Hello,
Ca faisait un moment que je voulais écrire quelque chose sur l'alcool, et comme dans tous mes textes j'ai voulu y introduire une communication avec le lecteur. Je pose ça là, n'hésitez pas si vous avez des retours 
Le Démon-de-vin
La voie de l’abattement propose des haltes bien étranges.
Seul avec la Nuit, le démon-de-vin m’aguiche ; « eh ! Vas-tu boire !? ». Je ne puis refuser de sympathie. Son amitié toxique s’insuffle en Moi et la rencontre est détonante : adieu névroses, renfermement et introspection. De ma prison spirituelle je m’évade en vapeur d’éthanol !
Pour toutes mes distillations en rôdeur nuisible, voilà mon chauffe-ballon. Je trublionnai à la grande nuit en quête de reconnaissance de mes voisins, connaissances et concitoyens, engaillardi par l’amitié du Démon agitant mes entraves. Il ouvrit grand la porte aux abysses de mon esprit, me faisant osciller entre besoin d’acceptation et envie de vengeance, l’un s’écoulant dans l’autre. Je découvris ainsi la douce violence, celle qui n’est ni blâmable ni approuvable.
De relents de malice je semai ça-et-là des traces de mon passage : vitres brisées, sonnettes affolées, drapeaux volés ; lieux du crime distancés. Rôdeur agité, je souhaitais aviser les hommes que j’existais bel et bien, que les personnes et les objets ne me traversaient pas. Peut-être devais-je aussi me le démontrer à moi-même. Quand les rayons solaires finissaient de diluer mon Démon, je ne ressentais pas une once de remords, au contraire : je maudissais Morphée d’avoir raccommodé mes chaînes !
Mon ami, si l’eau-de-vie peut apporter une période de répit dans la tienne, celle que tu invites n’est pas pavée de bonnes intentions. Le Démon ne met pas d’eau dans son vin : il s’amusera à labourer ton esprit pour t’offrir un bouquet d’émotions des profondeurs en gage de reconnaissance. Les actions que tu commettras sous son joug délibéré n’auront pas les effets escomptés. Où tu penseras émettre un cri de détresse limpide, tu ne feras que troubler la quiétude naïve du peuple. Ne te trompe pas d’ennemi, car là, dans la pénombre, l’on ne te distinguera pas de ta vile compagnie ; tu es l’auteur !
