Pour ceux qui ne l'auraient pas vu mais (même si vous n'avez rien loupé).
https://youtu.be/ppBaQEHG1Kk
Un commentaire résume très bien cette conférence digne d'un sketch :
Dommage de critiquer des publications non lues ou d'accuser certains auteurs de manque d'objectivité parce qu’ils gagnent de l'argent avec leurs livres et dans le même temps organiser une vente de livre avec dédicaces. On se demande où se situe la mauvaise foi. Conférence sans intérêt d'un auteur qui se gausse de trouver des défauts à des livres qu'il n'a même pas lu.
Si nous avions des preuves tangibles et irréfutables de l'au delà, cela se saurait, pas besoin d'un psycho-rigide pour démontrer cela a coup d'arguments biaisés. Par exemple : on dit ici que si les schémas de NDE sont récurrents dans le monde, c'est suite au livre de Moody. Comment donc Moody as t'il fait pour relever ses témoignages ? Le parallèle entre NDE et religions relève du sophisme... Comment peut on se prétendre scientifique et donner pareille conférence, quand on ne sait pas on cherche.
Partie 1/3
Salut Thomas, je vais me permettre de critiquer certains points de ta conférence. Je précise que je ne viens pas apporter de preuve d'une conscience extra-neuronale. Je pense qu'on n'aura jamais de preuve scientifique matérielle à ce sujet même si un jour quelqu'un arrive à se souvenir d'un dessin caché dans une enveloppe dans une salle de réa... un cas particulier ne permettrait pas de conclure que notre conscience est extra-neuronale. Tout comme l'unique cas de NDE détecté dans l'étude de Parnia ne permet pas de le conclure non plus. J'apporterai des précisons sur cette étude.
Je voulais revenir sur le cas d'Eben Alexander.
Tu dis à partir de 34mn qu’il a été attaqué en justice car il a fait plein d’erreurs médicales, que c’est un spécialiste de la fraude et qu’il a été condamné pour ça.
Pour nuancer ces accusations basées sur l’article de Luke Dittrich publié sur le site « esquire », je t’invite à lire cette note d’Alexander (1) dans laquelle il explique que Dittrich a voulu le discréditer en donnant une version incomplète et déformée de son procès contre le cultivateur de tabac.
Tu découvriras que selon une étude publiée dans « The New England Journal of Medecine » (2), la neurochirurgie est la pratique qui s’expose le plus au risque de poursuites. Un neurochirurgien a une chance sur 5 chaque année d’être attaqué en justice. Il est estimé que 99% des médecins âgés de 65 ans, spécialisés dans des pratiques à haut risque, avaient déjà été poursuivis pour faute professionnelle.
Au final, Alexander a dû régler une amende (équivalent à 20% du montant demandé par le patient) pour ne pas avoir respecté le protocole de modification d’un dossier médical. Il a apporté une correction directement dans le rapport d’origine alors qu’il aurait dû faire un addendum. Les amendes permettent d’éviter les coûts élevés d'un litige, elles ne valent pas comme aveu de culpabilité. D’ailleurs il a conservé sa licence médicale d’Etat, et sa certification de neurochirurgien.
Concernant la maladie qu’il a contractée, ce n’était pas simplement une grave méningite mais une méningo-encéphalite bactérienne pour être précis. Je me base sur l’étude du dossier médical d’Alexander publiée au Journal of Nervous and Mental Disease. (3)
Dans la discussion de l’étude, il est indiqué que la méningo-encéphalite a eu des effets particulièrement dévastateurs sur le néocortex. C’est la partie du cerveau qui permet entre autre notre expérience consciente. Donc il me parait plus juste de dire que son cerveau était dysfonctionnel plutôt que fonctionnel. Il est aussi indiqué que les 5 premiers jours de son hospitalisation, son score de Glasgow était entre 6 et 7 indiquant une déficience cérébrale grave. Ce score détermine le niveau de conscience sur une échelle de 3 à 15. (6 à 3 = coma profond ou mort clinique. 9 à 7 = coma lourd. 14 à 10 = somnolence ou coma léger. 15 = conscience normale.)
Tu dis que son médecin a témoigné que pendant les 8 jours de coma, il délirait dès qu’on lui enlevait l’anesthésiant. L’article de Dittrich dit que c’était le cas pour les premiers jours du coma, et non 8 jours :
Extrait :
- « Je demande à Potter [le médecin urgentiste qui a pris en charge Alexander] si l'état maniaque et agité qu'exprimait Alexander chaque fois qu'ils le sevraient de ses anesthésiques pendant ses premiers jours de coma correspondrait à sa définition de conscient. "Oui", dit-elle. "Conscient mais délirant." »
Potter dit qu’il était conscient mais son expérience consciente ne pouvait être que primitive et rudimentaire. La bactérie E.coli avait déjà gravement endommagé son néocortex.
L’étude mentionne une anecdote. Le 9e jour de son hospitalisation, il a signalé à sa famille et aux médecins être sorti de son corps, et avoir observé des gens, qui ne faisaient pas partie de sa famille, en train de prier autour de son lit. Après vérification, cet évènement a eu lieu le 5e jour alors qu’il était en coma profond. Cette observation a été corroborée par sa famille et le personnel médical.
Et pour finir, tu dis que pendant sa NDE, il s’est fait poursuivre dans un hôpital en feu par des ninjas. Ce n’était pas pendant sa NDE mais après son réveil comme l’indique l’article de Dittrich. « Quand il revient, quand il ouvre les yeux, (…) il est d'abord très confus. Pendant la plus grande partie de la semaine suivante, il fait l'expérience de la psychose en unité de soins intensifs. Il hallucine… » S’en suit le cas de l’hôpital en feu.
Voilà pour les corrections et précisions que je voulais apporter. Sans prétendre que ce que dit Alexander est forcément la Vérité, il aurait été plus honnête d'argumenter à charge et à décharge pour informer correctement le public de ta conférence.
(1) http://ebenalexander.com/com/resources/faq/#toggle-id-6
(2) https://www.nejm.org/doi/doi/full/10.1056/NEJMsa1012370
(3) https://med.virginia.edu/perceptual-studies/wp-content/uploads/sites/360/2018/09/Greyson_-Alexander-JNMD-2018.pdf