Episode 28 : (Suite et fin)
Pour ma part je ne demandais rien à mes coureurs et n’entendait toujours pas la radio. Puis l’émetteur transmit : Ici Dainius, je suis devant on revient sur une petite échappée on est un dizaine. » Plus tard la radio annonçait que en effet il n’y avait plus qu’une seule échappée de 13 coureurs qui avait fusionnée. Je prenais l’émetteur, filmait par le journaliste, et demandais à Dainius de rester prudent. On observait une légère accélération du peloton qui ne voulait sans doute pas voir cette échappée prendre trop d’avance. Mais les commissaires m’invitaient rapidement à passer le peloton. Alors que je rejoignais l’échappée qui comptait 1 minute 30 d’avance j’observais que le relief montait. J’arrivais derrière l’échappée à 4 Kms de la côte et prévenait Dainius : « Je suis derrière toi, ton maillot est une étiquette pour les points, tous le monde va se méfier. A toi de les surprendre ! » Sur ce je le laissais et le journaliste profitait de notre proximité pour filmer les coureurs. Puis on observait une attaque de Dainius suivi de 3 coureurs. Il disparaissaient ensuite dans les quelques lacées et ce fut la radio qui me prévenu : « Le meilleur grimpeur passe en tête. » Je prenais l’émetteur et félicitais Dainius mais le prévenait qu’il ne fallait pas rater la 2ème côte, celle qui donnait plus de points. Le problème c’est que dans la voiture on vit les 3 compagnons de Dainius se faire reprendre, mais pas Dainius… J’eu alors très peur et transmettais alors : « Dainius t’es ou les autres sont repris ! » Dainius me répondait un peu plus tard : « J’ai attaquer avant la vrai descente et là je… » Il y eu un blanc de quelques secondes puis il reprit : « Je descends tous seul je vais chercher les points. Désolé trop de virages, peu pas parler. » Il coupait la liaison et je le prévenais qu’il devrait gérer son avance. Je fus énervé que les commissaires ne me laissent pas passer alors que Dainius avait 50 secondes d’avance, mais ils disaient que c’était trop près. Alors qu’on attaquait la montée avec les gars derrière Dainius je n’osais penser à une crevaison de Dainius ou même pire, car je ne serais pas là pour le dépanné. Le journaliste choisit ce moment pur me poser quelques questions tout en filmant : « Alors vous vous sentez comment alors que votre coureur va sans doute prendre les points de la montagne ? » Je lui répondais que j’étais confiant mais que ces points n’étaient qu’une partie de la course. « Bon vous comptez faire quelque chose dans le finale ? » Je lui répondais après réflexion : « Et bien ce n’est pas à nous d’attaquer, nous sommes là pour suivre les attaques et on verra bien ce que sa donne. » Le journaliste reprenait, apparemment satisfait de ma réponse : « Quel est votre objectif sur cette course ? » Je lui adresser un regard puis lui répondais en souriant : « Prendre ce que les autres nous laisse, que ce soit des bonnes places ou un maillot ! » Le journaliste riait et on entendit Dainius parlait : « Je suis en tête, je les attends maintenant, tu pourras me ravitailler STP ? » Alors que je lui confirmais le ravitaillement la radio annonça officiellement le passage en tête de Dainius.
L’échappée avait bataillé un peu pour les points restants et après une bonne partie de la descente on revoyait Dainius. Je l’informais que maintenant c’était des gros faux plats jusqu’au prochain passage de points. Alors qu’il repartait j’entendis Tomasz qui nous informait que le peloton passait la 2ème côte puis Massimo qui demandait à un gars de descendre pour ravitailler. Il ne se passa rien ensuite et à 10 km de la côte avant le Mont Faron l’échappée n’avait plus que 30 secondes s’avance. Je ravitaillais Dainius une dernière fois en lui disant de s’économiser pour le final. A 5 km les commissaires me demandaient de laisser passer le peloton tandis que Dainius levait le pied et que trois coureurs partaient en contre. Je savais que ces trois là n’étaient pas dangereux et prendraient les points. Je rattrapais ma place dans la file juste sous le passage de l’avant dernière côte puis lors de la descente je demandais aux gars de bien se placer. Dès la montée c’était le bazar et la radio annonça plein de coureurs devant. J’entendis ensuite : « C’est Maurizio, j’ai Tomasz dans la roue et Casar est parti devant. Mykahilo a tenté sa chance et il est plus loin. » Mykahilo m’avait dit qu’il redouté cet obstacle et pourtant il attaqué…Je disais à Maurizio d’emmener Tomasz lors du sprint en montée pour tenter de gagner du temps. La radio officielle annonçait que Casar, Nocentini, Pereiro, Lefèvre et Rebellin étaient devant. Peu de temps après elle annonçait la victoire de Casar et je sortais avec peine de la route. J’avais failli caler, surpris par la montée, puis je me garais à côté du bus et attendait les coureurs. Ils arrivèrent un à un et tandis que Massimo allait s’occuper de Dainius pour le podium, je remontais dans le bus faire le débriefing avec les gars. Maurizio avait fini 11ème de l’étape et Tomasz 12ème. Ce n’était pas si mal compte tenu des participants. Mykahilo était plus loin mais j’étais globalement satisfait des performances du jour et le faisais savoir aux gars. Dainius nous rejoignait ensuite avec son maillot de meilleur grimpeur, en compagnie de Massimo. On rentrait ensuite à l’hôtel, toujours filmé par la caméra. Je consultais les classements du jour pendant que les coureurs récupéraient. Le journaliste vint ensuite me chercher et me convia à une interview avec Leonardo, Dainius et Mykahilo, les 3 gros performeurs de l’équipe selon lui pour ce GP. Après une interview très amicales et dans une bonne ambiance le journaliste partait en nous remerciant et en nous informant que le reportage paraîtrait dimanche. On dîner ensuite ensemble et on regardait le petit reportage TV de la presse locale. On allait ensuite se coucher.
Ce jour particulier pour moi été vécu dans l’anonymat, mais avec de bonnes performances…
Au fait Satya elle en est ou ta story ?
et 
pour le maillot et surtout défend le jusqu'au bout . . .
