Je pense d'abord à mon roadtrip de cet été, c'était ma première expérience de ce genre : partir dix jours, à deux, sac au dos, avec une tente, et ne se déplacer qu'à pied ou en stop.
J'ai croisé des personnes extrêmement différentes tout au long de ce périple, mais elles nous ont toutes aidé spontanément, en faisant parfois de longs détours pour nous rapprocher de notre destination. Ce qui était beau c'était aussi de voir cette diversité, une famille en van, un jeune bachelier, une prof d'allemand, un cadre d'une trentaine d'années, un maçon, un couple de personnes âgées, une grand-mère et son petit-fils, des jeunes qui se rendaient en soirée... A priori ils n'avaient rien en commun si ce n'est l'aide désintéressée qu'ils nous ont apportée, et ces sourires bienveillants, ces yeux souvent curieux ou amusés. Après une année de tensions et de désillusions, redécouvrir l'humanité, simple, belle, spontanée, m'a fait beaucoup de bien.
Un soir, il pleuvait à verse, on était en plein centre-ville : impossible de faire du stop. On a traversé la ville sous des trombes d'eau, sans rien pour nous abriter, à la recherche d'un endroit sec où nous restaurer. Nous avons fini par trouver un tout petit restaurant où manger deux bols de nouilles, déprimés par le temps, le fait d'être trempés, et surtout la perspective de faire une nuit blanche à cause de cette pluie qui ne s'arrêtait pas. Deux femmes d'une soixantaine d'années nous écoutaient discuter, juste à côté, l'une d'entre elles a alors proposé spontanément de nous héberger, sans qu'on lui ait rien demandé. Outre la sensation incroyable de retrouver le confort matériel qu'on oublie au quotidien (une vraie douche, un vrai lit), je n'oublierai pas cette femme qui s'est montrée si ouverte, si généreuse et bienveillante à notre égard alors qu'elle ne connaissait rien de nous, pas même nos prénoms, et qu'elle ne nous reverrait sans doute jamais.
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