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quelle la différence entre une cité est une ville ? 
Sujet :
quelle la différence entre une cité est une ville ?
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Ce sont deux termes chronologiquement différents et ne recouvrant pas la même réalité. Une "cité" est un terme antique, une "ville" un terme médiéval.
Dans l'Antiquité, une cité est composé de trois éléments:
-Un centre urbain (qui peut être plus ou moins urbanisé, y'a des cités qui ont que quelques bâtiments publics comme Sparte et d'autres très bâties, comme Athènes ou Rome).
-Son territoire alentour, la campagne environnante, qui peut être plus ou moins grande selon la cité.
-La communauté des citoyens, composante la plus importante des trois. Une cité peut perdre son centre urbain et son territoire, comme Athènes après la bataille des Thermopyles, mais tant que la communauté des citoyens n'a pas été détruite, la cité peut se relever.
A l'inverse une ville est un terme médiéval désignant un centre urbain ayant reçu une charte de franchise de la part de son seigneur et jouissant donc d'une certaine autonomie (voire d'une autonomie presque totale pour les "villes libres"). Cette ville se dirige généralement par elle-même, avec des magistrats élus par une partie de la population (au Moyen-Age central ce sont les vieilles familles patriciennes qui dominent, au bas Moyen-Age ce sont les corporations et particulièrement les plus puissantes). Elle a des droits (notamment son autonomie) et des devoirs. Elle jouit de larges compétences, notamment le droit de rendre la justice (en ce compris la haute justice) et de lever des impôts. Elles disposent d'une force militaire pour se défendre (ou attaquer, c'est selon).En échange elles ont des devoirs, notamment l'aide militaire et financière au seigneur (c'est presque tout le temps un grand seigneur: prince ou grande abbaye). Les relations des villes avec le pouvoir sont complexes, mais généralement elles vont dans le sens de la défense jalouse de l'autonomie de la ville. Le symbole de cette autonomie est le beffroi, que chaque ville s'empresse de faire construire. Au plus le territoire est urbanisé, au plus les relations sont conflictuelles, comme on le voit en Flandre et en Italie du nord. Ca donne des modes de gouvernement différents, fondés sur la négociation permanente, surtout en Flandre, preuve de la puissance de ces villes dont le prince ne peut se passer. L'un des droits des villes médiévales est d'ailleurs la révolte. La révolte est un droit, c'est l'ultime étape après moult négociations ayant échouées. Généralement ça se termine par une ultime négociation, il est très rare que le seigneur prenne la ville d'assaut, ne serait-ce que parce que les milices urbaines forment le gros des troupes dans les principautés urbanisées... 
Evidemment si la ville a des droits, ses habitants en ont aussi. Généralement ils sont du ressort exclusif de la ville: la justice seigneuriale ou princière ne peut les toucher, de même que seule la ville peut les taxer. Les habitants des villes médiévales sont appelés "bourgeois", et c'est un statut indépendant de la fortune, ça n'a pas du tout le même sens qu'actuellement. Un bourgeois médiéval est un habitant d'une ville jouissant du statut de cette ville et de sa protection (tous les habitants ne sont pas bourgeois). Quand je dis que la ville protège ses habitants, ça peut aller loin, par exemple un seigneur ne peut pas venir récupérer un serf ayant acquis le statut de bourgeois (généralement après 1 an et 1 jour dans la ville, d'où l'expression "l'air de la ville rend libre").
Attention, une ville médiévale n'est pas forcément très peuplée. De nombreuses villes ont moins de 1000 habitants. 10 000 habitants c'est déjà une belle ville. Plus de 50 000 habitants, il n'y en a que deux au nord des Alpes: Paris (200 000 habitants) et Gand (70 000) (toutes deux au sommet de leur population vers 1320 avant la grande peste). Des villes aussi puissantes et importantes que Bruges (30 000 habitants), Cologne (40 000), Londres (40 000) ont toutes moins de 50 000 habitants.
Ultime précision: la puissance des villes médiévales peut-être mesurée à l'influence qu'elles ont eu sur le pouvoir. Quand on parle de "tiers-état", ça ne signifie pas du tout les paysans (qui sont censés être représentés par leur seigneur), ça signifie la bourgeoisie des villes. C'est elle qui forme le troisième ordre, preuve de son importance, puisqu'elle est représentée.
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