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Philosophie

Sujet : L'enseignement du Bouddha
SergentPoivre
Niveau 10
07 septembre 2018 à 21:42:10

Je vais vous mettre mon résumé du livre éponyme. Ce livre explique clairement et simplement les fondements du bouddhisme. Il cite des autres sujets mais qui ne sont pas primordiaux. Si ça me parait trop long, je vais splitter et sortir ça petit à petit.

:d) Le Bouddha

Siddhatta Gotama en pali. Siddharta Gautama en sanskrit.

6e siècle avant Jésus-Christ. Né d'une riche famille dans des temps assez difficile, il avait une épouse, de l'or, des terres conquises par son père, il partit après avoir vu en sortant de son palais : la maladie, la vieillesse et la mort, ainsi qu'un ascète sur le bas coté cherchant à se sortir de tout cela.

Il partit à 29 ans à la naissance de son fils Rahula.

Siddharta rencontra les plus grands maitres de son époque dans la vallée du Gange mais leurs doctrines ne l’émulaient pas. Il décida de prendre son propre chemin.

6 ans d’errance et de pratique.

Il ne reconnaissait pas les différences de caste ou les groupements sociaux, il enseigna à qui voulait le suivre.

A 80 ans, il mourut Kusinara.

:d) L’attitude mentale bouddhiste

Bouddha est le seul créateur d’une « religion » qui ne s’est pas prétendu avoir été inspiré par un dieu ou une puissance extérieure. Chacun possède en lui-même la possibilité de devenir un bouddha, s’il le veut et en fait l’effort. La situation humaine est suprême selon le bouddhisme. L’homme est son propre maitre et il n’y a pas d’être plus élevé ni ne puissance qui siège au-dessus de lui en juge de sa destinée.

« On est son propre refuge, qui d’autre pourrait être le refuge ? »

Il exhortait à ses disciples d’être un refuge pour eux-mêmes et de ne jamais chercher refuge ou aide auprès d’un autre. Il enseignait, encourageait et stimulait chacun à se développer et à travailler à son émancipation.

« Vous devez faire votre travail vous-mêmes ; les Tathãgata enseignent la voie. »

Tathãgata = celui qui est arrivé à la Vérité.

C’est par ce principe de responsabilité individuelle que le Bouddha accorde toute liberté à ses disciples.
Le Bouddha disait qu’il n’y avait pas de doctrine ésotérique dans son enseignement, que rien n’était caché « dans le poing fermé de l’instructeur », autrement dit, qu’il n’avait « rien en réserve ». Selon lui, l’émancipation de l’homme dépend de sa propre compréhension de la Vérité et non d’autre chose (un dieu ou une puissance extérieure).

Kalama sutra : « […] Ne vous laissez pas guider par l’autorité de textes religieux, ni par la simple logique ou l’inférence, ni par les apparences, ni par le plaisir de spéculer sur des opinions, ni par des vraisemblances possibles, ni par la pensée « il est notre Maître ». Mais, Kalama, lorsque vous savez par vous-mêmes que certaines choses sont défavorables (akusala), fausses et mauvaises, alors, renoncez-y… Et lorsque vous-mêmes vous savez que certaines choses sont favorables (kusala) et bonnes, alors, acceptez-les et suivez-le. »

Le Bouddha préférait que ses disciples doutent de lui plutôt qu’ils soient plein de dévotion aveugle.
Il n’y a pas de dogme à accepter dans le bouddhisme. Il n’y a pas de péché. Les racines de tout mal sont l’ignorance (avijjã) et les vues fausses (miccha ditthi).

En plus de la liberté de pensée, le Bouddha soutient la tolérance. (Exemple : voir la vie de l'Empereur Asoka.)

Le nom qu’on donne à quelque chose a peu d’importance : « Qu’y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose, sous un autre nom sentirait aussi bon. »

La Vérité n’a pas d’étiquette. Elle n’est le monopole de personne. Bouddha est contre les avis sectaires car ils introduisent des préjugés malfaisants.

Il est sans importance, pour un chercheur de la Vérité, de savoir d’où provient une idée.

Si le remède est bon, la maladie sera guérie. Peu importe de savoir qui l’a préparé et d’où il vient.

Le bouddhisme ne demande pas une foi aveugle mais une confiance pour suivre les préceptes. On ne doit croire que quand on « voit » :

« Ô bhikkhus, je dis que la destruction des souillures et des impuretés est l’affaire d’une personne qui sait et qui voit, et non d’une personne qui ne sait pas et ne voit pas. »

L’enseignement du Bouddha est qualifié ehi-passika, vous invitant à « venir voir » et non pas à venir croire.

Pour nous, il est futile, comme quelques érudits tentent vainement de le faire, d’essayer de spéculer sur ce que savait le Bouddha et qu’il ne nous a pas dit. Il ne s’intéressait pas à la discussion de questions métaphysiques inutiles, qui sont purement spéculatives et qui créent des problèmes imaginaires. Il les considérait comme un « désert d’opinions ».

:d) La doctrine du Non-Soi : Anatta

L’Âme, le Soi, l’Ego, l’Atman sont des conceptions religieuses que le bouddhisme nomme l’Idée de Soi. C’est de part cette Idée de Soi que viennent tous les maux du monde. Il y a deux idées psychologiques enracinées dans l’individu : protection de soi et conservation de soi.

Selon le bouddhisme, les idées de Dieu et d’Âme sont fausses et vides. Bien que profondément développées comme théories, elles sont néanmoins des projections mentales subtiles enrobées dans une phraséologie philosophique et métaphysique compliquée. Ces idées sont si profondément enracinées dans l’homme, elles lui sont si proches et si chères qu’il n’aime pas entendre et ne veut pas comprendre l’enseignement quelconque qui leur soit contraire.

La Bouddha savait cela et dit textuellement que son enseignement va « à l’encontre du courant » (patisotagãmî), à rebours des désirs égoïstes.

La doctrine d’Anatta ou non-soi est le résultat naturel ou le corollaire de l’analyse des cinq Agrégats et de l’enseignement de la Production Conditionnée (paticca-samuppãda). Par méthode analytique des cinq agrégats, on ne trouve rien derrière tout cela. La Production conditionnée enseigne que rien dans le monde n’est absolu, que toute chose est conditionnée, relative et interdépendante :

Quand ceci est, cela est ;
Ceci apparaissant, cela apparait ;
Quand ceci n’est pas, cela n’est pas ;
Ceci cessant, cela cesse.

Cela veut dire (-> = conditionne) :
Par l’ignorance -> actes volitionnels -> conscience -> phénomènes mentaux et physiques -> six facultés (5 organes des sens + l’esprit) -> le contact sensoriel et mental -> la sensation -> le désir (ou « soif ») -> saisie (volonté de possession) -> processus du devenir (-> naissance -> (= décrépitude, mort, lamentations, peines)).

Tout ceci est interdépendant et forme plutôt un cercle sans fin.

La question du libre-arbitre (libre volonté) a occupé une place importante dans la pensée et la philosophie occidentales, mais du fait de la Production conditionnée cette question ne se pose pas, et ne peut pas se poser dans la philosophie bouddhiste. Si la totalité de l'existence est relative, conditionnée, et interdépendante, comment, seule, la volonté pourrait-elle être libre ? La volonté comme toute autre pensée, est conditionnée et relative. S'il y a le libre arbitre, il est aussi conditionné et relatif. Il ne peut y avoir quoi que ce soit d'absolument libre physiquement ou mentalement, étant donné que toute chose est interdépendante et relative. Le libre arbitre implique une volonté indépendante de conditions, indépendante de cause et d'effets. Comment une volonté ou n'importe quelle chose, pourrait-elle apparaître sans conditions, en dehors de cause et d'effets, alors que la totalité de l'existence est conditionnée, relative et soumise à la loi de cause et d'effet ? Ici encore l'idée du libre arbitre est, à la base, en relation avec les idées de Dieu, Ame, Justice, récompense et punition. Non seulement ce qui est appelé libre arbitre n'est pas libre mais l'idée même de libre arbitre n'est pas libre de conditions.

D'après la doctrine de la Production conditionnée, aussi bien que d'après l'analyse de l'être en Cinq Agrégats, l'idée d'une substance demeurant immortelle dans l'homme ou hors de l'homme qu'on l'appelle "Atman", "Je", "Ame", "Soi" ou "Ego" est considérée comme une croyance fausse, une projection mentale. Telle est la doctrine bouddhiste de Anatta, Non-Ame ou Non-Soi.

Le bouddhisme différencie la vérité conventionnelle et ultime. L’on peut dire dans la vie « je, tu, il, … », ce ne sont pas des mensonges en soi, on les utilise par convention mais dans la vérité ultime, il n’y a ni « je », ni « être ».

[…]

Ailleurs le Bouddha dit : « Ô bhikkhus, cette idée : je ne serai plus, je n’aurai plus, est effrayante pour l’homme ordinaire non instruit. »

Des gens pensent que le Bouddha ne décrit que la matière qui se séparera lors de la fin mais qu’au fond de tout être, il y a un Soi. Or ! dans le bouddhisme, il n’y a « que » les cinq agrégats, rien de plus qui nous définit et qui est « nous ». De plus, Bouddha nie catégoriquement, à plus d’un endroit, l’Âme :

Sabbe samkhara anicca ;
Sabbe samkhara dukkha ;
Sabbe dhamma anatta
.
=
Toutes les choses conditionnées sont impermanentes ;
Toutes les choses conditionnées sont dukkha ;
Tous les dhamma sont sans soi.

Bouddha précise bien le dhamma, la totalité alors qu’avant on aurait pu s’imaginer que derrière toutes les choses conditionnées se cachaient quelque chose.

Dhamma = choses ou états conditionnés, mais aussi le non-conditionné, l’Absolu, le Nirvãna. Il n’y a rien dans l’Univers ou en dehors, bon ou mauvais, conditionné ou non-conditionné, relatif ou absolu, qui ne soit pas inclus dans ce terme.

(J'avais déjà mis une partie du Non-Soi sur un topic. Je poursuis ce soir ou dans les prochains jours avec les Quatre Nobles Vérités si ça vous dit.)

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:d) Comme lien, je vous conseille :

- Les bases seulement en titres abrégés : http://www.bouddhanalyse.com/bouddhanalyse/bouddha/BTheory.htm#B3_6Perfs
- Centre d'Etudes Dharmiques : http://www.cedh.info/ à gauche, il explique en bref le dharma et la prajna (et Bouddha) et si vous voulez, ils mettent des analyses de suttas expliquant tous les mots de manière très détaillée

J'ai plein d'autres sites si vous voulez. Je déconseille d'aller sur des sites qui sont du mahayana ou vajrayana (tibétain) sur internet car, bien que ce soit des courants très intéressants et expliquant autrement l'enseignement, c'est souvent du pur syncrétisme sur internet ; des mots qui ne conviennent pas du tout à l'enseignement de base du Bouddha.

SergentPoivre
Niveau 10
07 septembre 2018 à 22:15:16

:d) Les Quatre Nobles Vérités

:d) La Première Noble Vérité : Dukkha

Les Quatre Nobles Vérités sont :

- Dukkha
- Samudaya
- Nirodha
- Magga

Dukkha n’est souvent que partiellement traduit par souffrance. Or, le Bouddha ne dit pas que la vie est souffrance. Il n’est pas pessimiste. Le bouddhisme n’est pas non plus optimiste. Il est réaliste. Le Bouddha regarde les choses objectivement (yathabhutam). Il nous montre le sentier de la liberté parfaite, de la paix, du calme et du bonheur.

Dukkha comporte bien évidemment le sens de « souffrance », mais en plus il implique les notions plus profondes d’imperfection, d’impermanence, de conflit, de vide, de non-substantialité.

Le bonheur et la souffrance sont relatifs. La vie ne peut être uniquement bonheur ou souffrance. Dans l’anguttara-nikaya, on trouve une énumération des différentes formes de bonheur (physique, mental, etc.) mais ils sont tous inclus dans dukkha. Même les très purs états spirituels méditatifs (dhyana) sont compris dans dukkha. Exemple du dhyana le plus élevé : état libéré de toute sensation agréable (sukkha) ou désagréable (dukkha) et qui n’est plus que sérénité et attention pure. Dans les écrits, on retrouve les paroles où le Bouddha dit que ces états hautement spirituels sont impermanents, dukkha et sujets au changement (anicca, dukkha, viparinamadhamma). Cela ne veut pas dire que cet état est souffrance en lui-même, il est plutôt bonheur mais comme il est impermanent, il est dukkha.

Le Bouddha veut qu’on voit clairement pour les plaisirs des sens :

1) L’attraction ou jouissance (assada)
2) Les conséquences mauvaises, le danger, l’insatisfaction (adinava)
3) La libération (nissarana)

Le Bouddha donne trois niveaux de dukkha :

1) Dukkha-dukkha : les souffrances connues, ordinaires (vie, mort, conditions déplaisantes)
2) Viparinama-dukkha : les changements
3) Samkhara-dukkha : ce que nous nommes « être », « individu » ou « moi » est, selon la philosophie bouddhiste, une combinaison de forces et d’énergies physiques et mentales en perpétuel changement.

Dukkha est les cinq agrégats de l’attachement :

1) La matière (rupakkhanda) et ses dérivés avec les sens et ce que les sens engendrent (des pensées, idées, conceptions)
2) Sensations (vedanakkhanda) physiques et mentales (agréables, désagréables, neutres)
3) Perceptions (sannakkhandha), perceptions des sensations.
4) Formations mentales (samkharakkhandha), le kharma, les actions volitionnelles.
5) La conscience (vinnanakhandha) est une réaction, une réponse aux 6 facultés (œil, etc. + esprit)

Pour le bouddhisme, « l’organe mental » (manas) n’est pas l’esprit par rapport à la matière. L’organe mental est seulement une faculté ou un organe. Il peut être contrôlé et développé comme les autres facultés. L’organe mental perçoit le monde des idées, des pensées, qui sont les objets mentaux. L’organe mental permet d’interpréter la perception des cinq sens. Nos idées et pensées sont donc produites et conditionnées par des sensations physiques et interprétées par l’organe mental.

Il faut répéter que d’après la philosophie bouddhiste, il n’y a pas d’esprit permanent, immuable, qui puisse être appelé « soi », « âme », « ego ». La conscience ne doit pas être interprété comme esprit séparé de la matière.

La conscience est une production conditionnée qui ne pourrait vivre toute seule. Etant donné qu’elle est conditionnée par le monde changeant, elle est impermanente et donc elle est dukkha.

« Ô Brãhmana, c’est tout à fait comme une rivière de montagne qui va loin et qui coule vite, entrainant tout avec elle ; il n’y a pas de moment, d’instant, de seconde où elle s’arrête de couler, mais elle va sans cesse coulant et continuant. Ainsi, Brãhmana est la vie humaine, semblable à cette rivière de montagne. »

Le monde est un flux continu et impermanent.

Il n’y a pas de Moi. « Seule la souffrance existe, mais on ne trouve aucun souffrant ; les actes sont mais on ne trouve pas d’acteur. »

Il n’y a pas de moteur immobile derrière le mouvement. Il y a seulement le mouvement. Ce n’est pas correct de dire que c’est la vie qui se meut, ce qui est vrai, c’est que la vie est le mouvement lui-même.

Il n’y a pas de penseur derrière la pensée. La pensée en elle-même est le penseur.

Ok, mais la vie a-t-elle un commencement ?

Selon le Bouddha, un commencement au courant vital des êtres vivants est inconcevable.

:d) La Seconde Noble Vérité : Samudaya
L’apparition de Dukkha

« C’est cette soif (ardent désir, tanha) qui produit la re-existence et le re-devenir, qui est liée à une avidité passionnée et qui trouve sans cesse une nouvelle jouissance tantôt ici, tantôt là, à savoir :

1) La soif des plaisirs des sens (kama-tanha)
2) La soif de l’existence et du devenir (bhava-tanha)
3) La soif de la non-existence (auto-annihilation, vibhava-tanha) »

C’est cette soif qui donne naissance à dukkha mais, elle n’est pas la cause première puisque, selon le bouddhisme, tout est relatif et interdépendant. Même cette soif dépend pour son apparition d’une autre chose qui est la sensation (vedana) ; l’apparition de la sensation dépend du contact (phassa) ; et ainsi de suite, tourne le cercle qu’on désigne sous le nom de Production conditionnée (patticca-samuppãda).

Cette soif a pour centre l’idée erronée de l’existence d’un « soi » qui provient de l’ignorance.

Cette soif est cause de tourments, de guerres, etc. Comme l’a dit le Bouddha à Ratthapãla : « 'Le monde manque et il désire avidement ; il est l’esclave de la soif.''' »''

Quatre aliments (ãhãra) comme cause ou condition nécessaires à l’existence et à la continuation des êtres :

1) La nourriture matérielle ordinaire
2) Le contact des organes des sens
3) La conscience
4) La volition mentale ou volonté (manosañcetanahãra)

Le quatrième élément désigne la volonté de vivre, d’exister, d’exister de nouveau, de continuer, de devenir de plus en plus. C’est la racine de l’existence, de la continuité, de la lutte qu’on poursuit pour des actes bons ou mauvais (kusalãkusalakamma).

Le kamma ou karma désigne une action volontaire et non un effet ou une conséquence d’un acte.

Un arahant va continuer à faire de bonnes actions mais il est détaché de l’action qu’il fait.

Notre vie existe et continue de par les cinq agrégats. En fait, tout changeant, nous naissons et nous mourons à chaque instant.

Après la mort, selon le bouddhisme, les énergies physiques et mentales qui forment ce qu’on appelle un être sont douées en elles-mêmes du pouvoir de prendre une forme nouvelle, de croître graduellement et d’atteindre à leur pleine puissance.

Notre existence est vue comme une continuité qui ne cesse de s’arrêter tout en se changeant jusqu’à la fin des temps si on n’atteint pas le nirvana.

SergentPoivre
Niveau 10
07 septembre 2018 à 22:16:00

:d) La Troisième Noble Vérité : Nirodha
La Cessation de Dukkha

La cessation est le nirvana (ou nibbana en pali). Le nirvana est atteint quand on a éteint la soif (tanhakkhaya). Le nirvana est indescriptible par des mots car il dépasse l’entendement. Le décrire serait l’amoindrir ou le modifier : « les ignorants se laissent enliser dans les mots comme un éléphant dans la boue ».

Pour le décrire, il vaut mieux utiliser des négations :

- Tanhakkhaya : extinction de la soif
- Asamkhata : non-composé, inconditionné
- Viraga : absence de désir
- Nirodha : cessation
- Nibbana : extinction

« C’est la cessation complète de cette soif, l’abandonner, y renoncer, s’en libérer, s’en détacher. »

« C’est calmé tout ce qui est conditionné, abandonner toutes les souillures, l’extinction de la soif, le détachement, la cessation, le Nibbana. »

« O Bhkikkhus, qu’est-ce que l’Absolu (asamkhata, l’Inconditionné) ? C’est, ô bhikkhus, l’extinction du désir (ragakkhayo), l’extinction de la haine (dosakkhayo), l’extinction de l’illusion (mohakkhaya). Cela, ô khikkhus, est appelé « l’Absolu ». »

« Ô bhikkhus, quelles que soient les choses conditionnées ou inconditionnées, parmi elles, le détachement (virãga) est le plus élevé. C’est-à-dire,' la liberté de vanité, la destruction de la soif, l’éradication de l’attachement, trancher la continuité, l’extinction de la soif, le détachement, la cessation, le nibbana'''. »''

Ou encore le Bouddha : […]

« Ici, les quatre éléments de solidité, de fluidité, de chaleur et de mouvement n’ont pas de place ; les notions de longueur, de largeur, de subtil et de grossier, de bien et de mal, de nom et de forme sont absolument détruites ; ni ce monde ni l’autre, ni venir, ni partir, ni rester debout, ni mort, ni naissance, ni objets des sens ne peuvent être trouvés. »

Par tant de négation, les gens croient que c’est une annihilation du soi. Ce n’est absolument pas ça parce qu’il n’y a tout simplement pas de soi à annihiler. S’il y a annihilation, c’est celle de l’idée d’un soi.

Ce n’est pas négatif non plus car le nirvana est la négation d’une valeur négative. Parfois on utilise le terme de liberté (mutti en pali et mukti en sanskrit) pour parler du nirvana.

Il y a aussi vimutti : la liberté absolue – liberté à l’égard de tout ce qui est mauvais, du désir, de l’ignorance, de la haine, liberté de tout ce qui signifie dualité et relativité, du temps et de l’espace.

Un discours extrêmement important d’un ascète rencontré par Bouddha :

« Si je dirige cette pure et claire équanimité vers la Sphère de l’Espace infini et si je développe un esprit y correspondant, c’est une création mentale. Si je dirige cette pure et claire équanimité vers la Sphère de la Conscience infinie, vers la Sphère du Néant… Ou vers la Sphère ni de la perception ni de la non-perception et si je développe un esprit y correspondant, c’est une création mentale. » Alors il se ne crée pas mentalement et ne souhaite ni la continuité ni le devenir (bhava), ni l’annihilation (vibhava).

Comme il ne construit pas mentalement, comme il ne veut pas la continuité et le devenir, ni l’annihilation, il ne se cramponne à rien dans ce monde ; comme il ne s’attache à rien, il n’est pas anxieux ; comme il n’est pas anxieux, il est complètement apaisé. La flamme est complètement soufflée en lui-même. »

L’état ultime permet un détachement complet de toutes les douleurs liées à l’impermanence du monde. Le changement ne choque plus, on le comprend, on l’a compris, on n’est plus attaché à quoi que ce soit.

Maintenant, qu’est-ce que la Vérité absolue ? Selon le bouddhisme, la Vérité absolue est qu’il n’y a rien d’absolu en ce monde, que tout est relatif, conditionné et impermanent, et qu’il n’y a pas de substance absolue qui ne change pas, qui est éternelle, comme le Soi, l’Âme ou Ãtman, en nous ou hors de nous. Ceci est la Vérité absolue. La Vérité n’est jamais négative, bien qu’il existe une expression populaire telle que vérité négative. La compréhension de cette Vérité, c’est-à-dire voir les choses telles qu’elles sont sans illusion ou ignorance, c’est l’extinction du désir, de la soif et la cessation de dukkha, qui est le Nirvãna.
Il serait incorrect de penser que le Nirvãna est le résultat naturel de l’extinction du désir. Le Nirvãna n’est pas le résultat de quoi que ce soit. S’il était un résultat, il serait le produit d’une cause. Ce serait alors un samkhata produit et conditionné. Le Nirvãna n’est ni cause ni effets. Il est au-delà des causes et des effets. La vérité n’est ni un résultat, ni un effet. Elle n’est pas conduite comme un état mentale mystique, spirituel, comme dhyana ou samadhi. LA VERITE EST. LE NIRVANA EST. La seule chose que vous puissiez faire est de le voir, de le comprendre. Il y a un sentier qui y conduit. Mais le nirvana n’est pas le résultat du sentier.

Des gens se demandent ce qu’il y a après le nirvana. Cette question est absurde puisqu’elle est l’ultime, la vérité ultime à voir. S’il y avait quelque chose à voir après, alors ça ne serait pas le nirvana.

Nirvana ou parinirvana sont souvent mal traduit ou mal compris. Les gens pensent à un nouveau monde, une nouvelle existence, or ce n’est pas ça. Il n’y a rien de spécifique en fait. On trouve plutôt le terme parinibbuto qui veut dire entièrement trépassé, entièrement soufflé, entièrement éteint, parce qu’il n’y a plus de re-existence après la mort.

On ne sait pas ce qu’il arrive à un éveillé lors de sa mort, le parinirvana. Bouddha a dit que c’était indescriptible par des mots, ce n’est ni né, ni non-né par exemple.

Quand on parle d’une flamme qui s’éteint, ce n’est pas le nirvana en lui-même mais c’est l’être avec l’extinction des cinq agrégats. Ce n’est pas une mort, si ce n’est la mort de la souffrance.

- Oui, ok, mais qui réalise l’éveil s’il n’y a pas de soi ?
- C’est la réalisation qui réalise. Il n’y a pas d’autre Soi derrière la réalisation.

Celui qui a réalisé la Vérité, le Nirvãna, est l’être le plus heureux du monde. Il est libéré de tous les complexes, de toutes les obsessions, des tracas, des difficultés et des problèmes qui tourmentent les autres. Sa santé mentale est parfaite. Il ne regrette pas le passé, il ne se préoccupe pas de l’avenir, il vit dans l’instant présent. Il apprécie les choses et en jouit dans le sens le plus pur sans aucune « projection » de son moi. Il est joyeux, il exulte, jouissant de la vie pure, ses facultés satisfaites, libéré de l’anxiété, serein et paisible. Il est libre de désirs égoïstes, de haine, d’ignorance, de vanité, d’orgueil, de tous empêchements, il est pur et doux, plein d’un amour universel, de compassion, de bonté, de sympathie, de compréhension et de tolérance. Il rend service aux autres de la manière la plus pure, car il n’a pas de pensée pour lui-même, ne cherchant aucun gain, n’accumulant rien, même les biens spirituels, parce qu’il est libéré de l’illusion du Soi et de la soif de devenir.

Le nirvãna est au-delà des termes de dualité et de relativité. Il est donc au-delà de nos conceptions communes du bien et du mal, du juste et de l’injuste, de l’existence et de la non-existence.

Même le mot « bonheur » (sukha) dont on fait usage pour décrire le nirvãna a un sens entièrement différent.

Sãriputta dit une fois : « Ô ami, le nirvãna est le bonheur. Le nirvãna est le bonheur ! »

Udãyi lui demanda alors : « mais, ami Sãriputta, quel bonheur cela peut-il être puisqu’il n’y a pas de sensation ? »

« Qu’il n’y ait pas de sensation, cela même est le bonheur. »

Le nirvãna est au-delà de la logique et du raisonnement.

:d) La Quatrième Noble Vérité : Magga
Le Sentier

Majjhimã patipadã : le Sentier du Milieu. Elle évite deux extrêmes : l’un étant la poursuite du bonheur dans la dépendance des plaisirs des sens, ce qui est « bas, commun, sans profit et la manière des gens ordinaires » ; l’autre étant la recherche du bonheur qui repose au contraire sur la mortification selon différentes formes d’ascétisme », ce qui est « douloureux, indigne et sans profit ».

On le nomme souvent Noble Sentier Octuple (ariya-atthangika-magga).

- Compréhension juste
- Pensée juste
- Parole juste
- Action juste
- Moyens d’existence juste
- Effort juste
- Attention juste
- Concentration juste

Il faut les développer toutes simultanément et, de toute façon, elles s’entraident chacune.

Ces huit facteurs visent à favoriser le développement et la perfection des trois éléments essentiels de l’entrainement et de la discipline bouddhiste :

1) Conduite éthique (sîla)
2) Discipline mentale (samãdhi)
3) Sagesse (paññã)

La conduite éthique est fondée sur l’amour et la compassion universels.
« Pour le bien du grand nombre, pour le bonheur du grand nombre, par compassion pour le monde. »

Pour qu’un homme soit parfait, selon le bouddhisme, il doit développer conjointement la compassion (karunã) et la sagesse (paññã). C’est le coté affectif et le coté intellectuel de la sagesse. Si on ne développe que le coté affectif, on sera un sot au bon cœur. Si l’on fait l’inverse, on deviendra un intellectuel desséché, sans aucun sentiment pour les autres.

Le développement de la conduite éthique est en relation avec la parole, l’action et les moyens d’existence.
Pour la parole juste, si l’on n’a rien d’utile à dire, on devra garder le silence.
Les moyens d’existence justes concernent ce que nous faisons de la vie, principalement comme travail. Le Bouddha est contre l’utilisation ou la vente d’armes par exemple. Il veut un monde pacifiste.
La discipline mentale comprend l’effort, l’attention et la concentration. L’effort juste est la volonté énergétique pour diminuer et anéantir tout état malsain et néfaste et pour augmenter et cultiver des états bienfaisants.

L’attention juste est d’être attentif, vigilant à nos états mentaux, nos activités du corps, etc.
La concentration juste est désigné par les quatre étapes de dhyana :

1) Désirs passionnés, pensées malsaines désactivées avec la conservation de la joie et du bonheur
2) Disparition des activités mentales et développement de la tranquillité et de de la « fixation unificatrice » de l’esprit
3) Disparition du sentiment de joie, conservation du bonheur authentique
4) Toute sensation de bonheur ou de malheur, de joie ou de peine, disparait ; seules l’équanimité et la pure attention demeurent.

Enfin, la pensée juste et la compréhension justes constituent la sagesse.

La pensée juste concerne les pensées de renoncement, de détachement non-agoïste, les pensées d’amour et de non-violence étendues à tous les êtres.

La compréhension juste consiste à comprendre les choses telles qu’elles sont. C’est la compréhension des Quatre Nobles Vérités. Le bouddhisme discerne deux types de connaissances. La première, « la connaissance selon », désigne ce qu’on peut apprendre par étude sans forcément être capable de l’utiliser dans la vie. La véritable compréhension s’appelle « pénétration » (pativedha) ; c’est voir une chose dans sa nature véritable, sans nom ni étiquette.

toto_au_bistro
Niveau 10
08 septembre 2018 à 01:17:00

J'ai survolé, mais je trouve intéressant ce que tu dis sur la conscience avec (1) l'idée d'un flux continu et (2) le fait qu'il n'y ait pas de penseur derrière la pensée.

Le deuxième point me fait penser à Dennett qui critique le "théâtre cartésien", c'est-à-dire l'idée qu'il y aurait un observateur derrière nos pensées. J'en parlerai peut-être dans un prochain topic. En tout cas je me sens proche de ce type de conception.

SergentPoivre
Niveau 10
08 septembre 2018 à 18:24:12

Dans mes résumés, j'essaie de modifier le moins possible le texte même qui se trouve dans le livre.

Ce qui m'avait plu énormément (car ça reprenait ma représentation du monde) dans le premier livre que j'ai lu expliquant le bouddhisme était l'idée de vacuité : vacuité non vacuité. Ce paradoxe que nous sommes, nous existons mais qu'en soi, on peut chercher pendant des millénaires, on ne trouvera jamais un Soi autonome, personnel, au fond de soi. Comme s'il y avait une existence "dans le vide" (un vide non vide). C'est une affirmation de "l'être non-être". Je l'ai peut-être laissé dans le résumé, Bouddha lui-même disait que son courant était difficile pour la plupart car il allait à contre-sens de ce que les gens pensent : idée de l'Âme et doctrines d'un Soi.

Pour le (1), j'ai lu cette semaine Héraclite. Il y en a d'autres bien sur... Et le (2) se trouve aussi, je crois, dans l'hindouisme et peut-être aussi le taoïsme.

Pour l'esprit cartésien, j'ai vu hier sur ce site : http://espritzen-blog.fr/livres/ , un livre intriguant. Il cite des bons livres bouddhistes (dont celui du topic) et tout en bas, il met un livre de Husserl : Méditations Cartésiennes.

Enfin bref, il me reste, si vous voulez les résumés de deux chapitres : Bhavana (la méditation culture ou développement mental) et la Morale bouddhiste.

Laapetitepensee
Niveau 5
08 septembre 2018 à 19:23:42

Un être religieux est un être qui est totalement libre de tout attachement, de toute conclusion et de tout concept y compris pour les religions.

Pseudo supprimé
Niveau 7
08 septembre 2018 à 19:43:31

C'est très intéressant à lire, merci. :ok:

Macrouille
Niveau 24
08 septembre 2018 à 22:12:44

Merci pour ton partage CaporalSel

Est ce que tu aurais quelques mots à dire ou des liens concernant la conception de la réincarnation ?

SergentPoivre
Niveau 10
08 septembre 2018 à 22:55:01

Dans le bouddhisme, on parle de renaissance. J'ai mis les cinq agrégats. Lorsque tu meurs, ces cinq agrégats resteraient unis pour se remettre dans un autre corps car tu as encore des désirs inassouvis.

Bouddha se lamentait et disait qu'il n'y a pas vraiment de commencement ou qu'il ne saurait pas dire tellement il avait l'impression que ce calvaire avait commencé il y a bien longtemps.

Après, je t'avoue que c'est assez flou : une sorte de flux énergétique, on va dire, qui reste "vivant" et qui s'incruste ailleurs.

Pour les sceptiques, on peut voir chaque instant comme une renaissance. Le but est de couper cela pour ne plus renaitre. Assez paradoxal à mon avis pour beaucoup d'occidentaux.

SergentPoivre
Niveau 10
13 septembre 2018 à 17:37:08

Sur le néant, l'univers : https://youtu.be/mSKDQwdmDbs?t=1h35m25s

(Après il va sur le Nirvana.)

(Après sur un Dieu créateur.)

---

Et je vous ajoute le chapitre sur la "méditation" :

:d) « Méditation » ou culture mentale : Bhãvanã

L’enseignement du Bouddha, particulièrement sa voie de « méditation », vise à procurer un état de parfaite santé mentale, d’équilibre et de tranquillité. Elle a souvent été mal comprise. La méditation n’est pas une évasion des activités quotidiennes de la vie, à l’écart de la société. Beaucoup de gens s’intéressent à la méditation ou au yoga dans le désir d’acquérir des pouvoirs spirituels ou mystiques. Toutes ces idées ne sont que perversions mentales. C’est toujours une question de désir, de soif de puissance.

Le mot « méditation » rend très mal le sens du terme original bhãvanã qui signifie « culture » ou « développement » mental. La bhãvanã vise à débarrasser l’esprit de ses impuretés (désirs sensuels, haine, malveillance, indolence, tracas, agitations, doute) et à cultiver les qualités (concentration, attention, intelligence, volonté, énergie, faculté d’analyse, confiance, joie, calme) conduisant finalement à la plus haute sagesse qui voit les choses telles qu’elles sont et qui atteint la Vérité Ultime, le Nirvãna.

Il y a deux formes de méditation :

- Samatha ou samadhi : développement de la concentration mentale, de la fixation unificatrice de l’esprit. Il y a des méthodes variées qui peuvent conduire aux plus hauts états mystiques comme la « Sphère du Néant » ou la « Sphère de la ni-Perception-ni-non-Perception. Tous ces états mystiques sont, selon le Bouddha, des productions mentales (samkhata). Ceux-ci n’ont rien à voir avec la Réalité, la Vérité, le Nirvãna, et ne sont pas essentiels pour la réalisation du Nirvãna.

- Vipassanã (ou vipasyanã) : vision dans la nature des choses, qui conduit à la complète libération de l’esprit, à la réalisation de la Vérité Ultime, au Nirvãna. C’est ce qui a donné la « méditation bouddhique ». C’est une méthode analytique basée sur l’attention, la prise de conscience, la vigilance, l’observation. Le discours le plus important est intitulé « Satipatthãna-sutta », « L’établissement de l’attention ». Le discours est divisé en quatre sections principales : notre corps (kãya), nos sensations (vedanã), notre esprit (citta), des sujets moraux et intellectuels variés (dhamma).

Quelle que soit la forme de « méditation », ce qui est essentiel, c’est l’attention, la prise de conscience (sati), l’observation (anupassanã).

Le plus connu est ãnãpãnasati, l’attention à la respiration. Cet exercice d’attention a pour but de développer un pouvoir de concentration menant à des réalisations hautement mystiques (dhyãna). Le pouvoir de concentration est d’autre part essentiel pour accéder à quelque forme de pénétration, de vision dans la nature des choses, y compris la réalisation du Nirvãna.

Une autre forme de méditation consiste à vous rendre attentif à tout ce que vous faites, actes ou paroles. Cela veut dire que vous devriez vivre ainsi dans le moment présent, dans l’action présente. Le passé et le futur ne sont pas interdits s’ils sont en relation avec le moment présent. Cela ne signifie pas se prendre la tête dans ce qu’on fait mais à vivre pleinement ce qu’on fait, être à fond dedans, être bien présent. Il ne faut pas penser « Ah je fais ceci ». Non ! Là vient une idée de « Je suis ». Il faut s’oublier complètement et se perdre dans ce qu’on fait. Toute grande œuvre est accomplie dans le moment où son créateur est complètement absorbé dans son action, où il s’oublie absolument, où il est débarrassé de la conscience de soi. Ces deux formes de méditation (souffle, et vie quotidienne) permettent de développer l’attention sur le corps.

Ensuite, il y a le développement mental qui concerne les sensations. Il faut en prendre compte. Il ne faut pas s’y attacher, les observer et les laisser filer. Il ne faut pas les voir comme « ma sensation » (subjectif) mais comme « une sensation » (objectif). Lorsque nous discernons sa nature, comment elle apparait, comment elle disparait, notre esprit devient impartial à l’égard de cette sensation, il devient détaché et libre. Il en est de même pour toutes les émotions, toutes les sensations.

Troisième forme sur « l’esprit ». Il faut être conscient de ce que notre esprit produit (passion, honte, crainte, peur, amour…). Nous sommes souvent effrayés ou honteux de regarder notre esprit. On devrait être assez hardi et assez sincère pour regarder son esprit comme on regarde son visage dans un miroir.

(Hardi : qui ose agir en dépit des risques, des difficultés, qui ne se laisse pas intimider. Qui va au-delà des normes habituelles, qui va franchement de l’avant.)

Il ne s’agit pas d’une attitude critique, de juger et de discerner ce qui est juste et faux ou bien et mal. Il s’agit simplement d’observer, d’être attentif, d’examiner. Ici, vous n’êtes pas un juge mais un savant qui constate un fait. Il faut toujours rester impartial, ne pas se dire « ma colère » mais « cette colère » par exemple. « Tiens, d’où vient cette colère ? »

Enfin, il y a une forme de méditation sur les objets moraux, spirituels, intellectuels. Toutes nos études, nos lectures, nos discussions, toutes nos conversations et nos réflexions sur ces questions, sont incluses dans cette méditation. On peut ainsi étudier, penser et réfléchir sur les Cinq Empêchements (Nîvarana) :

- Les désirs sensuels
- La malveillance, la haine, la colère
- La torpeur, la langueur
- L’excitation, le remord
- Les doutes sceptiques

Sur les Sept Facteurs d’Eveil (Bojjhanga) :

- L’attention (sati)
- L’investigation et la recherche concernant les divers problèmes sur la doctrine (dhamma-vicaya)
- L’énergie (viriya), la détermination jusqu’à l’atteinte du but et au-delà
- La joie (piti) : qualité qui s’oppose absolument à une attitude d’esprit pessimiste, sombre ou mélancolique
- La détente (passaddhi) du corps et de l’esprit
- La concentration (samadhi)
- L’équanimité (upekkhã) : être capable de faire face, avec calme, sans être troublé, à toutes les vicissitudes de la vie.

Ce qui est essentiel pour cultiver ces qualités c’est une volonté, une inclination sincère.
On peut aussi méditer sur des sujets comme les Cinq Agrégats. Il y a bien d’autres sujets de méditation. On peut finir avec les Quatre Etats Sublimes (Brahma-vihãra) :

- L’amour universel (mettã)
- La compassion (karunã)
- La joie sympathique (muditã)
- L’équanimité (upekkhã)

SergentPoivre
Niveau 10
28 septembre 2018 à 22:15:59

:up:

Des petites punchlines de Milarepa pour commencer :

La totalité des phénomènes du monde apparent
Sont éphémères, instables, changeants.
La loi de l’existence mondaine n’a nulle substance,
Comme les actes et les devoirs s’y révèlent vains,
Je vais pratique la loi de l’essentiel.

---

Et je vous mets le résumé du dernier chapitre du petit livre :

:d) La morale bouddhiste et la société

L’enseignement du Bouddha n’est pas seulement destiné aux moines qui vivent dans des monastères ; il s’adresse aussi aux hommes et aux femmes ordinaires qui vivent chez eux avec leur famille. Le Noble Sentier Octuple, la règle de vie bouddhiste, s’adresse à tous, sans distinction.

Une renonciation véritable ne signifie pas qu’on doive s’éloigner physiquement du monde.

La croyance courante, selon laquelle il faudrait fuir la vie pour suivre l’enseignement du Bouddha, est fausse. Il y a de nombreuses références d’hommes et de femmes qui vivaient normalement, en famille par exemple, et qui ont atteint le Nirvãna. On peut mener une vie d’errance ascétique mais il est bien plus courageux de rester vivre en communauté pour pouvoir aider et rendre service à celle-ci. Pratiquer une vie entière en solitude ascétique est même contre l’enseignement moral du Bouddha (amour, compassion, service des autres).

Les moines eux-mêmes vivent pour suivre les enseignements et les transmettre aux autres gens de la planète.

Le Bouddha a dit qu’il fallait, pour le bien, adorer six groupes familiaux et sociaux qui sont pour lui sacrés, dignes de respect et d’adoration :

1) Les parents (ils sont même appelés Brahma, c’est la conception la plus haute et la plus sacrée dans la pensée indienne) : les enfants ont plein de devoir envers leurs parents à respecter (prendre soin d’eux, maintenir l’honneur familial, sauvegarder le patrimoine, etc.). Les parents eux-mêmes ont un certain nombre de responsabilités à respecter (les maintenir dans le droit chemin, leur assurer une bonne éducation, les marier dans de bonnes familles…).

2) Relation maitre – élèves : des devoirs de chaque côté, le respect réciproque et surtout de la part des élèves, tandis que le maitre doit tout leur donner pour leur assurer un bon futur.

3) Mari – femme : des deux côtés, fidélité, respect et dévouement.

4) Relations entre amis, parents et voisins : être accueillant, charitable, aimable, courtois ; se traiter de manière égale, ne pas se quereller, s’aider dans le besoin…

5) Maitre – serviteur : le maitre doit assigner un travail convenable, etc. le serviteur doit effectuer le travail du mieux qu’il peut, etc.

6) Relations entre religieux et laïcs : les laïcs doivent veiller aux besoins matériels des religieux et ces derniers doivent les instruire.

Tout le monde peut devenir bouddhiste s’il pense que les enseignements du Bouddha sont bons et qu’il les respecte. On prend donc le Triple Refuge : Bouddha, Dharma, Sangha. Et on s’engage :

1) Ne pas détruire la vie
2) Ne pas voler
3) Ne pas commettre d’adultère
4) Ne pas mentir
5) S’abstenir de boissons enivrantes

[…]

Le bouddhisme ne considère pas le bien-être matériel comme une fin en soi ; c’est seulement un moyen en vue d’un but (plus haut et plus noble). Mais c’est un moyen indispensable pour atteindre un but plus élevé pour le bonheur de l’homme. Le bouddhisme reconnait l’utilité d’un certain confort matériel.
Plusieurs suttas affirment que la pauvreté est une cause d’immoralité et de crimes comme vol, tromperie, violence, haine, cruauté, etc. Mais Bouddha réfute les châtiments et préfèrent mettre fin à la criminalité en améliorant la condition économique populaire. Quand on aura fourni au peuple les moyens de gagner un revenu suffisant, celui-ci sera satisfait, il sera à l’abri de la peur et de l’anxiété et, en conséquence, le pays deviendra pacifique et sera débarrassé du crime.

Bouddha condamnait certaines professions comme par exemple la fabrication et le commerce des armes.

Un jour, un homme appelé Dhîghajãnu rendit visite au Bouddha pour lui demander ce qui pouvait conduire sa famille vers le bonheur dans ce monde et au-delà ?

Bouddha donna quatre éléments qui conduisent l’homme au bonheur en ce monde :

1) Être habile, efficace, consciencieux, énergique et avoir une connaissance complète dans notre profession
2) Garder à l’abri des voleurs ses propres gains
3) Avoir de bons amis : fidèles, instruits, vertueux, libéraux et intelligents
4) Dépenser raisonnablement son argent selon ses revenus, ni trop, ni trop peu

Et pour le bonheur dans l’au-delà :

1) Avoir foi et confiance dans les valeurs morales, spirituelles et intellectuelles
2) Les cinq préceptes énoncés plus haut
3) Pratiquer la charité, la générosité, sans attachement
4) Développer la sagesse (pañña)

Les dix devoirs du roi (ou gouvernement) selon Bouddha :

1) La libéralité, la générosité, la charité : le gouvernement doit pouvoir donner facilement au peuple, le laisser libre.
2) Avoir un caractère moral élevé (revoir les cinq préceptes)
3) Sacrifier tout au bien du peuple : son confort, son nom, sa renommée, et même sa vie s’il faut
4) Honnêteté et intégrité
5) Amabilité et affabilité (avoir un tempérament doux)
6) Austérité dans les habitudes (mener une vie simple, hors de tout luxe)
7) Absence de haine, mauvais-vouloir et inimitié : être sans rancune
8) Non-violence, faire régner la paix, éviter et empêcher les guerres, toute chose incitant à la violence et à la destruction de la vie
9) Patience, pardon, tolérance, compréhension
10) Non-opposition, non-obstruction : être en harmonie avec le peuple

Il ne peut y avoir ni paix ni bonheur pour l’homme tant qu’il désire et a soif de conquérir et de subjuguer son voisin.

La seule victoire qui amène la paix et le bonheur, c’est la victoire sur soi-même.

Le bouddhisme vise à créer une société qui renoncerait à la lutte ruineuse pour le pouvoir, où la tranquillité et la paix prévaudraient sur la victoire et la défaite ; où la persécution de l’innocent serait dénoncée avec véhémence ; où l’on aurait plus de respect pour l’homme qui se conquiert lui-même que pour celui qui conquiert des millions d’êtres par la guerre militaire et économique ; où la haine serait vaincue par l’amitié et le mal par la bonté ; où l’inimitié, la jalousie, la malveillance et l’avidité n’empoisonneraient pas l’esprit des hommes ; où la compassion serait le moteur de l’action : où tous les êtres, y compris la plus humble chose vivante seraient traités avec justice, considération et amour ; où dans la paix, l’amitié et l’harmonie, en un monde où régnerait le contentement matériel, la vie serait dirigée vers le but le plus élevé et le plus noble, l’atteint de la Vérité Ultime, du Nirvãna.

toto_au_bistro
Niveau 10
13 octobre 2018 à 11:59:45

Podcast qui a l'air intéressant mais que je n'ai pas encore écouté: http://philosophybites.com/2018/05/robert-wright-on-why-buddhism-is-true.html

Robert Wright on Why Buddhism is True

Robert Wright argues that some aspects of Buddhism, particularly those parts that deal with the self and the mind, are both compatible with contemporary evolutionary theory and profound about our nature. In this episode of the Philosophy Bites podcast he discusses why he thinks Buddhism is essentially true with Nigel Warburton.

SergentPoivre
Niveau 10
13 octobre 2018 à 15:50:07

Mmmh je vais voir ça si j'ai le temps.

Vous voulez que j'expose d'autres pensées bouddhistes ?

Sinon, je peux mettre des strophes percutantes. (Même si ça ne fait pas forcément philo.)

Il y a souffrance, mais nul pour souffrir
On trouve l'action, non l'acteur
Il y a paix, mais nul apaisé
Il y a un Chemin, mais nul ne chemine

---

Ca touche peut-être plus à la métaphysique, à la théologie et aux religions mais il y a de bons articles sur ce site : http://zone-critique.com/?s=bouddhisme

Nombre de philosophes ont trouvé un grande part de vérité dans le bouddhisme. Exemple avec Heidegger : http://zone-critique.com/2017/08/08/heidegger-le-zen-et-nous/

Leo_Marjan
Niveau 10
14 octobre 2018 à 21:27:31

"Je vais vous mettre mon résumé du livre éponyme. "

C'est quoi le livre où puis-je le trouver ?
Merci

SergentPoivre
Niveau 10
14 octobre 2018 à 22:07:50

L'enseignement du Bouddha de Rahula Walpola.

Livre concis qui résume bien le plus important à savoir. Je l'ai pris sur amazon.

---

''''On abandonne une chose, on en saisit une autre, on suit son caprice, on reste prisonnier ; on se raccroche par ici, on se précipite par là, tel un singe de branche en branche.''

(sutta nipata)''

Pseudo supprimé
Niveau 6
15 octobre 2018 à 00:20:42

Super article sur Heidegger et le zen !

Soupe-Less
Niveau 7
23 octobre 2018 à 01:22:10

J'ai acheté le livre, merci SergentPoivre :ok:

SergentPoivre
Niveau 10
23 octobre 2018 à 09:11:58

Je regarde la voûte bleue, là-haut
Et découvre soudainement le vide de la réalité.
Les phénomènes palpables, je ne les crains pas.

Je regarde lune et soleil, là-bas
Et découvre soudainement la luminosité de l’esprit.
Je ne redoute ni langueur ni distraction.

Je regarde le pic montagneux, par-là
Et découvre soudainement la concentration immuable.
Je ne m’inquiète pas des transformations.

J’observe le cours de la rivière, en bas
Et découvre soudainement la continuité du flux.
Je n’appréhende pas les influences subites.

Quand je vois le dessin de l’arc-en-ciel,
Je découvre soudainement l’unité des apparences et du vide.
Je ne crains ni le transitoire ni l’éternel.

Quand je vois la lune se refléter dans l’eau,
Je découvre soudainement l’éclat propre au détachement.
Discernant la dualité, je ne la redoute pas.

J’observe en mon esprit sa qualité
Et découvre soudainement qu’une lampe y brûle.
Ignorance et confusion ne m’effraient pas.

SergentPoivre
Niveau 10
04 novembre 2018 à 21:58:32

J'ai relu un de mes premiers livres sur le bouddhisme : "Et si vous m'expliquiez le bouddhisme ?"

C'est en fait le bouddhisme tibétain ou vajrayana. C'est la deuxième vague de propagation du bouddhisme qui est reparti encore une fois de l'Inde avec des ajouts et des compréhensions légèrement plus ésotériques. De légères modifications le rendent encore plus proche de l'hindouisme. Ca c'est le mahayana. Le mahayana qui s'est propagé notamment en Chine a donné le ch'an. C'est un mélange avec le taoïsme (et surement le confucianisme). Mais le mahayana qui est arrivé au Tibet s'est mélangé (mais de quasi rien, surement plus dans les rituels ?!).

Il y a un aspect plus religieux encore dans le vajrayana que je ne mettrais pas ici. Je vous mets le résumé de l'antépénultième chapitre qui parle de la bouddhéité, "le stade ultime".

Si vous voulez juste avant il y a la "sagesse" ou "connaissance" mais ça fait 7 pages sur mon word.

(Le livre est une explication d'un Tulku (= soi disant une réincarnation d'un ancien maitre) Rimpoché (= prêtre tibétain) d'un des plus grands livres bouddhistes tibétains "Le précieux ornement de la libération" écrit par Gampopa au 12e siècle.)

:d) Le fruit : la bouddhéité

Un bouddha a purifié tout ce qu’il fallait purifier et éveillé toute la sagesse qui puisse être éveillée.

Les bouddhas ont totalement éliminé les concepts et transcendé l’approche dualiste qui opère la distinction entre « moi » et les « autres ». Lorsque l’esprit d’un bouddha est décrit de la sorte, beaucoup se méprennent, ne pouvant imaginer un esprit dépourvu de concepts et de dualité autrement que comme plongé dans un sommeil profond, une sorte de coma. Comme nous ignorons ce que peut être un tel état, nous n’arrivons pas à l’imaginer autrement que comme une absence totale de conscience. Ce n’est pourtant nullement le cas, puisqu’on appelle cet état jnãna ou « sagesse primordiale ». Même en l’absence de concepts et de vues dualistes, il ne s’agit pas d’un néant. Comme nous l’avons déjà vu, les concepts ne correspondent pas à la réalité. Dès que nous créons un concept, nous fabriquons une idée dans notre esprit, ajoutant ou soustrayant quelque chose à ce qui est vraiment. Peu de concepts (voire aucun) reflète correctement une partie de la réalité. Un bouddha est quelqu’un qui voit les choses sans concept, sans ajouter ou retirer quoi que ce soit à la réalité.

« Non dualiste » signifie presque la même chose. Dire « ceci est ma pensée » ou « cela me dérange » est une pensée dualiste. Que le bruit d’une voiture nous dérange implique que nous reconnaissons l’existence d’un « je » qui est dérangé par le bruit. En réalité qui entend le bruit ? Le fait d’entendre le bruit est-il ou non différent de ce « je » qui entend le bruit ? Le bruit est-il identifiable à celui qui entend ou est-ce quelque chose d’autre ? Si c’est la même chose, comment peut-on être dérangé ? Comment le bruit peut-il déranger quelqu’un qui n’en est pas distinct ? Ce ne peut être le cas que si nous pensons qu’il y a quelque chose ou quelqu’un qui est distinct du bruit. En revanche, si nous restons dans un état où le bruit et nous-mêmes ne sommes plus distincts, nous ne serons plus dérangés, quel que soit le nombre de voiture qui passent.

Une histoire zen met en scène un maitre et son disciple qui méditaient ensemble. La pluie qui tombait dérangeait l’étudiant. Le maitre lui dit alors : « Fais un avec la pluie et elle ne te dérangera plus. »

En ne faisant plus qu’un avec ce qui nous perturbe, il n’y a plus d’espace pour les émotions négatives et rien ne peut plus nous perturber.

Dire que la sagesse des bouddhas est non duelle ne signifie pas qu’ils ne comprennent plus rien de ce qui se passe autour d’eux, qu’ils n’entendent, ne voient ou ne sentent plus. C’est en fait le contraire. Un bouddha sent, voit et comprend avec beaucoup plus de clarté que nous. Notre perception des choses est confuse, parasitée par les différents concepts que nous leur accolons. Libre de dualité, de l’attachement comme de l’aversion, l’esprit des bouddhas est totalement clair. Un bouddha demeure en état de parfaite équanimité. Son esprit est tranchant et précis, il ne court après rien ni ne fuit quoi que ce soit. C’est ce qu’on appelle la sagesse.

Selon Milarepa (= maitre de Gampopa, il est aussi reconnu comme un des plus grands "bouddha") :

Quand on parle de « jnãna », il s’agit d’une conscience sans contrainte, sans artifices, au-delà des termes « c’est » et « ce n’est pas », « éternel » ou « rien », au-delà du domaine de l’intellect. Aussi, quels que soient les termes utilisés pour l’exprimer, il n’y a rien à réfuter. Tout est tel quel. Certains intellectuels demandent un jouer au Bouddha son opinion (à ce sujet). Sa réponse fut la suivante : « ne pensez pas qu’il y ait une réponse univoque à ce sujet. Le dharmakaya est au-delà de la saisie intellectuelle, sans naissance et libre des complications conceptuelles. Plutôt que de me poser la question, regardez l’esprit. C’est ainsi. »

Toute affirmation telle que « cela doit être comme ceci » ou « comme cela », est nécessairement erronée. Nous créons une image dans notre esprit qui ne correspond pas à la réalité. Toute pensée est erronée puisqu’elle n’est qu’une image, un concept. Voir les choses telles qu’un bouddha les voit implique que l’on ne pense ni ne décide intellectuellement ou philosophiquement qu’elles doivent être comme ceci ou comme cela. Il s’agit d’une expérience. La sagesse est au-delà de tous les concepts et ne peut émerger que comme une expérience personnelle.

Un des problèmes principaux des êtres humains est leur propension à tout intellectualiser. Nous voulons comprendre quelque chose avant de le pratiquer. C’est un obstacle majeur. Le bouddhisme demande l’inverse : pratiquer sans concept, sans avoir rien intellectualisé au préalable et sans rien intellectualiser pendant, tout en restant attentif et vigilant.

Dès que nous conceptualisons quelque chose, nous ne pouvons plus en voir la véritable essence. Lorsque nous constatons que notre approche usuelle ne fonctionne pas, nous nous sentons perdus, déconcertés et ne savons que faire. La seule façon d’y arriver c’est d’« être ».

Le Bouddha était souvent silencieux. Il aimait le silence pour qu’on regarde en nous-même et autour de nous sans avis, sans préjugé, sans dogme, sans idée. Il est, selon le bouddhisme, impossible de définir, de décrire ou de saisir la vérité par l’intellect. Au lieu de s'emmêler les pinceaux, il faut plutot tout destructurer et regarder les choses telles qu'elles sont, comme elles sont naturellement. Ainsi, on ne dénature plus rien, on voit la réalité telle quelle.

SergentPoivre
Niveau 10
13 novembre 2018 à 17:58:45

La vacuité de l'ego par Matthieu Ricard : https://www.youtube.com/watch?v=Q1j56Vx70Zo

Et je suis tombé sur le Brahmajalasutta : https://fr.wikipedia.org/wiki/Brahmaj%C4%81lasutta

Le Bouddha donne les erreurs de pensée qui empêche de voir, selon lui, la vérité :

- l'éternalisme
- le nihilisme
- les pré-conceptions et conceptions humaines
- le fatalisme
- l'agnosticisme (peut-être plus le scepticisme absolu ?)

Et d'autres.

Sujet : L'enseignement du Bouddha
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