Chapitre XXVI, Dans le Portail menant à l’Arche, Destroyer Shadow of Intent, Chambre de Vasla.
Nuit de fin Novembre, 2552.
J’étais complètement bouche-bée, mes yeux étaient grand ouvert. J’étais à la fois le plus heureux et le plus étonné dans l’univers. Je regardai cet Huragok, soi-disant Vasla, pianoter à nouveau sur les hologrammes de l’ordinateur. Elle avait réussi à émettre sa propre voix, cela me fit un bien inimaginable de l’entendre. Elle avait également réussi à émettre de l’émotion dans ce message. Je sentais une énorme boule se serrer dans ma gorge.
- J’étais belle et bien dans un coma, mais je ne sais pas pourquoi, j’entendais. Je sentais. J’entendais tes paroles sorties de ton coeur souhaitant le plus dans l’univers que tu voulais que je bouge, réagisse, dise quelque chose… J’entendais que tu me suppliais, ta voix que je connaissais changea, elle se fragilisa. Puis j’ai senti ta main froide et tremblante me caresser, j’ai sentis tes larmes de tristesse couler sur mon visage… J’ai… J’ai sentis tout l’amour que tu éprouvais pour moi, un amour si grand, un lien si incassable, un coeur si grand… Dans ce sommeil, je n’arrivais pas à pleurer, mais j’essayais tout ce que je pouvais pour te répondre, j’essayais même de hurler, mais rien ne se passait.
Je voulais la serrer dans mes bras, mais cette image d’elle en un Huragok m’en empêchait.
- C’est alors, continua-t-elle, qu'une alarme a sonné, tu as dû partir précipitamment. Et j’entendis un peu plus tard, un frémissement très étrange venant d’un Huragok. Je sentis ses tentacules me toucher le crâne, ensuite je sentis une grande fraîcheur me traverser l’esprit, et un grand tunnel vint illuminer mon sommeil. Puis il m’a semblé être tombé dans un coma dans le coma, enfin si tu vois ce que je veux dire… Bref, je me suis réveillée dans le corps de cet Huragok.
J’étais si heureux de l’entendre à nouveau, mais quelque chose n’allait pas. J’étais complètement perturbé qu’elle était «dans» l’Huragok.
- D’accord… dis-je au sommet de mon étonnement. Ça me fait vraiment du bien de t’entendre.
Je me dirigeai vers le corps de Vasla, puis la caressa. Ensuite je regardai à nouveau l’Huragok.
- Merci… me déclara-t-elle, pour ses deux choses que je lui avais faite.
- Mais mon inquiétude est toujours présente, car je ne te vois pas, repris-je. Il faut que je te vois en vie, debout, dans ton corps et cela me perturbe énormément. Deplus mon esprit n’est pas clair, qu’est-ce que tu vas devenir ? Où est passé l’esprit de l’Huragok ? Ton corps est vivant ? L’Huragok est …
J’arrêtai de parler en voyant Vasla pianoter à nouveau sur l’ordinateur.
- Franchement, je n’en sais rien.
Je fis claquer à plusieurs reprise mes mâchoires.
- As-tu l’intelligence de l’Huragok ?
- Pourquoi ? Tu me prenais pour une idiote avant cet… «échange» ?
- Non bécasse, tu devrais essayer de te fabriquer un moyen plus léger pour traduire tes pensées, répondis-je en croisant les bras.
- Facile à dire, je suis la seule Huragok à bord et deplus je n’ai pas cette intelligence… déclara-t-elle en croisant les tentacules, pour m’imiter et montrer de l’arrogance.
Soudain, l’Huragok s’excita sur l’ordinateur et commença à démonter le haut-parleur.
- Donc l’Huragok est toujours présent … annonçai-je.
Après que l’Huragok avait placé un petit dispositif vers sa tête, l’esprit de Vasla pouvait à présent parler.
- C’est vraiment trop étrange, on partage ce corps, déclara-t-elle.
- Passionnant ! Huragok, m’entends-tu ? demandai-je.
- … Oui.
- C’est toi qui parle Vasla ?
- Exact, c’est difficile à expliquer, nos esprit se sont rencontré. Donc je peux arriver à le comprendre mentalement.
- Génial. Alors Huragok, je te remercie pour ce que tu as fais mais… Quand et comment Vasla va-t-elle pouvoir regagner son corps ?
Un long soupire gloussant ne me dit rien de bon.
- Mon corps est maintenant une coquille vide, il avait dû me faire «sortir» de ce dernier pour qu’il puisse arrêter le coma. Mais maintenant… Il me dit que le seul moyen de me faire revenir dans mon corps est… Une installation Forerunner.
- Quoi ?
- Les Forerunners, il y a des millénaires, avaient déjà réussi une chose semblable à ce qu’il vient de m’arriver… (Elle s’arrêta une seconde) Cette installation est sur l’Arche.
- Parfait, mais deux choses m’échappent: Comment l'Huragok sait-il cela et pourquoi t'a-t-il délivré du coma ?
- Mais j'en sais ri…
Une voix grave vint l’interrompre.
- Attention, Attention. Sortie de Sous-Espace dans dix minutes, que tout le personnel indispensable à la passerelle s’y rende sur-le-champ.
- Bon restez-là, décidai-je en me hâtant vers la porte.
- Non ! Trop de temps que je suis restée sans toi ! dit-elle avec un ton capable d’arrêter une guerre. Si le vaisseau explose, je veux mourir à tes côtés.
Ma main qui était alors au dessus du bouton d’ouverture, s’arrêta net sous ses paroles. Je me retournai.
- D’accord, mais cette histoire frôle déjà le sommet de l’étrange. Alors interdit d’en parler à qui que ce soit. On nous prendra pour des fous, même pire, j’ai l’impression que cela puisse vous mettre en danger…
- Entendu, mais on laisse mon… corps ici ?
- Où veut-tu qu’il aille ?
J’appuyai alors sur le bouton. Elle s’ouvrit dans un coulissement calme. Je m’écartai de la porte et fis un signe de galanterie en m'inclinant.
- Après vous, beauté.
Elle ricana en avançant vers la sortie.