Ah oui, evidemment avec une connaissance de 1500 a 2000 kanji, c'est suffisant pour une lecture correcte. Dans la theorie, en connaissant les 1948 jôyô kanji, une personne est capable de lire presque toutes les publications actuelles de l'archipel.
Dans la pratique, on recontre toujours des ecritures irregulieres, des kanji presque inusités de nos jours, des kanji particuliers a l'ecriture des noms propres et noms de lieux, des kanji avec des modifications dans la graphie mais ayant exactement le meme sens que leur version plus commune...
Seulement, il suffit de jeter un oeil dans un dictionnaire de kanji pour voir qu'avec les exemples cites ci-dessus, on arrive en moyenne a plus de 30 000 kanji... un sacré difference avec le nombre de "Kanji d'usage courant" (les fameux Jôyô kanji).
Il faut savoir que l'apprentissage des kanji d'usage courant chez les japonais est etalonne sur toute la duree de leur systeme scolaire (en tres grande partie) et qu'ils baignent dedans en permanence. Or nous, occidentaux, devont souvent apprendre la plupart de ces kanji sur une periode reduite de 4 ou 5 ans a l'universite, et evidemment sans etre entoure en permance de ces kanji... C'est quand meme une sacre lourde tache.
Il faut donc relativiser une fois de plus. Ne pas connaitre tous les Jôyô kanji n'est pas un handicap, on peut tres bien vivre sans. La plupart du temps, si je n'arrive pas a lire un mot, j'essaye d'abord de "bricoler" une lecture naturelle a l'oreille dudit mot, ensuite je regarde dans mon dictionnaire electronique si ca correspond bien (eviter ceux en francais si vous avez parler bien anglais, il manque bien souvent des mots dans la version francaise alors qu'ils sont present dans la version anglaise). Dans 70% des cas, je tombe juste et ca m'a eviter de passer 5 minutes a chercher dans un dictionnaire de kanji.
Cette maniere de "bricoler/deviner" la prononciation d'un mot ne vient qu'apres avoir acquis une certaine experience de la lecture, il faut en avoir manger des quantités assez indigestes pour arriver a avoir une "intuition" sur la lecture d'un kanji en fonction de sa clef ou de ces composants.
Et dans les cas extremes ou la methode si dessus ne marche pas, il reste le dictionnaire de kanji. Mon prefere etant "The New Nelson", une vraie mine d'informations, facile a utiliser, intuitif et 32 000 kanji au compteur.
Quand je disais 700 a 800 kanji, c'etait pour commencer a lire des histoires un peu plus interessantes/compliquees que les histoires pour enfants et contes populaires (on est tous passes par la ! ).
Pour moi la meilleure methode pour apprendre des kanji c'est d'apprendre en MEME TEMPS :
-Ces lectures ON et KUN
-Son trace dans l'ordre d'ecriture
-Et apprendre au moins 4 ou 5 mots composés qui contiennent le kanji en cours d'acquisition.
Je m'explique, les lectures ON et KUN permettent de lire le kanji dans un premier temps quand il est ecrit tout seul, puis dans un second temps dans les mots composés (en general). Ensuite, connaitre les lectures permet au final de "bricoler" une prononciation possible quand on bute sur un mot. Avec l'habitude, vous verrez que assez regulierement, des kanji dont la forme se ressemble se prononce de la meme maniere ou quasiment pareil, ca permet d'avoir "intuition/predictibilite" de la prononciation du mot. Attention tout de meme, ca ne marche pas a tous les coups et il vaut mieux verifier dans un dictionnaire pour en avoir le coeur net.
Pour l'ordre des traits. C'est bien simple, si vous ne connaissez pas l'ordre des traits de certains kanji compliqué, vous pourrez vous appliquer pendant des heures, votre kanji ressemblera a un pate illisible (pour les kanjis ayant plus de 15 traits, vous comprendrez vite l'utilite du point qui suit aussi).
De plus, connaitre l'ordre des traits permet de retenir facilement de quels elements est composé le kanji : quelle clef et a quel endroit.
C'est magique, une fois qu'on a assimile ces deux points, apprendre les kanji devient presque logique et facile. Presque...
Troisieme point, apprendre des mots en meme temps que l'ecriture et les prononciations, ca sert a quoi ?
A etendre son vocabulaire facilement et apprendre a lire , veritablement lire.
J'entend par la que lorsqu'un un francais lit un mot francais, il n'a pas besoin de lire toutes les lettres pour comprendre a quel mot il a affaire. Pour le japonais c'est pareil, en s'habituant a voir un mot, a l'ecrire, on n'est plus obligé de regarder attentivement chaques details, chaques traits qui le compose. En decoule une lecture plus fluide et naturelle.
Ensuite, quand on connait deja un certain nombre de kanji, il y a deux cas de figures. Soit la personne est deja en echange universitaire au Japon avec de la chance et donc baigne dans un environnement composé exclusivement d'ecriture japonaise, la presque aucun souci. On en apprend tous les jours, on en oublie aussi tous les jours, mais ca rentre et se grave dans la memoire de maniere progressive et naturelle, sans faire d'effort. C'est un apprentissage presque passif.
Deuxieme cas de figure, l'etudiant qui ne part pas au japon, qui n'a pas acces facilement a des livres, des jeux, des journaux. Lui, il va devoir travailler un peu plus. Se forcer a lire des livres d'abord simples puis de plus en plus compliques parce que la lecture permet de se rafraichir la memoire et d'apprendre encore de nouveaux mots. Il faut reviser REGULIEREMENT les kanjis sur lequel on bute et on a des doutes. Quand j'etais etudiant, chaque soir avant de m'endormir, je ne faisais que survoler au hasard pendant 10 a 15 minutes mes cahiers remplis de vocabulaire et kanji, c'etait largement suffisant. De plus, c'est assez soporifique a reviser, le double effet kiss cool avant de dormir.
Sur ce,