@Realys
Content que ça te fasse froid dans le dos, on m'a aussi conseillé d'arrêter en bac +1, ce que j'ai ignoré. Je quitte le navire de la philosophie académique, je suis perdu pour être honnête, aucune autre matière ne me passionne autant, je vais peut-être me diriger vers les mathématiques, aucune idée.
@toto_au_bistro
Trop tard premièrement, ensuite il n'y a aucun master en philosophie analytique où je suis, donc c'est difficile. Et puis on peut aussi lui reprocher des choses, bien que ce soit en moindre quantité par rapport à la philosophie continentale contemporaine.
@appiodici_bise
J'ai bien conscience que ce soit horrible dans d'autres milieux. Cependant, en philosophie, tu peux être critique plus rapidement, avec un peu d'esprit critique tu vois bien ce qui est bancal ou non. Du coup ça marque. Et puis, tu as plus facilement des avis, tu peux plus facilement développer des argumentations critiques, alors qu'en socio ou en psycho il y a quand même un certain passif scientifique derrière. M'enfin, ne parlons pas d'autre chose, restons centré sur ce qui nous intéresse: la philosophie.
Et à ce niveau, je te pense un peu idéaliste. Regarde un peu la gueule des doctorats belges, que de l'histoire de la philo, et en plus faut déjà décrocher un financement, ce qui est pas gagné d'avance, même avec des grandes dis'. Par ailleurs, la totale liberté de recherche ça vaut pour le FNRS, et devine qui te juge pour devenir chercheur qualifié, certainement pas des philosophes appliqués. Quand t'es professeur, les places de recherche sont déjà limitées, alors en "sous-philosophie", pour avoir une place, tu rêves. Je ne veux de toute façon plus avoir affaire à ce milieu, ça commence à devenir des machines à publications même en lettres, non merci à la recherche sans esprit de recherche (honnêteté, désintéressement, ...). Je ne vais certainement pas enseigner à des lycéens qui n'en ont rien à branler, surtout vu le programme qui est juste immonde. Et mon problème, c'est que précisément, on ne revit pas après. L'écrasante majorité des académiciens sont des historiens de la philosophie (qu'on appelle philosophes), et au niveau de la vie courant ton diplôme c'est bon pour la poubelle, y'a rien soyons honnête, les philosophes ont le pire taux d'emploi avec communication.
Et ce qui m'intéresse, comme dit plus haut, c'est les math/la physique, je vais donc sûrement me réorienter là dedans, j'aurai au moins des choses à dire si je retourne à la philo.
@drenay
On est globalement d'accord oui.
@ideationn
J'espère que tu dis vrai, que la philo va vraiment changer, mais ça a l'air vraiment souder, l'opposition est faible, donc j'ai de gros doutes, et oui c'est dans des courant littéraires, en fait je croyais que la philo c'était en fac de sciences humaines et pas de littérature, j'aurais déjà du tiquer à ça.
@k3vinphilosophe
Alors alors. Déjà, la métaphysique philosophique est bien morte. Il reste la métaphysique scientifique, mais les philosophes sont HS et n'ont plus rien d'intéressant à avancer dessus, vu qu'ils n'ont pas la formation scientifique qui suit. Badiou c'est de la crasse par exemple à ce niveau. Donc si, la métaphysique comme branche de la philosophie est morte, ou en tout cas en grande partie décimée.
Il peut y avoir de réels problèmes à gérer en tant que philosophe. Je pense qu'avec le développement du big data, l'évolution du néolibéralisme, la surpopulation, le nihilisme ambiant, la société qui va passer par une période de crise concernant la robotisation, il y a énormément à penser. Mais ces sujets sont pris avec des pincettes par la philosophes, étant jugés comme trop pratiques, pas assez philosophiques. D'énormes pans problématiques ne sont ainsi pas ou presque pas abordés en Europe continentale, quand en UK on met des millions là-dessus.
Plus vraiment d'accord. On avait besoin d'autorités, de repaires, car on n'avait pas d'outils comme internet, et l'éducation était relativement rare, mais maintenant beaucoup d'adultes normalement constitués peuvent formuler une théorie philosophie valable. Je veux dire, quand tu lis Hegel, tu vois directement le problème avec son prédicat à la con que le langage prime sur le réel, au début de la phéno de l'esprit, ce qui lui permet de déblatérer ses idioties. On voit des critiques de critiques de conceptions abstraites du monde, du coup si on ne les voyait bien on se porterait tout à fait bien (comme aux UK), où on ne voit pas du tout d'histoire de la philo dans les unifs en fait. Je ne veux pas, encore une fois, encenser leur système, mais leurs résultats semblent bien plus probants que les nôtres. Par ailleurs, que l'histoire de la philosophie soit importante ne devrait pas impliquer que ce soit la seule chose qu'on fasse en étudiant et en faisant de la recherche sur la philosophie. Si aucune pensée autonome n'est produite, quel intérêt d'étudier ces vieux auteurs empoussiérés?
Quand à ton vieux sophisme typiquement hégélien, c'est non. On ne dépasse pas Hegel. On se contente de refermer son bouquin. Pas besoin de le dépasser quand il ne dit rien, en fait. Ce qu'il a pu critiquer de la morale kantienne est une connaissance bien suffisante de son travail pour pouvoir comprendre la philosphie. Surtout qu'on enseigne encore la version de Kojève dans les universités française, ce qui est une aberration, vu le point auquel il est dépassé aujourd'hui. On peut dire que ce n'est pas du Hegel, mais une interprétation très interprétative de Hegel, rien d'autre.
Encore une fois, c'est bien joli de critiquer acerbement des philosophes, en attendant j'aimerais bien penser de temps en temps, plutôt que de perdre mon temps sur le pauvre Platon ou pire (car Platon peut encore avoir une actualité plus ou moins directe), Aristote, particulièrement sa vision de la science. Pitié quoi, épargnez-nous cette vision de la philosophie. Camus n'a pas eu besoin d'un énorme background philosophique, et pourtant il a écrit des choses aussi méprisées par les académiques qu'intéressantes.
Je connais Marx et Kierkegaard, dans le premier cas ça vaut le coup de voir un peu Hegel, dans le deuxième pas vraiment. Et puis bon Kierkegaard est plutôt dépassé, on a fait mieux après niveau existentialisme, il donne une vision très incomplète même si relativement juste. Par ailleurs, c'est un bel exemple au niveau de l'écriture philosophie, limpide et drôle, on arrive à traiter des issues avec légèreté, élégance, ce qui n'existe plus actuellement. Quant à Marx, oui, il essaie de repartir du concret, sauf que nous n'avons plus besoin d'étudier Hegel pour le comprendre, bon sang. Déjà que Marx est dépassé. On devrait voir bien plus Bourdieu que Marx à ce niveau, c'est bien plus utile et développé comme cadre théorique pour penser les rapports de dominations, etc. Tu aurais pu me parler de Feuerbach aussi, qui a fait une magnifique critique d'Hegel (la plus claire selon moi, et la plus juste), mais qui n'a rien fait d'autre de bien intéressant, le reléguant à ceux qui critiquent du vide, pour après produire un nouveau vide, qui sera critiqué à son tour, c'est désespérant.
Je connais mon Marx et mon Kirkouille, t'en fais pas. Marx son problème, c'est de toujours voir un télos à l'histoire, alors qu'elle n'est que répétition (Schopenhauer l'avait déjà dit, pour citer quelqu'un de l'époque). Il suffit d'étudier un peu l'histoire et observer les hommes pragmatiquement pour s'en rendre compte. Je veux dire, la vision des hommes de Schopenhauer est toujours d'actualité, et la manière dont il voit la société humaine est tout à fait juste, le tout dans des termes simples, mais il n'a aucun intérêt à être étudier vu qu'on ne sait pas déchiffrer des carabistouilles (protip: y'en a pas, enfin si, d'ailleurs François Félix a écrit un livre là dessus (sa thèse), bien qu'il ne parle pas que de ça).
Je m'en fous de l'estime qu'a Marx pour Hegel, ce qui compte ce sont les idées, Hegel a dit n'importe quoi et de manière contingente a inspiré Marx, je vois pas pourquoi on devrait l'étudier. Surtout que Marx n'est pas spécialement intéressant pour sa philosophie. Et je précise que Kierkouille aussi essayé d'échapper au système hégélien, holala, on lui doit une fière chandelle quand même! Mais en fait non (si on oublie en plus le fait que ce n'était pas directement Hegel mais les hégéliens de sa contrée qu'il critiquait), parce que ce qui est intéressant pour une fois ici, c'est la philosophie propre qu'il a développée, qui ne doit à Hegel que la motivation d'écrire. Ses trois phases-saut, on s'en fout, honnêtement.
Sinon je ne nie pas un travail préalable à la pensée, loin de là, mais ce travail doit passer non seulement par la philosophie, par des auteurs, mais par l'apprentissage d'idée, et, j'insiste, de ressources scientifiques. Déjà ce que je critique, donc, c'est qu'en université, il n'y a pas d'action du tout, il me semble qu'on est d'accord. Ensuite, je repprroche que le bagage qu'on nous donne sert uniquement à critiquer des auteurs, et pas à penser de manière autonome. D'ailleurs, les profs sont souvent pas très malins en dehors de leur domaine, dès qu'il s'agit de parler un peu du hard problem de la conscience quand on a une formation sur Thomas d'Aquin et Aristote par exemple. Les auteurs vus sont en grande partie inutile et célèbres parce qu'ils sont connus, prestigieux, étudiés de manière pure, sans application, et pas parce qu'ils sont utiles pour penser l'action, la construire.
Sinon arrête de rigoler tu vois bien ce que je veux dire, quand on étudie de la spéculation pure avec des auteurs déconnectés entièrement du réel et qui viennent juste plaquer des concepts sur la réalité, en la forçant à rentrer, en la coupant en petits bouts pour qu'elle convienne, on ne peut pas se revendiquer de même essayer de comprendre quelque chose au réel. Évidemment qu'il y a une part théorique, que tout ce qu'on peut faire, c'est au mieux, mais quand on essaie pas du tout de faire au mieux, qu'on s'en contrefiche et même se moque de ceux qui essaient, alors non, on n'a pas le droit d'avancer ce genre de remarque. On reste dans l'abstrait, point.
Je connais la phéno, merci Et c'est un garage à spéculation, encore une fois Merleau-Ponty ou Sartre, s'il vous plaît... Heidegger a dis des choses intéressantes, vérifiables, mais sans profond intérêt pour être honnête (au sens littéral, c'est intéressant, mais pas autant que la difficulté du déchiffrage, on ne peut être que déçu). La phéno essaie de retourner au réel, mais ce faisant, elle prend des objets académiques particuliers et ça repart en branlette (voir les thèses contemporaines là dessus, tu vois plus le concret).
Pour la philosophie analytique, tu résumes trop, y'a des courants productifs, ou qui essaient de l'être, type David Benatar et son antinatalisme. Ce n'est pas qu'une étude stérile du langage, la prétention à trouver un langage parfait a été abandonné depuis longtemps par ailleurs.
Et j'ai déjà étudié Pierre Hadot, qui est effectivement très pertinent. Je tiens beaucoup, comme Kierkouille, à ce que la philosophie soit un mode de vie, un mode de penser, d'être. Comment se dire philosophe si on réfléchit seulement à des idées abstraites, tellement abstraites que quand on sort de l'académie cela arrête de jouer?
Bref, si je devais résumer un peu, je dirais "quel est l'intérêt de connaître l'histoire des idées quand on pourrait directement étudier les idées, et quelles idées ont inspiré telles autres". Je ne vois vraiment pas ce qu'on perd, mis à part des arguments d'autorités qui font tenir des idées burlesques au sérieux comme l'Esprit Absolu, l'idée sartrienne de la liberté, ou encore le télos de l'histoire. Surtout quand on a des problèmes sérieux qui crient au secours au philosophe, et que lui seul entend.