Bien le bonjour.
J'ai décidé (et moi seul) de créer ce topic afin de tenter de régler certains problèmes d'orthographe et/ou de grammaire éparpillés sur ce forum. En effet, il n'y a rien de plus pénible que de voir un post bourré de fautes (personne n'est visé par cette phrase).
Je vais commencer ce magnifique pavé par des règles sur les terminaisons.
En effet, on voit beaucoup de confusions entre les ai/ais/ait, les é/er (et plus rarement ez), et entre s/t/e/.
Je ferai ensuite des remarques complémentaires mais tout aussi importantes.
I) Confusions ai/ais/ait
Pour ai :
« ai » est la terminaison de la première personne du singulier du passé simple et du futur simple de l'indicatif. En revanche, on ne la retrouve nulle part à l'imparfait ou au conditionnel présent.
Pour ais :
« ais » est la terminaison de la première et deuxième personne du singulier de l'imparfait de l'indicatif mais aussi du conditionnel présent. On ne la retrouve nulle part à la troisième personne du singulier !
Pour ait :
« ait » est la terminaison de la troisième personne du singulier de l'imparfait de l'indicatif mais aussi du conditionnel présent. Elle n'apparaît JAMAIS à la première ou à la deuxième personne du singulier !
Les terminaisons de pluriel de ces temps, plus variées, ne posent généralement pas de problème.
II) Confusions é/er/ez
Pour é :
« é » est la terminaison de participe passé uniquement. Elle n'apparaît donc nulle part ailleurs, ni dans un verbe conjugué, ni dans un infinitif.
Pour er :
« er » est la terminaison d'infinitif exclusivement ! Jamais, j'insiste, jamais on ne la retrouve dans un verbe conjugué (ni dans un participe passé). J'insiste bien car on voit souvent des exemples comme "vous aller au lac".
Pour ez :
« ez » est la terminaison de deuxième personne du pluriel, presque universelle. En effet, il n'y a qu'au passé simple de l'indicatif, et aux modes infinitif, participe, et gérondif qu'elle n'apparaît pas. En revanche, elle n'apparaît nulle part ailleurs ! Pas de "nouveau mode de jeu que vous avez débloquez", donc.
III) Confusions s/t/e/
Pour s :
« s » est une terminaison très utilisée, de première et deuxième personne du singulier. Mais souvenez-vous bien qu'elle n'apparaît jamais à la troisième personne du singulier. Elle n'est pas utilisée à la première personne du singulier des verbes du premier groupe au présent de l'indicatif ainsi qu'au subjonctif présent.
Pour t :
« t » est aussi une terminaison très utilisée (mais moins que « s »), mais de troisième personne du singulier (jamais à la première ou la deuxième). Elle n'est en revanche pas employée pour les verbes du premier groupe (sauf à l'imparfait) et pour le subjonctif présent (mais elle est bien employée au subjonctif plus-que-parfait).
Pour e :
« e » est une terminaison de première et troisième personne du singulier. Elle apparaît sur les verbes du premier groupe au présent (ce qui ne pose généralement pas de problèmes) mais aussi au subjonctif présent de tous les verbes (hormis avoir et être) à la première et troisième personne du singulier. On ne dira donc pas « avant qu'il ne meurt » mais « avant qu'il ne meure ».
IV) Remarques complémentaires
- La terminaison « at ». Cela arrive assez fréquemment, malheureusement, de rencontrer cette terminaison. Si vous vous demandez où elle apparaît, eh bien c'est simple : cette terminaison n'existe pas ! Au futur simple ou au passé simple de l'indicatif pour les verbes du premier groupe, il n'y a pas de « t » à la troisième personne du singulier, juste un « a ».
- La deuxième personne du singulier de l'impératif présent et le « s ». Les verbes du premier groupe conjugués à ce temps et ce mode n'ont pas de « s », ainsi que le verbe « aller » ! On dira donc « mange » et non pas "manges ta soupe".
Exception notable : On dit "Va, je ne te hais point", mais bien « vas-y ». L'expression « vas-y » forme l'exception par le fait qu'elle fait apparaître un « s » à « va ».
- L'accent d' « a priori ». Il n'y a pas d'accent à cette expression ! L'écriture "à priori" est fausse et n'a aucune logique. En effet, c'est une expression latine figée. Généralement, elle s'écrit même en italique dans les livres pour montrer qu'elle est empruntée à une autre langue. La francisation est donc un non-sens total et, par la même occasion, un immonde barbarisme. À titre de comparaison, on parle rarement de l' « égo » d'une personne…
- "Autant pour moi". Aussi illogique cela vous paraisse, c'est une faute d'écrire ceci. En effet, on écrit « au temps pour moi ». L'expression est figée et d'une origine impossible à déterminer avec certitude. "Autant pour moi" est donc incorrect, bien que théoriquement toléré.
- Ou/où. C'est une règle très facile mais on voit malheureusement encore trop de fautes là-dessus. « Ou » est une conjonction de coordination alors qu' « où » est un adverbe ou un pronom relatif. Quand vous devez écrire un « ou/où » dans votre phrase, remplacez-le par « ou bien ». Si cela marche, c'est que c'est « ou » que vous devez écrire. Si cela fait n'importe quoi, c'est que c'est « où » que vous devez écrire. En effet, « où » peut indiquer beaucoup de chose, et pas seulement un lieu. Mais ne nous étendons par sur le sujet.
- "Tu est". Pas grand-chose à dire là-dessus, si ce n'est que c'est un immonde barbarisme que d'écrire ceci. On écrit « tu es », car il n'y a jamais de « t » à la deuxième personne du singulier, comme expliqué plus haut.
- "Il apparait". Pas grand-chose à dire non plus. N'oubliez pas qu'il y a un accent circonflexe avant les « t » pour les verbes du type « paraître ». On écrira donc « il apparaît », tout comme on écrit « apparaître ». En revanche, on écrit bien « j'apparais ».
- "Je/Tu peut". Ceci apparaît souvent, malheureusement. Plus généralement, on voit assez fréquemment des « t » à la première personne. Ce qu'il n'y a jamais, comme écrit plus haut. On écrira donc ici « je peux ».
- Le verbe "viender". Pitié, employez un verbe existant… « Venir » est peut-être du troisième groupe, mais il ne massacre pas la langue et a le mérite d'exister. "Viender" est un immonde barbarisme qui ne devrait pas exister, alors ne le répandez pas.
- Le verbe "appeller". Ce verbe n'existe pas, c'est bien le verbe « appeler ». On dit « j'appelle » mais « nous appelons », mais ceci est une spécificité des verbes en -eler. Les verbes en -eller, eux, n'existent pas. Sinon, il y a toujours deux « p » à ce verbe.
- Le cas des verbes comme « acheter ». Certains verbes, dont je n'ai pas la liste avec moi, développent un accent grave là où les verbes comme « appeler » doublent une consonne. On dira donc « j'achète » et non pas "j'achette".
- "Vive les vacances". Cette expression est fausse. Le « vive » est le verbe « vivre », il doit donc s'accorder en nombre avec le sujet. On dira « vive Zul » mais « vivent les frites » car, dans le second cas, le sujet est au pluriel. À noter que l'expression "vive les vacances" est théoriquement tolérée.
- Les tirets. Les tirets sont très souvent oubliés. On en met lors d'une question et à l'impératif. Ainsi, on écrira « Peux-tu aller brûler la maison de sango ? » et « Vas-y ! ». Ils sont aussi utilisés avec les adjectifs démonstratifs : « celui-ci ».
- La question avec inversion de sujet lorsque le verbe est du premier groupe et à la première personne du singulier au présent. « Mange-je » est imprononçable, alors on rajoute un accent aigu pour former « mangé-je ». Bien que ces formes soient peu utilisées, il est toujours utile de savoir ça.
- A/à. « À » est une préposition, « a » est tout bêtement le verbe avoir. Lorsque vous devez écrire un « a/à », remplacez-le par « avait ». Si ça passe, alors mettez « a ». Sinon, mettez « à ».
- « Après que » et le subjonctif. Nous abordons ici un point important. Cela va peut-être vous paraître bizarre, mais "après que je sois parti" est une faute. On doit écrire « après que je suis parti », car « après que » est toujours suivi de l'indicatif.
Quelques explications pour ceux qui ne me croient pas. Le subjonctif est le mode de l'irréel (n'allez pas me dire "non, c'est le conditionnel", le conditionnel est le mode du souhait et de la… condition), alors que l'indicatif est le mode du réel. Le subjonctif évoque des actions incertaines alors que l'indicatif parle uniquement des certitudes (vous allez me dire, il y a un futur de l'indicatif. Oui, mais il évoque les actions absolument certaines). Lors de l'emploi d' « après que », on parle d'une action déjà passée ou certaine, qui n'a donc rien d'irréelle. C'est donc l'indicatif qu'il faut employer, par opposition à « avant que » qui relate une action envisagée.
- La négation. J'ose vous rappeler que la négation française est composée de « ne » puis de « pas ». Cessez donc d'écrire "Mithos est pas le meilleur". Là où le « ne » est le plus souvent oublié, c'est lors d'une négation avec le pronom indéfini « on ». En effet, "on y va pas" et « on n'y va pas » se prononce de la même façon. Mais nous sommes à l'écrit, il ne faut donc pas oublier la première particule.
- La confusion "ça/sa". Cela n'a pourtant rien de compliqué, mais on voit trop de gens se tromper. « Ça » est un démonstratif, c'est comme si on mettait « ceci », alors que « sa » est un possessif. Si vous gardez ceci en tête, vous n'aurez plus de raisons de vous tromper.
- Les accents et la double consonne. Il ne faut pas écrire d'accent si la voyelle devant être accentuée est suivie de deux consonnes ou d'un « x ». Par exemple, on écrit bien « il reste ».
- « Tout » et les voyelles. Lorsque ce mot est suivi d'une voyelle, il est invariable. On écrira donc « ces choses sont tout aussi importantes » et non pas "toutes aussi importantes".
- Les subjonctifs imparfait et plus-que-parfait. La concordance des temps est une règle fondamentale de la grammaire française et est relativement bien respectée. Toutefois, elle ne l'est pas lors de l'utilisation d'une proposition subordonnée au subjonctif alors que la principale est au passé. En effet, on voit tout le temps "il fallait que je mange", ce qui n'a en soit rien de logique. Il faut écrire « Il fallait que je mangeasse ». Alors, tout le monde va se ruer en disant "Aaaaaaah !", mais ce n'est qu'un temps comme tant d'autres.
L'expression "il fallait que je mange" est tolérée vu que personne n'emploie la forme originelle, voilà pourquoi on la rencontre si souvent.
Voilà.
Je remercie les personnes qui, lors de la publication de la première version, m'ont aidées à retrouver mes quelques fautes éparpillées.