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Monster Hunter Freedom Unite

Sujet : ~fic~[FELYNE]
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JorasKattitude2
Niveau 10
28 juillet 2009 à 14:36:28

Cette fic a déjà été postée sur le fofo MHF1, mais ce dernier étant presque mort, je vais reposter ma fic ici. Cependant, sachez que l'histoire concerne en priorité MHF1, donc vous ne verrez pas tout de suite (normalement) les nouveaux monstres ou des arcs et autres cors de chasse. Je crois que c'est tout.
Bonne lecture!

PS: je mets quand même le lien de l'ancien topic, si vous voulez faire un tour: https://www.jeuxvideo.com/forums/1-10843-197772-1-0-1-0-fic-felyne.htm

JorasKattitude2
Niveau 10
28 juillet 2009 à 14:36:51

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----------Chapitre I : Le pourquoi du comment----------

  • BRAOUMBLINGBOUMSPRATCH......BLONG!!!*

Cet effroyable vacarme me tira vite de mon sommeil. Par réflexe et par peur –un vacarme épouvantable en plein sommeil permet rarement un réveil serein-, je bondis vivement sur mes pattes et regardai autour de moi. La cacophonie qui m’avait réveillée ne fut nullement provoquée par une énième attaque d’un quelconque wyvern sur le village, mais par l’effondrement de la pile aussi impressionnante que précaire des marmites, casseroles et autres plateaux en fer que j’aurais déjà dû avoir nettoyés depuis plus d’une semaine.

Le Patron ne devrait pas tarder à rentrer d’une chasse particulièrement longue et, fatigué comme il ne manquerait pas de l’être, il est peu probable qu’il apprécie le formidable désordre qui régnait en maître dans la cuisine. Mais je comptais bien prouver que dans cette cuisine le maître, c’était moi! Je m’appelle Zeckrytakpoyourêaz Sinadar –oui, c’est un nom pourri, donc appelez-moi Zeck- et je suis le compétent et très désorganisé chef cuisinier en charge des repas d’un des rares chasseurs de montres du petit village de Kokoto.

Je suis un félyne, mais pas un de ces félynes lanceurs de bombes qui tentent de faire fuir les chasseurs, comme je l’ai été à une époque. En effet, j’ai été un délinquant. Comme la plupart de mes congénères, mes maîtres m’ont appris à manier et à lancer les bombes depuis tout petit. Ma vie était alors palpitante, faite d’adrénaline, de peur et d’amitié. Je me rappelle parfaitement mes aventures aux côtés des mes congénères ; cachés dans les buissons, nous observions attentivement les personnes à proximité de notre village, guettant d’éventuelles menaces qui ne manquaient pas d’arriver.

Nous, félynes, étions chargés de la défense du village et de la contre-attaque. Nous formions un groupe de guerriers soudés, dont le principal mot d’ordre était la solidarité : si d’aventure un chasseur osait frapper l’un des nôtres, nous lui tombions dessus dans l’instant, attaquant à distance grâce à notre technique secrète de lance-boum. Les plus intrépides allaient au contact, armés des petites faux en bois et en os que seuls les félynes utilisent ; J’en compris d’ailleurs plus tard la raison, pourtant d’une simplicité mosswinesque : ces petites faux étaient tout simplement d’une inefficacité affligeante. Mais nous, plein d’un héroïsme imbécile, nous nous précipitions aveuglément vers l’ennemi, le frappant à hauteur du visage, et récoltant généralement une bonne dérouillée.

Mais, bien sûr, si c’est un wyvern qui nous attaque, c’est tout à fait différent : nous attaquons le chasseur ! Car, je n’ai pas –trop- honte de le dire, les félynes ont des tendances lâches: les wyverns étant légèrement trop gros pour notre petite race, nous faisons bonne figure en attaquant le plus facile. Cette vie de logique douteuse dura six ans, jusqu’au jour où…

JorasKattitude2
Niveau 10
28 juillet 2009 à 14:37:43

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----------Chapitre II : Changement----------

°Partie 1°

C’était pourtant une belle journée -belle journée pour mourir, diront certains. Nous étions de surveillance, lors d’une mission de routine. Notre petite troupe était formée de quatre personnes : deux de mes amis, Merloni et Yvain, un insupportable mélinx kleptomane et drogué à la felvine –comme tous les mélinx!- du nom de … euh… je ne sais plus, affecté dans notre compagnie bien contre notre gré, et moi.

Mais cette journée, aussi radieuse fut-elle, n’était franchement pas palpitante. Pour tuer notre ennui, nous nous amusions donc à taquiner le mélinx, qui faisait lui-même son possible pour nous embêter. Un yian garuga qui passait par là ne fut pas plus touché que ça par nos enfantillages, et y mit une fin sanglante. Il fondit sur nous avant même que l’ayons aperçu, et écrasa Merloni sous son poids. Yvain n’avait pas fait le rapide calcul que «attaque surprise + yian garuga = DANGER !», et, tout à son inquiétude, fonça vers son ami qui se trouvait toujours sous son meurtrier. Le wyvern se précipita à sa rencontre, et ne manqua pas de m’expédier dans les airs au passage, car étant encore hébété par la soudaineté de l’attaque, je n’avais pas été fichu de réagir à temps.

Je me relevais sans trop de mal de mon brutal contact, pour constater le critique de la situation : nous avions un mort, un qui n’allait pas tardez à l’être, un disparu (le mélinx), un type à terre et qui se faisait discret (moi), et un monstre sanguinaire et blessé semant mort et désolation. Bref, avec le recul, je pense pouvoir dire sans trop de risques que c’était le merdier.

Le mélinx, qui planait complètement, choisit ce moment précis pour arriver et nous déclarer d’une voix qui se voulait assurée :
«D’solé … les- les copains, nia… z’était parti …euh… safistaire, non, sitasfaire, non plus, satisfaire, voui c’est za, satsitaifre un besoin naturel, nia! Arfarfahah… nous dit-il de sa voix de demeuré shooté, avant de l’être également par le garuga, prenant par là même conscience de la présence de ce dernier.
-Ça vole bien, un mélinx… constatais-je, avant d’entendre cet imbécile heureux hurler:
- I beliiiieeeeve I can flyyy! Niiiaaaaaa!! » Hum…

Cet incident fut tout de même heureux pour moi, car il avait permis de détourner l’attention du monstre blessé de ma petite personne, qui s’appliquait toujours à se faire la plus discrète possible. Le protagoniste qui manquait encore au tableau arriva bientôt. D’un point de vue de félyne, le chasseur –que je pris d’abord pour un yéti- était immense; plutôt laid d’un point de vue humain, et exhalait une puanteur effroyable, selon un point de vue universel. Il lança un cri de guerre débile (« LA-LALAÏOU !!! »), puis se rua sur le yian garuga. Celui-ci se retourna et lança une boule de feu vers le nouvel arrivant, qui esquiva de justesse et lança une sphère qui émit un gaz violet à l’impact. Et m***e. Une bombe poison!

Mes deux amis étaient morts, l’un écrasé, l’autre projeté et brisé contre un rocher, j’étais déjà en mauvaise posture, à dix mètres du violent combat opposant le chasseur de monstre au monstre chassé, et je me trouvais dans le rayon d’action du nuage mortel. J’avais intérêt à fiche le camp en vitesse, d’autant plus que mes poumons commençaient à brûler sérieusement, signe de l’action rapide du poison. Je me relevais péniblement et commençais à me trainer plus qu’à marcher loin du combat, en direction du village.

JorasKattitude2
Niveau 10
28 juillet 2009 à 14:38:17

°Partie 2°

J’avais de plus en plus de mal à respirer. Une douleur intense me déchirait les poumons. Encore un pas; puis un autre. Je m’effondrai brutalement face contre terre et tentai faiblement de me relever, en vain. Ma vision se troublait de plus en plus. Mais je devais… tenir. Tenir… Rester conscient; conscient de cette intense douleur qui me torturait; conscient des morts atroces et violentes de mes trois compagnons. Penser à cela me fit craquer, et je sombrai dans l’inconscience.

Je me réveillai tremblant, fiévreux et en sueur, pour retourner aussitôt dans l’inconscience de laquelle je venais tout juste de m’extraire.

Je me réveillai de nouveau pour apercevoir une silhouette floue penchée au-dessus de moi. Je me sentais toujours très affaibli, mais plus vraiment souffrant. Les contours de la silhouette se précisèrent rapidement, et je reconnu alors l’Affranchi, un humain qui vivait dans notre village depuis assez longtemps pour que je ne me rappelle même pas son arrivée. L’Affranchi était un bon guérisseur, affranchi de la société humaine, mais il souffrait quelquefois de grosses dépressions, causées par tout et n’importe quoi. Après avoir retrouvé mes esprits, je tentai de me redresser mais, évidemment, n’y parvint pas.

«Reste couché, veux-tu? me dit l’humain. T’as inhalé du poison en bonne quantité, et ça n’a pas été une partie de plaisir de tout purger. Alors après avoir déliré une journée entière, et dormi pendant trois autres, n’espères pas pouvoir sauter du lit et aller gambader dans la forêt tout de suite.
- J’ai vraiment dormi trois jours, nia ?
- Pourquoi je te mentirais, Zeckrytak-euh… Zeck ? T’étais en train de mourir quand l’expédition de secours t’a trouvé !
- Une… expédition ?
- le Conseil s’inquiétait du yian garuga qui rôde –ou plutôt rôdait- dans la région, et comme votre groupe ne revenait pas, il a organisé une expédition de secours préventive. Mais malheureusement, lorsque l’expédition est arrivée sur place, il n’y avait plus personne à sauver. Ils ont quand même ramené les corps de tes compagnons, dont on m’a dit qu’ils étaient tes amis. Je … je suis désolé. », dit-il alors que je me mettais à sangloter doucement.

« Bon écoute tu vas avoir besoin de pas mal de repos alors je vais te laisser pour l’instant, je repasserai plus tard pour vérifier que tout va bien. »

Je l’entendis marmonner en repartant :
« Encore un wyvern, et pas un petit kut-ku : un garuga! Beaucoup trop puissant pour nous; on va tous y passer, j’en suis sûr; et ça fait trois jours que le ciel est gris, ça me déprime encore plus; et si je ne meurs pas à cause du wyvern, ça sera à cause d’une maladie qu’une saleté d’araignée –pourquoi une araignée en particulier ?- m’aura refilée. De toute façon … vie …plus de sens… »
La suite de ses marmonnements me resta inaudible pour la simple raison que mon guérisseur avait déjà quitté la pièce et fermé la porte.

Je restai alité pendant au moins quatre jours, à maudire le poison du crétin qui m’avait sauvé d’une mort certaine en m’orientant vers une mort probable, vivant au rythme des visites du Petit Grand Homme –petit sobriquet donné à l’Affranchi- et des nouvelles que m’apportait mon entourage. J’appris ainsi que plusieurs félynes étaient partis en ville, chez les humains, en quête d’un emploi pas trop aventureux. Dans une région éloignée montagneuse, certains s’étaient même faits commerçants!

Je résolu donc de tenter ma chance dans le monde des humains. La mort trop prématurée à mon goût de mes amis avait brisé quelque chose en moi. Leur disparition m’avait créé un vide émotionnel ; autrement dit, je n’éprouvais pour l’heure ni joie aucune, ni la tristesse et le désespoir qui m’avaient tiraillés depuis mon réveil. Cela faisait trois jours que je n’éprouvais quasiment rien et, franchement, on s’en lasse vite.

J’empaquetai donc le peu –très peu- d’affaires que j’avais là, rédigeai un petit mot annonçant mon départ et me préparai à sortir discrètement à la faveur de la nuit. Sauf que la discrétion n’est plus de mise quand on tombe sur quelqu’un en ouvrant la porte. Enfin, tomber sur quelqu’un; plutôt devrais-je dire : quelqu’un me tomba dessus. Littéralement. Je m’extirpai du corps qui m’était tombé dessus, mais celui-ci se redressa d’un bond et m’aida à me relever. Je n’eu pas de mal à identifier mon "agresseur" :

« Kian! Qu’est-ce qui te prend, bon sang, nia?! Tu veux ma mort alors que je viens d’y échapper ?! T’es complètement malade, mon vieux, nia !
- Et toi tu devrais te calmer parce que tu vas l’être à nouveau, malade, nia.
- Tu plaisantes, là ! explosai-je. J’étais convalescent il y a encore quelques minutes, je me prépare à partir et il faut qu’un débile me tombe dessus et se préoccupe ensuite de ma santé! Nia! Et sache que… kof kof, kof…
- Tiens qu’est-ce que je disais, nia ?
- ’foiré, kof-kof…
- Bon allez excuse-moi de t’être tombé dessus. Et qu’est-ce que tu disais à l’instant, nia ? »

Je me calmai un peu, puis lui répondis :
« "enfoiré" ?
- Non pas ça, avant. Tu disais que t’allais partir ? Où ?
- Ben, en ville, je pense, nia.
- Tu comptes aller aussi loin tout seul ?
- Ben oui, pourquoi, nia ?
- Mais tu sais rien faire! Bon allez, tu me fais pitié mon vieux, c’est décidé: je t’accompagne ! Et mon super kung-fu de la mort te protègera.
- Pas question ! Cette histoire ne regarde que moi, j’ai l’envie et le besoin d’être seul, alors il est hors de question que tu m’accompagnes; et qu’est-ce que tu vas aller faire là-bas, nia ?
- Je pars en quête de la tablette de Gasvhorg, qui recèle toutes les techniques aussi ultimes qu’interdites du kung-fu !
- Ah oui quand même…
- Nan, j’rigole, cette tablette c’est qu’une légende, en fait j’veux juste t’accompagner pour l’aventure !
- Pffff. T’es complètement secoué, toi. En même temps, pour un mélinx…
- Qu’est-ce que t’insinues, là? Raciste! Puisque c’est comme ça, je t’accompagne pas, chais !
- Comme tu veux, nia! »

Sur ce, je pris congé de cet –euh- "individu", pour m’arrêter une cinquantaine de mètre plus loin :
«Bon écoute, soit t’arrêtes définitivement de me suivre, soit tu viens carrément à côté de moi, mais cesse de te croire discret, ça m’énerve, nia.
- Comment t’as su que je te suivais ? Je ne faisais pourtant aucun bruit!
- Je vois ton ombre, imbécile. C’est la pleine lune, je te rappelle, nia.
- Ah d’accord, c’est pour ça… » l’entendis-je répondre d’une voix pensive. « Bon, t’as réussi le test, tu es digne de ma compagnie. Félicitations ! »
- Et merde. » soupirai-je.

JorasKattitude2
Niveau 10
28 juillet 2009 à 14:39:56

°Partie 3°

Nous quittâmes donc plus ou moins discrètement le hameau où j’avais toujours vécu, moi avec mon sac de voyage, et Kian avec … rien ?!

«Dis donc, mon gros, lui fis-je remarquer au bout de quelques centaines de mètres, t’emmènes pas de nourriture pour le voyage, nia? Tu comptes manger comment ? En chassant des apcéros, nia?
-T’es fou, toi! Je suis fort, je sais, mais pas encore assez pour tuer un apcéros. Non, je me servirai dans tes vivres, c’est plus sûr.» Logique…
«Compte pas trop là-dessus, mon vieux, parce qu’il est hors de question que… »

  • PAF* Le coup me fit tomber, et Kian se jeta au sol à mes côtés.

«Chut! Tais-toi et regarde. »

Je levais donc les yeux, et ce que je vis me glaça le sang: une troupe d’hommes armés jusqu’aux dents marchait en direction du village. Certes, ils auraient pu être en train de chasser le wyvern ; sauf qu’en pleine nuit, les wyverns sont au nid, et le nid le plus proche ne se trouvait pas dans cette direction. Je tournais la tête vers Kian, en quête d’une solution à l’état d’urgence dans lequel je me trouvais. A mon grand dam, celui-ci me regarda d’un air bizarre, avant de m’annoncer gravement, dans un murmure :
«Laisse tomber, Zeck, on ne peut pas retourner avertir le village sans que ces types nous voient; j’enrage d’être impuissant, mais le village devra se débrouiller seul. Allez viens, faudrait pas qu’ils nous trouvent. »

Je mis un temps à réagir, puis me redressais lentement. Je n’eu pas la force de demander à mon compagnon pourquoi il m’avait frappé, quand me pousser aurait suffit. Celui-ci m’aida à me relever, et nous repartîmes dans un silence de mort. Pour ma part, j’avançais machinalement, trébuchant quelquefois sur des racines ou des pierres, en pensant à tous ces gens que nous avions connus et laissés mourir.
Nous dressâmes le camp quelques heures plus tard, toujours dans un mutisme profond, pour nous endormir presque immédiatement, terrassés par la fatigue et la tristesse.

Nous fûmes réveillés par des cris de bêtes et une odeur nauséabonde qui manqua de nous replonger dans le sommeil duquel nous sortions. Un peu mieux réveillé, j’identifiais les cris d’animaux comme étant plutôt un chant, discordant certes, mais un chant quand même, et apparemment de source humaine. Cette voix, ajoutée à la puanteur que nous sentions de là où nous étions, me rappelait quelqu’un ; quelqu’un dont je ne gardais pas un très bon souvenir ; quelqu’un qui… Oh non, pas encore! Le débile profond qui m’avait empoisonné par mégarde se trouvait à quelques mètres de nous!

Et Kian de rajouter :
«Oh la vache! Tu crois que le terme de "savon" lui dit quelque chose? C’est inhumain une odeur pareille! » Je me demandais également si cet être était bien un humain…
«Je l’ai déjà croisé, et sa proximité ne m’a pas fait du bien, nia. Viens, on se tire avant qu’il ne nous trouve. Il n’a pas l’air vraiment méchant, mais avec un cas pareil, on n’est jamais sûr de rien. Quoique… » ajoutais-je en le regardant.
«Quoi, tu me traites de cas social ?
-Meuh noooon, tu te fais des idées, nia.
-Mouais, bon, va pour cette fois, mais que je ne t’y reprenne plus, hein! Garnement, va !
-Tss, quel clown, nia… »

Sur ces belles paroles d’amitié et de franche camaraderie, nous repartîmes discrètement encore une fois. J’allais vraiment me lasser de fuir continuellement avant d’arriver en ville, moi. J’avais quitté mon village pour vivre un peu d’aventures, mais ça commençait à faire beaucoup en trop peu de temps. Même mon taré de compagnon avait l’air quelque peu éprouvé par les récents évènements, à savoir la destruction supposée de notre village –ben oui, on n’est pas retournés voir nous-mêmes le carnage.

Mais décidément, nous n’étions pas destinés à arriver chez les humains sans quelques problèmes supplémentaires. En effet, trois jours après avoir "croisé" le yéti puant –et chasseur à l’occasion-, le groupe de tueurs qui avait décimé notre village natal nous repéra, grâce à la discrétion hallucinante dont faisait preuve le "maître des ombres" qui voyageait à mes côtés. En clair, une bande de dangereux tueurs parvint à nous trouver à cause du boulet bruyant que je me coltinais.

La soirée –ces trucs-là arrivent toujours en soirée, allez savoir pourquoi- n’avait à la base rien d’extraordinaire : nous nous étions arrêtés dans un petit bosquet non loin de la route, d’ailleurs très peu fréquentée, et j’avalais un frugal dîner, tandis que Kian était pour sa part partit satisfaire un besoin naturel. Le fait qu’un mélinx aille satisfaire des besoins naturels m’évoquait quelque chose de très désagréable, mais impossible de dire quoi… Enfin bon, tant pis! J’étais donc seul pour le moment, et ce n’est que grâce à l’absence totale de bruit que je pus percevoir des chuchotements :
«…Les mains vides… comprends pas… aucun… fourrures…
-… pourtant discret… » fit une autre voix.

Aïe! Là, on était mal. Les auteurs du génocide félynien étaient à deux pas. Si Kian décidait de se pointer comme… Mais oui! Le drogué et le yian garuga! Je compris tout de suite pourquoi je me sentais mal: il paraît que l’histoire a tendance à se répéter. C’est à ce moment là que, par pure coïncidence, mon compagnon revint, totalement inconscient de la situation, et me lança bien fort: « Alors, Zeck, tu m’en as laissé un peu, j’espère! J’ai une de ces faims! »

Nous nous retrouvâmes encerclés en un instant par sept chasseurs au sourire carnassier. J’entendis Kian chuchoter à mon oreille: «T’inquiète pas, je gère. »
Je me retournais vivement pour le dissuader, et restais ébahi devant la scène qui se déroulait sous mes yeux.

Kian, que j’avais toujours pris pour un bon-à-rien lourd et vantard, venait d’aveugler un chasseur par un unique coup de pied sauté, toutes griffes dehors ; le chasseur en question hurlait de douleur et de rage, ses mains déjà ensanglantées plaquées contre ses yeux déchiquetés. Profitant de l’effet de surprise, mon compagnon, prenant appui sur sa victime, se propulsa vers un autre chasseur en visant la gorge. Malheureusement pour lui, le futur macchabée était équipé d’une épée longue, choix peu judicieux lorsqu’on affronte un mélinx agile et rapide. Il mourut avant même d’avoir pu dégainer son arme imposante.

Ne voulant pas être un fardeau inutile –pour une fois-, je mis en pratique la technique secrète et ancestrale des félynes : le lance-boum. J’invoquais donc une grande bombe baril, dont la puissance était décuplée par ma propre haine envers nos agresseurs et meurtriers de nos congénères, et la lançais de toutes mes forces sur les deux chasseurs les plus proches. Ils allaient morfler, ces enfoirés!

Ma bombe rata le premier, mais toucha le second ; enfin, "toucha" est un doux euphémisme. Dire que ma bombe le pulvérisa –et l’éparpilla du même coup– dans une déflagration assourdissante serait plus exact, puisque c’est de toute façon ce qui s’est passé.

Le combat, que l’on savait inégal, continuait néanmoins au milieu des cris torturés de l’aveugle qui se vidait toujours de son sang, et que personne n’avait songé à achever. Sur les sept chasseurs de départ, que je devinais être des trafiquants de fourrure félyne, deux et demi étaient morts -le demi étant constitué par l’aveugle sanglant-, les quatre autres se battant rageusement pour venger leurs camarades et, de manière plus générale, nous massacrer avant –ou après- de nous dépecer.

L’homme qui posait des problèmes –et encore, c’est peu dire– à Kian était un manieur de sabre, et était par conséquent rapide. Alors que lui-même n’était que légèrement griffé, mon mélinx de compagnon était plus sévèrement blessé, mais continuait néanmoins à sauter et à esquiver, s’essoufflant de plus en plus. La munition explosive tirée par un artilleur le manqua, mais l’explosion le souffla, et l’atterrissage l’assomma. C’est en levant les yeux que je m’aperçus qu’il manquait un tueur ; les autres le remarquèrent aussi, et poussèrent des soupirs exaspérés ou des jurons.

Là, j’étais mal. Très mal. Un félyne contre trois humains entraînés, sans pitié et surarmés, ce n’était pas tellement équitable. Et là, je, enfin… nous fûmes sauvés comme de par hasard par une coïncidence tellement énorme que je doute encore que se soit vraiment le fruit du hasard…

JorasKattitude2
Niveau 10
28 juillet 2009 à 14:44:32

°Partie 4°

Cette coïncidence se présenta sous la forme d’une masse puante et rugissante qui déboula d’entre les arbres en hurlant :
«On touche pas le minou! LA-LALAÏOU !!!»
Je vis alors passer sur le visage des braconniers comme qui dirait une ombre de peur. Enfin, peur, le mot est faible. Terreur serait plus juste.

L’artilleur mit fébrilement le barbare –de son point de vue, c’était, je pense, un barbare– qui lui fonçait dessus en jout, et tira une munition fragment sur son adversaire, que l’idée de feinter ou d’esquiver n’avait pas dû effleurer, car celui-ci fonçait droit devant lui. Il se prit la munition fragment de plein fouet, et ralentit légèrement, avant de continuer sa course folle, son épée de un mètre vingt au clair.

Cette fois, ce fut non plus de la terreur qui passa sur le visage de l’artilleur, mais de l’épouvante, puis le yéti lui-même. En effet, emporté dans son élan comme il l’était, notre odorant protecteur ne fut pas en mesure de s’arrêter à temps et dû littéralement passer sur le corps de sa victime. Celle-ci étant bien amochée, mais encore vivante, le yéti eut la bonne idée de finir le travail, ce qu’il fit en lui balançant son immense épée dans la tronche.

Un autre braconnier l’attaqua par derrière, son lourd marteau enfonçant le flanc du yéti et, d’après le bruit, plusieurs de ses côtes également. Un épais nuage violacé se mit à suinter des interstices de l’armure du géant. Un nuage beaucoup plus dense que celui que j’avais déjà eu l’occasion de respirer. Le retour en force des bombes poison.
«Mais quelle journée de merde!» murmurai-je. «On se fait attaquer par une bande de dangereux braconniers à cause d’un imbécile braillard, on manque de se faire descendre, un gorille puant et débile rapplique pour nous sauver, et se fait démolir par un type qui réussit quand même à exploser son stock de bombes poison! C’est du délire, nia!»

Le second braconnier encore debout avait trouvé intelligent d’utiliser un fumigène pour prendre la fuite, ajoutant encore à la confusion; et vu qu’il faisait toujours nuit noire –tout ce qui précède s’étant déroulé à la lumière de notre faible feu et des torches de nos ennemis-, le fumigène ne servit strictement à rien. Pas très futé, le braconnier, donc.

Le nuage toxique prenait de l’ampleur, aussi décidai-je de m’éloigner, voire de prendre la fuite à l’occasion, en ramassant mon compagnon au passage. Son triste état m’inquiétait, mais la situation ne me paraissait pas très propice aux soins. Les bruits du combat prirent rapidement fin, mais je ne me retournai pas pour connaître le vainqueur.

Je déposai le corps inanimé de mon ami à une trentaine de mètres du brouillard mortel, et perçus bientôt un frottement, un bruissement de feuilles, qui se répétait de façon irrégulière ; comme si quelqu’un rampait dans notre direction! Je me retournai vivement, et reconnu avec soulagement notre sauveur, qui marmonna: «Selgove… sauver… gentils minous. Selgove… content.»

Bon; je savais maintenant que notre aimable yéti s’appelait Selgove. Chouette, j’étais bien avancé, avec ça, moi. J’essayai de trouver une solution à mon problème –ou plutôt devrai-je dire à leur problème, à savoir les multiples blessures de l’un et l’empoisonnement de l’autre –mais m’endormis rapidement, épuisé tant physiquement que émotionnellement, et aussi tout simplement parce que nous étions en pleine nuit.

Je fus réveillé par des bruits de pas, des cliquetis d’armes et d’armures, des bruissements de feuilles et des craquements de branches. A en juger par la luminosité encore faible, la matinée venait de commencer. Les bruits se rapprochaient. J’étais mal réveillé et salement courbatu, mais de Kian, Selgove et moi-même, j’étais le seul en état de faire quelque chose, puisque j’étais de toute façon le seul qui ne soit pas inconscient.

Sauf qu’il était trop tard pour me cacher. M’étant endormi sur le ventre –et réveillé dans la même position-, je ne pus apercevoir que les bottes et les jambes des nouveaux arrivants.
«Tiens, tu vois que j’avais raison! » lança le nouvel arrivant « On s’est battu, ici. Quand je te disais que j’entendais des bruits de combat, hier soir! »

«Oh la vache! » s’exclama-t-il en s’approchant des corps. « Rey, amène-toi! Effectivement, je me suis trompé: c’était pas une baston, c’était une boucherie!
-Alors ils ont recommencé, et ils sont pas loin, nia.» fit son compagnon en sortant des buissons à son tour. Sauf qu’à ma grande surprise, ce compagnon n’était pas un humain mais un… félyne! « Ils en ont eu combien, cette fois, nia?
-Aucun. Enfin, aucun félyne, en tout cas. Mais les humains, qu’est-ce qu’ils ont prit, bon sang! Apparemment, ce sont tous des hommes de Mjogard.» ajouta-t-il en examinant l’avant-bras droit –pour ceux qui l’avaient toujours– des cadavres.
-Eh ben ! » souffla le dénommé Rey « Ceux qui ont fait ça ne devaient pas tenir le raffinement en très haute estime, nia. »

Il observa les lieux du combat, s’attardant quelques secondes sur les impacts de mes bombes et le braconnier éparpillé à proximité, passa rapidement devant le marteleur empoisonné, jeta un regard à la première victime de Selgove, et s’arrêta devant l’aveugle sanglant, sur le visage duquel ressortaient nettement les marques des griffes de Kian. L’humain s’était quant à lui arrêté devant la seconde victime de mon agile compagnon, dont les griffures étaient également apparentes sur la gorge déchiquetée.

L’humain se retourna, son regard balayant la zone avant de s’arrêter sur moi. Surpris, il me désigna à Rey, et ils vinrent vers moi. C’est en marchant qu’ils aperçurent les corps inanimés de mes compagnons, et ils se mirent alors à trottiner, presque à courir. Rey se pencha sur moi et s’aperçut que j’étais tout à fait conscient; son compagnon s’occupait de Kian, dont l’état devait lui paraître autrement plus préoccupant que celui de Selgove.

Rey examina mon avant-bras droit et, pendant que l’humain –dont je ne connaissais toujours pas le nom- regardait ceux de mes deux compagnons, me demanda:
«Ce sont des potes à toi, les deux, là, nia? »
Je répondis par l’affirmative, et Rey tourna la tête vers son compagnon, qui hocha la sienne.
«Bon, comme ça c’est réglé. »me dit le félyne en se relevant. « On vous emmène à Furbos, et on vous soignera là-bas, nia.
-Moi ça va » répondis-je en me relevant lentement. « Mais je ne peux pas en dire autant des deux autres: le mélinx, Kian, s’est fait amoché au sabre, mais ça, vous l’avez déjà remarqué; l’humain qui pue, Selgove, a plusieurs côtes cassées et il s’est prit tout son stock de bombes poison dans la tête, nia.
-Et il est encore vivant, nia ?!
-Ben faut croire, oui, nia.
-Hallucinant… Au fait, c’est toi qui a arraché les yeux d’un type et déchiré la gorge d’un autre, nia?
-Nan, ça c’est Kian. Moi, j’ai juste lancé les bombes, nia.
-Attend, là… Ton copain a descendu deux de ces types à lui tout seul, l’humain –Seltruc, là- est encore en vie malgré tout le poison qu’il a inhalé, et toi tu a "juste" lancé des bombes assez puissantes pour faire des traces de près de quatre mètres de diamètre. Vous êtes un sacré trio, nia! Bon, t’es prêt? » demanda-t-il à son compagnon, juste avant de me mettre un coup sec sur la nuque.

J’avoue, sur le coup, j’ai pas compris…

JorasKattitude2
Niveau 10
28 juillet 2009 à 14:45:24

Je vous laisse le temps de lire, et je posterais deux autres chapitres plus tard.

pasc13
Niveau 8
28 juillet 2009 à 15:12:21

Le Flood >_< pourquoi ya pas de Modo?

JorasKattitude2
Niveau 10
28 juillet 2009 à 15:13:39

Hein?! Ma fic, du flood? C'est une blague?

Dark_Fatal_2008
Niveau 10
28 juillet 2009 à 15:13:42

Quel Flood ? :( Y'en a pas eu réçamment ? :(

Ekud
Niveau 24
28 juillet 2009 à 15:18:45

Ptdr Pasc13. Nan mais on t'en veut pas de confondre fiction et flood hein ... mais bon, si tu pouvais faire la différence, ça serait mieux.

JorasKattitude2
Niveau 10
28 juillet 2009 à 15:20:04

Merci de me défendre. Mais vous avez pas lu, hein, coquinous?

Ekud
Niveau 24
28 juillet 2009 à 15:20:17

Jorask => J'suis assez pris là, mais dès que j'ai un moment à moi, j'lis toussa.

Dark_Fatal_2008
Niveau 10
28 juillet 2009 à 15:21:02

Pareil ;)

JorasKattitude2
Niveau 10
28 juillet 2009 à 15:22:32

Okay, merci :ok:

JorasKattitude2
Niveau 10
28 juillet 2009 à 17:19:59

°Partie 5°

Je me réveillais, les idées en vrac, dans un lit plutôt douillet. Le confort de celui-ci ne me fit néanmoins pas oublier le méchant mal de tête qui m’assaillait depuis, ben… depuis que je m’étais réveillé, en fait. Une vive douleur derrière la nuque se manifesta alors que tentais de me redresser, mais me permit tout de même de reconstituer mentalement les récents évènements.

Je vis alors une silhouette lynienne, apparemment un félyne, s’approcher de mon lit. D’après mes souvenirs, ce devait être Rey. Je l’interpelai alors pour lui demander quelques explications:
«Dis donc, Rey, je pourrais savoir… » Rien du tout. J’avais une lame en os bien affûtée plaquée sur ma gorge avant d’avoir finis ma phrase. C’était pas un marrant, le Rey.
«Euh… je me suis trompé de nom, peut-être, nia ? » demandai-je en déglutissant avec difficulté.
Mon charmant hôte me répondit, d’une voix lourde de menace :
«Comment tu connait mon nom, nia? Ne te fiche pas de moi, t’es pas en position de faire le mariole ! »
Ah? J’avais pas remarqué, tiens!
« J’ai entendu ton ami t’appeler comme ça et j’en ai déduis, après quelques minutes d’intense réflexion, que tu t’appelais donc Rey. C’est fou, non, nia ?
« Oh tu m’énerves, toi! Mais je n’ai pour le moment ni le droit, ni la réelle envie de t’aérer les boyaux, donc je m’arrête là, nia. Bouge pas, je reviens. » conclue-t-il en quittant la pièce.
Je sombrais alors de nouveau dans un sommeil que j’espérais réparateur, abandonnant momentanément mes soucis aux bons soins de mes hôtes.

Il faisait jour lorsque je me réveillai. Un jour ou plus devait être passé, j’en conclue donc que Rey n’était pas repassé, soit parce qu’il était terriblement distrait et qu’il avait oublié –fait peu probable-, soit parce qu’il me faisait tout simplement la tête. J’optais finalement pour la deuxième solution, et m’aperçus que savoir cela ne me servait strictement à rien, sinon à passer le temps.

J’eu d’ailleurs tout le temps de le passer –le temps– durant les quelques heures que je restais sagement dans mon lit. Finissant par m’impatienter parce qu’il ne se passait rien, je pris finalement la décision d’aller explorer mes nouveaux locaux. Je doutais cependant, d’après ce que j’avais pu voir de l’humour euh… décevant d’un mes hôte, que ceux-ci apprécient ma petite excursion. Mais j’avais déjà préparé un plan imparable, une réplique pleine d’esprit, une ingénieuse tactique qui me sortirait du pétrin:

J’ouvris discrètement la porte, marchai discrètement le long du mur sur une dizaine de mètres, et me fis discrètement cueillir au premier tournant par mon copain le félyne qui venait apparemment de se souvenir qu’il devait revenir me voir.
« Je cherchais les toilettes, mais j’ai dû me tromper de chemin, nia. » lui dis-je avec un air innocent que j’espérais convaincant.
« Alors toi, mon p’tit pote, tu va prendre cher, nia! » me répondit-il, tout à fait convaincu.

Je me retrouvai donc de nouveau dans ma chambre, attaché au lit cette fois. Au bout d’environ une demi-heure, Rey et son compagnon, que je considérai désormais comme mes geôliers, entrèrent tout deux dans ma chambre. Qu’est-ce que ça pouvait m’énerver de ne pas connaître son nom, à l’autre humain, là!
« Alors, Djen, on en fait quoi, nia? » Bon, donc ça, c’est fait. Merci Rey.
«Tu le sais aussi bien que moi, alors quel besoin t’as eu de lui révéler mon nom, imbécile ?!
- Ça va, ça va… » soupira le félyne en s’asseyant sur la table de chevet, les jambes pendantes. «Bon, maintenant tu va nous raconter tout ce qui s’est passé, qu’est-ce que vous faisiez là-bas, et qui est l’homme-ours qui était avec vous, nia. »

Je leur racontai donc en détail le pourquoi du comment de notre aventure, ainsi que notre but final. Ils m’écoutèrent attentivement, hochant parfois la tête, échangeant un regard appuyé lorsque je mentionnai la destruction du village, mais ne m’interrompirent à aucun moment pour demander des précisions sur tel ou tel point de mon récit. Leur mutisme me donna l’impression que j’aurai pu soudainement me lever pour danser la claquette en jouant de l’accordéon qu’ils n’auraient pas bronché. Mais ne sachant ni danser la claquette, ni jouer de l’accordéon, je finis mon récit dans le silence irréprochable de mon auditoire.

Après s’être assurés de l’achèvement de mon récit, les deux compères se levèrent, puis sortirent de la pièce. Je les entendis murmurer des paroles dont je ne parvenais pas à saisir le sens –c’est d’ailleurs dans ce but qu’ils murmuraient. Ils revinrent ensuite dans la pièce et m’annoncèrent que mes camarades et moi nous leur paraissions dignes de confiance, et je cachai mon soulagement sous un masque d’impassibilité, comme si cela allait de soi.

Le statut de mes sauveurs passa de celui de geôlier à celui d’hôte, et ils m’emmenèrent auprès de mes compagnons d’infortune. Kian était entièrement entouré de bandages, mais respirait apparemment de façon régulière; en revanche, la peau de Selgove avait prit une teinte qui ne devait pas encore être répertoriée, et respirait beaucoup plus faiblement que mon mélinx de presque-ami. Djen m’informa que, même s’il n’en avait pas l’air –et effectivement, il n’en avait pas l’air du tout-, l’état de Selgove s’était amélioré, depuis son arrivée ici. Mais justement, c’est où, "ici" ? Lorsque je le demandai à Djen, celui-ci me répondit que nous étions dans une auberge plutôt isolée, à une dizaine de kilomètres du lieu du combat. L’état de mes compagnons s’étant avéré trop critique pour pouvoir aller à Furbos, ils avaient dû faire au plus rapide. Il m’expliqua qu’ils avaient réservé tout un étage de l’auberge, et qu’ils avaient donné un "supplément" à l’aubergiste pour éviter les questions trop indiscrètes. Je mis un temps à réaliser la somme d’argent que cela devait représenter. Ainsi, mes deux sauveurs n’étaient donc pas de pauvres baroudeurs.

Quelques jours plus tard, l’état de Selgove s’était considérablement amélioré, ce qui relevait du miracle compte tenu de la dose de poison qu’il avait inhalée. Quant à moi, j’obtins enfin le droit de mettre une patte dehors, et en profitais pour explorer un peu les environs. Je découvris ainsi que cette auberge, bien située, se trouvais au bord d’une route à priori peu fréquentée, elle-même traversant une clairière, et qu’un cours d’eau faisait son chemin au beau milieu de ladite clairière. Décidément, Djen et compagnie n’avait pas choisit un taudis branlant au beau milieu de la forêt. Tout en flânant sur le chemin du retour, je repensai aux discutions mouvementées que j’avais eu avec Rey et me dit que finalement, non, je n’avais pas pris cher. Rey ne tarda pas à me détromper. Dès que fus rentré dans l’auberge, il m’envoya une grande patate dans la tête qui me fit tomber à terre, d’une part à cause de la force du coup, d’autre part, et tout bêtement, à cause de la surprise que je ressentais.

« Excuse-moi…euh…ah m**** ! Tu t’appelles comment, au fait? Purée, ça fait deux semaines qu’on t’a récupéré, t’étais le seul à être conscient, et je connais toujours pas ton nom! Bon sang de bon sang, nia…
-C’est bon, tu vas pas m’en chier un rathalos, non plus! Appelle-moi Zeck. Et je peux savoir tu m’as encore frappé? Parce que faudrait pas que ça devienne une habitude, non plus, hein, nia.
-Ben, tu te rappelles quand je t’ais surpris dans le couloir essayant de filer en douce, nia ?
-Heu… Oui, pourquoi, nia?
-Eh bien, je t’avais dit que t’allais prendre cher, mon petit pote. Et comme je ne reviens pas sur que j’ai dit, ben, t’as pris cher, quoi, nia.
-Aaaaahhh… » soupirai-je.

Le lendemain, Selgove était de nouveau sur pieds, et Kian, bien que encore faible, pouvait également marcher, mais sans plus. Dans la douceur de l’après-midi, alors que je me baladai en compagnie de Kian, je croisai Rey près du cours d’eau et entamai la conversation en lui demandant où Djen et lui comptaient aller ensuite :
« Eh bien en fait, »me répondit-il « comme tu l’auras sans doute deviné, nous poursuivons les braconniers qui vous ont attaqués. D’après ce que tu nous as dit, ils n’ont pas pu mettre la main sur les félynes de ton village, et sur Kian et toi non plus, puisque vous êtes là, nia. Nous supposons donc que ces braconniers, dont le chef se nomme Mjogard, se sont dirigés vers Furbos, et nous allons donc y aller aussi. Et comme ça a l’air d’être sur votre route, ont va certainement faire le trajet ensemble. Un groupe de cinq, on ne devrait pas avoir trop de mal à se défendre si nous sommes attaqués, nia.
-Bof, moi franchement, je pas contre. Tu peux pas savoir comme c’est fatigant d’être un héros. » me dit soudain Kian.
« Si, je le sais. Andouille, va. Bon, sinon, » lui répondis-je. Puis, me tournant de nouveau vers Rey «Je suis également d’accord pour faire le voyage avec vous, nia.
- Okay! Bon, préparez le peu d’affaire que vous devez avoir, et allez vous reposer, demain on part tôt et la journée sera longue, nia.»
Sur ce, nous repartîmes tout trois vers l’auberge.

Ça me permet de :up: mon nouveau petit topic.

JorasKattitude2
Niveau 10
28 juillet 2009 à 20:27:39

:up:

JorasKattitude2
Niveau 10
29 juillet 2009 à 15:44:03

:up: quadruple post.

JorasKattitude2
Niveau 10
30 juillet 2009 à 19:30:35

_______________________________
---------Chapitre III : Furbos----------

Nous nous mîmes donc en route tôt le lendemain, comme prévu. Le voyage vers Furbos dura deux jours et se déroula sans incident notoire. Plusieurs cris de wyverns se firent entendre, mais ce fut tout. C’était en fait la première fois que j’allais dans une ville humaine, même petite, et fut surpris. Non pas que je m’attendais à quelque chose en particulier, mais je fus surpris d’une façon que ne saurais vraiment expliquer, peut-être était-ce l’intense activité qui régnait ici, peut-être était-ce la population uniquement humaine et ce qui me semblait être en grande quantité.

« Ah, pas de chance! » me souffla Rey, qui était finalement devenu mon ami « On est tombé pendant la Yakion’rah, nia.
-La quoi, nia?
-La Yakion’rah; c’est une fête particulièrement importante dans le comté, qui rassemble des centaines de chasseurs chaque année. Cette fête, qui dure trois jours, célèbre le début de carrière des jeunes chasseurs et récompense les meilleurs de l’année passée. La Yakion’rah se déroule seulement dans quelques villages du comté, les "Points de Réunion", qui rassemblent chacun les chasseurs des villages avoisinants, nia. La population des Points de Réunion durant la Yakion’rah peut presque tripler, et c’est pourquoi c’est une formidable organisation économique, qui permet a beaucoup de commerçant de réaliser le plus gros de leur chiffre d’affaire. C’est pour ça que tu vois le village si animé. Ah, j’oubliais: la Yakion’rah est aussi l’occasion pour une centaine de personnes n’ayant rien à voir avec la chasse de faire la fête et de boire ou de voler les touristes, nia. » ajouta-il alors que nous dépassions trois personnes visiblement alcoolisées «Donc méfie-toi des groupes un peu agités, nia.» Je remerciai Rey pour son explication détaillée, et nous poursuivîmes notre chemin à travers la foule.

J’entendais Selgove s’extasier à la manière d’un grand enfant, et pendant que Kian m’interpellait régulièrement pour me montrer telle ou telle chose, je tournais pour ma part la tête en tout sens, afin de ne rien manquer du spectacle de cette marée humaine, et des spectacles de rue devant lesquels nous passions, tels des jongleurs, des magiciens, ou des cracheurs de feu. Sauf qu’en tant que félyne, le seul spectacle que je pouvais vraiment admirer était celui des jambes des humains, jambes qui me restreignaient considérablement le champ de vision. Selgove proposa de "porter les minous", offre que je déclinai gentiment, son odeur ne s’étant pas améliorée. Kian voulut quant à lui tenter l’expérience, et redescendit très vite, le teint livide: « Je n’aurais jamais pensé que l’odeur pouvait être aussi horrible de près. Je ne referais plus jamais ça, tu m’entends? Plus jamais…» me dit-il, suffoqué.

Nous mîmes un quart d’heure pour arriver dans une auberge beaucoup mois luxueuse que celle que nous avions quittée, toujours guidés par Djen. Il demanda une réservation au nom de O’Syde, puis nous montâmes à l’étage poser nous affaires. Kian, que les deux jours de marche et l’agitation ambiante avaient épuisé, se jeta sur le lit et s’endormit presque aussitôt. Je quittai la chambre sans faire de bruit pour rendre visite à Djen et Rey, Selgove dormant, par le plus grand des hasards, dans une chambre à part. Ils m’informèrent que chercher Mjogard et sa clique dans cette foule revenait à chercher un grain de sable dans une botte de foin, et que l’on avait par conséquent quartier libre les deux prochains jours, avec pour seules consignes de ne pas se perdre ni de se faire tuer et d’être rentré pour dix heures du soir. Personne ne se faisait cependant d’illusion sur la chance que l’on avait de retrouver nos braconniers après les célébrations.

Rey, qui avait eut plusieurs fois l’occasion d’assister à la Yakion’rha, préféra rester à l’auberge, tandis que Djen me servit de guide tout en me portant. Et c’est ainsi que je découvris vraiment Furbos, ma première ville humaine, sur les épaules de mon compagnon. Djen me fit visiter des échoppes et des armureries. Il devait connu, ici, car il parvint à ma faire visiter l’arrière-boutique d’un armurier ainsi que son atelier, dans lequel je découvris avec stupeur des félynes qui y travaillaient, courant partout et s’interpellant. Pendant que Djen discutait avec l’artisan, je fis de même avec mes congénères qui prenaient leur pause et appris beaucoup de chose sur leur travail leur organisation, ainsi que sur des sujets plus vastes tels ce qui se passaient dans la ville en ce moment ou les divers emplois des félynes, beaucoup plus nombreux que je ne l’imaginais: en plus de travailler comme cuisinier, aide-artisan ou vendeur, j’appris donc que certains travaillaient dans les fermes des villages, et que d’autres bossaient pour la Guilde, à ramener les chasseurs vaincus à leur campement. Je pris également connaissance d’une rumeur comme quoi un félyne, dont le nom demeurait actuellement inconnu, était en train de lever une armée dans un but aussi obscur que son nom. Je reléguais cette information au fin fond de ma conscience, considérant ceci comme ce que c’était: une bête rumeur.

Nous quittâmes l’atelier trois quart d’heure plus tard, et Djen nous dirigea vers la Grand-place, où avaient lieu les cérémonies officielles. Nous regardâmes l’introduction au métier de trois jeunes chasseurs, Syon, Yakha et Faukeuh, qui consistait en fait en un petit discours sur les qualités de chacun. Un homme assez âgé énonçait les résultats obtenus à l’école d’entraînement locale, meilleur était le résultat, plus la foule applaudissait; tous les apprentis avait du subir un test sur le terrain, consistant à chasser un monstre donné. Le candidat faisait ensuite une démonstration muni de son arme favorite, puis, en fonction des trois épreuves citées ci-dessus, il était jugé apte ou non à devenir chasseur de monstre. Les trois bleus que nous avons regardés ont tous été reçu.

A force d’être porté, je finissais par avoir des fourmis dans les pattes, aussi demandai-je à mon porteur de me poser, pour trottiner laborieusement à travers cette foule compacte jusqu’à notre auberge. Pendant que nous traversions la grande salle, je vis Syon et compagnie faire la fête et s’amuser pour célébrer leur promotion. A mon léger étonnement, Kian dormait toujours quand je rentrai dans la chambre, en prenant soin de ne pas faire de bruit. Fatigué par ma journée, la tête pleine de bruits et d’images, je finis par m’endormir à mon tour.

Le lendemain matin se passa sans incidents notoires, mais l’après-midi fut nettement plus intéressante. Alors que j’allai faire un tour du côté des tavernes, endroit où l’on peut apprendre des choses, comment dire, "intéressantes", je tombai par hasard dans une de ces tavernes et surpris, par hasard également, les balbutiements d’un ivrogne certes, mais d’un ivrogne chasseur. Et ces balbutiements étaient effectivement intéressants:
«Et alors, vous m’croirez vous m’croirez pas, *hips* mais quand j’suis arrivé dans …euh… ah ouais, la clairière *hips* y’avait que des baraques calcinées. Mais att-att-attenzion, hein, pas des baraques d’hum- *hips*, d’humains, hein, mais les p’tites b’raques d’ces bestioles, là, les félynes. Toutes noires, les baraques *hips* ! Et ben, *hips*, bizarrement, j’ai pas vu les corps de ces boules de *hips*, boules de poils…
-T’étais p’t-être trop bourré pour ça ! » lança quelqu’un dans la salle, immédiatement salué par un retentissant « TA GUEEUU-LEUHHHH ! » de la part de l’ivrogne.

Je ne pus entendre que ces brèves paroles, car la suite fut coupée par l’apparition d’un garde, qui nous prévint que « Deux rathalos azurs et une rathian rose attaquent le village ! »
Sauf qu’avec le monde qu’il y avait actuellement dans ce dernier, si la foule cédait à la panique, ça allait pas le faire du tout. Mais les jeunes chasseurs, impatients de faire publiquement leurs preuves, allèrent au-devant des monstres sous le fier regard de papa-maman. Le quart au moins de la promotion s’était fait laminer avant que les plus expérimentés, et surtout les mieux armés, se décident à agir. J’étais monté sur un toit pour ne rien perdre du combat, et cette position en hauteur me permit d’apercevoir Djen, Selgove, Rey et Kian, qui s’était enfin réveillé, fendant la foule pour rejoindre le lieu du combat, à savoir la grand-place.

La rathian faisait des ravages avec ses charges meurtrières, et l’un des rathalos s’était envolé, sans doute dans le but d’attaquer une autre zone du village. Selgove, Djen, Rey et Kian décidèrent de le suivre –enfin plus Djen et Rey, parce que Selgove, lui, il ne décidait rien, il suivait–, et je suivis de même ces trois-là par les toits, curieux de voir Selgove combattre sans être moi-même mêlé au carnage, et curieux également de voir le style de combat de Djen et de Rey, que je n’avais jamais vu combattre. Je fus surpris lorsque je vis courir dans une rue parallèle à celle empruntée par mes amis les trois débutants dont j’avais vu l’introduction: Syon, Yakha et Faukeuh. Ils ne devaient pas encore savoir ce qui était arrivé à leurs petits camarades, pour foncer comme ça avec un si piètre équipement. Le rathalos que poursuivaient mes compagnons se posa finalement à l’extérieur du village, en plein milieu des enclos des aptonoths, et en avait déjà mangé un lorsque ses poursuivants arrivèrent. Un cri perçant, provenant du centre du village, se fit entendre, et je vis, étonné, le rathalos déployer ses larges ailes azures et prendre son envol –et la fuite, tant qu’a faire–, en emportant tout de même un malheureux herbivore entre ses griffes.

Je sautai du toit pour atterrir avec souplesse devant mes amis. Djen me devança en répondant à la question que j’allais formuler:
«C’est la période d’éclosion, chez les wyverns, c’est pour ça qu’ils attaquent les villages et emmènent de la viande avec eux. Et c’est aussi pour ça que Yakion’rah se déroule durant cette période, car les épreuves des nouveaux chasseurs ne nuisent pas à l’écosystème, et permettent de conserver un équilibre et d’éviter une surpopulation de wyvern. Mais ne t’inquiète pas, ce qui vient de se passer est tout à fait normal.
- Ah d’accord. Merci, nia.» lui répondis-je sobrement.

Syon et compagnie arrivèrent à ce moment précis, c’est-à-dire en retard, et repartirent, penauds, dans la direction par laquelle ils étaient venus. Nous repartîmes également vers la grand-place d’un pas tranquille. Kian, alors qu’il pu en profiter, n’avait rien écouté des cours dispensés par l’humain, préférant se désoler de ne pas avoir pu ”éclater ce maudit rathalos ”, alors qu’il n’était pas bien réveillé et m’avait, quelques semaines plus tôt, traité de fou quand je lui avais proposé d’attaquer un apcéros.
Tss, quel prétentieux…

__________________________________
Le prochain chapitre est en cours d'écriture.

NakVerrion
Niveau 10
30 juillet 2009 à 20:19:26

Dur de scroller tout le texte ! x)

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Sujet : ~fic~[FELYNE]
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