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Sujet : Y a-t-il un "devoir de concourir à son propre bonheur" ?
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MarasmeNatus
Niveau 38
14 juillet 2019 à 18:15:07

Plop !

Kant écrivait que, le bonheur étant selon lui une condition à la pleine observance de la loi morale, il s'en suivait qu'il était un devoir moral.

Les religions ont toujours considéré une sorte d'aigreur (refuser d'aimer la Vie) comme un péché.

De plus, le fait d'être en vie présuppose d'avoir supplanté les autres spermatozoïdes, de s'être nourri d'êtres vivants, d'avoir consommé des ressources, et j'en passe ; si le résultat est une vie morne par notre propre fait, ne peut-on pas m'en faire le reproche ?

En sus, beaucoup de gens ont fait en sorte de nous rendre heureux, à commencer par nos parents. Beaucoup, bien avant que nous naissions, nous voulaient déjà heureux.
Et beaucoup nous veulent ou nous voudraient heureux, parfois au moyen de grands efforts de leur part.

Enfin, peut-être que notre bonheur est suffisamment communicatif, inspirant, enthousiasmant pour autrui, etc., qu'il en devient altruiste.

VeyIox
Niveau 10
14 juillet 2019 à 18:28:06

L'idée est intéressante dans les premières lignes, mais le contre-argument vient après ;

En sus, beaucoup de gens ont fait en sorte de nous rendre heureux, à commencer par nos parents. Beaucoup, bien avant que nous naissions, nous voulaient déjà heureux.
Et beaucoup nous veulent ou nous voudraient heureux, parfois au moyen de grands efforts de leur part.

C'est complètement faux

Monsieur-PQ
Niveau 9
14 juillet 2019 à 20:01:35

Je pense qu'il n'est pas question de "devoir" dans le sens où, naturellement, quelqu'un de normal (j'entends par là sans troubles psychiques) va inconsciemment éviter les situations de souffrances et favoriser les situations de bonheur (avec la bonne petite dose de dopamine qui fait du bien).

Sauf que dans la civilisation, la société nous impose un évitement de la souffrance (protection face à la nature, protection face à la maladie...) au détriment de l'assouvissement des pulsions qui nous procureraient du plaisir. Car dans la vie en société, les règles nous empêchent d'assouvir certaines de ces pulsions. La question est légitime du devoir de concourir au bonheur dans le cas de la vie en société. Mais elle ne doit pas entrer en conflit avec la vie en société.

J'en conclurai qu'à l'état primaire on ne parlerait donc pas de devoir, puisque la recherche de bonheur et d'évitement des souffrances est "automatique". Mais dans la civilisation la question est d'ordre bien plus complexe. Si nous avions le devoir de recherche du bonheur cela entrerait, dans la majorité des cas, en conflit avec la vie en société.

Je t'invite à lire "Malaise dans la civilisation" de Freud

Pseudo supprimé
Niveau 9
15 juillet 2019 à 10:50:27

C'est assez paradoxal cette injonction au bonheur quand on pense à l'essence même de la vie humaine: la souffrance. L'homme naît dans la souffrance, il vit dans la souffrance (faim, froid, douleur, maladie, fatigue, etc).
Si je me souviens bien, selon Schoppenhauer le bonheur n'était qu'un moment où le plaisir excède la souffrance, et je suis assez d'accord avec lui. Donc pour être heureux il faut chercher le plaisir, quel qu'il soit. Mais on ne peut pas chercher le plaisir en permanence sinon il n'a plus de valeur; le plaisir n'est un plaisir que parce qu'il tranche par rapport à la souffrance ambiante.
Donc la condition basique est celle de la souffrance, la vie étant ainsi faite.
Le bonheur est-il alors un devoir moral ? Je pense qu'il s'agit plus d'une incitation au bonheur que d'un véritable devoir. En effet, qui voudrait vivre une vie de souffrance et de malheur en permanence ? C'est pourquoi les religions poussent au bonheur, tout comme certains philosophes. Mais le bonheur ne peut pas être une condition permanente, ni même recherchée en permanence sinon elle ne vaut plus rien et le bonheur n'est plus. Trop chercher le bonheur revient donc à se l'ôter soi même. C'est pourquoi je ne penses pas que le bonheur soit un devoir moral

xxxtentavenom
Niveau 10
15 juillet 2019 à 19:38:17

De plus, le fait d'être en vie présuppose d'avoir supplanté les autres spermatozoïdes, de s'être nourri d'êtres vivants, d'avoir consommé des ressources, et j'en passe ; si le résultat est une vie morne par notre propre fait, ne peut-on pas m'en faire le reproche ?

comme l'a dit mon collègue veyloks, c'est intéressant ,
donc tu essayes de me faire comprendre que parce que j'ai gagné la course , je dois honorer les perdants ?
il n'y a plus de "mauvais perdant" , donc en les honorant je serais le "bon gagnant" ?

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Sujet : Y a-t-il un "devoir de concourir à son propre bonheur" ?
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