Savoir & Culture

Pourquoi les japonais ne les ont-ils pas gardés en vie (comme pilotes) et n'ont ils-pas évité ces pertes humaines et matérielles ?

Comme ça je dirais : désespoir + mentalité japonaise de l'époque

Est-ce qu'un avion rempli d'explosif fait plus de dégâts qu'un avion qui combat ?
Pour l'exemple de Pearl Harbor, était-il possible aux Japonais de revenir vers leur base/porte-avion après avoir parcouru une sacré distance dans le Pacifique ? Il y avait-il des portes avions ?

Justement ils n'arrivaient pas à garder en vie leur pilote. A la fin de la guerre l'aviation japonaise se fait décimer et la très grand majorité des pilotes sont des bleus qui meurent avant d'avoir une véritable expérience du combat. Il faut rajouter à ça la mauvaise qualité de l'armement japonais par rapport à l'équipement américain et le culte du sacrifice guerrier qui caractérise la tradition militaire japonaise.

Résultat : les japonais se disent que la meilleur chose à faire avec ces jeunes pilotes destinés à une mort certaine dans leurs avions pourris est de les précipiter sur les bâtiments adverses, ils feront plus de dégâts comme ça et au moins ils ne seront pas morts en vain.

Effectivement, ça peut paraître incroyable, mais le ratio "perte d'appareil / impact sur cible" est meilleur en kamikaze qu'en attaque classique.
Ils avaient encore beaucoup de vieux avions toujours en état de voler et le nombre de très important de pilotes sans expérience, fait qu'il est statistiquement plus efficace d'envoyer les piloter se crasher sur les navires ennemis que de les laisser larguer des bombes.

Oui, ils vont certainement se faire descendre de toute façon et comme ils sont sans expérience, les bombes vont rater leur cible. Donc double gâchis.

Enfin, les japonais partent du point de vue qu'il faut se sacrifier la patrie. Appliqué Littéralement. On a bien sûr tout le système social qui pousse les jeunes à accomplir ce qu'ils considèrent comme un geste héroïque.

Bon, ça part parfois dans l'exagération. Des pilotes ont été vivement critiqué parce qu'ils sont partis en mission kamikaze et sont revenus. N'ayant trouvé aucune cible à destination. C'est drôle et tragique à la fois. Considéré comme des traîtres à la patrie, alors qu'ils ne cherchent qu'à mourrir utilement.

Bonjour,
Le maître mot engendrant cette technique de guerre aérienne est ici écrit

Le 16 mai 2019 à 13:19:51 frgo71 a écrit :
Comme ça je dirais : désespoir + mentalité japonaise de l'époque

DESESPOIR.
frgo71 n'écrit que ce que d'autres ont déjà écrit. Il ne s'agit pas de plagiat, mais d'une vérité connue .Les pertes catastrophiques de l'année 1944, avec comme point d'orgue "le tir au pigeon des Mariannes", amenèrent l'aviation japonaise à envisager cette solution déséspérée, celle des kamikazes, dans sa stratégie. L'année suivante, 1945, vit l'empire japonais perdre 7800 avions, et 12000 pilotes au cours de la seule bataille d'Okinawa (selon une source à revérifier, mais le fait est qu'en aout 45, il n'y avait plus grand chose qui volait coté japonais)
On estime que 2600 pilotes se sacrifièrent volontairement lors de l'opération "vent divin".
Il faut comprendre que le Japon avait fabriqué des appareils spécifiques, conçus pour servir aux kamikazes:
-le Yokosuka MXY-7 Ohka, un planeur
-le Nakajima KI-115 "Tsurugi", motorisé
des engins-suicides, des bombes volantes.
Puis, n'ayant plus de capacité de production industrielle, l'armée japonaise employa des appareils conventionnels dans le cadre de "vent divin"

Les pertes aériennes des japonais s'expliquent par des manquements technologiques graves( l'absence de réservoirs auto-obturant, par exemple, les faiblesses du blindage, de l'armement, à bord des avions), non par la qualité maneuvrière de leurs appareils ou la qualité de leurs pilotes.

Salutations

L'idée de généralisé cela est venu du vice amiral Onishi suite à ça :
"Cependant, comme c'est le cas depuis de nombreux mois, la supériorité américaine dans le combat aérien, tant numérique que qualitative, interdit au aviateurs japonais l'approche des porte-avions.Un des bombardements de l'escadrille japonaise, celui de l'amiral Arima, réussie pourtant,à la faveur d'un nuage, à s'approcher sans être vu, puis à piquer soudainement droit sur le Franklin, qu'il percute de plein fouet.Le porte-avions, hors d'usage, est retiré des zones de combat, tandis qu'au Japon la disparition héroïque de l'amiral Arima reportée par radio Tokyo, apparaît comme la révélation d'une arme nouvelle. "

Chapitre" Kamikazes '"du livre" Le Japon :Des samouraïs à Fukushima".

En octobre 1944, le Japon est déjà considérablement affaibli par les défaites successives dans le Pacifique face à des troupes américaines disposant d'une armement ainsi que d'une logistique très supérieure. C'est dans ce contexte qu'une important affrontement s'engage pour le contrôle des Philippines : la bataille du golfe de Leyte (octobre 1944). L'aéronavale japonaise est en piteux état pour ce combat et ses pilotes sont moins aguerris que leurs adversaires.

C'est dans cette situation désespérée que le vice amiral Ônishi Takijirô fait valider par l'état-major une idée incroyable : demander à ses pilotes de mourir par « choc corporel » (tai atari), c'est-à-dire de se jeter avec leurs appareils sur les navires américains en emportant une bombe avec eux. L'état-major approuva ces missions à condition que les pilotes soient volontaires. Ces escadrilles sont désignées comme des « unités spéciales d'attaque » (tokkôtai), nom de code kamikaze - « vent divin ».

Par un coup du sort, la première sortie de pilotes kamikazes, le 25 octobre 1944, connait un étonnant succès qui ne sera jamais égalé. Un seul Zéro japonais parvient à couler un porte-avions américain en touchant sa soute à munitions; un autre porte-avions est sérieusement endommagé. Pour cinq avions kamikazes, le résultat est impressionnant. Ce succès fait sauter les dernières réticences de l'état-major, et les missions d' « unités spéciales d'attaque » devient courant parmi les forces aériennes japonaises.

Pourquoi les autorités japonaises s’obstinent-elles à envoyer à la mort leurs jeunes pilotes et à perdre 100% des appareils utilisés (que l'industrie japonaise ne parvient pas à remplacer) ?

Bien que les chiffres soient sujets à caution, une statistique évoque que 48% des bâtiments de la marine américaine endommagés et 21% des navires coulés pendant l'ensemble de la guerre du Pacifique auraient été le fait d'attaques-suicides entre fin octobre 1944 et la capitulation du 15 août 1945. Les kamikazes semblent être l'arme la plus efficace inventée par les Japonais contre les navires de surface américains.

Les dirigeants japonais pensent que le sacrifice ultime des kamikazes, comprise comme la détermination de tout un peuple, ferait reculer les Américains et les obligeraient à négocier. Par ailleurs, les kamikazes sont l'objet d'une stratégie de communication à l'égard du peuple japonais. La propagande japonaise s'empare immédiatement du sujet et transforme l'arme qu'est le kamikaze en construction idéologique : comment le peuple japonais peut-il se plaindre du manque de nourriture et autre quand l'élite de la nation donne sans hésiter sa vie à l'empereur ?