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Fable II

Sujet : Fic : La décadence d'Albion
Gouloudrioul
Niveau 10
20 mars 2009 à 19:51:05

Il est dur à écrire ce chap :mort:

soap45
Niveau 7
21 mars 2009 à 13:43:03

on va avoir une suite est si ta des problemes d'inspiration tu pe nous dire on taide :oui: :ange:

mr-spoke
Niveau 4
21 mars 2009 à 14:58:29

tu vas toujours bien l'ecrire comme d'ab

DeathHidan88
Niveau 6
21 mars 2009 à 22:28:08

arrêtez de lui mettre la pression

Gouloudrioul
Niveau 10
21 mars 2009 à 22:55:41

Ca y est, je vais poster, mais ça risque de prendre deux posts, donc ne mettez aucun message entre s'iou plaît :D .

Gouloudrioul
Niveau 10
21 mars 2009 à 23:01:45

La lame du canif glissa entre les doigts noueux et expérimentés de Lomdère. Il fixa tranquillement la frêle nuque d’Eleor, laquelle marchait devant lui. Il n’avait plus qu’à trancher. Trancher et tuer. Et pourtant... Ses mains expertes hésitaient. Son bras ne voulait pas s’étirer, ni son corps s’avancer. Il serra les dents en un faible grognement. Allez ! Pourquoi ne parvenait-il pas à faire ce même geste qu’il faisait jour après jour, à l’instant ? Quelle était la force, la puissance qui le contraignait à ne rien faire ? Ce n’était pas comme si il avait quelconque hésitation à enlever la vie de quelqu’un. Ce n’était pas comme si c’était la première fois. Avant qu’il n’ait pu aller plus loin dans ses pensées, Eleor s’arrêta. Elle fit demi-tour maladroitement, comme une danseuse inexpérimentée, et regarda fixement Lomdère avec un grand sourire.
_ Quand est-ce qu’on mange ?

Ce fut là que Lomdère agit. Si... insupportable, et pourtant si insignifiante, si insouciante. Cette simple petite question le mit dans une fureur folle, l’agaça plus qu’il ne fut jamais agacé dans sa vie. La lame siffla, se planta. Le sang fusa, jaillit, coula, gargouilla. De rouges tâches éphémères et denses parsemèrent les épaules fragiles de la fillette. La plaie vomit par à coup, relâchant des gerbes de sang. La petite fille eut un cri. Un seul. Elle porta les mains à son cou, le souffle saccadé, les yeux exorbités. Elle effleura. Et, bizarrement, elle ne sentit rien. Sa nuque était intacte. Lomdère eut un râle de rage et d’incompréhension. Il déplanta la lame, d’un coup sec, de l’épaule droite d’Eleor. Il n’avait pas pu. Il s’était résigné, au dernier moment. Il avait touché autre chose. Quelque chose qui ne porterait pas préjudice à la vie de la gamine. Il essuya en tremblant le sang de la lame avec ses doigts. Eleor restait complètement immobile, devant lui. Elle semblait pensive et choquée. Elle n’avait pas l’air de comprendre pourquoi il lui avait fait ça. Mais aucune autre émotion ne traversait ses traits. Pas de colère, ni de douleur. Uniquement une profonde incompréhension.

_ Petite peste, siffla Lomdère entre ses dents.
Mais ce n’était pas elle la fautive, bien sûr. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui. C’était lui qui n’arrivait pas à agir, qui n’arrivait pas à lui enlever la vie. Il l’observa, avec dédain. Un faux dédain, qu’il voulait persuasif. Il voulait juste l’examiner. Elle ne pleurait pas. Elle ne criait pas. Elle restait immobile, les yeux grand ouverts. Alors qu’il venait de la blesser, de profaner sa chaire. Comment à un tel âge pouvait-on rester aussi calme devant une telle agression ? Sous son regard haineux, Lomdère tenta de cacher à que point Eleor l’intriguait.

Mais il fit brusquement volte-face, comme pour chasser les pensées qui le prenaient, et poursuivit sa marche. Avec ce qu’il lui avait fait, elle ne le suivrait pas. Il était débarrassé d’elle et après tout, c’était le but. Il n’avais qu’à la laisser en plan ici, et voilà tout. Pas besoin de méditer des heures là dessus. L’ombre d’un sourire voila ses lèvres. Vraiment, il était bête. Se mettre dans un tel état pour une simple petite fille. Il marcha une dizaine de mètres. Puis il entendit. Ces petits pas qui se rapprochaient de lui, qui sonnaient si familier dans sa tête désormais. Lomdère se retourna et la vit.

Malgré sa blessure, elle arrivait à bouger, et marchait jusqu’à lui. La souffrance arrivait à peine à se lire sur son visage, la douleur semblait absente de son panel d’émotion. Elle fixait Lomdère, comme si il était l’ultime but de sa vie et se traînait tant bien que mal jusqu’à lui. Son épaule continuait à saigner mais elle ne fit rien pour montrer qu’elle avait remarqué cette blessure. Elle se contentait d’avancer, lentement. Lomdère l’avait blessée, insultée, haïe, et pourtant elle continuait à le suivre, comme une petite chienne. Cette petite fille dépassait de loin la compréhension du tueur. Las, fatigué, il l’ignora. C’était la seule solution pour avoir la paix. Eleor arriva à sa hauteur, droite et pâle. Lomdère poursuivit son chemin, et elle le suivit à la trace. Il ne protesta pas alors qu’elle avançât avec lui.

Ils marchèrent longtemps en silence, avec pour seule compagnie la lueur des étoiles. Les maisons délabrées et nimbées de la lumière incertaine des astres défilaient indéfiniment devant leurs yeux; leurs pieds foulaient le sol sale et impure des rues sombres de la capitale. Eleor ne disait rien, pour une fois. Ca c’était un exploit. Il avait réussit à la faire taire. Sa petite voix nasillarde ne venait pas troubler le silence de la nuit. Il pouvait en profiter pleinement. Et pourtant... L’esprit de Lomdère s’agitait, les rouages de sa conscience s’activaient. Ce calme l’incitait à réfléchir et le laissait sans rien d’autre à faire que de se remettre en question.

Il passa longtemps à ressasser le moment où il avait blessé Eleor. Il examina la scène sous tous les angles et malgré ça il n’en ressortait qu’un sentiment de culpabilité et d’impuissance dont il n’arrivait pas à se défaire. Il s’en voulait pour deux choses totalement opposée, l’une étant d’avoir blesser la gamine, et l’autre de ne pas avoir réussi à en faire plus. Lomdère était habitué à des choses sensées, droites et évocatrices, là il ne comprenait pas. Ce qui se passait était bien trop contradictoire pour qu’il puisse l’analyser calmement. Ses idées, ses jugements, ses arguments, tout cela se mélangeait, s’agitait, et créait un magma d’indécision et d’incertitude dans sa tête. De temps à autre, il jetait un regard à Eleor qui marchait à côté de lui, inexpressive. Il n’arrivait pas à comprendre comment une fillette aussi insignifiante qu’elle pouvait réussir à le faire ainsi douter. Mais au fur et à mesure qu’ils avançaient, il sentit la faim lui tordre les entrailles ainsi que le sommeil flatter ses paupières et Eleor lui sortit partiellement de l’esprit. Lomdère se rappela la raison pour laquelle il s’était mis en route, avant que cette gamine ne lui sorte ses objectifs de la tête.

Il voulait aller trouver un épicier qu’il connaissait bien et chez qui il avait l’habitude d’aller se restaurer. Il n’était ouvert que la nuit, car sa clientèle était principalement constituée de brigands et de voleurs nocturnes. Il appréciait les malfrats et les traitait comme des frères. Ceux-ci le lui rendaient bien, et avaient choisi de ne pas piller son magasin, ce qui en soit était une faveur considérable venant de leur part. Autant dire que les pratiques du marchand étaient légales, mais que sa morale ferait rugir de colère un garde juste et bon. Malheureusement sa boutique était située dans les tréfonds de Bowerstone, recelée au travers de rues tortueuses. Cela faisait une bonne heure qu’ils marchaient, et il leur faudrait sûrement encore le même temps pour arriver à destination.

Ils y parvinrent, alors que la nuit entrait dans ses heures les plus sombres. La petite boutique était prise entre les murs de deux auberges abandonnées, aux volets disloqués et aux portes condamnées. Ces édifices voilaient de leur ombre l’humble épicerie, ce qui la rendait presque invisible aux yeux des passants. Lomdère poussa le morceau de bois pourri qui faisait office de porte de la boutique. Un petit bruit de clochette se fit entendre et résonna à l’intérieur. Le brigand promena son regard dans la pièce et vit que, comme d’habitude, il n’y avait aucune lumière. Il fit grincer le plancher sous ses pieds et avança de quelques pas dans l’obscurité du magasin. Eleor suivit, sur ses talons, toujours aussi silencieuse.

Ils attendirent quelques secondes, puis une flamme dansa dans les ténèbres, suivie d’une autre, puis d’encore une autre. Au bout de quelques secondes, la pièce fut baignée d’une lueur hésitante. Lueur qui dévoila un comptoir miteux, ainsi qu’un homme massif et corpulent en train de sourire de toutes ses dents. Ou du moins des dents qui lui restaient, car d’affreux trous disgracieux venaient interrompre la courbe de sa grossière dentition. Lomdère se rappela que, la première fois, il avait détourné les yeux. Mais les gens étaient encore plus gênés quand il fermait la bouche. En effet, deux lèvres énormes, grasses et rebondies, toute luisante de baves se refermaient alors sur ses dents sales et rongées.

_ Lomdère ! S’esclaffa l’homme, les yeux rieurs.
Le sus-nommé, ne sembla pas le moins du monde gêné par l’écoeurante apparence de l’épicier et rit à son tour, tout à fait à l’aise. Il passa directement aux faits.
_ George, j’aurais besoin de tes services une fois encore.
_ Bien sûr, bien sûr, je me doute bien que tu n’es pas venu ici pour une visite de courtoisie.
_ Et non, je suis plutôt occupé en ce moment...
_ De quoi as-tu besoin ?
_ De viandes et de pains, s’il te plaît. Je te laisse doser, je te fais confiance.
George donna un coup de tête vers Eleor.
_ J’en mets pour la petite aussi ?
_ Tant que t’y es, ouais.
Il avait répondu ça machinalement. De toute façon, s’il avait nié, l’épicier se serait douté de quelque chose. Refuser de la nourriture à Eleor serait revenu à avouer qu’elle le suivait contre son gré et du même coup qu’il avait été incapable de chasser une simple fillette. Et ça, il ne voulais pas que les gens le sachent. Le boutiquier hocha la tête et s’activa. Il commença à fouiller dans divers tiroirs et placards pour trouver ce qu’il fallait. En pleine tâche, il demanda, sur le ton de la conversation :
_ Et depuis quand des gosses te suivent, à toi ?
Lomdère haussa les épaules et ne trouva rien à répondre. Apparemment, cela suffit à George, et celui-ci poursuivit sa tâche sans rien demander de plus. Il sortit un morceau de gibier et commença à couper de grosses tranches sanglantes.
_ Si tu pouvais nous en mettre une douzaine, pria Lomdère.
Les sourcils velus et inégaux de George se haussèrent.
_ Une douzaine ? Mais qu’est ce que tu vas faire avec tout ça ?
Le brigand considéra la question. C’est vrai, qu’allait-il en faire ? Depuis qu’il s’était réveillé, il n’avait pas réfléchi à la résolution qu’il avait prise. Suivre cet Oleo et prendre sa revanche... Changer un peu d’air... Partir loin de l’air souillé et corrompu de Bowestone. En bref, changer de vie. Et tout ça rien que pour une stupide petite vengeance. Lomdère secoua la tête. Non... Ce n’était pas stupide, c’était même une perspective alléchante. Vraiment alléchante. Cela mettrait un peu d’épice dans sa misérable existence. A vrai dire, c’était l’occasion qu’il avait toujours attendue, le prétexte qu’il avait toujours recherché.
_ Je pars en voyage, dit finalement Lomdère.
Voilà, c’était décidé, il quittait la capitale.
____
Bah finalement ça prend pas deux posts :D .

benji954
Niveau 7
21 mars 2009 à 23:26:05

Bah ,comme tout les autres chapitres : MERVEILLEUX !
Palpitant et stressant ,mais à la fois étonnants ,ton histoire n'arrete pas de me surprendre !
Je ne suis plus beaucoup sur ce forum ,mais j'y fait un tour ,essentiellement pour ta FIC !
:ok: Continue comme ça ,tu as mon soutien !
Bonne chance ,je te respecte ,

Benji :noel:

-XxX-A-R-XxX-
Niveau 5
22 mars 2009 à 12:20:42

EXTRA!! comme d'ab c super continu comme sa :ok:

Gouloudrioul
Niveau 10
22 mars 2009 à 15:15:17

Merci à vous deux :coeur: .

]LeRoi[
Niveau 7
22 mars 2009 à 17:15:23

wow, une ecriture excellente toujours au rendez-vous :ok:

encore bravo !

lchi
Niveau 10
22 mars 2009 à 19:05:34

ba rien à dire
c'est comme d'habitude, FORMIDABLE !!!!!!!!!!
bravo !!! :bravo:
continues comme ça c'est super ! je suis avec toi ! :ok:

Gouloudrioul
Niveau 10
23 mars 2009 à 11:53:54

Wah, eh ben merci merci merci :-d !

Zazoo34
Niveau 10
24 mars 2009 à 00:48:25

T'as un sacré talent mon cher ami, et c'est un passionné de lecture qui te l'affirme!

]LeRoi[
Niveau 7
24 mars 2009 à 17:50:15

:up:

mainoire
Niveau 9
24 mars 2009 à 20:57:18

J'ajoute mon graine de sel qui ne sert à rien :
- Un bon scénario , de plus tu as une très bonne orthographe !! (1 faute dans un texte aussi long )
- Tu décris bien l'esthétisme des personnages et le paysage .
- Un texte absorbant , intriguant ...

Alors , je te le dis : Good game ! =)

Ah oui , et pour la faute , c'est Bowerstone et non Bowestone . :noel:

Gouloudrioul
Niveau 10
24 mars 2009 à 22:00:23

Eh ben, deux coms qui font bien plaisir, postés par deux nouveaux lecteurs, ce qui fait encore plus plaisir :o)) . Je ne puis que vous remercier platement :rouge: .

Pour Bowestone, simple erreur de frappe :noel:

DeathHidan88
Niveau 6
25 mars 2009 à 12:51:42

aussi bon que d'habituede :ok:

lchi
Niveau 10
25 mars 2009 à 13:29:00

A la SssssWwwwWIiiiiIiitTTttt !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! :ok:

Gouloudrioul
Niveau 10
25 mars 2009 à 16:07:17

Ben la suite pour dans deux semaines normalement. Désolé, mais j'ai un voyage en Angleterre :p) .

(600!!)

]LeRoi[
Niveau 7
25 mars 2009 à 18:21:59

on attendra :ok:

Sujet : Fic : La décadence d'Albion
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