Je vais vous mettre mon résumé du livre éponyme. Ce livre explique clairement et simplement les fondements du bouddhisme. Il cite des autres sujets mais qui ne sont pas primordiaux. Si ça me parait trop long, je vais splitter et sortir ça petit à petit.
Le Bouddha
Siddhatta Gotama en pali. Siddharta Gautama en sanskrit.
6e siècle avant Jésus-Christ. Né d'une riche famille dans des temps assez difficile, il avait une épouse, de l'or, des terres conquises par son père, il partit après avoir vu en sortant de son palais : la maladie, la vieillesse et la mort, ainsi qu'un ascète sur le bas coté cherchant à se sortir de tout cela.
Il partit à 29 ans à la naissance de son fils Rahula.
Siddharta rencontra les plus grands maitres de son époque dans la vallée du Gange mais leurs doctrines ne l’émulaient pas. Il décida de prendre son propre chemin.
6 ans d’errance et de pratique.
Il ne reconnaissait pas les différences de caste ou les groupements sociaux, il enseigna à qui voulait le suivre.
A 80 ans, il mourut Kusinara.
L’attitude mentale bouddhiste
Bouddha est le seul créateur d’une « religion » qui ne s’est pas prétendu avoir été inspiré par un dieu ou une puissance extérieure. Chacun possède en lui-même la possibilité de devenir un bouddha, s’il le veut et en fait l’effort. La situation humaine est suprême selon le bouddhisme. L’homme est son propre maitre et il n’y a pas d’être plus élevé ni ne puissance qui siège au-dessus de lui en juge de sa destinée.
« On est son propre refuge, qui d’autre pourrait être le refuge ? »
Il exhortait à ses disciples d’être un refuge pour eux-mêmes et de ne jamais chercher refuge ou aide auprès d’un autre. Il enseignait, encourageait et stimulait chacun à se développer et à travailler à son émancipation.
« Vous devez faire votre travail vous-mêmes ; les Tathãgata enseignent la voie. »
Tathãgata = celui qui est arrivé à la Vérité.
C’est par ce principe de responsabilité individuelle que le Bouddha accorde toute liberté à ses disciples.
Le Bouddha disait qu’il n’y avait pas de doctrine ésotérique dans son enseignement, que rien n’était caché « dans le poing fermé de l’instructeur », autrement dit, qu’il n’avait « rien en réserve ». Selon lui, l’émancipation de l’homme dépend de sa propre compréhension de la Vérité et non d’autre chose (un dieu ou une puissance extérieure).
Kalama sutra : « […] Ne vous laissez pas guider par l’autorité de textes religieux, ni par la simple logique ou l’inférence, ni par les apparences, ni par le plaisir de spéculer sur des opinions, ni par des vraisemblances possibles, ni par la pensée « il est notre Maître ». Mais, Kalama, lorsque vous savez par vous-mêmes que certaines choses sont défavorables (akusala), fausses et mauvaises, alors, renoncez-y… Et lorsque vous-mêmes vous savez que certaines choses sont favorables (kusala) et bonnes, alors, acceptez-les et suivez-le. »
Le Bouddha préférait que ses disciples doutent de lui plutôt qu’ils soient plein de dévotion aveugle.
Il n’y a pas de dogme à accepter dans le bouddhisme. Il n’y a pas de péché. Les racines de tout mal sont l’ignorance (avijjã) et les vues fausses (miccha ditthi).
En plus de la liberté de pensée, le Bouddha soutient la tolérance. (Exemple : voir la vie de l'Empereur Asoka.)
Le nom qu’on donne à quelque chose a peu d’importance : « Qu’y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose, sous un autre nom sentirait aussi bon. »
La Vérité n’a pas d’étiquette. Elle n’est le monopole de personne. Bouddha est contre les avis sectaires car ils introduisent des préjugés malfaisants.
Il est sans importance, pour un chercheur de la Vérité, de savoir d’où provient une idée.
Si le remède est bon, la maladie sera guérie. Peu importe de savoir qui l’a préparé et d’où il vient.
Le bouddhisme ne demande pas une foi aveugle mais une confiance pour suivre les préceptes. On ne doit croire que quand on « voit » :
« Ô bhikkhus, je dis que la destruction des souillures et des impuretés est l’affaire d’une personne qui sait et qui voit, et non d’une personne qui ne sait pas et ne voit pas. »
L’enseignement du Bouddha est qualifié ehi-passika, vous invitant à « venir voir » et non pas à venir croire.
Pour nous, il est futile, comme quelques érudits tentent vainement de le faire, d’essayer de spéculer sur ce que savait le Bouddha et qu’il ne nous a pas dit. Il ne s’intéressait pas à la discussion de questions métaphysiques inutiles, qui sont purement spéculatives et qui créent des problèmes imaginaires. Il les considérait comme un « désert d’opinions ».
La doctrine du Non-Soi : Anatta
L’Âme, le Soi, l’Ego, l’Atman sont des conceptions religieuses que le bouddhisme nomme l’Idée de Soi. C’est de part cette Idée de Soi que viennent tous les maux du monde. Il y a deux idées psychologiques enracinées dans l’individu : protection de soi et conservation de soi.
Selon le bouddhisme, les idées de Dieu et d’Âme sont fausses et vides. Bien que profondément développées comme théories, elles sont néanmoins des projections mentales subtiles enrobées dans une phraséologie philosophique et métaphysique compliquée. Ces idées sont si profondément enracinées dans l’homme, elles lui sont si proches et si chères qu’il n’aime pas entendre et ne veut pas comprendre l’enseignement quelconque qui leur soit contraire.
La Bouddha savait cela et dit textuellement que son enseignement va « à l’encontre du courant » (patisotagãmî), à rebours des désirs égoïstes.
La doctrine d’Anatta ou non-soi est le résultat naturel ou le corollaire de l’analyse des cinq Agrégats et de l’enseignement de la Production Conditionnée (paticca-samuppãda). Par méthode analytique des cinq agrégats, on ne trouve rien derrière tout cela. La Production conditionnée enseigne que rien dans le monde n’est absolu, que toute chose est conditionnée, relative et interdépendante :
Quand ceci est, cela est ;
Ceci apparaissant, cela apparait ;
Quand ceci n’est pas, cela n’est pas ;
Ceci cessant, cela cesse.
Cela veut dire (-> = conditionne) :
Par l’ignorance -> actes volitionnels -> conscience -> phénomènes mentaux et physiques -> six facultés (5 organes des sens + l’esprit) -> le contact sensoriel et mental -> la sensation -> le désir (ou « soif ») -> saisie (volonté de possession) -> processus du devenir (-> naissance -> (= décrépitude, mort, lamentations, peines)).
Tout ceci est interdépendant et forme plutôt un cercle sans fin.
La question du libre-arbitre (libre volonté) a occupé une place importante dans la pensée et la philosophie occidentales, mais du fait de la Production conditionnée cette question ne se pose pas, et ne peut pas se poser dans la philosophie bouddhiste. Si la totalité de l'existence est relative, conditionnée, et interdépendante, comment, seule, la volonté pourrait-elle être libre ? La volonté comme toute autre pensée, est conditionnée et relative. S'il y a le libre arbitre, il est aussi conditionné et relatif. Il ne peut y avoir quoi que ce soit d'absolument libre physiquement ou mentalement, étant donné que toute chose est interdépendante et relative. Le libre arbitre implique une volonté indépendante de conditions, indépendante de cause et d'effets. Comment une volonté ou n'importe quelle chose, pourrait-elle apparaître sans conditions, en dehors de cause et d'effets, alors que la totalité de l'existence est conditionnée, relative et soumise à la loi de cause et d'effet ? Ici encore l'idée du libre arbitre est, à la base, en relation avec les idées de Dieu, Ame, Justice, récompense et punition. Non seulement ce qui est appelé libre arbitre n'est pas libre mais l'idée même de libre arbitre n'est pas libre de conditions.
D'après la doctrine de la Production conditionnée, aussi bien que d'après l'analyse de l'être en Cinq Agrégats, l'idée d'une substance demeurant immortelle dans l'homme ou hors de l'homme qu'on l'appelle "Atman", "Je", "Ame", "Soi" ou "Ego" est considérée comme une croyance fausse, une projection mentale. Telle est la doctrine bouddhiste de Anatta, Non-Ame ou Non-Soi.
Le bouddhisme différencie la vérité conventionnelle et ultime. L’on peut dire dans la vie « je, tu, il, … », ce ne sont pas des mensonges en soi, on les utilise par convention mais dans la vérité ultime, il n’y a ni « je », ni « être ».
[…]
Ailleurs le Bouddha dit : « Ô bhikkhus, cette idée : je ne serai plus, je n’aurai plus, est effrayante pour l’homme ordinaire non instruit. »
Des gens pensent que le Bouddha ne décrit que la matière qui se séparera lors de la fin mais qu’au fond de tout être, il y a un Soi. Or ! dans le bouddhisme, il n’y a « que » les cinq agrégats, rien de plus qui nous définit et qui est « nous ». De plus, Bouddha nie catégoriquement, à plus d’un endroit, l’Âme :
Sabbe samkhara anicca ;
Sabbe samkhara dukkha ;
Sabbe dhamma anatta .
=
Toutes les choses conditionnées sont impermanentes ;
Toutes les choses conditionnées sont dukkha ;
Tous les dhamma sont sans soi.
Bouddha précise bien le dhamma, la totalité alors qu’avant on aurait pu s’imaginer que derrière toutes les choses conditionnées se cachaient quelque chose.
Dhamma = choses ou états conditionnés, mais aussi le non-conditionné, l’Absolu, le Nirvãna. Il n’y a rien dans l’Univers ou en dehors, bon ou mauvais, conditionné ou non-conditionné, relatif ou absolu, qui ne soit pas inclus dans ce terme.
(J'avais déjà mis une partie du Non-Soi sur un topic. Je poursuis ce soir ou dans les prochains jours avec les Quatre Nobles Vérités si ça vous dit.)
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Comme lien, je vous conseille :
- Les bases seulement en titres abrégés : http://www.bouddhanalyse.com/bouddhanalyse/bouddha/BTheory.htm#B3_6Perfs
- Centre d'Etudes Dharmiques : http://www.cedh.info/ à gauche, il explique en bref le dharma et la prajna (et Bouddha) et si vous voulez, ils mettent des analyses de suttas expliquant tous les mots de manière très détaillée
J'ai plein d'autres sites si vous voulez. Je déconseille d'aller sur des sites qui sont du mahayana ou vajrayana (tibétain) sur internet car, bien que ce soit des courants très intéressants et expliquant autrement l'enseignement, c'est souvent du pur syncrétisme sur internet ; des mots qui ne conviennent pas du tout à l'enseignement de base du Bouddha.