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Sujet : Besoin d'avis sur l'écrit que je souhaite présenter à un concours
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EmAnime
Niveau 4
05 novembre 2019 à 20:39:34

Bonjour, j'ai écrit récemment le tout premier texte que je compte présenter à un concours et j'aimerais beaucoup avoir des retours sur celui-ci, des remarques constructives pour permettre une évolution dudit écrit. Merci à vous si vous prenez le temps de tout lire et de donner une critique !
Au fait, le thème du roman est libre et le texte est très cliché. Je n'ai pas trop cherché à trouver quelque chose sortant de l'ordinaire, j'ai préféré me concentrer sur les techniques d'écriture !

Just so you know

  Te souviens-tu encore de ces douces après-midi que nous avons passées tous les deux ? Ces moments de notre enfance lointaine, lorsque nous étions toujours baignés dans l'innocence et la douceur de ce monde. Moi, je m'en souviens comme si c'était hier. Tu sais, je chéris ces souvenirs autant que la prunelle de mes yeux, et, je dirais même, bien plus encore. Je me souviens du son de ton rire cristallin qui résonnait dans la forêt pendant que nous faisions des cabanes ou que nous ramions sur le petit lac. Tout était alors si calme, si tranquille dans nos jeunes vies. Peut-être que pour toi aussi, cette période est la meilleure de ta vie. En tout cas, pour moi, elle l'est et le restera jusqu'à la fin.

  Te souviens-tu de la manière dont nous nous sommes rencontrés ? Moi, lorsque je me remémore ce souvenir, je ne peux empêcher un sourire doux et nostalgique de se glisser sur mes lèvres, et un petit pincement au cœur me crispe toujours. C'était dans la grande forêt qui borde et entoure les châteaux de nos familles respectives, cette forêt où personne n'est censé pénétrer. Je me souviens m'être enfuie du château après une nouvelle crise de fureur de notre mère à ma sœur aînée et moi. Étant la cadette, je n'étais pas réellement considérée, étant donné que je n'étais pas l'héritière de la famille, alors, je jouissais d'une douce liberté que mon cœur d'enfant chérissait. Et, triste et lassée par la violence des propos que ma mère avait déversés, j'avais fui et m'étais réfugié dans la Grande Forêt. Tout le monde m'avait toujours dit qu'elle était enchantée, et que, tout humain au cœur impur y pénétrant serait instantanément foudroyé par un terrible maléfice qui le tuerait bien vite. Je n'avais pas peur. À vrai dire, fuir les tensions du château me comblait entièrement, forêt enchantée ou non.

  J'ai marché un moment sur des sentiers imaginaires, des sentiers que je m'étais tracée, espérant retrouver mon chemin facilement. Bien entendu, je me suis perdue. Mais je n'avais pas vraiment peur, à dire vrai. Peut-être était-ce mon insouciance enfantine ou bien le fait que cette forêt emplissait mon cœur d'une douce chaleur, mais je ne pleurais pas, continuant de me créer ma route en fredonnant une comptine apprise par mon aînée. Je crois que ce sont tes sanglots qui m'ont menée à toi.
  Il commençait à faire sombre, non pas à cause de l'heure qui se faisait tardive, mais à cause de la densité des beaux arbres qui ne cessait de croître au fur et à mesure que je m'enfonçais dans cet endroit. Quand des sons étouffés me sont parvenus, j'ai avancé courageusement pour en trouver la source, jusqu'à tomber sur toi.

  Tu étais recroquevillé sur ton petit corps d'enfant, sanglotant lentement sans te soucier de ce qui t'entourait. Cette vision me fit mal au coeur, je me souviens encore du pincement que j'ai ressenti à la poitrine en cet instant. Ne voulant pas te laisser ainsi et souhaitant surtout découvrir qui d'autre que moi s'était aventuré dans cette forêt que l'on ne devait habituellement approcher, j'ai déposé une main sur ton épaule, te faisant sursauter. Je crois que ce fut l'intense profondeur de tes yeux bleus qui me fit chavirer en premier. Une sensation que je jugeais étrange m'avait traversé le cœur à une vitesse folle et, sans que cela ne m'inquiète pour autant, je me suis demandée de quoi il pouvait s'agir. Aujourd'hui, cette question me fait sourire. J'étais naïve, naïve et innocente. Je ne connaissais rien à la vie. Alors je ne m'en suis pas trop soucié, et je me suis accroupie à tes côtés pour te réconforter.

  Je me souviens, ta voix était toute tremblante et, pour un petit garçon, elle était d'une douceur à couper le souffle. Je crois que si tu n'étais pas en train de pleurer, j'aurais immédiatement manifesté à quel point je la trouvais belle ! Tout comme tes yeux, d'ailleurs... Et ton visage, aussi ! Tes cheveux ébènes avaient l'air d'une douceur à couper le souffle, et tes mains recroquevillées avaient l'air chaudes et réconfortantes. Immédiatement, je me suis mise à tout aimer de toi, de ton être, de ta voix, tout, je t'aimais tant en seulement quelques secondes... Mais tu pleurais alors, je fis abstraction des battements rapides de mon cœur pour te consoler comme je le pouvais.

  Ça n'était pas facile, je dois bien l'avouer... j'avais l'habitude d'être consolée par ma grande sœur et, je crois bien qu'il s'agissait de la première fois que je devais, à mon tour, réconforter quelqu'un. Enfin, après tout, je n'avais que six ans. Je n'avais pas connu grand chose ! Mais j'ai fait les mêmes choses que mon aînée faisait, posant des mains chaleureuses sur tes épaules, te prenant dans mes bras et te berçant en chantonnant doucement la comptine qu'elle me fredonnait jusqu'à ce que tu te calmes. Aujourd'hui, avoir fait cela me semble complètement idiot et dangereux. Je ne savais pas qui tu étais, je n'avais que six ans, et j'étais perdue dans une forêt que même les adultes si puissants redoutaient. Mais je ne regrette rien ! Vraiment rien ! Je bénis les dieux de m'avoir fait cadeau de cette insouciance à l'enfance. Sans elle, je ne t'aurais pas rencontré.

  Quand ta respiration s'est faite plus calme, je me suis décollée de toi. Nous nous sommes regardés dans les yeux quelques instants, un instant qui me parut figé dans le temps. C'était fou mais, avec toi, j'avais l'impression d'être dans un autre monde, un monde où ce n'était que toi et moi, que nos âmes d'enfants, que nos yeux innocents qui, dans la langueur de l'automne, se détaillaient, se cherchaient discrètement et sournoisement. Je crois que le battement irrégulier de mon cœur que je sentais résonner dans tout mon être me restera après même ma disparition de ce bas monde.

  Balbutiant, tu m'as remerciée après cette phase qui nous transporta. Alors, les jambes tremblant un petit peu, je me suis assise à tes côtés pour discuter et te demander qui tu étais. Nous nous sommes découvert, ce jour-là. Contrairement à ce que j'avais imaginé, tu ne t'étais pas perdu dans cette immense forêt. Au contraire, tu la connaissais comme ta propre poche, la arpentant chaque jours depuis que tu savais te tenir sur tes jambes et avancer. Tu pleurais parce qu'une fois de plus, ton père t'avait forcé à quitter le château pour chasser du gibier dans cet endroit pour, comme il le disait, "devenir un homme". Tu n'aimais pas ça, chasser. Faire du mal aux animaux te débectait, te répugnait plus que tout. Mais tu n'avais pas le choix, ton père était un homme violent qui croyait ardemment en ses méthodes d'éducation et qui n'hésitait pas à te frapper quand cela était nécessaire. Lorsque j'ai entendu cela, je me souviens avoir frissonné. Finalement, je ne me portais pas si mal avec ma mère tyrannique ! En te disant cela, tu as ri. Ton rire avait inondé la pénombre de la forêt comme une véritable lumière et, rapidement, je t'ai rejoint dans cette effusion de joie.

  J'étais une enfant intelligente. J'ai immédiatement compris que tu venais du château de l'autre côté de la forêt, celui de nos ennemis et rivaux depuis toujours. J'ai aussi vite compris que tu n'étais autre que le fils du seigneur qui régissait cette famille adverse, que tu en étais l'héritier, qu'un jour, tu deviendrais l'ennemi des miens. Mais je m'en fichais. Rien ne comptait plus autre que toi. Je continuais donc de t'écouter, de discuter et de rire avec toi. Ce que je me sentais bien, tu n'imagines même pas !
  Lorsque le ciel a laissé éclater la rougeur de son crépuscule, tu m'as doucement raccompagnée jusqu'à l'orée de la forêt où se trouvait mon château avant de me sourire et de ma saluer, me promettant de m'attendre au même endroit tous les jours. Tu avais un sourire éclatant collé au visage, tu semblais si heureux que mon cœur se gonfla violemment d'une joie que je peinais à contenir. Avec un sourire niais et béat, je suis retournée au château, sans même prendre en compte les remontrances de ma nourrice quant à mon absence inquiétante.

  Je n'étais pas une enfant aimée. Ma mère était devenue folle à ma naissance alors que celui qui aurait dû être mon jumeau avait péri à l'accouchement. Mon père, fou amoureux de ma mère et détruit de la voir dans cet état, se mit à me haïr, pensant que tous ces malheurs étaient de ma faute. Le nombre de fois où il m'a de lui même adressé la parole doivent se compter sur une main, je pense. Au début, j'avoue que cela m'attristait fort. Mais, quand je t'ai rencontré, cela a bien changé. J'étais une enfant mal aimée, négligée, rejetée et, en tant que telle, la liberté que je possédais était d'une intensité folle. J'aurais pu disparaître un mois que cela n'aurait inquiété personne ! Hormis ma grande sœur adorée et ma pauvre nourrice auprès de laquelle j'aurais voulu m'excuser pour toutes les inquiétudes que j'ai pu lui causer. Enfin, il n'en est malheureusement plus temps...

  Le fait de ne pas être aimée était en fait un énorme avantage. Tous les jours, après mes cours du matin et mes cours d'entraînement à la magie avec les maîtres du château, je me faufilais en vitesse en direction de l'orée de la forêt où, tous les jours, tu m'attendais, fredonnant la comptine que j'avais chantée pour te consoler lors de notre rencontre, et jouant avec les belles fleurs qui longeaient les bois. J'adorais te contempler créer de magnifiques bouquets ou de beaux colliers floraux que tu m'enfilais toujours avec tendresse autour du cou. Lorsque tu faisais cela, je me sentais importante à tes yeux, tu sais. C'était étrange, peu de gens semblaient me considérer comme toi tu me considérais. Je crois bien que tu étais le seul, en dehors de ma sœur et de ma nourrice. Cela te rendait plus encore spécial à mes yeux. Parce que je l'étais moi-même aux tiens.

  Et ainsi, nous avons passé notre temps ensemble durant de longues années. Enfin, je dis longues mais, maintenant, je trouve que tout cela est passé si vite... j'avais l'impression d'être coupée du monde, avec toi. Tu sais, j'ai très vite identifié la nature des sentiments que je ressentais à ton égard. Il ne m'a fallu qu'un tout petit mois, rien de plus. Je te l'avais dit si facilement, si naturellement ! Tu étais devenu tout rouge à ce moment. J'en ris encore malgré toutes ces années ! Et tu me boudes toujours lorsque, un sourire amusé aux lèvres, je te remémore cet instant. Je crois me souvenir que suite à cette annonce, tu as bafouillé un moment ! Timide comme tu étais, ça ne m'étonne guère, après tout. Mais tu as accepté d'être "mon amoureux" comme je te qualifiais à cet âge innocent. Je t'aimais tant, tu n'imagines pas...

  Tous les deux, nous passions une partie de nos journées ensembles à, pour la plupart du temps, nous entraîner à la magie, chose qui opposait nos familles et que nous aimions tant. C'était amusant, je me souviens que tu as souvent fini trempé en essayant de manipuler ta magie de l'eau. Je ne pouvais cesser de rire en voyant ta mine déconfite, mais je venais chaque fois t'apporter mon aide en te réchauffant grâce à ma magie de feu. L'été, la glace que tu manipulais nous refroidissait terriblement bien et l'hiver, lorsque des tempêtes de neige se mettaient à souffler, je créais toujours de petits abris de terre où je faisais brûler un feu qui nous réchauffait doucement. Ces instants me paraissent si lointains... Nous étions si insouciants, à l'époque, tout nous semblait possible tant que nous étions ensembles.

  Nous avons bien grandi, tous les deux. Notre premier baiser fut accidentel, et malgré mon habituel détachement et mon manque de gêne, je n'avais pu prononcer la moindre parole tant mon cœur tambourinait, et, il me sembla que mes joues devinrent aussi rouges que le feu que je manipulais. Il en était de même de ton côté. Pour autant, nous avons recommencé. Le contact doux et sucré des lèvres de l'autre réchauffait nos jeune cœur. Ces instants étaient... magiques. Non, même "magie" est un euphémisme pour décrire ce que je ressentais. Rien sur Terre ou dans les Cieux ne le peut, pas même l'imaginaire des Hommes.

  Te souviens-tu des après-midi que nous passions à rire en fredonnant des chansons ? Ou lorsque tu me jouais de délicieux morceaux de musique avec la petite mandoline que ta mère t'avait offerte ? J'adorais tant tout cela, tous ces moments avec toi. Ces instants figés dans le temps qui, paradoxalement, se sont écoulés à une vitesse vertigineuse. Je donnerais tant pour retourner à ces jours perdus, tu n'imagines même pas. Sacrifier mon âme ne me fait pas frémir. Je souffre, la nostalgie me sert tant le cœur, tu sais. Pourquoi n'avons nous pas pu vivre heureux ? Pourquoi n'avons nous pas pu nous marier dans la petite clairière de la forêt quand nous serions adultes, comme nous l'avions prévu ? Pourquoi le sort en a-t-il décidé ainsi ? Pourquoi le destin a-t-il tant craché son venin sur notre amour si pur ? Pourquoi donc ?

EmAnime
Niveau 4
05 novembre 2019 à 20:39:48

  J'avais à peine seize ans lorsque je passai mon dernier moment heureux à tes côtés... Ce jour là avait été doux. Le printemps bien avancé nous offrait la beauté de la nature et la clémence du temps dont nous profitons ardemment, nous assoupissant souvent l'un contre l'autre sous les rameaux du saule pleureur où nous avions passé tant de temps. C'était une journée comme les autres, en apparence et, malgré les violentes tensions qui secouaient et opposaient nos familles en ces temps, nous nous sentions horriblement bien, blottis dans les bras l'un de l'autre à contempler les abeilles butiner ou à rire en jouant dans le petit lac de la Forêt. Ce jour-là, je t'ai demandé s'il ne nous suffisait pas juste de nous enfuir pour échapper à tout cela et ainsi vivre heureux. Tu as souris tristement et m'as embrassé le front en me disant que tu en rêvais d'une force que je n'imaginais pas. Mais malheureusement si nous nous avisions de faire cela, les tensions risquaient de dégénérer en une guerre totale et que tu ne souhaitais pas avoir la mort de centaines de membres de ta famille et de la mienne sur la conscience. J'ai acquiescé. Tu avais raison, bien entendu, et je partageais entièrement ton avis mais, tout au fond de mon cœur, ma petite part égoïste avait soupiré et m'avait glissée que du moment que j'étais avec toi, cela ne me dérangeait guère. Je l'ai faite taire en me blottissant contre toi et en soupirant de bonheur, humant ton parfum délicat que j'appréciais tant. La journée s'est terminée calmement, comme à son habitude. Lorsque tu m'as raccompagnée, ton sourire était d'une douceur telle que jamais je ne pourrai l'effacer de mes pensées. M'attirant une dernière fois à toi et m'embrassant tendrement, tu m'as soufflé un "je t'aime" doux et calme dont toi seul avait le secret. J'ai toujours été de nature à exprimer mes sentiments facilement et, mes "je t'aime" étaient récurrents. Les tiens, par contre, étaient d'une rareté qui les rendaient presque magiques. Cela me coupait toujours le souffle et les sentiments me montaient si fort au nez qu'il m'arrivait d'en pleurer. Cette fois ne fit pas exception et une larme d'amour pur glissa au coin de mes yeux. Avec une tendresse et une douceur infinie tu l'essuya calmement, me sourit et m'embrassa une dernière fois avant de te détourner pour reprendre ton chemin en direction de ton chez-toi, me saluant de la main. Ce fut la dernière fois que je te vis en tant que mon amant, mon fiancé, mon amoureux.

  Lorsque je suis rentrée au château, un sourire toujours niais de bonheur collé au visage, je compris immédiatement que quelque chose n'allait pas. Tout le monde courrait, se bousculait, s'affolait, .... une tension horrible régnait, telle que je ne savais où me mettre. Inquiète, j'interpellais un domestique dont la pâleur m'affligea pour lui demander ce qu'il se passait. Je crois que tout le palais put entendre mon cœur éclater dans ma poitrine lorsqu'il m'annonça que ma sœur aînée avait été assassinée par un homme de ta famille et que la guerre était déclarée.

  Je n'eu même pas le temps de pleurer la mort de ma sœur que j'aimais tant. Devenue fille unique, j'héritais par conséquent de la charge d'héritière de ma famille avec toutes les responsabilités qui lui incombaient. Et puis, mon père mourut dans les mois qui suivirent, sans que cela ne me fasse chaud ou froid. Cela me fit monter au rang de chef de famille. Et, comme si le destin avait décidé de s'acharner, ton père tomba gravement malade, te faisant à ton tour devenir chef de famille. À partir de cet instant, nous deux, amants, fiancés, amoureux, devinrent les chefs à la tête de deux ennemis mortels. Je ne m'étais jamais sentie aussi fébrile de ma vie. Alors, la cruauté de ma mère sauva ma famille et la tienne. Ce fut lorsqu'elle proposa de régler ce conflit par un

combat à mort entre les deux chefs de famille pour départager qui vaincrait l'autre. Idée qui fut, bien entendu, acclamée de tous.
  Nous nous sommes revus une année après notre séparation. J'étais heureuse, mais j'avais mal. Horriblement mal. Nous étions sur le point de nous affronter en combat à mort, devant l'entièreté de nos familles. Impossible de reculer.

  Je vis dans tes yeux que tu étais prêt à te sacrifier pour moi, pour ma vie. Mais il en était de même pour moi, et, tu me connais bien, je ne suis pas du genre à reculer. Tes yeux bleus m'imploraient. Tes yeux si profonds dans lesquels je m'étais noyée de si nombreuses fois. Mon cœur saignait abondamment. Je ne sais même pas comment j'arrivais encore à me tenir debout malgré tout.

  Le combat s'engagea.

  Les cris virulents de nos familles ne nous parvenaient même plus. Nous nous contentions de nous battre à mort, espérant épargner l'autre et succomber à sa place pour lui laisser la vie. Nos yeux ne se lâchaient plus. De toutes nos forces, nous tentions de nous envoyer tout l'amour que nous pouvions ressentir l'un pour l'autre, toute la peur, le désespoir, et la haine envers nos famille et le cruel destin qui nous écrasait de tout son poids aussi. L'étaux autour de mon cœur était lui, bien plus douloureux que celui de nos membres fatigués de se battre avec cette magie que nous nous étions amusés à travailler et à manipuler ensembles.

 Nous nous sommes battus des heures et des heures durant. Je n'avais plus aucune notion du temps. Quelles étaient les heures, minutes, secondes,... je ne sentais plus rien. Mon corps endolori par l'effort avait cessé de me supplier de l'épargner. Il était déjà probablement mort. Je ne m'en souciais pas. Je ne m'en soucias plus. Je ne me souciais plus de rien. Il n'y avait plus que toi. Ton coeur semblait saigner autant que le miens Ton visage restait crispé de douleur face à ce que tu ressentais quant à ce combat. Je devais arborer le même... Si j'avais eu la force, je crois que j'aurais hurlé face à la douleur et la souffrance qui me scindaient le coeur. Je n'en pouvais plus. Je souffrais trop, bien trop. Et je n'arrivais plus bien à me concentrer. Mes attaques devaient sembler réelles, nos familles nous regardaient, notre combat devait sembler concret, bien qu'il ne le fût pas. Mais une autre bataille existait tout de même malgré tout. Celle où chacun de nous tentait de mettre fin au combat en prenant de plein fouet l'attaque de l'autre, lui évitant ainsi le sort fatal. C'était difficile. Nous n'en pouvions plus. Je n'avais même plus la force de laisser couler les larmes qui me brouillaient la vue. Tes beaux yeux bleus semblaient embrumés, eux aussi. Une lourde larme glissa sur ta peau lorsque je parvins à contourner ta surveillance et à m'empaler sur le pilier de glace que tu venais de créer. Je ne pu empêcher un sourire de joie et de soulagement d'éclairer mon visage en comprenant que ta vie serait sauve et que je pourrais partir en paix comme je l'avais souhaité. Mais ton hurlement de détresse et de désespoir firent se dresser les poils sur mon corps alors que du sang coulait de mes lèvres fines et que je me sentais partir. Les larmes de rage et de douleur que je vis sur ton visage me retinrent. Et, avant que je n'ai pu dire quoi que cela soit, tu t'infligea le même sort qu'à moi avec ta propre glace avant de t'écrouler par terre, tout contre moi.

  Nous voilà maintenant, mon amour. Nos sang chaud se mélangent pour ne former qu'un et l'arôme qui s'en dégage ne m’écœure même plus. Je crois qu'il me fait tourner la tête, comme le feraient des effluves de vin. Ou bien est-ce le fait qu'une telle quantité se trouve hors de mon corps qui me fait tourner la tête ? Je ne sais pas. Nous sommes blottis l'un contre l'autre, comme auparavant dans les moments de joie. Je me sens coupable, tu sais... je n'arrive même pas à être attristée par ta décision de me rejoindre. Mon côté égoïste est décidément bien fort...

  Je ne m'inquiète plus pour la suite. Je sais que tout ira bien. C'est assuré. Je ne suis pas naïve, je ne suis plus une enfant. Ce ne sont pas de simples espoirs, de simples rêves. Parce que les guerres cesseront entre nos familles. Elles cesseront car nos deux familles ne deviendront plus qu'une et même entité. À cause d'une chose. Grâce à une chose. Une information cruciale, une information capitale qui changera l'avenir à jamais. Celle qui dévoile qui il est, qui est le père de l'enfant que j'ai mis au monde il y'a trois tout petits mois. Cette enfant que je n'attendais pas mais qui a fait mon bonheur une année durant, du moment où j'ai appris son existence dans mon corps à l'instant où j'ai dû l'abandonner pour me battre à mort, il y'a quelques heures à peine. C'est un si bel enfant... mon seul regret est de le laisser sans parents aimant en ce bas monde. Je sais que son père aurait mis toute son âme, son cœur et son amour dans son éducation et pour le voir grandir. Je sais qu'il aurait tout abandonné pour lui. Je sais que tu aurais fait ça pour ton enfant, mon amour. Pour notre enfant. Celui conçu quand la vie était encore douce et rayonnante pour nous. Tu aurais été un père exemplaire, j'en suis certaine.

  Je n'ai pas peur pour la vie de notre fils. J'ai chargé quelqu'un de confiance de prendre soin de lui, une personne aux pouvoirs magiques incroyables. Et puis, les enchantements que j'ai mis pour le protéger seraient suffisants pour repousser une armée. Il grandira sans crainte pour sa vie. Mais je suis si malheureuse de le laisser seul... J'aurais tant aimer, tant aimer le voir grandir pour lui donner l'amour dont il a besoin... Ce n'est pas juste... Ce n'est pas une vie pour un enfant, ce n'est pas une vie ! Il est si petit, si fragile... pourquoi doit-il rester seul ainsi ? Pourquoi ? Je regrette tant... J'aurais peut-être dû insister ce jour où je t'ai demandé de fuir. Nous aurions pu l'élever, nous aurions pu l'élever comme le feraient des parents aimants... Pourquoi donc faut-il le laisser ici bas ? Je sens une larme me couler sur la joue.

  Cet enfant est un espoir inouï pour le monde. Je sais qu'il les sauvera tous. C'est un lourd fardeau pour ses frêles épaules, je le sais bien. Dès lors que j'ai appris que grandissait en moi une vie, j'ai écrit, écrit encore et encore. J'ai écrit tout ce qu'il me venait sur le cœur, tout ce que j'aurais voulu lui dire. Je savais que je ne pourrai pas le voir grandir, je l'avais senti. J'espère que tout ce que j'ai écrit pour lui lui permettra de surmonter un peu la douleur... juste un petit peu...

  Il est né d'un père aux pouvoirs magiques d'eau et de glace et d'une mère maîtrisant le feu et la terre. Cet enfant possédera ces quatre pouvoirs combinés. Cet enfant est un enfant béni, un enfant qui sauvera tout le monde. Il accomplira tout ce que nous n'avons pas vu de notre vivant. Et il est le fils des chefs des deux familles opposées. Il est l'héritier de chacune d'elle. Il réunira nos deux familles en une seule et même. Il les sauvera tous. J'espère que tout ira bien pour lui... j'aurais tant aimé le voir grandir, tu sais. Je suis sûre que nous aurions été une formidable famille, toi, lui, et moi. Je le laisse au monde des vivants, avec l'espoir qu'il aura un jour sa propre famille. Je l'espère...

  J'ai chaud, je me sens bien.

  Ton regard et ton sourire m'hypnotisent, comme d'habitude. Tout contre toi, dans la chaleur de tes bras, je n'ai pas envie de partir. J'aimerai rester. Mais mes yeux piquent, ils me brûlent et m'appellent vers d'autres contrées inexplorées... m'accompagneras-tu les découvrir ? Après tout, il nous reste l'éternité. Notre mort ne fait que commencer. Et je sais que pour toujours, nous serons liés. Par delà même la vie, par delà même la mort.

  Tes yeux me sourient. Ils se ferment petit à petit, tout comme les miens. Attends moi mon amour, je ne serai pas longue à te rejoindre. J'arrive, je suis heureuse. La mort nous lie à jamais dans un infini inexploré. J'ai hâte. Je suis heureuse. Heureuse d'avoir vécu, heureuse de t'avoir rencontré, heureuse de t'avoir aimé jusqu'à la mort. Mon cœur tambourine d'amour alors que lentement, il cesse de fonctionner.

  Te souviens-tu encore de ces douces après-midi que nous avons passées tous les deux ? Ces moments de notre enfance lointaine, lorsque nous étions toujours baignés dans l'innocence et la douceur de ce monde. Moi, je m'en souviens comme si c'était hier. Et demain se présente à nous sous un nouveau jour, sous une nouvelle forme, sous une nouvelle aventure. Aimer jusqu'à ce que la mort nous sépare et même au delà. J'ai bien vécu. Je suis heureuse. Je t'aime."

BALAVOTRE
Niveau 10
06 novembre 2019 à 23:46:26

C'est plutôt bien écrit mais je trouve que les sentiments à son égard son trop présents que ça en devient lassant.
Je veux dire, c'est mon opinion ça ne veut pas dire que j'ai raison, mettre trop d'émotions et de sentiments dans le récit tue ce ressenti pour le lecteur en rendant l'histoire un peu niaise. Je crois qu'il faut mesurer tout ça et savoir disséminer quelques morceaux sans que ça devienne un peu gros. Sinon l'histoire est classique (Roméo+Juliette?) mais elle tient bien debout, tu arrives à doser les phrases pour qu'elles soient douces et légères, sans une syntaxe lourdes, tu as indéniablement un bon vocabulaire que je ne sais trouver moi-même quand j'écris.

Les thèmes que j'ai bien aimé : L'innocence de l'enfant et les responsabilités d'adultes, l'amour impossible semble plus fort que ces dernières et donc la passion face à la raison(voir déraison), la forêt comme le non-lieu de la guerre entre les clans, sorte de paradis naturel aux seuls personnages amoureux. Ton histoire est courte mais les lieux et les thématiques sont réduites et bien construites : le château = les responsabilités, la forêt = le nid douillet, la guerre = l'affrontement entre les deux. Je pense sincèrement qu'un récit doit limiter le nombre de lieux et les faire parler utilement pour l'évolution de l'intrigue et des personnages. Ca coule de source et pourtant ce n'est pas toujours le cas, surtout dans les autres registres que la littérature. Mais ici, je pense que tu les maîtrises.

VeyIi
Niveau 10
09 novembre 2019 à 22:22:19

C'est étrange de te voir écrire un post sérieux balavo

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Sujet : Besoin d'avis sur l'écrit que je souhaite présenter à un concours
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