Chapitre 66: Un traitement de faveur.
Je fus entrainée de force vers la prison impériale, lieu que je connaissais d'ors et déjà très bien pour y avoir mis les pieds à plusieurs reprises, et pas seulement en temps que visiteuse...
-Ah ! Mademoiselle Ledd ! Quel immense honneur que de vous avoir de nouveau parmi nous ! Ricana un officier Impérial sur mon passage, que je n'eus aucun mal à reconnaitre car étant en réalité l'enquêteur qui m'avait longtemps pourchassé il y a de ça plusieurs années.
-Monsieur Tappius Gregori ! Baurus et Shanat Assinabi vous saluent ! Rétorquai-je du tac au tac.
Je perçus aussitôt des visages tordus parmi mon escorte, comme si certains d'entre eux fournissaient actuellement des efforts surhumains pour ne pas éclater de rire, probablement en raison de la réplique particulièrement cinglante que je venais de lancer à l'officier...
De fait, Baurus, le grand maitre des lames en personne, m'avait autrefois libéré au nez et à la barbe de Tappius Gregori alors même que je m'étais rendue coupable de meurtre devant des dizaines de témoins. Shanat Assinabi, un détenu Cendrais extrêmement dangereux, avait de son côté profité de mon interrogatoire pour s'échapper avec une telle facilité que la réputation de la légion, et surtout du service d'enquête, en avait grandement pâti.
De quoi rappeler de très mauvais souvenirs à l'officier...
-Vous rirez moins quand on vous décapitera devant toute la cité impériale ! Répliqua enfin Tappius Gregori en s'avançant vers moi, visiblement piqué au vif par ma réplique.
-Monsieur Gregori, je vais devoir vous demander de reculer ! Intervint aussitôt l'officier chargé de mon transfert vers la prison impériale, alors que nous entrions enfin dans la cour intérieure du quartier pénitencier.
-Je vous demande pardon ?! J'ai passé des années à la traquer et à rassembler des informations sur elle ! Alors c'est grâce à moi si vous êtes enfin parvenu à la capturer ! Insista l'Impérial en s'avançant d'avantage.
-Monsieur Gregori, il s'agit d'une opération prioritaire de l'empire ! Aussi ne vous le dirais-je plus: reculez !
Réalisant probablement que les soldats chargés de m'escorter n'étaient pas d'avantage de son côté, l'Impérial battit finalement en retraire, non sans marmonner des insultes à l'encontre de son collègue.
-Très bien, faites le croquis ! Enchaina l'officier à l'attention d'un mage de guerre, qui d'un signe complexe de la main, fit soudain apparaitre mon visage sur un bout de parchemin vierge, avant d'y rédiger divers notes à toute vitesse.
Enfin, et après quelques secondes que je passai à observer cet étrange procédé, toujours entourée d'une dizaines de gardes, le mage de guerre tendit finalement le parchemin à l'officier, qui le parcouru rapidement avant de me le présenter.
-Bienvenu parmi les pires criminels de tout Tamriel mademoiselle Ledd. Et comme nous n'aimons pas prendre de risque, voici l'affiche que nous comptons bien placarder partout si jamais il vous reprenait l'envie de vous évader, intervention d'un pouvoir supérieur ou non.
http://s3.noelshack.com/om/old/up/wanted-e8e995b554.jpg
-Vous exagérez. Commentai-je calmement. Pour la tentative de génocide je veux dire...Après tout, je n'ai cherché à exterminé que les membres de la Confrérie Noire...
-...En raison de leurs origines ethniques, religieuses ou sociales. C'est la définition même du génocide...Répliqua l'officier.
-Si vous le dites...Mais si on se met à jouer sur les mots et le sens des lois, je pourrais tout aussi bien demander votre inculpation pour imprudence ayant entrainé la mort d'autrui sans volonté de la donner, vu comme vous m'avez laissé partir la dernière fois...
Plusieurs gardes laissèrent aussitôt échapper des ricanements sonores, avant de se reprendre immédiatement, de peur de subir un blâme.
De toute évidence, et même si je devais être considérée comme la pire des criminelle par tous ces soldats, beau nombre d'entre eux semblaient malgré tout me porter un drôle d'intérêt, voir même une certaine admiration craintive...
Si le répertoire de tous mes objets ne dura quelques secondes, ne disposant finalement que de mon kunai et de quelques fioles de skouma, la fouille corporelle dura quand à elle beaucoup plus longtemps, alors que je ne revêtais pourtant qu'une simple nuisette...
-Sait-on jamais, vous pourriez cacher des armes autre part...Ricana bêtement le garde chargé de me fouiller, laissant exagérément trainer ses mains à certains endroits de mon corps.
-Refaite ça encore une fois et je vous arrache la langue...Répondis-je froidement.
Naturellement, le garde abandonna aussitôt son rictus moqueur et recula de deux pas.
-Bon euh...La fouille est terminé monsieur. Il n'y a rien...
-Parfait. Et bien dans ce cas, direction la zone. Conclut l'officier.
Et sans plus attendre, l'on me transféra du bureau administratif dans lequel je venais d'être fouillée à un petit couloir sombre descendant dans les tréfonds de la terre.
http://s3.noelshack.com/old/up/oblivion_20111204_20324137-4ea3c51b89.jpg
-Euh...On ne me donne pas mes vêtements de détenu ? Questionnai-je, craignant déjà la réponse.
-Pourquoi faire ? Vous êtes agréable à regarder. Autant en faire profiter vos futurs petits camarades ! S'esclaffa bêtement le garde chargé de m'escorter jusqu'à la zone.
Évidemment...
De quoi compliquer encore la tâche...
-Bon alors laissez moi vous expliquer la chose en deux mots. Poursuivit le soldat alors que nous descendions lentement l'escalier de pierre. Ce que l'on appelle la zone, est en réalité un quartier spécial de la prison où l'on...
-...Regroupe les prisonniers trop violents ou ingérables, et où on les laisse s'entretuer sans jamais intervenir...Coupai-je d'un ton las.
-...Oui c'est vrai, j'oubliais que vous étiez une habituée...Donc en gros, pas de règles à observer. Faites ce que vous voulez, ce n'est plus nos affaires à partir de maintenant. Sachez juste que l'on passe désormais une fois par semaine pour apporter la nourriture, et retirer les cadavres. Nous n'intervenons plus pour quoi que ce soit.
-Oui oui...Répondis-je distraitement.
Une fois le bas de l'escalier atteint, le garde m'invita aussitôt à entrer dans un petit sas tampon, entouré de deux portes, l'une reliant le couloir, et l'autre la zone.
-Passez vos mains dans la trappe. Lança le garde, resté derrière la porte.
Je m'exécutai silencieusement, attendant patiemment que le garde ait terminé de m'enlever mes menottes.
Enfin, et une fois ceci fait, ce dernier referma finalement la trappe, avant de conclure sur un ton moqueur:
-Voilà ! Bon et bien, bon amusement !
Oh ça oui, j'allais bien m'amuser...
Et comme j'ai vu qu'il était pas prit je me suis permis de le prendre 
