(Triple-post. Y'a vraiment personne, la nuit.)
Deuxième Partie
Il avait remarqué. Après cinq années passées à chasser, comment aurait-il pu ne pas remarquer qu’il avait été observé ?
Il n’avait pas vu exactement QUI, mais c’était assurément une personne avec de longs cheveux noirs. Car s’il avait remarqué un détail, c’était bien ça.
Un tourbillon couleur d’encre, alors que l’espion détournait le regard. Ça venait de l’école d’entraînement, une fenêtre au deuxième étage. Il se dit que pour le moment, il ne devrait pas en faire de cas. Il continua donc à broyer du noir sous son casque.
Il s’approcha de l’échoppe de l’armurier. Un homme populaire, au village. Veuf. Beaucoup de femmes avaient tenté de l’approcher. Jeunes, moins jeunes… Il avait beaucoup de succès, à 47 ans.
Jirk était fidèle au poste, marteau de forge paré. Ses cheveux noirs en bataille, son visage qu’on aurait pu qualifier comme étant de «tombeur», ses grands yeux bleus. Et sa musculature impressionnante, toujours visible au travers de son tablier renforcé.
Voyant que Rint – car c’était bien son prénom – approchait résolument vers sa boutique, le forgeron le héla :
- Oï, camarade ! lançait-il de sa voix de stentor.
- Oï, Jirk, répondit le Chasseur.
Il posait en même temps l’arc, le sac avec la carapace sombre et une bourse de taille moyenne sur le comptoir le séparant de son ami.
- C’est ton boulot. Transforme cet arc en machine à tuer.
- Hé, camarade… murmura le forgeron. Tu portes l’arc, mais ton armure en est une d’épéiste… Possible que cela soit l’arc de Narika, camarade ?
- …
- Le silence qui veut tout dire, héh ? Toutes mes condoléances, camarade. Puis… Considérerais-tu l’offre d’un vieil ami qui veut adapter ton armure à ton nouveau joujou ?
Il répondit d’un sourire, et passa derrière la boutique pour détacher les lanières de cuirs et d’écailles.
Elle avait enfin terminé son passage obligatoire à l’école d’entraînement ! Comme elle pouvait être heureuse. Ça n’avait pratiquement aucun sens.
Et pourtant, le lendemain, elle allait choisir son Varda. Elle avait hésité un moment, mais son premier choix était revenu. Rint. C’est celui-là qu’il lui fallait.
Son armure de Combat, ses lames doubles, tout était prêt. Elle allait enfin devenir une Chasseresse.
Il comptait faire ça rapidement. Son équipement ? Plus besoin. La Guilde fouillerait sa maison, et ils s’en saisiraient. Des recherches sur l’arc, ils en feraient, bien sûr, c’était des matériaux inconnus. Un arc noir, énorme et puissant.
Il avait laissées des notes sur ce qu’il avait découvert personnellement lors du combat. Il le fallait ; n’était-ce pas leur mission, à lui et Narika ?
Quant à son armure nouvellement modifiée, il la laisserait avec l’arc.
De toute façon, là où il voulait aller, ça ne lui servirait pas.
Son couteau de dépeçage. Il le prit. Sortit, et marcha jusqu’à la sortie du village, habillé en «civil». De longs vêtements blancs. Ils seraient souillés par son sang d’incapable… Quel gâchis.
Il marchait au milieu de la plaine devant le village, maintenant. Seul. Du moins, à ce qu’il croyait.
Si désespéré qu’il était, alors qu’il levait le couteau bien haut, jouant de son reflet avec la Lune, qu’il ne la remarqua pas.
Aussi rapide qu’un chat sauvage, elle bondit sur lui et attrapa le poignet de la main serrant la lame. Et serra. Le couteau tombait alors à ses pieds, et elle dit :
- Tu ne peux pas !
Il avait oublié que c’était la pleine lune, et que, donc, les apprentis Chasseurs venaient se purifier avant la cérémonie du printemps. Cérémonie du Varda.
Il soupira, et se laissa choir au sol, espérant s’embrocher sur la courte lame.
Mais au lieu de ça, il faillit se fendre le crâne en tombant tête première sur une pierre. Évidemment, il perdit connaissance.
Aux limites de sa conscience, il perçut de longs cheveux noirs. Si familiers…
De l'action au prochain chapitre, du moins j'espère.
! Elle arrache trop la tête à sa grand-mère cette FIC 
