lui éprouvante et il semblait quand même heureux d'avoir en parti réalisé son rêve de visiter un jour la Russie, même s'il le disait lui-même avec humour que jamais il ne pensait y aller dans ce genre de situation. Il était content d'enfin repartir, car l'ambiance était plus que pesante et la peur de mourir était toujours présentes jusqu'à l'aéroport de Minsk.

De retour à Roissy-Charles-de-Gaulle, Michel l'attendit à la sortie du terminal et le serra dans ses bras. Puis en allant dans la voiture, il lui demanda « Elles sont comment les bombasses russes ? ». Un moment de gêne eu lieu, et puis ils se mirent à rigoler ensemble.

FIN

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Sujet : [SF] L'attaque des zombies
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