Ben alors gros ?
je la sens bien sortir en plein milieu de la nuit celle la je le sens.
Chapitre 12.
Difficile de dire exactement combien de temps Raven était restée dans la grande pièce aux allures de bureau officiel dans laquelle elle se trouvait désormais, ni même comment elle y était arrivée d'ailleurs, car elle était encore bien sonnée lorsque les Ordonnateurs l'y avaient conduit.
Bien sur, elle avait bien tenté de poser quelques questions sur le chemin, et de comprendre entre autre chose ce qu'il pouvait bien se passer dans cet endroit où tout le monde semblait à l'affut d'un danger inconnu, et où nul ne paraissait vouloir énoncer le problème de vive voix.
Hélas, rien n'y avait fit:
En dehors d'un « attendez ici », elle n'eut pas vraiment d'explication bien concrète...
Ainsi, Raven était-elle bien incapable, par exemple, de cerner l'utilité profonde de son arrestation, de même que le terrible malaise qui avait gagné les Ordonnateurs lorsque la lettre du capitaine Barelo leur était apparue.
Non pas que la Dunmer sous estimait l'importance de sa mission, de même que l'étendue de ses responsabilités compte tenu de la gravité des faits auxquels elle avait assisté.
Après tout, Markarth, une ville d'ordinaire si paisible, avait été infiltrée par un meurtrier, et plusieurs soldats Indoril avaient d'ors et déjà péri pour ça.
Il avait donc été primordial que quelqu'un fasse connaitre la situation à l'extérieur, à Blancherive notamment, et que les autorités de la Confédération Dunmer prennent alors connaissance des évènements pour mieux entamer la traque et l'arrestation de ce dangereux psychopathe.
En cela, la tâche de Raven était définitivement importante, il n'y avait aucun doute...
Ce que la Dunmer ne comprenait pas, en fait, c'était plutôt l'importance démesurée que les Ordonnateurs de Blancherive avaient donné à toute cette histoire lorsqu'elle leur avait été révélée.
Après tout, pourquoi craindre autant l'arrivée d'un seul meurtrier quand les soldats de la Confédération étaient eux même des dizaines, voir des centaines ?
N'était-ce pas un peu exagéré, que d'appréhender de la sorte la présence d'un seul ennemi quand les moyens pour le traquer étaient si énormes, et si implacables ? Car il ne faisait pas l'ombre d'un doute que ce seul combattant anonyme, quel que soit son niveau, ne ferait jamais le poids face à plusieurs régiments d'Ordonnateurs surentrainés.
Et quand bien même, rien ne certifiait que l'individu en question était toujours dans les parages, d'ailleurs...
Il pouvait tout aussi bien s'être enfui une fois son méfait accompli...
Maintenant qu'elle y pensait, et qu'elle prenait un peu le temps de retourner calmement ces quelques questions dans son esprit encore un peu chamboulé, Raven devait bien s'admettre à elle même que toute cette histoire la dépassait complètement en fin de compte, et qu'elle ne comprenait pas grand chose de l'univers dans lequel elle avait débarqué en quittant le confort de Markarth.
De fait, les règles semblaient bien différentes ici, plus dures, plus strictes, et il n'y avait visiblement pas beaucoup de place pour l'insouciance ou la rêverie dans ce monde extérieur, alors que c'était justement le genre d'état d'esprit que la jeune servante de Dibella maitrisait le mieux.
A vrai dire, et c'était bien la cinquième ou la sixième fois que cette idée lui venait en tête depuis son départ, Raven continuait de penser qu'elle avait peut-être fait une bêtise en quittant si volontiers Markarth, et qu'elle n'aurait assurément pas du s'émouvoir autant face à un problème que les gardes de la cité eux même auraient probablement pu résoudre sans plus de péripéties.
Après tout, elle qui avait tant rêvé d'aventure jusqu'ici avait été quelque peu dépassée par les évènements, prise entre ses aspirations et sa peur de la violence, de l'inconnu.
Elle avait quitté un peu trop rapidement les environs de Markarth, et n'avait pas réellement réalisé à quel point sa décision était précipitée, et déraisonnable.
En fait, c'était en ce moment même, maintenant qu'elle avait enfin contemplé le monde extérieur, de sa froideur à son aura de mystère inutile et insaisissable, que la Dunmer comprenait finalement où était sa vraie place, et où se trouvait sa vraie vie.
En fin de compte, Raven n'était absolument pas faite pour cet univers qu'elle ne connaissait pas.
Elle n'était pas faite pour les intrigues, les questions, les enquêtes et les mystères.
Bientôt, elle retournerait à Markarth, droit vers sa sécurité, droit vers sa vie bien rangée, maintenant que sa mission était accomplie, et alors, enfin, elle embrasserait à pleine bouche ce futur sur lequel elle avait si souvent trébuché, jusqu'alors hésitante quand à son attrait véritable.
Elle accepterait enfin la vie que l'on lui avait autrefois présenté, et qui en dépit de son apparence molle et redondante, lui offrirait au moins sécurité et bien être.
Peu importait de toute façon, de ce qu'elle avait bien pu penser, ou rêver par le passé.
Aujourd'hui, elle savait enfin...Elle comprenait où elle voulait aller, et ce qu'elle voulait vraiment faire de sa vie...
-Bonjour. Commença soudain un Ordonnateur à la mine préoccupée tout en débarquant subitement dans le grand bureau où attendait patiemment Raven depuis de longues minutes déjà. Manel Benelas, enchanté.
La Dunmer s'interrompit aussitôt dans ses pensées, et entreprit alors d'observer l'individu en question tout en lui rendant son bonjour.
A l'évidence, il s'agissait cette fois-ci d'un officier d'un haut rang, probablement même d'un adjoint ou d'un général, du moins si il y avait un pouvoir central à soutenir et à seconder en Bordeciel, ce dont Raven commençait à douter sérieusement vu l'état d'autonomie avancée dont faisaient preuve des villes comme Markarth et Blancherive, par exemple...
-Bon, je sais que vous avez surement beaucoup de questions à poser...Commença bientôt l'officier en s'approchant de la grande table située au centre du bureau , et sur laquelle trônait d'ailleurs une carte de Bordeciel agrémentée de plusieurs petits drapeaux.
Probablement des points d'intérêts à surveiller, s'imagina Raven...
-...Et c'est bien légitime. Poursuivi le Dunmer sans remarquer l'égarement passager de la jeune Elfe. Mais le temps joue déjà contre nous, voyez-vous, et votre arrivée vient en plus de nous donner un sérieux coup de pied au derrière, si vous voyez ce que je veux dire...
L'officier observa Raven durant de longues secondes, comme pour mieux s'assurer qu'elle avait bien comprit où il voulait en venir.
Ou pas d'ailleurs, car son visage s'éclaircit bientôt d'une étrange lueur de patience et de compassion, chose qui donna soudain l'impression à la jeune servante d'être une demeurée profonde à qui l'on tentait vainement d'expliquer quelque chose de pourtant très simple.
En fait oui, Raven se sentait bête en ce moment précis. Bête et frustrée...
-Je comprends votre désarroi...Reprit alors l'officier, plus doucement. Après tout, vous venez de Markarth...Vous ne connaissez surement rien à ce monde que l'on ne vous à décris qu'à travers quelques histoires très vagues dans le meilleur des cas, et carrément fausses dans le pire...
-Si quelqu'un se donnait la peine de m'expliquer clairement aussi...Commença enfin la Dunmer, un peu agacée par tant de chichis. Que se passe-t-il ici ? Pourquoi tout le monde à l'air à cran ? Et c'est quoi cette histoire avec Markarth ? Pourquoi tout le monde semble au courant, et à l'air de trouver normal le fait que l'on nous y ai enfermé comme des veaux pendant des siècles ?
Le commandant Manel Benelas observa de nouveau sa compagne durant de longues secondes, et l'on pouvait clairement lire sur son visage qu'il ne savait pas trop par où commencer, car il était assurément bien difficile d'expliquer à quelqu'un qui ne connaissait pas même les concepts de violence et de guerre ce qu'était un monde que l'on ne décrivait désormais plus qu'à travers ces termes là.
-Concernant Markarth...Commença-t-il lentement, cherchant visiblement ses mots. Pour vous l'expliquer très brièvement, et comme vous vous en êtes déjà surement doutée depuis votre départ, il s'agissait là du dernier havre de paix de tout Tamriel, de l'unique lieu qui avait été préservé du monde extérieur jusqu'à aujourd'hui...Alors je me mets bien à votre place, vous allez surement me dire que ça n'a pas d'importance, qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter ainsi de l'intégrité d'une ville en particulier, et vous auriez probablement raison si le monde actuel tournait normalement...Hélas, Markarth était devenu une sorte de symbole depuis plusieurs siècles, la preuve que la société Dunmer pouvait encore se défendre contre ses ennemis. Peut-être trouverez-vous ça stupide, mais nous étions beaucoup à nous préoccuper de l'état de la cité alors que nous n'y vivions même pas...
Les propos du commandant Manel Benelas résonnèrent difficilement dans le crâne égaré de Raven, car elle ne comprenait pas bien où voulait en venir son interlocuteur, et ce qu'il y avait effectivement de si important à protéger une ville aussi isolée que ne l'était celle de son enfance...
Et puis, une fois encore: pourquoi faire autant de foin pour l'apparition d'un meurtrier isolé ?
-Markarth était notre dernier refuge, notre jauge de stabilité, et les gens y vivaient heureux, très loin des tracas de ce monde...Insista pourtant l'officier, qui à défaut de donner une raison vraiment concrète à la jeune Elfe, parvenait malgré tout à lui insuffler l'idée qu'il se faisait de la grande cité de pierre. Si elle a elle aussi été gagnée par les assassins, c'est bel et bien que la stabilité de Bordeciel toute entière commence à vaciller dangereusement...Voyez-vous, la Confédération Dunmer est loin désormais, bien au delà des montagnes brumeuses du sud, et il faut bien admettre que cette province est à l'abandon depuis pas mal de temps déjà...Nous ne sommes pas encore tout à fait confrontés au mal qui rode un peu partout, et parvenons jusqu'à présent à nous débrouiller seuls, mais malgré cela, nous commençons tout de même à perdre du terrain, à battre en retraite, et c'est notamment pour cela que l'incident de Markarth nous tient tant à coeur. Au final, il annonce à demi mot que l'heure de partir est peut-être finalement arrivée...
Raven cilla à plusieurs reprises face aux propos de l'officier Ordonnateur, n'étant pas tout à fait sûre de bien cerner ce dont il était question.
A plutôt, préférait-elle ne pas comprendre ce qu'elle croyait comprendre peu à peu, en fait...
-Mais...Qu'est-ce que vous voulez dire par « l'heure de partir » ? Questionna bientôt la Dunmer, perplexe. Et c'est quoi cette histoire de mal, et d'assassins ? Je n'ai vu nulle guerre ou monstre bizarre depuis mon départ de Markarthn, mais on dirait que vous prenez cette histoire très au sérieux pourtant, vu comme ça à l'air de vous préoccuper...
Le commandant Manel Benelas resta silencieux durant quelques instants face aux interrogations de Raven, et entreprit même de jeter un oeil sur la carte annotée, comme à la recherche d'un repère visuel susceptible d'expliquer tout seul à la Dunmer la gravité de la situation dont il était visiblement question.
-Venez avec moi, je vais vous montrer...Conclut enfin l'officier après quelques secondes d'un mutisme pensif, avant d'entrainer finalement, et sans plus rien ajouter, sa compagne vers la sortie du grand bâtiment.
Vers Blancherive elle même, et vers ses environs...
Des débuts d'explications !
Maintenant il faut la suite des explications !
Enfin du bon comme d'hab.
Oh le galopin qui sort un chapitre en pleine nuit.
Mais bon, il est très bien donc je te pardonne.
Blancherive c'est plus ce que c'était.
les fille aussi.
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hohoho que s'est drole...
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Je ne sais pas ce qui est le plus drôle dans cette histoire. Aigawa qui raconte n'importe quoi ou bien les autres qui se moquent de lui et trollent comme des idiots.
Chapitre 13.
La traversée de Blancherive avait été une bien amère déception pour Raven.
En effet, elle qui avait souvent entendu parler de la cité au vermidor comme d'une véritable plaque tournante de Bordeciel, soit d'un endroit où s'amassait parfois une foule tellement dense qu'il y était souvent impossible de s'y faufiler, n'y aperçu pour le coup que des rues désertées, ainsi que quelques passant visiblement très pressés de s'en aller vu les lourds bagages qu'ils trainaient derrière eux.
-Tu as pris la porcelaine ? Questionna sur le chemin de Raven, et droit en direction de sa femme encore sur le porche de la maison familiale, un Nordique à l'air particulièrement stressé.
-Pas le temps ! Coupa aussitôt cette dernière en claquant la porte derrière elle pour mieux rejoindre à son tour la rue principale. Les dernières charrettes s'apprêtent à partir !
-Raaaaaah ! Ça appartenait à ma mère...
Et que dire de cette vieille Impériale que la Dunmer croisa au détour d'une artère particulièrement déserte et silencieuse...
-Ça nous pendait au nez. Couina l'ancienne au passage de Raven et des quelques Ordonnateurs qui l'escortaient vers l'entrée de la cité. Blancherive vit ses dernières heures. Le mal est revenu. Il allait forcément revenir un jour...
Lentement, et alors même qu'elle se confrontait peu à peu à une ville qui était visiblement sur le point d'être désertée pour de bon, Raven prit progressivement conscience de la chance qu'elle avait eu en arrivant dès le début de l'après midi, car il était déjà évident qu'elle aurait trouvé face à elle une cité fantôme si son trajet avait duré un peu plus longtemps.
Bien entendu, elle n'avait pas vraiment écouté Manel Benelas lorsqu'il avait parlé de « se retirer », de « mal absolu » et de « danger mystérieux »
A vrai dire, elle n'avait même pas envisagé cette menace comme plausible, et encore moins la solution qu'on lui opposait actuellement...
Hélas, Blancherive était belle et bien en train de se vider de ses derniers habitants en ce moment même, et ce spectacle, bien au contraire de captiver une Dunmer d'ordinaire très curieuse, ne fit que l'alarmer d'avantage face à ce qu'elle observait désormais.
Bien sur, il y avait tout d'abord le fait qu'elle ne s'était pas attendue à découvrir pareille débandade en approchant Blancherive, et que l'annonce du monde froid et dangereux que l'on lui avait faite, n'avait été qu'une idée bien abstraite et bien mystérieuse jusqu'ici.
Néanmoins, il y avait aussi et surtout la tension presque palpable que constituait cette scène, car même si elle ne s'en rendait pas encore bien compte elle même, Raven était effectivement en train d'assister de ses propres yeux à l'extinction et à la disparition d'une population toute entière, du genre que l'on traiterait probablement encore dans plusieurs décennies, comme l'on le faisait toujours pour ces fameuses villes fantômes d'autrefois dont l'on peinait à cerner l'histoire.
Malheureusement pour elle, Raven devait bien admettre que le fait d'observer en temps réel cette désertion effrayée et précipitée avait non pas quelque chose de fascinant, mais plutôt d'inquiétant, voir même de carrément glauque.
En cela, elle comprenait enfin la différence qu'il y avait entre l'idée d'une cité abandonnée, source de fantasmes et de milles questions, et sa contemplation pure et simple, alors synonyme de crainte et de tristesse.
Peut-être bien n'observerait-elle plus jamais les tombeaux oubliés de la même manière, maintenant qu'elle y pensait...
En tout cas, et en ce qui concernait l'abandon de Blancherive, ou du moins son explication, le commandant Manel Benelas n'avait pas été très bavard, ni même appliqué. Tout juste avait-il rapidement donné l'ordre d'évacuer la cité après la lecture du testament du capitaine Barelo, préférant au passage laisser ses soldats raconter l'histoire à Raven pour mieux se concentrer exclusivement sur l'encadrement des derniers habitants.
Tout avait été très vite finalement, et la jeune servante n'avait pas longtemps ignoré son propre impact sur le déclin de cette civilisation.
Pour le reste, l'un des Ordonnateurs s'était contenté d'un résumé clair, et relativement précis le long du chemin vers les remparts extérieurs.
-Blancherive était la dernière cité à l'est. Avait d'ailleurs commencé le soldat. Après elle, il ne restera plus que Solitude, et peut-être Markarth, même si son destin reste vague vu les nouvelles que vous nous avez apporté...
Au final, tout avait commencé à l'est pour Bordeciel, il y a déjà très longtemps, bien avant que les histoires de guerres civiles et d'attaques rebelles ne leur parviennent d'un peu toutes les directions.
Car oui, il y avait bel et bien des guerres au delà des frontières Nordiques, mais en ce qui concernait les Ordonnateurs de Bordeciel, c'était bien le cadet de leurs soucis...
En fait, Vendeaume avait été la première à tomber, il y a de ça plusieurs siècles déjà, ravagée par un mal indescriptible qui avait vraisemblablement décimé la ville entière.
Nul n'avait vu les démons à l'oeuvre bien entendu, mais les rapports du dernier éclaireur encore en vie avaient été claires: Lors de son passage, il n'y avait trouvé que des corps sans vies, étalés par centaines, par milliers même, dans les rues de la cité frontalière...
Bien sur, l'éclaireur Redoran n'avait pas survécu très longtemps à sa découverte macabre, et avait d'ailleurs péri quelques jours plus tard à la suite d'un suicide paranoïaque. Néanmoins, les experts de l'époque s'étaient déjà grandement disputés quand aux causes de cette véritable hécatombe.
Certains avaient parlé d'une épidémie venue de Solstheim, d'autres d'une malédiction arrivée tout droit de continents lointains, bien au delà de la mer qui s'étalait au nord de Tamriel.
Nul cependant, n'était parvenu à imposer son idée aux autres...
A l'époque, la Confédération Dunmer, déjà empêtrée dans une vilaine rébellion au Marais Noir et à Elsweyr, n'avait pas vraiment donné d'importance à cette affaire, et s'était contentée d'instaurer une zone de quarantaine préventive aux alentours de Vendeaume.
Malheureusement, avait-il fallut qu'un paysan n'arrive en tombe de Faillaise quelques semaines plus tard à peine, et n'annonce alors avec fracas, pleurs et cris hystériques que la cité des voleurs n'était plus qu'une immense place déserte, débarrassée en une heure à peine de toute âme qui vive, et ce sans la moindre explication...
L'état d'alerte avait bien évidemment été déclenché séance tenante à la suite de cette terrible constatation, mais compte tenu de l'incapacité du pouvoir central à cerner le problème, d'autant que la guerre ouverte menaçait toujours au sud de Cyrodiil, les Ordonnateurs de Bordeciel avaient été implicitement invités à faire face à la menace par leur propres moyens.
C'était il y a à peu prêt trois cents, et depuis, plusieurs cités, villes ou villages avaient subi le même sort, voyant du jour au lendemain toute leur population périr ou disparaitre dans de bien étranges circonstances...
-Ça s'est ensuite stabilisé. Avait expliqué le soldat. Mais les gens avaient peur désormais...
Pendant plusieurs années, la situation n'évolua pas vraiment à l'est. Des gens continuaient à disparaitre, le ciel s'y assombrissait de façon anormale, mais compte tenu de ces quelques éléments
En tout cas, tous semblaient avoir déjà oublié Raven...
-Des nouvelles des éclaireurs à l'est ? Questionna bientôt l'un des soldats, un Dunmer au visage buriné, tout en ôtant son casque doré. Balyn ? Fevris ? Nidara ? J'étais de garde à l'infirmerie hier, donc je n'ai pas eu les nouvelles...
-Seul Fevris est revenu. Commença l'un de ses collègues avec un certain détachement, un peu comme si l'idée de voir un proche mourir était devenue habituelle pour tous ces rescapés d'une époque bien sombre. Pourtant ils n'ont pas dépassé la frontière établie. Ils ne sont pas allés plus loin que la tour de Valtheim.
-Encore heureux...Il ne faut surtout pas aller plus loin de toute façon. Au delà ça descend dangereusement vers Vendeaume, et il y fait de plus bien trop sombre que pour y voir quelque chose...
-C'est bien ce que je dis. Insista l'Ordonnateur au ton blasé. Ils se sont arrêtés à deux cent mètres de la tour, ont observé les environs en silence, comme d'habitude, et ont battu en retraire lentement, à reculons, sans quitter le chemin des yeux...
-Alors qu'est-ce qui a cloché ? Questionna le Dunmer au visage buriné. Ils ont respecté la procédure non ?
-Je ne sais pas...Je pense oui...Fevris a dit que Balyn et Nidara avaient disparu d'un claquement de doigt...Ils étaient juste derrière lui lorsqu'ils ont regagné le haut plateau, et il prétend que c'est quand ils sont arrivés à l'ancienne hydromellerie qu'il s'est aperçu de leur absence...
Plusieurs soldats bondirent subitement dans le petit groupe, soudain effrayés.
-L'ancienne hydromellerie Roncenoir ?! Aboya l'un des gardes. Bordel d'Azura ! Personne n'avait jamais disparu aussi près de la cité ! Tu veux dire qu'ils...Qu'ils...Qu'ils se seraient approchés jusqu'ici ?! En pleine journée ?!
-Il faut croire...Acquiesça l'Ordonnateur blasé.
-Bordel d'Azura !
-Arrête de jurer sur les Daedras ! Ca porte malheur !
-Tu vois des Daedras dans le coin toi ?! Insista le peureux alors que plusieurs de ses compères observaient désormais d'un oeil aussi inquiet qu'attentif l'ancienne hydromellerie au loin. Moi je ne vois que des nuages et des mecs bizarres en robe noire !
-Quel rapport sur le fait que tu insulte un membre du Tribunal ?
-Le rapport c'est que ton fameux Tribunal a abandonné cette terre il y a très longtemps, si tu veux mon avis. Je peux donc me permettre de jurer en leur nom. Ils doivent surement être très loin d'ici aujourd'hui...
Raven entreprit bien vite de s'asseoir aux côtés des soldats en faction, quelque peu intriguée par tous les récits qu'ils semblaient connaitre.
-Ça me rappelle ce bon vieux Sedrane...Enchaina d'ailleurs l'un des gardes sur un nouveau ton. Toujours à jurer sur les Daedras que c'était le plus fort, le plus intelligent...Vous vous rappelez le jour où il a même juré que les Daedras le protégeraient si il s'approchait seul de la tour de Valtheim ?
-Ouai on la connait cette histoire...Souffla l'Ordonnateur blasé.
-Moi je ne la connais pas. Fit doucement remarquer Raven.
Plusieurs regards offusqués se tournèrent aussitôt dans la direction de la jeune Elfe, à l'exception du conteur d'histoire néanmoins, qui paru d'emblée très heureux de se trouver un auditoire.
-Ha ! Et bien je vais te la raconter ! S'exclama-t-il immédiatement, sous le regard aussi atterré qu'agacé de ses compagnons. Donc, le vieux Sedrane, autrefois capitaine de la garde, était une grande gueule qui adorait vanter grassement des exploits qu'il n'avait jamais commis...Par exemple, il prétendait à qui voulait bien l'entendre qu'il avait un jour tué l'un de ces mystérieux assassins lors d'une patrouille de routine vers l'est. Un truc complètement invérifiable bien évidemment, et surtout totalement impossible de toute façon...Bref, c'était aussi un pochtron de première.
-Et pas toi ?! S'esclaffa aussitôt l'un des Ordonnateurs.
-Mais moi je sais quand m'arrêter ! Se vexa d'emblée le conteur bourru. Et puis je suis toujours en vie moi...Enfin bref ! V'la qu'un jour le vieux Serane, surement en manque d'aventure et encore plein comme un Nordique de l'époque Impérial, se met à palabrer à l'auberge comme quoi il a les couilles de s'aventurer seul vers la tour de Valtheim. Alors évidemment, on le résonne, on lui explique...Mais rien à faire, ce vieil ivrogne est buté comme un Orque. Bon, c'était aussi à une époque où les assassins se faisaient moins présents, les nuages moins sombres, et comme il faisait vraiment chier...Brf, en gros, on décide bien vite de le laisser partir, sachant que des éclaireurs y sont allés la veille et qu'ils n'ont rien vu. On lui demande simplement de pas aller plus loin que la tour, rien de plus.
-Laissez moi deviner...Commença Raven, que les romans d'horreurs avaient déjà rodé en matière d'histoire macabre. Il s'est aventuré plus loin...
L'Ordonnateur lui jeta aussitôt un regard de veau, comme si cette seule idée méritait la pendaison tant elle paraissait invraisemblable.
-Putain de non ! Bien évidemment ! Il a fait comme les traqueurs, sauf qu'il l'a fait tout seul: Il s'est pointé, s'est arrêté, à observé en silence le chemin obscure pour voir si il n'y avait rien, puis à commencé à reculer doucement sans lâcher la route du regard.
-Ah...Donc il a survécu ?
-Bien sur qu'il a survécu ! Il est revenu en un seul morceau notre vieux Serane ! Le problème c'est que depuis, il marmonne tout seul, et ne fait que bouffer et chier...Même l'alcool il en consomme plus.
-Quoi ? Mais pourquoi ça ? Questionna aussitôt Raven, perplexe.
Un silence pesant s'installa rapidement sur le petit groupe, et plusieurs des Ordonnateurs présents entreprirent même de feinter une légère indifférence, visiblement très embarrassés par cette anecdote.
-Bah...Disons que son retour s'est pas fait dans les meilleures conditions. Poursuivit enfin le conteur. Il est bien revenu en un seul morceau ouai, mais à son retour, il avait cheveux dressé sur le crâne, hurlait des trucs incompréhensibles, et pire encore, s'était carrément bouffé la langue.
-Quoi ?! Mais qu'est-ce que...Lacha la jeune servante, choquée par la révélation.
-Ouai...Conclut précautionneusement le Dunmer. Je sais pas ce qu'il a vu la-bas, mais depuis, je sais que les éclaireurs y vont par trois minimum...En fait, je sais qu'ils n'y vont pratiquement plus d'ailleurs, et que Fevris, Balyn et Nidara étaient les premiers depuis quelques années...Ils devaient justement s'assurer que rien ne viendrait de l'est au cas où Blancherive devrait être évacuée, ce qui est désormais le cas, vu que votre arrivée à précipité les choses...
Un nouveau silence englouti aussitôt le petit groupe de soldats, amenant avec lui son lot de craintes et de questions.
Malheureusement, Raven n'eut pas vraiment le temps de méditer d'avantage sur ce qu'elle venait d'entendre au sujet de cette menace venue de l'est, car très bientôt, ce fut au tour du commandant Benelas et du conseiller Llenim, un vieux Dunmer à la mine sévère, de les rejoindre, refermant et verrouillant la grande porte de Blancherive derrière eux.
-Voilà qui est fait. Annonça enfin l'officier supérieur en approchant de ses subordonnés, qui entreprirent de leur côté de se redresser immédiatement sur leurs jambes. Nous bouclons définitivement la ville...
-On s'en va donc vers Solitude ? Questionna rapidement l'un des Ordonnateurs.
-En effet, on prend la route à la suite du dernier régiment. Conclut le commandant.
-Et pour Markarth ?! Interrogea soudain Raven, piquée au vif. Qu'est-ce que vous comptez faire pour Markarth ?!
Plusieurs regards fusèrent vers la jeune Elfe, avant de fuir aussitôt dans divers directions, comme empreints d'une certaine honte.
Visiblement, le cas de la cité Dwemer n'était pas tout à fait d'actualité, et cela, Raven venait tout juste de le comprendre...
-Venez avec nous. Conclut alors le commandant Benelas en encadrant de son grand bras autoritaire les épaules fragiles de la jeune servante de Dibella, histoire de mieux la diriger vers les toutes dernières diligences. Nous en parleront en chemin. Pour l'heure, il nous faut vraiment quitter cet endroit...
Je ne dirai qu'une seule chose:
Dantesque !
Putain, je flippe espèce de batard
Quand tu dis que le contact est rompu avec Morrowind, c'est depuis le "voile" ( pas d'autre nom en tête ), ou depuis bien avant ?
Les lignes de communications sont coupées donc moi je dirais que Morrowind va bien mais que plus personne n'ose traverser la zone obscure pour donner des nouvelles.
Ou alors, TOUT ce qui se trouve à l'est est mort, Morrowind y compris.
Mais BD va peut-être nous répondre par un hmmmmm qui sait.
Hmmmmmmmmmmmm...