Chapitre XXVIII, Dans un Séraphin, Au beau milieu d’une étrange activité volcanique artificielle sur l’Arche.
Décembre 2552.
-Il commence sérieusement à faire très chaud ici ! criai-je en redressant l’appareil pour éviter un jet de laves voulant m’absorber.
Vasla m’indiquait au fur et à mesure où je devais aller, bien sûr, elle ne faisait que de parler pour l’Huragok. J’étais maintenant au beau milieu d’une immense activité volcanique en éruption. Mais cette éruption semblait avoir duré depuis des centaines d’année, d’où les roches de magma solidifiée formant d’immense montagnes et volcans. Tout ceci n’était qu’enfer rouge flamboyant.
L’Huragok savait où était la structure profondément enfuie dans l’Arche, bien gardé par la nature artificielle. D’incalculables explosions de flammes semblait vouloir lécher mon vaisseau, les gouttes produites par les explosions de magma retombaient sur le chasseur et faisaient rougeoyer sa coque. Les indicateurs de température extérieurs s’affolèrent. Je luttai pour échapper à ces arcs de lave meurtriers. Durant une manoeuvre dangereuse j’arrachai une commande au hasard…
-Imbécile maladroit ! dit-elle… Désolé mais l’Huragok m’a obligé de faire sortir cela.
-N’aie crainte, cela ne changera rien, répondis-je, toujours confiant. C’était le…
L’Huragok se rapprocha de moi, puis posa une tentacule sur mon épaule droite pour attirer mon attention.
-Tu vois cette entrée ? me demanda-t-elle.
Une coulée de lave descendait dans un gouffre de plusieurs kilomètres.
-Ça une entrée ? répondis-je en me moquant.
-Pénètres-y.
-Tu es d’un humour lassant, lui dis-je en souriant.
-Profite autant que tu le peux, je ne serais pas Huragok pour encore longtemps. dit-elle avec une espèce de ton d’excitation.
J’étais sûr qu’au fond d’elle, elle souriait.
Le Séraphin plongea alors dans le gouffre. Je n’étais qu’à quelques mètres du magma qui descendait en cascade vers le trou dont on ne voyait pas le fond. Je sentais le métal des commandes ainsi que mon siège se chauffer.
-J’espère qu’on ne va pas fréquenter cette endroit trop longtemps, fis-je remarquer à la créature.
-Continue, insista-t-elle. Normalement, un tunnel nous emmènera bientôt vers un lieu sûr.
En effet, au bout de quelques secondes, j’aperçus des lumières turquoises entourer un tunnel de conception Forerunner, il semblait être contre la paroi rocheuse «au dessus» de moi. La lave continuait tout droit.
Je ralenti pour ensuite tirer aussi fortement que possible, sans trop forcer non plus avec mon bras gauche, pour redresser l’appareil vers le haut. Puis soudainement, plus rien ne répondait à mes commandes. Une lumière bleu ciel éclaira toute la totalité de mon cockpit.
-Qu’est-ce que…
-Ne touches à rien ! s’exclama l’Huragok… Ou Vasla. Ils ont pris les commandes.
-Qui ça «ils» ?
Vasla resta muette.
J’observais donc le vaisseau se diriger tout seul, à travers ce tunnel étrange qui zigzaguait dans les roches, laissant quelques fois d’énormes cristaux de carbure apparaître à travers l’étrange métal. Le vaisseau ne les ignora point et nous faisait passer entre ces derniers.
Au bout de quelques minutes, je fermai alors mes mâchoires qui étaient restées depuis longtemps ouvertes, pour déglutir en voyant enfin la sortie sombre.
Tout n’était qu’obscurité, quelques rares et grands hiéroglyphes inconnus lumineux étaient présents sur le sol.
L’écoutille principale s’ouvrit subitement. Un air froid entra violemment dans le vaisseau. Je sortis en prenant le fusil à plasma, en tirant le brancard anti-gravité et l’Huragok me suivit aussitôt. L’air chaud de nos corps se faisait voir en sortant de nos voies respiratoires. Je pouvais remarquer que le dessous du Séraphin était encore rouge et fumant.
Une lumière venant du plafond de l’immense salle se braqua soudainement sur nous. Je me sentis vraiment très petit à présent. Le son d’activation du grand spot se fit entendre quelques secondes après que la lumière avait apparu. Ce qui voulait dire qu’il devait y avoir un plafond de plusieurs kilomètres. Et je ne savais pas qu’elle était la largeur et la longueur de la salle. Mais l’écho incroyable du moindre bruit me fit rendre compte à qu’elle point cette salle était gigantesque.
-C’est par-là, me dit calmement Vasla en flottant droit devant.
J’hésitai, mais en voyant la lumière se diriger comme un projecteur sur Vasla ordonna à mes jambes de la suivre.
Mes pas lourds résonnaient sinistrement dans cette salle silencieuse, ainsi que le bruit continu de l’alimentation du brancard anti-gravité. Je ne voyais que le corps de l’Huragok éclairé par cette lumière divine, son ombre se voyait dans cet immense cercle blanc. Et on marcha pendant longtemps, longtemps jusqu’à ce que la lumière commençai à chevaucher un mur faisant apparaître une entrée.
Je m’arrêtai devant celle-ci. Elle commença à s’ouvrir lentement en coulissant en parties triangulaires. Dès qu’un espace assez grand avait été ouvert, l’Huragok se faufila rapidement dedans.
La lumière ne suivait plus l’Huragok et ce dernier disparut alors dans l’ombre.
-Attends ! lui criai-je.
J’hésitai, puis regardai derrière moi, en ne voyant que ce grand vide noir. Un frisson me parcourra le corps, puis je franchis l’entrée en levant par précaution mon fusil à plasma dans cet étrange endroit.
Il faisait noir, je ne savais pas où je marchais, mais je continuais tout droit. Mon fusil émettait une petite lumière classique bleue qui m’orientait un petit peu, ainsi que les petites lumières du brancard que je tirai.
-Vasla ? répétais-je à plusieurs reprises, inquiet. M’entends-tu ?
Aucune réponse. Tout cela ne me plaisait guère… Alors je continuai mon odyssée dans les ténèbres, jusqu’à apercevoir une lumière lointaine, c’était enfin une pièce éclairée, je décidai d’accélérer le rythme.
En pénétrant dans cette dernière, il y n’avait uniquement qu’un rond transparent, et des murs qui l’entourait. L’Huragok apparu soudainement devant moi et cela me fit rapidement accélérer les battements de mon coeur. Je soupirai de soulagement.
-Aller ! On monte, déclara-t-elle.
Je n’eus le temps de demander «comment» que le cercle où nous étions s’éleva dans les airs, remontant rapidement. On aurait dit le même ascenseur que la r!Relique dans Halo. Je sentais que nous remontions tout les kilomètres descendus.
Une fois arrivé en fin de course, je pouvais enfin distinguer l’environnement qui m’entourait, étant bien éclairé de faibles lumières bleues. Tout était rond, uniquement deux bocaux triangulaires opaques étaient devant moi, contre un mur. Ces murs arrondis était gravé de lignes pures et géométriques, formant de magnifiques dessins vectoriels phosphorescent. Je crois bien que nous étions à la surface de l’Arche à présent, même très haut, car il y avait des sorte de vitraux teinté exactement comme les murs. Mais si on se rapprochait, on pouvait apercevoir le cosmos et les long horizons inhabituels de l’installation gigantesque.
L’Huragok se tenait devant les étranges bocaux, et les contemplait. Je tirai le brancard jusqu’à lui.
Soudain un objet métallique en forme de losange apparu devant moi, il émettait une lumière jaune-blanc, un peu comme une étoile moyenne. Son design ressemblait beaucoup à l’Oracle.
-Qui êtes-vous ? demandai-je à cette drôle de chose mécanique présente devant moi.
-Bonjour ! Je suis le Monitor 001 Always Hope, je gère l’installation 00. Étant le tout premier de mon espèce, cette tâche était beaucoup plus importan…
-C’est passionnant ! l’interrompis-je. Mais saurais-tu où il y aurait un moyen de pouvoir faire revenir un esprit dans ce corps ?
L’I.A. Forerunner regarda donc le corps qui était reposé sur le brancard, le corps de Vasla.
-Nous… Nous n’avons pas cette possibilité, répondit-il.
Je savais qu’il mentait.
-Bien sûr que vous l’avez ! déclara Vasla à travers le haut-parleur du Huragok.
-Tiens ? Ces créatures ne peuvent normalement que communiquer qu’avec des gestes, ou télépathie entre eux. Même avec un appareil de communication vocale il leur est imp…
-En effet, sauf que je… Nous sommes une exception, corrigea Vasla.
-Comment-ça «nous» ? demanda l’I.A.
-Je vous explique, cet Huragok que vous voyez, ce n’est pas moi. Moi je suis ce corps sans esprit que vous voyez ici. J’étais dans le coma, et pour une raison inconnue, l’Huragok m’a transféré dans son esprit pour arrêter le coma.
-Et maintenant, l’Huragok dit que vous avez un moyen de faire revenir cet esprit dans son corps, ajoutai-je.
Always Hope resta un moment à analyser ces mots, puis hésita.
-Je voudrais bien vous aider, mais mes protocoles m’interdisent de montrer ou même d’utiliser à qui que ce soit, mis à part les Dépositaires, nos installations précieuses.
-Que ferez-vous si votre amour était dans cette situation ?! lui demandai-je, en colère.
-Il ne comprendra pas, déclara Vasla. Ce n’est qu’une machine, il n’éprouve aucun sentiment.
Je soupirai. Quelques secondes passèrent, l’objet Forerunner volait sur place sans bouger.
-Je peux faire un exception comme vous dites, répondit finalement l’I.A.. Les sentiments sont décrits dans ma base de données, ils peuvent changer les hypothèses.
-Quelles hypothèses ? demandai-je, en inclinant la tête pour le remercier.
-Cela n’a pas d’importance, je vais vous rendre ce service.
-Vous avez toute ma gratitude, dis-je en inclinant ma tête devant l’I.A..
Mais mon esprit me posait des questions.
-Je ne comprend plus rien, murmurai-je à Vasla.
-Un explication te sera fournie une fois tout ceci terminer, me répondit-elle sans émotion.
-Arrête… Tu commences à parler me parler comme une I.A., lui déclarai-je, nerveux.
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