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Histoire

Sujet : Les hippeis spartiates
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Craouillot
Niveau 4
16 novembre 2019 à 16:54:05

I. cité, classes sociales et soldats

Toute cité grecque était composée d'un corps de citoyens. Ce corps d'hommes correspondait à l'armée qu'on levait pour défendre le territoire (les champs) de la cité. Les champs étaient importants, puisque là résidait la richesse de la ville : la nourriture qui nourrirait les citoyens.

Les plus pauvres étaient les thètes. ils n'avaient aucune richesse. Ne pouvaient se payer aucune arme. On les mettait donc dans les navires où ils servaient comme rameurs. Et s'ils n'y en avaient pas assez, on mettait des esclaves. Il formait la marine. Les navires eux étaient payés par les plus riches des citoyens. Un navire coûtait très cher, une cité qui n'en avait pas d'utilité, qui n'avait pas de port à défendre, n'en avait donc pas. C'est pourquoi la marine athénienne était si puissante, et la marine spartiate si misérable.

Ceux qui avaient de quoi se payer des armes : un bouclier, une épée, une lance, prenaient part à l'infanterie. Ce sont les hoplites (hoplon, bouclier). C'était la classe moyenne si on veut.
Ils étaient les plus nombreux.

Les plus riches, les moins nombreux étaient ceux qui pouvaient se payer l'armement du fantassin mais en plus ils pouvaient se payer un cheval. Ils formaient donc la cavalerie.

II. la bataille

La force la plus nombreuse étant l'hoplite, c'est elle qui joua le rôle majeur dans les guerres grecques. Une bataille se résume à la rencontre de deux masses d'infanterie lourde se percutant de face à la manière d'une charge de cavalerie, le plus solide des deux côtés perforant les lignes adverses et disloquant les rangs ennemis.
L'armée vainqueuse se retournait ensuite pour charger sur l'une des ailes restante, mais dans la plupart des cas, dès que la ligne avait été enfoncée, les ailes se débandaient et fuyaient... les hoplites abandonnant leur lourd équipement dont le fameux bouclier qui pouvait peser dans les 20 à 30 kgs. Le vainqueur ramassait alors les armes abandonnées de l'ennemi, s'appropriait les belles pièces et entassaient le reste dans ce qu'on appelait des "trophées". Après la bataille, les vaincus demandaient officiellement aux vainqueurs le droit d'enlever leurs morts et de les enterrer proprement. Cette demande était importante : sans elle, les vaincus devaient prendre les armes pour reprendre par la force leurs morts... autrement dit la bataille ne finissait pas. C'est ainsi, par cette demande qu'on déterminait qui avait gagné la bataille.

Les deux lignes se rencontrant plusieurs scénario étaient possibles :
-le milieu était enfoncé
-l'aile droite était enfoncée
-l'aile gauche était enfoncée

Le meilleur scénario était d'enfoncer sur la droite. Pourquoi ? Les hoplites étant droitiers, le mouvement tournoyant de la droite vers la gauche était e plus rapide.

Les généraux grecs ont donc pris l'habitude de placer leurs meilleures troupes respectives à droite. Pour faciliter le mouvement tournoyant et donc l'écrasement de l'ensemble de l'armée ennemie.

Ainsi, le milieu était rarement enfoncé. En effet, une fois le milieu percé, vers quel côté tourner ? Tandis que si vous perforez à droite, il n'y a pas de question à se poser : à gauche toute ! Dans une bataille chaque minute compte, toute décision doit être automatique. Enfoncer au milieu aurait été inutile et dangereux pour les unités ayant percé.
Enfoncer à gauche aurait été perdre de la vitesse et de la puissance et s'exposer à une attaque de flanc.
La meilleure et la seule tactique était donc de mettre le paquet à droite. L'armée gagnante serait celle qui serait la plus rapide à aller sur le derrière du milieu ou de la droite ennemie là où se situait leurs meilleures troupes. Il est évident qu'une troupe prise en sandwich n'avait aucune chance de survie.

Ainsi une bataille à la grecque ne durait pas longtemps. Seule l'intervention de la cavalerie ennemie ou des peltatses (infanterie légère) pouvait gêner le tournoiement vainqueur. Là intervient la cavalerie pour couvrir le mouvement tournoyant et détourner la cavalerie ennemie.

Ainsi, même les spartiates avaient besoin d'une cavalerie, si minable fut-elle, ne serait-ce que pour couvrir ses propres hoplites.

III. les hippeis spartiates

Mais aussi curieux que cela puisse paraitre, les spartiates avaient deux corps d'hippeis.
1) la cavalerie proprement dite
On y mettait le tout-venant, des zéro, des remplaçants. Les riches en avaient la responsabilité, mais ils payaient des gueux pour prendre leur place à cheval.
A Sparte le plus grand mépris régnait pour les cavaliers.
Tout homme devait combattre chez les hoplites. Seuls eux étaient dignes de respect. Car eux seuls faisaient gagner la bataille.
Pour les riches de Sparte il était impossible de laisser cet honneur à d'autres.
2) les hippeis
Ils combattaient donc dans la ligne.
Et ils mettaient un point d'honneur à garder le nom de leur classe supérieure : hippeis.
Si bien qu'ils tiraient gloire non seulement de leur classe (hippeis) mais également du port des armes hoplitiques.
Tout en étant hoplite il gardait leur appellation d'hippeis. C'était un corps d'élite qui formaient la garde personnelle du roi sur le champ de bataille. Ils s'illustrent à Platées, puis à Leuctres, en récupérant le corps du défunt roi Cléombrote.
Leur nombre était de 300, dont dans une bataille un groupe restreint de 100 en permanence autour du roi.

Rappelons que les hoplites spartiates étaient de 1.000 à 3.000 selon les époques. Il était rare qu'ils soient plus de 1.000 dans une seule bataille. Ils n'avaient pas besoin d'être nombreux pour intimider les rangs ennemis.
La seule annonce de la présence d'homoioi spartiates suffisait à décourager les adversaires et parfois même à provoquer leur fuite...
On comprend dès lors que Sparte se soit allié peu à peu toutes les cités du Péloponnèse. Une cité avait plutôt intérêt à l'avoir plutôt que pour ennemi.

Charkhlo
Niveau 5
20 novembre 2019 à 16:23:06

Les hippeis spartiates étaient sélectionnés par 3 hippargètes.

Chaque hippargète sélectionnait 100 bonhommes, censé former l'élite de l'armée spartiate.

Même si la compétence était évidemment requise, on ne peut guère imaginer que les fils de bonne famille en fussent exclus, sauf si le fils en question était un boulet.

Nous voilà donc avec les 300 !

Traujima
Niveau 10
20 novembre 2019 à 16:30:16

J'ai lu les hippies, j'ai pensé à la société guerrière, j'ai pensé à des spartiates roulant des joints et manifestant contre la guerre du Pélo, j'ai pas compris, j'ai relu, ok.
:rire:

Charkhlo
Niveau 5
20 novembre 2019 à 17:06:19

Le 20 novembre 2019 à 16:30:16 Traujima a écrit :
J'ai lu les hippies, j'ai pensé à la société guerrière, j'ai pensé à des spartiates roulant des joints et manifestant contre la guerre du Pélo, j'ai pas compris, j'ai relu, ok.
:rire:

Le seul point commun je dirais c'est qu'ils avaient les cheveux longs ! :p

Krokronil
Niveau 6
22 novembre 2019 à 22:27:59

Autre chose :

Xénophon dans sa Constitution de Sparte nous apprend que sur le champ de batalle, le roi rejoint la première more à l'aile droite.

"le roi prend l'avant-garde de la première more et la conduit vers la droite jusqu'à ce qu'il se trouve entre duex mores et deux polémarques"

Donc, on peut en conclure que les hippeis sont issus de la première more. La numérotation des mores reflètent donc le rang social.
On remarque aussi que le roi ne se place pas à l'extrême-droite, mais qu'il est encadré par deux mores. Il est donc au milieu de l'avant dernière more. Une more couvre sa droite. Il est donc protégé. Cette position lui permet aussi de retraiter plus facilement que s'il était au milieu de la bataille...
On voit donc, bien que la vertu du courage ait été mise en avant à Sparte et le principe d'égalité, on voit que le roi en était un peu dispensé... puisqu'il avait droit à une garde du corps, parmi les meilleurs soldats, qu'en plus il était encadré par une more de chaque côté.
Donc l'égalité ne valait pas tant que ça sur le champ de bataille.

1 more = 1 division spartiate

Purikari
Niveau 5
03 décembre 2019 à 09:37:48

Hérodote ajoute que parmi ces 300 hippeis étaient sélectionnés le top du top : les ''agathoergoi ' (les "bons travailleurs" au sens propre) au nombre de 5 par an. Hérodote nous dit qu'ils étaient les plus âgés de ceux qui sortent du corps des hippeis chaque année.
Hérodote nous apprend donc que la sélection des hippeis étaient renouvelés tous les ans ! Bonjour la compétition !
Ceux qui les sélectionnaient étaient les hippagrètes qui étaient nous dit Xénophon akmazonton ça veut dire JEUNES et FORTS, c'est à dire qu'ils n'étaient pas vieux et donc pas sélectionnés en fonction de l'expérience mais uniquement en fonction des vertus de courage intrépidité et force physique, des qualités de jeunes quoi.
Ces 3 hippargètes étaient eux-mêmes sélectionnés par les éphores.

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Sujet : Les hippeis spartiates
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