Pour tenter de colmater les avaries et de récupérer à bord les électeurs déçus, le SPD donne un grand coup de gouvernail à gauche. « Nous nous séparons de Hartz IV ! » martèle Andrea Nahles, la chef du parti social-démocrate. Le SPD a décidé d'abandonner en partie cette très impopulaire réforme de l'allocation chômage mise en place par Gerhard Schröder. Il y a une douzaine d'années, le chancelier avait fait appel à Peter Hartz, ancien chef des ressources humaines chez Volkswagen, pour réformer en profondeur le marché du travail et rebooster l'économie malade de l'Allemagne. Hartz IV, cette mesure qui régulait à la baisse les allocations chômage, devint immédiatement la bête noire de la base du parti. Trop néolibérale, sans cœur et surtout ne respectant pas les valeurs de la social-démocratie…, les critiques fusaient de partout.
De nombreux adhérents rendirent leur carte et le SPD entama son lent déclin. Il toucha le fond il y a deux ans, quand les sociaux-démocrates enregistrèrent le pire résultat de leur histoire lors des élections fédérales. Depuis, ils multiplient les revers aux régionales. La pression de la base est de plus en plus forte. Des conférences régionales, des consultations sur le Net, des débats publics s'interrogent sur des alternatives. L'aile gauche du SPD menace à tout moment de faire éclater la Groko, la coalition CDU/CSU/SPD, si la direction ne réagit pas.
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