Se connecter

Harry Potter et la Coupe de Feu

Sujet : Harry Potter et la Guerre des Sages
wipeouteur
Niveau 9
11 avril 2007 à 20:54:42

Même si c´est bientôt fini, on a hâte de savoir la suite !
Bonne chance siph07 pour l´écriture de ta fic. Je vais la suivre. :ok:

alexandrehp7
Niveau 10
11 avril 2007 à 21:25:28

boulet de l´an 2007

jimpoter
Niveau 10
12 avril 2007 à 13:57:45

:merci: à vous et bonne lecture :ange: :

32
Aspic et visite

Un état de choc général se répandit dans la Grande Salle, dimanche matin, quand le professeur McGonagall annonça officiellement la mort du professeur Abel au petit déjeuner. Elle était restée très vague sur les causes de la mort. Finalement, elle leur avait juste dit ce que le ministère et Ste Mangouste savaient déjà : à savoir que le professeur de défense contre les forces du Mal et directeur de Gryffondor avait quitté l’enceinte de Poudlard, la veille au matin, et qu’il avait été retrouvé mort. Elle n’avait pas jugé bon de préciser qu’Abel avait été tué par une épée et non par un sort, ni d’ajouter que les quatre élèves qui avaient été mêlés au plus grand nombre d’affaires de ce genre, cette année, avaient accompagné leur professeur à ce moment-là.
Harry, Ron, Hermione et Neville avaient été de justesse mis hors de cause, même si certains Aurors et membres de la brigade de Police magique paraissaient plus méfiants que jamais. Ils n’avaient pas l’air loin d’avoir des ennuis pour « obstruction à la justice », étant donné qu’ils avaient exploré seuls l’ancien repère de Voldemort et semblaient même y avoir modifié certaines choses. Mais Harry s’en moquait. La prochaine fois qu’il reviendrait de ce genre d’excursion, soit il serait mort, soit on considérerait quiconque voudrait le poursuivre en justice comme ayant totalement perdu la raison.
Harry avait du mal à ne pas penser à Abel, à son si triste délire, ni à ses paroles au sujet de Rogue et de Regulus Black. Mais il s’y obligea. Le lendemain, les ASPIC, qui n’avaient pas été reportés, auraient lieu comme prévu et, pour cela, pour honorer la mémoire du professeur Abel, il devrait être prêt. En effet, la toute première épreuve qu’ils allaient passer était celle de défense contre les forces du Mal.
Comme pour les BUSE, l’examen théorique aurait lieu le matin, dans la Grande Salle, avec des plumes spécialement conçues pour empêcher quiconque de tricher. L’examen pratique aurait lieu l’après-midi, et ils seraient appelés par groupe de quatre ou cinq dans la petite salle, derrière le bureau des professeurs, pour montrer leurs capacités à l’un des examinateurs. Ceux-ci étaient arrivés samedi soir, et Harry avait alors pu constater avec soulagement qu’aucun n’était encore mort, depuis sa cinquième année. La vieille Griselda Marchebank était plus sourde que jamais, même si elle restait sans doute très vive d’esprit, et Harry reconnut également le professeur Tofty, qui lui avait fait passer de nombreuses épreuves deux ans auparavant – notamment la défense contre les forces du Mal, où il avait eu la mention « Optimale ».
Harry passa presque tout son dimanche à se détendre du mieux qu’il pouvait. Il voyait Hermione, Neville et beaucoup d’autres tenter d’assimiler ou d’améliorer encore quelques connaissances supplémentaires avant que les deux semaines les plus stressantes de leur vie ne commencent. Harry et Ron, eux, avaient bien compris que cela ne servirait à rien, que ça ne rajouterait rien de plus, et que ça pourrait même faire empirer les choses : pour une fois, il n’était pas question de paresse, mais bien de sagesse.
Mais en ne faisant rien, Harry sentait qu’il risquait de sombrer de nouveau dans l’état qui avait été le sien l’an dernier, à la mort de Dumbledore. Un état qu’il avait souvent retrouvé ces derniers mois, d’ailleurs, et qu’il devait tout faire pour éviter, car c’était une de ses plus grandes faiblesses. Il savait qu’il ne devait pas non plus enfouir ça au plus profond de lui-même… oublier était de loin la dernière chose à faire. Il devait simplement vivre avec jusqu’à ce que cela soit moins dur à supporter, comme il l’avait toujours fait cette année, et ce même si la mort du frère de Dumbledore avait un sens particulier à ses yeux.
Il ne parvenait pas à oublier le terrible ton de regret de son professeur… Il n’avait pas mérité de mourir comme ça, avant d’avoir pu réellement trouver la paix… « Comme tous ceux qui sont morts à cause de Voldemort », se répéta Harry avec une conviction profonde ; « Comme Rogue », se contraignit-il également à penser. Rogue aussi avait souffert… Et Harry était bien forcé de reconnaître qu’au fond, il ne savait rien de cet homme pour qui il éprouverait pourtant toujours une profonde rancœur, même après sa mort de la main de son maître…
Mais Harry se ressaisit à temps pour passer une journée qui avait véritablement quelque chose d’agréable. Ginny, qui avait suivi ses conseils, passa la fin de son après-midi avec lui, et Harry pensa qu’il pouvait même considérer sans se mentir qu’il avait réussi à être heureux, le lendemain de la mort d’Abel, et la veille du début des examens qui lui permettraient d’entrer d’une façon encore un peu plus concrète dans le monde des sorciers adultes, des sorciers de second cycle, même s’il se disait qu’il avait déjà fait un grand pas dans cet univers-ci bien avant d’y appartenir.

Lundi matin, Harry se réveilla à sept heures précises, tout comme le reste des élèves de septième ou cinquième année. En fait, la plupart des élèves de Poudlard se levèrent puis se préparèrent avec tout autant d’assiduité, car ce second lundi de juin annonçait le début des examens, tous niveaux confondus. La Grande salle fut beaucoup moins bruyante que d’habitude. Compte-tenu de la mort récente d’un professeur, l’atmosphère était encore plus spéciale qu’elle n’aurait dû l’être, mais il aurait été impossible de s’en apercevoir pour un observateur extérieur et ignorant. Le petit déjeuner fut pris silencieusement et, une heure plus tard, Harry et ses camarades de même année étaient tous assis devant des tables individuelles alignées côte à côte, qui avaient remplacé les quatres grandes tables habituelles, tout comme lorsqu’il avait passé ses BUSE, deux ans plus tôt.
Lorsque le professeur Slughorn leur donna le feu vert pour commencer, Harry examina le plus calmement possible son questionnaire, même s’il ne pouvait s’empêcher d’éprouver un certain trac, maintenant qu’il se trouvait réellement – et pleinement – dans l’épreuve. Harry commença à répondre aux questions. Au fur et à mesure qu’avançaient les deux heures que durait l’examen, il s’aperçut avec soulagement qu’il savait répondre sans difficulté – et avec plus ou moins d’habileté – à la plupart, voire à toutes les questions posées. En réalité, c’était de loin beaucoup plus facile que tout ce qu’Abel leur avait fait faire au niveau théorique, pendant toute l’année. Harry eut une pensée pour son feu professeur lorsqu’il remit sa copie à Slughorn, deux heures plus tard.
L’épreuve pratique se déroula avec tout autant de succès – en tout cas c’était l’impression qu’il avait eue. Il s’était souvenu de tous les maléfices, contre-maléfices ou sortilèges défensifs que lui avait demandés le professeur Marchebank, et n’avait eu aucun problème pour les jeter, avec ou sans la formule. La présidente de l’Académie des Examinateurs magiques l’avait même félicité pour « l’efficacité hors du commun de ses sortilèges », selon ses propres termes.
Ses épreuves pratiques de sortilèges et de métamorphose se déroulèrent avec presque autant de brio, même s’il ne pouvait pas en dire autant des épreuves écrites. Mais il ne pouvait pas dire qu’il s’était mal débrouillé non plus.
Comme à son habitude, chaque matin, chaque soir, et chaque midi, Hermione leur faisait part de ses inquiétudes paniques, prétendant qu’elle avait complètement raté à la sortie de chaque examen, prétextant une petite imperfection qu’elle avait sans doute été la seule à remarquer, comme l’avait fait observer Ron. Bref, le comportement d’Hermione indiquait qu’elle avait très certainement obtenu des « Optimal » à chaque épreuve, avait-il rajouté, même en défense contre les forces du Mal, étant donné l’entraînement d’enfer que leur avait fait subir le professeur Abel… Cela avait bien sûr déclenché la colère d’Hermione, puis finalement une de leurs habituelles disputes sans conséquence.
Durant les quatre jours qui suivirent, ils alternèrent repos et révisions intensives. Puis la seconde semaine d’examens débuta. Cette fois-ci, Harry avait beaucoup plus d’appréhensions. Il ne s’agissait plus de matières nécessitant l’usage de baguette ni même de pouvoirs magiques. Lundi et mercredi, ils allaient passer les épreuves de botanique et de potions, cette dernière étant celle que Harry redoutait le plus, tout comme la plupart de ses camarades de septième année.
Les épreuves théoriques et pratiques de botanique se déroulèrent sans trop de difficulté, même si la Tentacula vénéneuse dont il dut s’occuper essaya de l’étouffer à plusieurs reprises dans la serre numéro trois. A la fin de la journée, Neville, qui avait passé ses trois matières et avait vraisemblablement très bien réussi la botanique, était d’une excellente humeur – meilleure qu’Hermione, en tout cas. Mardi, celle-ci passait l’épreuve d’arithmancie le matin, et celle d’étude des anciennes runes l’après-midi. Elle revint de cette dernière épreuve au bord des larmes, et Ron eut beaucoup de mal à la calmer – surtout qu’Hermione semblait tout faire pour entamer une dispute.
Quand il vint s’asseoir dans un fauteuil défoncé, près de Harry, Ginny, Neville et Colin Crivey, Ron leur raconta qu’Hermione avait simplement eu du mal à cerner le sens exact de certains mots étranges, et qu’elle craignait donc que sa traduction n’ait finalement aucun sens. A ce moment-là, ils se regardèrent tous dans un long silence éloquent, avant d’être tous les cinq pris d’un fou rire tel que Harry n’en avait pas connu depuis longtemps. C’était un rire certes un peu nerveux, en cette période tendue de l’année scolaire mais, comparé à tout ce que, pour certains d’entre eux, ils avaient pu vivre de véritablement grave cette année, Harry ressentait une sorte d’agréable insouciance.
Il savait qu’il vivrait bientôt d’autres moments bien plus sérieux, bien plus pénibles, bien plus décisifs mais, en attendant, il allait encore passer un examen, comme un étudiant ordinaire du collège Poudlard. Un examen suffisamment stressant pour lui faire oublier ce qu’il avait à faire pour quelques temps encore.
Le lendemain, le rituel se répéta, pour la dernière fois de leur vie. Harry, Ron et Hermione, encouragés par Neville, entrèrent dans la Grande Salle et s’installèrent. C’était Flitwick qui surveillerait l’épreuve.
Lorsque le minuscule professeur de sortilèges annonça qu’ils pouvaient commencer, Harry retourna son questionnaire qu’il survola immédiatement, son cœur battant plus fort qu’à l’ordinaire dans sa poitrine. Il lui sembla qu’il pourrait répondre quelque chose pour à peu près toutes les questions, mais il était loin d’être rassuré pour autant.
Deux heures plus tard, Harry, Ron et Hermione se retrouvèrent à la sortie de la Grande Salle. Ils échangèrent des regards un peu tendus, avant de prendre la direction de la salle commune. Harry pensait que ce qu’il avait écrit n’était peut-être pas trop mal, mais il n’aurait pas pu affirmer avec certitude qu’il était parvenu à atteindre le niveau « Effort Exceptionnel ». Pendant le déjeuner, Neville essaya sans succès de les rendre plus joyeux. Sa tentative de parler d’autre chose que les ASPIC ne donna pas de résultat très brillant, et il finit par les consoler en leur rappelant que dans moins de trois heures, tout serait terminé.
Harry donna un maximum de sa concentration pour préparer son antidote. L’épreuve pratique, particulièrement difficile, consistait à concevoir un antidote pour un poison inconnu, dont on leur présentait un flacon unique. Il n’y avait aucune possibilité, ni de prendre trop exemple sur un voisin, puisqu’ils avaient tous un poison différent, ni de savoir si sa potion était réussie ou non en fonction de sa couleur, puisqu’il n’y avait pas de modèle de départ. Il s’agissait d’une totale improvisation.
Harry estima qu’il avait au moins fait quelque chose de convenable – en admettant que la potion violette qu’il avait préparée ne soit pas du poison, et ait même une quelconque utilité – étant donné que, contrairement à certains – qui n’étaient heureusement ni Ron ni Hermione –, il n’avait provoqué aucune explosion, ni même aucun panache de vapeur douteuse.
Ce soir-là, ils ne furent pas très bavards au dîner, et une sorte de dépression légère due aux examens se prolongea les deux jours suivants. Mais vendredi soir, Seamus, Dean, Parvati et Lavande improvisèrent une petite « boum » dans la salle commune pour fêter la fin des examens pour tous les élèves du château. Cette fête avait une connotation particulière pour les septième année qui, comme Harry, allaient définitivement quitter Poudlard.

jimpoter
Niveau 10
12 avril 2007 à 14:02:33

Ginny et Hermione s’amusèrent beaucoup à faire danser leurs petits amis sur les musiques très entraînantes des Bizarr’Sister, qu’une radio magique posée sur un fauteuil, le son réglé au maximum, diffusait aléatoirement.
A une heure du matin, cependant, une McGonagall furieuse entra dans la salle commune et les obligea à tout arrêter. Elle passa un bon quart d’heure à rappeler dans un sermon sévère leurs devoirs au préfèt et à la préfète de Gryffondor, ainsi qu’à Hermione qui, étonamment, avait visiblement oublié qu’elle était encore préfète-en-chef jusqu’au 30 juin. Honteuse, Hermione rejoignit ensuite directement son dortoir, sans même embrasser Ron qui parut un peu déçu.
Les jours suivants, Harry les passa à se détendre et à s’amuser en compagnie de ses amis ou camarades de Gryffondor – ainsi que certaines connaissances des autres maisons, comme Luna Lovegood ou Ernie Macmillan. Il pouvait également passer du temps avec Ginny, dans le parc ensoleillé ou dans le château. Il ne restait plus qu’une dizaine de jours à passer à Poudlard – le week-end, la semaine suivante, encore un lundi puis, le mardi 30 juin au matin, ils prendraient tous la poudre de Cheminette pour rentrer chez eux.
Harry profitait de cette période libre de devoirs et de missions concernant les Horcruxes pour profiter pleinement de la vie, avant de prendre la dernière ligne droite qui menait à l’objectif qu’il s’était fixé un an plus tôt. Malgré le vague pressentiment qu’il avait eu dans la grotte, il avait la certitude absolue que d’une part, les six « objets » qui avaient été trouvés – le journal intime, la bague, le portrait du médaillon, la coupe, le serpent et le Saint Graal – avaient bien été des Horcruxes, et d’autre part, que les parcelles de l’âme de Voldemort qu’avaient contenues ces Horcruxes avaient été totalement anéanties. Voldemort était donc mortel… Et dès qu’il quitterait Poudlard, Harry partirait en quête de la dernière pièce du puzzle. Il irait trouver Voldemort et il l’affronterait pour la toute dernière fois…
Il ne pouvait pas dire qu’il avait peur – et pourtant, il n’aurait pas osé prétendre le contraire non plus. Une chose était certaine, il s’était suffisamment préparé. Il ne pensait pas pouvoir faire mieux, à moins de subir un entraînement encore plus intensif en duel, un très long entraînement à la fin duquel Voldemort aurait déjà trop pourri le monde des sorciers et des Moldus pour qu’il vaille la peine de l’éliminer… « Il faudra une habileté et un pouvoir hors du commun pour parvenir à tuer un sorcier tel que Voldemort », avait dit Dumbledore. Le pouvoir, Harry pensait sincèrement l’avoir. Il l’avait même toujours eu, il n’avait simplement compris que très récemment comment on utilisait l’amour pour se battre. Et pour ce qui était de l’habileté… il en avait, c’était certain. Et il savait qu’en duel, il aurait pu battre à plate couture à peu près n’importe quel élève de Poudlard. Mais serait-ce suffisant face à Lord Voldemort ?…
Plusieurs fois, il se força à chasser ses doutes de son esprit. S’il échouait après avoir donné tout ce qu’il avait maintenant et, bien entendu, après avoir effacé toute acceptation de l’échec de son esprit jusqu’à ce qu’il soit totalement vaincu – c’est-à-dire mort et enterré –, il ne pourrait pas s’en vouloir. Et il savait au plus profond de lui-même qu’il devait se lancer maintenant, car après il serait trop tard.
La Gazette du Sorcier continuait inlassablement de rapporter tous les événements de l’extérieur, et la moitié des faits énoncés avaient un rapport avec des crimes commis par les Mangemorts : cela pouvait parler de gens soumis à l’Imperium, ou qui avaient subi le Doloris, mais il s’agissait la plupart du temps de meurtres. En deux ans à peine, le nombre de morts et de disparitions approchait d’une façon à la fois dangereuse et sinistre le triste record qui avait mis onze longues années à se construire dans la terreur, lors de la première guerre. Et la terreur actuelle qui régnait à l’extérieur, et qu’ils allaient très bientôt tous retrouver, avait de très loin dépassé celle que Voldemort avait pu inspirer, près de dix-sept ans auparavant.
Samedi soir, Harry s’attendait donc, comme tout le monde, à voir des centaines de hiboux arriver, apportant comme d’habitude des nouvelles de leur maison à ceux qui avaient encore une famille – entière ou non –, et les habituels numéros de divers journaux, comme le Sorcier du soir. Mais à la surprise générale, strictement aucun courrier n’arriva de toute la soirée, et ce pour aucun élève de Poudlard assis dans la Grande Salle. Et, hormis les quelques oiseaux venus pour chercher quelques caresses ou pour picorer un peu le dîner de leur maître – comme Hedwige et Coquecigrue –, aucun hibou ne vint troubler la vision du plafond magique, qui renvoyait ce soir-là l’image d’un ciel sans nuage et constellé d’étoiles très brillantes.
A la fin du dîner, Harry vit les professeurs chuchoter entre eux, l’air très préoccupé. Les élèves aussi se mirent à murmurer d’un ton angoissé, lorsqu’à dix heures le lendemain, ils n’aperçurent toujours aucune trace de courrier, que ce soit dans le ciel ou sur les tables voisines.
– Qu’est-ce qui se passe, bon sang ? finit par demander Ron d’une voix anxieuse. C’est comme si…
Mais il s’interrompit. Hermione acheva à sa place, l’air songeur :
– C’est comme si Voldemort avait pris le pouvoir…
– Impossible, dit aussitôt Harry. On le saurait si…
– Pas forcément, coupa Hermione. Mais, à moins que toute la population ait été décimée hier soir, ou que tous les parents d’élèves se soient mis d’accord en même temps pour ne plus écrire à leurs enfants, je dirais que la seule explication, c’est que le courrier est bloqué par une institution importante – une institution qui en a tout le pouvoir.
– Tu penses au ministère de la magie ? demanda Ginny, qui prenait son petit déjeuner avec un groupe d’amis assis à côté d’eux.
– Oui, répondit Hermione, soucieuse. Mais je ne vois pas pourquoi Scrimgeour bloquerait le courrier.
– Il a peut-être fait une grosse bêtise et il veut étouffer l’affaire, suggéra Colin Crivey.
– Mais Scrimgeour n’est quand même pas un tyran, rappela Hermione, les sourcils froncés. Il ne s’amuserait pas à troubler le bon fonctionnement de la société, surtout en ce moment… Pour moi, la seule explication, ce serait que Voldemort se soit emparé des moyens dont dispose le ministère de la magie. Et pour ça, il faudrait que…
– Que le ministère de la magie ait été pris par son armée, tout comme Pré-au-Lard, Azkaban et l’Allée des Embrumes…, marmonna lentement Harry.
Hermione hocha sombrement la tête.
– Mais Voldemort pourrait bien avoir trouvé seul le moyen de bloquer le courrier, non ? objecta Ginny. Ça ne doit pas être bien difficile, pour lui, avec tout le pouvoir qu’il a pris ces derniers temps…
– Non, c’est vrai, admit Hermione, songeuse. Tu as raison… En tout cas, tout ça ne me dit rien qui vaille…
Dépité, Harry leva la tête et observa les visages inquiets des autres élèves, aux autres tables. Et soudain, pendant une fraction de seconde, il crut croiser le regard de Théodore Nott. Mais ce dernier se tourna aussitôt pour entrer en grande conversation avec Blaise Zabini. Harry n’avait pas eu le temps de voir ce qu’avaient exprimé les yeux de Nott mais, au-delà de toute logique, il avait la certitude que cela lui aurait très fortement déplu ; et cela lui donnait un très mauvais pressentiment…
Le midi et le soir, le même phénomène se répéta et, après le dîner, la nervosité ambiante devint quasi palpable. En sortant de la Grande Salle, c’est d’un pas empressé que Harry, Ron, Hermione et Neville grimpèrent au septième étage pour assister à la réunion de l’Ordre du Phénix qui avait lieu chaque dimanche.
Mais ils ne trouvèrent personne dans la Salle sur Demande. Ils s’installèrent, anxieux. Dix minutes plus tard, le professeur McGonagall entra et claqua la porte derrière elle. Puis elle s’installa en face de ses trois élèves et dit d’un ton un peu crispé :
– Bien, nous pouvons commencer la réunion.
Un silence de mort accueillit ces paroles.
– Mais…, bredouilla Hermione, professeur… Les autres…
– … ne viendront pas, Hermione, l’interrompit McGonagall d’un ton sec, avant d’annoncer plus gravement :
– Depuis hier après-midi, vers quatre heures environ, nous avons perdu tout contact avec l’extérieur et, d’après les dernières informations que j’ai pu récolter à ce moment-là, ce n’est pas en passe de s’arranger.
– Tu avais raison, Hermione…, dit Ron d’une voix blanche à l’adresse de sa petite amie, après un instant de mutisme.
– Qu’allons-nous faire, professeur ? demanda Harry d’une voix tendue. Qu’est-ce que vous comptez faire… pour Poudlard ?
– Je vous ai déjà dit, Harry, que Poudlard dispose de quoi faire face au danger, répliqua McGonagall. Et Poudlard est désormais sujette à une menace majeure, ajouta-t-elle très sérieusement. Il est bien possible que cet endroit représente la dernière grande place magique du Royaume-Uni sur laquelle Vous-Savez-Qui n’a pas encore pris le pouvoir. Nous risquons donc de subir une attaque de grande ampleur d’ici peu de temps ; je dirai même une attaque de force majeure, même comparée à celles de Pré-au-Lard et d’Azkaban, étant donné que Vous-Savez-Qui peut désormais se permettre de concentrer toute la force de son armée sur nous. Heureusement, ils ne pourront pas transpercer la protection magique qui agit partout à l’intérieur de l’enceinte de Poudlard avant très longtemps – nous avons donc encore des semaines, voire des mois devant nous, si nous avons de la chance, les rassura-t-elle.
– Alors… que comptez-vous faire, professeur ? Vous avez déjà un plan ou vous pensiez en concevoir un avec nous ce soir ? interrogea timidement Hermione.
Harry, Ron et Neville la regardèrent, avant de se tourner de nouveau vers le professeur McGonagall, attendant résolument sa réponse.
– Pour l’instant, je pense que le mieux est d’attendre mardi matin avant d’annoncer quoi que ce soit aux autres élèves, déclara la directrice sur un ton convaincu. Demain soir, nous décernerons la Coupe des Quatre Maisons – je vous rappelle qu’elle n’a plus été remise depuis déjà quatre ans. Nous allons terminer l’année scolaire et nous aviserons à ce moment-là. D’ici là, ni Vous-Savez-Qui, ni ses Mangemorts, ni aucune de leurs créatures ne pourront nous faire aucun mal, assura-t-elle.
Harry, Ron, Hermione et Neville hochèrent lentement la tête, dans un geste très contracté.
– En attendant, essayez de profiter encore un peu du début de vos vacances d’été, suggéra McGonagall dans un soupir plein de lassitude. Je déclare cette réunion de l’Ordre du Phénix… terminée.

Le lendemain, Harry, Ron, Hermione, Neville et Ginny passèrent la journée à enchaîner très mollement les parties d’échecs, siestes au bord du lac, et discussions sur le Quidditch – cette dernière occupation fut particulièrement pénible pour Hermione. Ils ne parvevaient pas à chasser de leur esprit la pensée que Voldemort avait peut-être pris tout pouvoir, en dehors de l’école, ni que ses yeux rouges devaient maintenant être rivés sur Poudlard, sa prochaine cible.
Bien entendu, la veille au soir, avant de se coucher, Harry avait répété à Ginny tout ce qui avait été dit au cours de la plus courte réunion de l’Ordre du Phénix à laquelle il ait jamais participé. Et maintenant, ils restaient tous les cinq ensemble, partageant secrètement de quoi confirmer les inquiétudes des autres élèves, dont les murmures tendus semblaient remplir chaque couloir – secret ou non – et même chaque espace du château.
Harry se doutait que Ron et Ginny, bien que silencieux, se faisaient énormément de souci pour Bill, Fleur, Fred et George – voire pour Percy, sachant qu’il travaillait au ministère de la magie. Heureusement, en principe, Charlie devait toujours se trouver en Roumanie. Mais Harry, lui, s’inquiétait beaucoup du sort de Ste Mangouste. Et si l’hôpital était lui aussi tombé sous l’emprise de Voldemort ? Et si tous ceux qui avaient pu réchapper de justesse aux attaques des Mangemorts avaient été tués ? Mrs Weasley, à laquelle ils n’avaient pas rendu visite depuis un certain temps déjà, s’y trouvait toujours ; et elle restait incapable de se défendre, vu son état mental, qui s’était tout juste amélioré récemment. Dans les dernières lettres qu’il avait pu envoyer, Bill avait indiqué que sa mère se nourissait d’elle-même à présent, et avait même un peu commencé à parler, malgré le fait qu’elle ne reconnaisse toujours aucun membre de sa famille… Et bien entendu, Neville devait également se faire un sang d’encre pour sa grand-mère.
En observant les visages angoissés des autres élèves, Harry finit par remarquer – non sans surprise – que ceux qui avaient sans doute l’air le plus mal à l’aise, c’étaient les Serpentard. La seule et unique personne à afficher un visage parfaitement détendu était Théodore Nott. Ce dernier arpentait les couloirs du château d’un pas nonchalant, en esquissant sans cesse un sourire narquois et insupportable…

FandeJimpoter
Niveau 3
12 avril 2007 à 14:34:26

C´est vraiment toujours aussi bon!!!

Je veux dire que c´est de loin, et j´en suis vraiment navré pour les autres auteurs de fictions, LA fiction qui m´emmène dans l´univers de Harry Potter comme les vrais bouquins. C´est tellement bien retranscrit à l´écrit, que j´ai l´impression de lire un vrai Harry Potter. Certes, c´est sur ordinateur, certes ce n´est pas le vrai tome 7, mais en tout cas c´est un excellent travail :bave:

Je suis bien content que tu aies décris les épreuves des ASPIC, même si avec ce que tu dis sur les Potions, on ne peut pas trop savoir ce que Harry et ses amis vont avoir comme résultat, enfin s´ils sont envie au moment de les recevoir...Parce que là, avec cette fin de suite (chapitre?), je peux te dire qu´on s´attend à une énorme bataille dans le collège Poudlard à la fin de la Guerre des Sages...

Bon commencons par le début (logique non? ^^) Comme je l´ai dit précedemment, tu retransmets tellement bien l´univers HP que ça me fait vraiment trop bizarre de lire les derniers jours de Harry, Ron, Hermione et Neville à Poudlard, c´est triste de se dire que c´est la fin d´une si belle saga, même s´il reste encore le vrai tome 7 :o))

Ensuite je suis content pour Ron et Harry, ils ont bien réussi leurs épreuves d´ASPIC, j´espère qu´ils deviendront de bons Aurors :content: Pourquoi je n´ai pas cité Hermione? Bah qui se ferait du souci pour les épreuves de Hermione? :doute: :rire: C´est donc encore un excellent point de ta fic, tu n´oublies pas les détails, ceux qui font d´une bonne fiction une excellente fiction :-)))

Que dire de la situation actuelle du pays? Et bien, apparamment, le Ministère de la Magie aussi est tombé...ça commence à faire beaucoup pour Voldemort et les Mangemorts, je sens que la fin ne va pas être gaie à souhait...Enfin je te laisse le soin de nous faire une pure fin de fiction :content:

Comme à ton habitude, tu es toujours excellent en matière de suspense, en détail Harry Potter (bon ça c´est obligé vu comment tu t´y connais bien ^^ 5 fois vainqueur du Quizz du Fan :cool: :rire: ) et donc je ne peux que te féliciter!!

BRAVO JIM :noel:

jimpoter
Niveau 10
12 avril 2007 à 15:03:37

:merci: Fan. Je ne sais pas quoi dire... :snif:

Je ne vais pas dire grand-chose, en fait. C´est bientôt la fin, et dans deux ou trois semaines (peut-être plus, peut-être moins), vous aurez les réponses aux questions que vous pouvez vous poser.
Ensuite, nous n´aurons plus qu´à attendre le seul et unique tome 7 digne de ce nom : celui de JK Rowling^^. Et bien sûr, rien n´empêche de lire d´autres fics en attendant :o)) .

J´y retourne, moi, alors :bye: les lecteurs.

:ange:

lupeleloup
Niveau 6
12 avril 2007 à 16:38:34

Le suspense devient insoutenable! L´attaque plus qu´imminente de Poulard sera sans doute la bataille finale entre Harry et Voldemort... :peur:
Je ne peux que te feliciter de nouveau, Jim...c´est chaque fois mieux! :bravo: :bravo:
La fin s´approche, ton histoire si bien écrite va me manquer,je pressens que je vais être decue par le tome 7 de JKR...pour moi, tu le fais beaucoup mieux!!! :-)))

jimpoter
Niveau 10
12 avril 2007 à 17:09:10

Je te remercie vraiment Lupe mais... comment peux-tu dire que JK Rowling te décevra ? :(
A la limite, c´est pas impossible, vu que j´en connais certains comme ça mais... c´est différent, là. Tu suggères que tu pourrais être déçu du vrai tome 7 à cause d´une fic ? :-(
En tout cas, je pense écrire moins bien que JK rowling, surtout pour ce qui est de hp...

Tu me le diras si je m´emballe pour rien :o)) .

lupeleloup
Niveau 6
12 avril 2007 à 19:22:55

Je maintiens ce que je dis...tu écris super bien, ce n´est pas une simple flatterie pour ton amour propre, c´est un simple ennoncé de la vérité! Que tu le fasses mieux ou pas que Mme. Rowling ce la depend tout juste des critères de chacun...j´ai été decue par le tome 6, la qualité de ce tome laissait, à mon avis, beaucoup à desirer surtout si on le compare aux quatre premiers, le cinquième n´était pas mal mais avait des longueurs éternelles, cela m´a semblé du "rembourré" pour faire le poids, quant au 6eme. il manquait de toute originalité, l´action m´a semblé tiède même si la fin a été épouvantablement reussie :snif: .
J´ai comencé à voir l´oeuvre de JKR comme une énorme machinerie commerciale au détriment de la qualité magique qui nous enchanté à tous! Dommage! Esperons que le prochain livre, si attendu, retrouve l´entrain emballant qui m´a si irremediablement seduite!
Je sais que les fans de JKR m´en voudront...mais à mon âge on devient exigeant...ne vous en faites pas...j´ai déjà reservé le tome 7...il y a des tares dont on ne se remet jamais en plus l´espoir, c´est bien la dernière chose à perdre! :rire:

wipeouteur
Niveau 9
12 avril 2007 à 21:05:19

Nott est très bizarre... Bravo Jim ! Je ne me lasse pas de lire ta fiction, c´est génial !

ventdebout59
Niveau 8
12 avril 2007 à 21:55:22

à ce rythme tu auras fini dans moins d´une semaine!!!

Triscal777
Niveau 8
12 avril 2007 à 21:55:54

:bravo: bravo jim ! TU es vraiment LA référence en matière de fiction Harry Potter :) félicitationS !!

ventdebout59
Niveau 8
13 avril 2007 à 00:44:41

encore mis une suite, la troisieme du 17 eme chapitre
http://ventdebout07.skyblog.com/10.html
https://www.jeuxvideo.com/[...]38278-4-0-1-0-0.htm
https://www.jeuxvideo.com/[...]74836-6-0-1-0-0.htm

granger78
Niveau 10
13 avril 2007 à 17:26:07

Sublime,magnifique,superbe enfin bref Jim j´ai résumé je que je pense de ta fic et je sens que ça va chauffer à poudlard alors vivement la suite!!!

naruto_potter
Niveau 1
13 avril 2007 à 20:25:18

Bonjour tout le monde.
Je sais que je ne commente pas souvent. C´est la plupart du temps parce que je n´ai rien a dire.
Mais j´ai décidé de commenté maintenant a chaque suite ( si mon ordinateur me le permet, ya souvent des problemes avec internet en ce moment :o)) )
Me revoila donc.
Donc, jim, j´adore toujours autant ta fiction, le suspens énorme, les desciption qui sont parfaites, mais aussi l´action.
Tu écrit vraiment très bien, je me suis meme demandé a un moment si tu n´avais pas copié le futur livre de J.K.Rowling tellement c´est bien fait :rire: .
Pour cette derniere suite, c´est toujours aussi bien. J´espere que Harry, Ron et Hermione ont réussis leurs ASPIC.
Maintenant, je pris pour que la prochaine suite arrive au plus vite.Parce que la, je suis accro a ta fic, et meme si la derniere suite date d´hier, je suis trop impatient de savoir ce qui va ce passer avec se probleme de communication completement coupées.
Et meme si je veux vite une suite, je te demande de prendre tout ton temps, eh oui, je veux que tu la fasse le mieux possible ( que tu puisse en etre fier :rire: ).
Sur ce, à bientot.
Et encore merci de cette magnifique suite.
BRAVO JIM :noel: !

harry_force4
Niveau 10
13 avril 2007 à 21:28:04

Sublime cette suite une superbe manière décrire très bon orthographe et encore beaucoup de choses à dire .Je pense que la directrice surestime les protections de Poudlard car Voldemort a quand même bien étudié les protections de poudlard et trouvé leur faille . Donc vivement la prochaine suite qui promet une grande fin .

Fandesoad88
Niveau 10
13 avril 2007 à 21:42:35

HEY NARUTO POTTER :noel:
T´as copié la fin de mes commentaires :o))

naruto_potter
Niveau 1
13 avril 2007 à 22:19:09

:rire: mais non, je n´ai pas copié ( j´avais meme pas vu que tu faisais ca, mais bon, ta qu´a mettre ton copyright dessus :o)) :rire: )

Fandesoad88
Niveau 10
14 avril 2007 à 02:03:24

S´pas grave :o)) Et bienvenue sur cette magnifique fiction :content:

jimpoter
Niveau 10
14 avril 2007 à 13:33:04

Dans les premiers rangs, Harry vit certaines connaissances qu’il appréciait, comme Ernie Macmillan, qui semblait n’avoir subi aucune blessure physique importante malgré sa robe en lambeaux et en partie calcinée, Luna Lovegood, Hannah Abbot… et tous les membres de l’A.D. qui n’avaient pas encore tout à fait terminé leurs sept années d’études à Poudlard.
– Il faut se dépêcher d’agir, dit Harry, tendu. A tout moment, Voldemort et ses Mangemorts peuvent rappliquer…
– Non, monsieur, dit Dobby. A l’heure qu’il est, plusieurs centaines d’armure ensorcelées et parfaitement résistantes aux sorts ont dû venir de tous les recoins du château pour retenir les Mangemorts dans la Grande Salle.
Après un silence stupéfait, Harry se tourna de nouveau vers McGonagall pour dire à voix basse et d’un ton désolé :
– Je vois que vous avez bien fait les choses… Excusez-moi d’avoir douté de vous, madame.
– Ne vous excusez pas, Harry, répondit faiblement la directrice. Je n’ai pas bien fait les choses. Sans cela, vos vies n’auraient pas été risquées ce soir, Macmillan n’aurait pas été presque brûlé puis torturé, et je ne serais pas dans cet état lamentable… Au double de mon âge, Albus aurait encore pu se battre, mais moi…
Elle se tut, sous les regards inquiets des autres professeurs.
– Je n’arrive pas à croire que les Mangemorts aient de nouveau réussit à rentrer à Poudlard ! couina le professeur Flitwick. Après toutes les enchantements que nous avions mis en place…
– Le plus incroyable, c’est que Nott ait réussi ce tour de force sans que nous ne nous en apercevions…, murmura Slughorn, dépité. C’est la deuxième fois en deux ans que des gens de ma maison nous trahissent avec autant de talent…
– Qu’est-ce qu’on fait ? On attend patiemment que les armures nous débarrassent d’eux ? demanda Rusard qui, étant un cracmol, ne pouvait sans doute pas changer grand-chose à la situation.
– Non, monsieur ! s’exclama Dobby, apeuré. Les armures ne peuvent que retenir les Mangemorts et protéger les élèves ! Elles ne sauraient pas vaincre ou tuer… Et mêmes si elles résistent à tous les sorts, il y en a un qui peut les vaincre, ajouta-t-il dans un frisson.
– Tu parles de l’Avada Kedavra ? demanda lentement Hermione.
Dobby hocha frénétiquement la tête, terrifié.
– De toutes façons, il n’y a pas que les Mangemorts, intervint Gobe-Planche. Il y aussi l’armada de créatures de Vous-Savez-Qui. On ne sait pas combien de temps la population de la Forêt interdite pourra les retenir.
Il y eut un silence durant lequel certains échangèrent des regards gênés. Mais Harry, lui, savait très bien ce qu’il avait à faire.
– Alors il faut que nous nous battions, décréta-t-il à voix haute, pour que tout le monde l’entende. Certains d’entre nous doivent remonter et neutraliser les Mangemorts avec la protection des armures. Si nous les avons à notre merci, on pourra les forcer à commander à leurs créatures de partir.
Pendant un très long moment, personne ne lui répondit. Presque tous échangeaient des regards effrayés, sans doute paralysés par la perspective de se battre contre un escadron de cent Mangemorts et contre Lord Voldemort lui-même…
– C’est un plan très ambitieux, Potter, commenta le professeur Vector.
– Mais il a raison : c’est notre seule et unique chance ! approuva vivement Flitwick. Nous devons nous défendre ! Nous n’avons pas le choix à moins d’accepter que Poudlard ne tombe en possession de Vous-Savez-Qui et que la moitié de nos élèves et nous-mêmes soient massacrée ! Et ça, voyez-vous, je ne l’accepterai jamais ! s’exclama le minuscule professeur de sortilèges sur un ton émotif.
– Filius, je ne sais pas ce qu’il en est des Mangemorts, mais j’ai du mal à m’imaginer que Vous-Savez-Qui se laisse…, intervint le professeur McGonagall d’une voix un peu plus ferme.
– Occupez-vous des Mangemorts, l’interrompit Harry d’un ton décidé. Moi, je me charge de Voldemort.
Il vit et sentit tous les regards se poser sur lui.
– Harry…, murmura Hermione, tu comptes l’affronter… maintenant ?
Harry se tourna vers elle.
– Tout à l’heure, il m’a fait passer un message par ma cicatrice, dit-il d’un ton très sérieux. C’est pour ça que j’ai crié comme un dingue ; je savais qu’il venait d’entrer dans le château avec son escorte de Mangemorts… Mais surtout, il m’a bien fait comprendre une chose : si son armée est venue pour Poudlard, lui est venu uniquement pour moi. Il veut me tuer ce soir, et cette fois, je ne trouverai pas de solution miraculeuse pour m’enfuir comme je l’ai toujours fait. Je vais le tuer, déclara-t-il solennellement. Ou il va me tuer. La prophétie va finir de s’accomplir ce soir.
Il ne se souciait plus de toutes les oreilles stupéfaites qui l’entouraient. Garder tous ces secrets n’avait plus aucune importance ce soir, il le savait.
– Madame, dit-il à l’adresse du professeur McGonagall, il faut que vous me donniez votre accord pour…
– Est-ce que j’ai l’air suffisamment en forme pour commander une action de cette importance ? coupa sèchement McGonagall. Ce soir, notre situation est désespérée, nous devons donc prendre des mesures désespérées comme celle que vous avez suggérée. Je vous laisse agir à votre guise, Harry. Ce soir, vous allez vraisemblablement devoir affronter le chef de nos ennemis… alors ce soir, devenez notre chef.
– Quoi ?… bredouilla Harry. Mais…
– Il n’y a pas de « mais » qui tienne, Harry, répliqua sèchement la directrice. Vous devez mener la dernière action qui pourra sauver Poudlard. Vous n’avez pas énormément d’ordres à donner, vous n’avez qu’à faire le nécessaire… C’est l’avantage d’une action désespérée…
Et elle baissa la tête en respirant faiblement, sous l’œil inquiet de Mme Pomfresh.
– Très bien, dit Flitwick après un court silence. Alors allons-y ! Qui est volontaire pour nous aider à repousser les Mangemorts ? demanda-t-il en haussant sa voix aiguë. Je précise que la connaissance du sortilège de Stupéfixion ou du maléfice du Saucisson serait la plus utile…
Certains élèves terrifiés se regardèrent sans bouger, mais d’autres, prenant un air décidé, se dégagèrent de la masse et s’avancèrent près des professeurs. Après avoir dégagé les élèves trop jeunes, ou qui n’avaient sûrement pas assez de connaissances et se feraient sûrement tuer s’ils essayaient de combattre, Harry les compta rapidement. En tout, vingt-deux élèves, tous nerveux et presque tremblants, allaient les aider. Il y avait deux groupes, presque au grand complet et en partie confondus : les septième année, à l’exception des Serpentard qui avaient rejoint Voldemort et de Pansy Parkinson, et les membres de l’A.D. encore présents à Poudlard, tout âge confondu. Malgré leur nervosité, ils s’efforçaient tous de prendre un air déterminé.
Bien entendu, Ron, Hermione et Neville se considéraient d’office comme participants à la bataille, et Ginny également…
– Ginny…
– Vas-y ! le coupa-t-elle. Donne une seule bonne raison pour que je ne me batte pas, et qui ne serait pas déjà valable pour tous ceux qui se sont portés volontaires. Je t’en prie, vas-y !
Harry abandonna.
– Sois prudente, d’accord ? murmura-t-il.
Il lui donna un baiser très bref du bout des lèvres avant de se retourner vers quelqu’un d’autre. Harry se sentait très tendu, aussi tendu que l’impliquait leur situation à tous…
– Dobby, va demander aux autres elfes de maison lesquels sont volontaires, dit-il. N’oublie surtout pas de leur dire que je leur donne l’ordre d’agir en fonction de leur propre libre-arbitre, et uniquement de ça. Précise-leur aussi que le professeur McGonagall m’a elle-même donné le pouvoir de leur commander ce soir. Et aussi…, ajouta-t-il enfin, fais attention à ce que Kreattur ne fasse pas tout rater. C’est à toi de diriger l’action des elfes, d’accord ? dit-il d’un ton ferme.
– Bien, Monsieur, répondit Dobby, l’air toujours aussi inquiet. Dobby fera comme Harry Potter l’a dit.
Une minute plus tard, tous les élèves, professeurs et elfes qui allaient monter affronter les Mangemorts se tenaient prêts. Harry avait l’impression que tous les elfes s’étaient portés volontaire. Il se demandait si Kreattur en faisait partie… Mais il cessa très vite d’y penser lorsqu’il ouvrit la porte des cuisines. Dans une tension facilement palpable, la maigre défense de Poudlard s’engagea dans le couloir souterrain.
Elle était maigre si l’on tenait compte de la présence de l’armée des monstres de Voldemort ; sinon, ils étaient au moins aussi nombreux que les Mangemorts, avec les elfes de maison. Toutefois, bien qu’ayant de puissants pouvoirs, les elfes n’avaient pas de baguettes magiques à leur disposition…
Ils remontèrent l’escalier et s’arrêtèrent devant la porte derrière laquelle se trouvait le Hall d’entrée. Divers bruits se faisaient entendre de l’autre côté : les Mangemorts devaient lutter contre les armures ensorcelées, et ils avaient au moins réussi à les repousser en dehors de la Grande Salle…
Harry se retourna et regarda les professeurs et les élèves.
– Vous êtes prêts ? demanda-t-il d’une voix tendue.
Il y eut quelques hochements de tête. Harry n’était pas vraiment rassuré mais, de toutes façons, il n’aurait pas pu l’être. Il se tourna vers Ron, Hermione et Neville.
– Bonne chance, Harry, murmura Hermione d’une voix un tantinet plus aiguë qu’à l’ordinaire, même si son visage était tout aussi déterminé que les autres.
– Courage, mon vieux, dit Ron d’une voix étrangement enrouée, comme s’il en était presque ému aux larmes, ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Tu peux y arriver… N’oublie pas que tu dois venger beaucoup de gens – dont tes parents, les miens, et ceux d’Hermione. En fait, quand j’y pense, tu dois aussi venger ceux de Neville…, ajouta-t-il tristement. Bonne chance, mon vieux !
Et Ron le serra dans une accolade de frère, en lui donnant une tape des plus viriles dans le dos, puis il s’écarta en prenant un air assassin, sans doute destiné aux Mangemorts qu’il allait bientôt affronter.
– J’aimerais bien te dire que je ne t’aimerai plus si tu te fais tuer mais… je n’y arrive pas, dit Ginny, qui essayait de ne pas laisser trop transparaître son émotion malgré ses yeux rougis. Et ce serait stupide de te dire d’être prudent face à lui…
Elle s’approcha, l’enlaça et l’embrassa avec tant de fougue que, même si son appréhension ne s’était pas apaisée, Harry sentit une force immense l’envahir. C’était une force purement mentale, morale, mais c’était tout ce dont il avait besoin ce soir…
– Euh… Bonne chance, dit Neville, gêné. Je me sentirai vraiment idiot de t’avoir dit ça si tout ne se termine pas ce soir, alors essaye de le tuer… même si la priorité reste que tu revienne en vie, bien sûr, s’empressa-t-il d’ajouter.
– Merci, Neville, dit Harry sans pouvoir s’empêcher d’avoir un faible sourire. Firenze…
Il se tourna timidement vers le centaure qui s’apprêtait lui aussi à combattre armé d’une baguette magique, qu’il possédait depuis qu’il était devenu professeur. Le professeur de divination l’observa d’un air serein.
– Harry Potter, l’avenir que mes semblables et moi-même ont pu lire dans le ciel, il y a six ans, n’a pas changé, déclara-t-il. Toutefois, je me plais à croire que tu sauras le contredire, ajouta-t-il avec un léger sourire.
– Bien…, répondit Harry, en souriant faiblement lui aussi. Et maintenant…, reprit-il en se tournant de nouveau vers la porte tout en levant sa baguette, ALLONS-Y !
Il agita sa baguette et la porte s’ouvrit à la volée. Les Mangemorts et les armures étaient déjà en pleine lutte, même si un certain nombre de carcasses métalliques rouillées s’entassaient déjà dans certains recoins du sol du Hall d’entrée. La masse des elfes, menée par les élèves et les professeurs, se mit alors à charger et s’engouffra en un instant par l’ouverture pour s’incruster dans la bataille.
Un flot de jets de lumière éclaira de plus belle le Hall d’entrée, et Harry se mit à courir en repoussant ou bloquant les maléfices sur son passage, et en évitant les sortilèges de Mort. Il cherchait le visage blafard de Voldemort… A peine eut-il le temps de se concentrer sur cette pensée qu’une brève douleur au niveau de sa cicatrice l’alerta. Voldemort cherchait à le guider vers lui et, même si cela aidait Harry, ce dernier ne pouvait pas s’empêcher d’en éprouver encore plus d´inquiétude. Il se concentra sur les derniers encouragements de ses amis – en particulier celui de Ginny – pour retrouver un peu de courage, et poursuivit sa course jusqu’à la porte à double battant, qui avait été ouverte.
Harry aperçut soudain la silhouette de Lord Voldemort qui se précipitait dans le parc. Il le suivit à toutes jambes et en prenant toujours garde à se protéger des maléfices qui le visaient et, une fois dans le parc, il fut témoin d’un spectacle insolite.
Un nombre indéterminable de créatures, qui lui étaient pour la plupart inconnues – même si Harry crut apercevoir la forme d’un dragon… – se trouvaient en plein combat. Il crut également reconnaître des centaures et des araignées géantes, ainsi qu’un géant tout court… Graup était venu. En regardant le ciel, il reconnut l’habituelle masse des Détraqueurs.
Il brandit sa baguette au-dessus de sa tête et s’exclama :
– Spero Patronum ! Accio Eclair de feu !
Il venait tout juste de voir la silhouette de Voldemort qui, au loin, avait l’air d’enfourcher un balai. Celui de Harry arriva quelques secondes après qu’un essaim de chauve-souris argentées ait dégagé le ciel de l’armée de Détraqueurs.
Voldemort, lui, avait déjà décollé et devenait de moins en moins visible… Harry enfourcha son Eclair de feu et tapa furieusement du pied dans l’herbe pour décoller.
Puis il s’élança à la poursuite du Seigneur des Ténèbres dans la nuit noire.

Sujet : Harry Potter et la Guerre des Sages
   Retour haut de page
Consulter la version web de cette page