personnellement je voyait plus un truc dans le style du masque du vil clavicus mais juste l'avant
Lol c'est marrant l'imagination, moi je voyais plus un masque de la "Comedia del Arte".
Merci pour ces deux flashback Peil
Vokun donne une impréssion de tristesse et de fatigue et son skin est métallique et en plus il est badass, c'est la première image que j'ai eu en tête du Rôdeur
En fait le masque du Rôdeur est un masque de théâtre triste en métal, un croisement entre celui de Vil Clavicus et un masque de la comedia del arte
Avec la bouche étirée en un "U" à l'envers et des yeux comme ça : / \
Chapitre 56 :
4 E 274, Baie d’Illiaque…
Adam inspira un long moment. Il s’approcha du mur où était accrochée sa rapière, celle avec laquelle il avait vécu tant d’aventure, versé autant de sang, frôlé autant de fois la mort… Il en caressa lentement le fourreau, presque avec tendresse.
Une épaisse couche de poussière le recouvrait, ce beau fourreau de cuir durci et renforcé de tiges internes en métal pour le garder droit. Les serpents dorés qui s’entrecroisaient tout du long semblaient encore briller faiblement, après sept décennies sans avoir vu la lumière du jour.
La poignée, elle, portait toujours des marques d’usure légère, quasiment invisible, en forme de doigt, derniers témoins de jours et de jours d’entraînement à s’entraîner à l’épée, au prix de la sueur, du sang et de la douleur, et des multiples combats menés.
Avec douceur, Adam décrocha la rapière et la prit à deux mains, avant de la lever à hauteur de ses yeux.
D’une main, il saisit la poignée, avec une sorte d’hésitation. Comme s’il n’avait pas le droit de la toucher, après tant de temps. Comme s’il… n’en était plus digne.
Au moment où ses doigts sentirent le contact du métal froid de la garde, des centaines de sensations lui revinrent en mémoire avec une force telle qu’il crut défaillir. Elles étaient à la fois agréables et horribles. Mais bien vite, elles s’estompèrent et le laissèrent dans un état d’étrange sérénité.
Le vieillard, de son autre main, attrapa l’extrémité du fourreau.
Puis, tous ses doutes s’étant envolés, il dégaina son épée d’un mouvement qui n’avait rien perdu de sa fluidité et de sa prestance à travers les âges.
La lame se découvrit avec un long chuintement métallique. Adam sourit.
Elle était magnifique.
Protégé des ravages du temps, à l’intérieur du fourreau, elle resplendissait comme au premier jour, près de quatre-vingt-ans plus tôt, lorsqu’il l’avait ramassé sur le corps encore chaud et ensanglanté de son ancien possesseur, un riche chevalier Argonien venant de la faire forger.
L’acier luisait et reflétait la lumière du soleil de manière diffuse, sur le visage d’Adam. Sa pointe, droite, était toujours aussi affûtée.
L’éclat gris-bleuté de la lame disparut du visage du vieillard et alla illuminer un mur, lorsque Adam fit tournoyer sa rapière entre ses doigts pendant quelques secondes et la pointa devant lui. Il inspira, puis expira, et se mit en garde.
Reprendre une position de combat après tant de temps était difficile. Mais son corps avait gardé en mémoire chacun de gestes qu’il avait à faire. A tel points qu’il lui sembla que ses membres s’animèrent de leurs propres volonté, sans qu’il ne leur ait demandé.
Sa jambe d’appui se plaça à l’exact bon endroit. Son genou se fléchit légèrement. Ses hanches pivotèrent afin qu’il se place de profil. Son bras gauche se replia dans son dos, sa main tenant encore le fourreau, et son bras droit se releva légèrement.
Ses articulations craquèrent, n’ayant pas connu de mouvement aussi brutaux depuis des lustres.
Il plia le poignet et recula d’un pas.
Puis, en une fraction de seconde, il s’anima.
Sa jambe arrière se détendit et il bondit en avant. Son bras se détendit et sa lame siffla dans l’air. Il frappa d’une manière telle qu’un observateur extérieur aurait eu l’impression qu’elle s’étirait de façon surnaturelle.
Le coup avait été magnifique. Parfait.
Adam, lui, fit une grimace.
« Pas comme ça, se gronda-t-il intérieurement. C’est mauvais. On dirait un débutant. »
Il recula et se replaça dans sa position initiale. Avant de frapper de nouveau dans le vide.
Son coup précédent était déjà parfait. Le suivant le surpassa. Adam grogna encore et secoua la tête, dépité.
« Visiblement, j’aurais besoin de faire de l’exercice pour retrouver mon niveau d’antan. Je vais reprendre les bases. »
Pendant quelques instants, il exécuta quelques bottes simples, mais avec une grâce et une dextérité telle qu’entre ses mains, son épée semblait dotée de vie. Et qu’avec lui, le coup d’estoc le plus basique devenait une véritable technique de maître, totalement imparable.
Il tourna dans son salon en faisant des moulinets, s’arrêtant régulièrement pour faire une brusque volte-face et taillader un adversaire invisible.
Enfin, quand il en eut assez, il rengaina sa rapière, secoua son fourreau en soulevant un nuage de poussière autour de lui, et l’accrocha à sa ceinture.
Il se redressa et regarda loin devant lui. Son regard passa sur toute la pièce. Ce salon, ce foyer, il le contemplait peut-être pour la dernière fois… Non. Ce n’était pas le moment de penser à cela. Il reviendrait, bien sûr. Des gens l’attendaient.
Il poussa la porte de sa maison et sortit dehors. Le soleil matinal l’éblouit et il plissa les yeux.
Au loin, en bas de la colline, tout au bout du chemin, Roderick, Zimo, Sandre, Edwin et Jenna attendaient patiemment et silencieusement, les bras croisés. Dans le jardin, face à lui, se trouvaient ses petits-enfants et ses arrière-petits-enfants.
Les plus jeunes sanglotaient doucement. Les plus âgés tâchaient de les réconforter doucement.
Adam s’agenouilla au sol et écarta les bras avec un large sourire de grand-père bienveillant. Immédiatement, tous les enfants devant lui se jetèrent sur lui, et même les plus grands laissèrent des larmes couler le long de leurs joues.
-Tu vas revenir papy ? gémit une fillette haute comme trois pommes.
-Mais oui ma chérie, je ne serais pas long. Papy a juste une affaire dont il doit s’occuper. Une vieille affaire qu’il n’a jamais conclue.
-On te regardera, fit un garçonnet en reniflant. Dans le Miroir de Divination. C’est toi qui va gagner la course, d’abord !
-Ouais ! approuva énergiquement un autre garçon en s’essuyant les yeux.
-Oh, oh, mais papy ne va pas participer à la course, vous savez.
-Si tu t’étais inscris, tu les aurais tous écrasés, fit une fille en sanglotant.
-Ha, ha, ha ! C’est vrai !
Adam, tout en serrant ses enfants, leva la tête vers le seul qui n’était pas allé vers lui et qui était resté en retrait. Nathan, le plus âgé de ses petits-enfants, avait les yeux baissés et la mine fermée. Il donnait des coups de pied dans l’herbe.
-Nathan, dit Adam, c’est toi le chef, désormais. En mon absence, je compte sur toi pour protéger tes frères, tes sœurs et tes cousins.
-Tu jures que tu reviendras ?
-J’en fais le serment.
-D’accord. Alors je t’attendrais.
-Bien.
Adam se leva, dépassa les enfants, ébouriffa les cheveux de Nathan, et descendit la colline d’un pas tranquille, sa rapière à la ceinture. Sa belle rapière.
Il arriva au niveau du groupe qui l’attendait, en contrebas. Edwin le fixa silencieusement. Zimo, Jenna et Sandre sourirent sur son passage. Quant à Roderick, il se contenta d’hocher la tête d’un air grave et le dévisageant.
-Tu es sûr d’avoir pris la bonne décision ? demanda-t-il.
-Oui, répondit Adam. J’ai bien réfléchis. Et c’est effectivement la meilleure décision que je puisse prendre.
-Et vos enfants ? s’enquit Jenna. Ils vont s’en sortir ?
-Ne sois pas inquiète pour eux, fit Adam en souriant de toutes ses dents. Je plains ceux qui oseront s’en prendre à eux. Ce sont de véritables petits guerriers. Avant que l’on ne s’installe ici, la région était pleine de loups, de bêtes féroces et de monstres. Je n’ai même pas eu à intervenir. Les enfants ont longtemps joués à chasser les trolls dans leurs cavernes ou à tuer les araignées géantes dans les forêts. Et puis, cet endroit est retiré du monde. Personne n’y vient jamais. Ne t’en fais pas. Je ne les aurais jamais laissés s’il y avait le moindre risque pour eux.
-Je vous crois, alors.
-Bon…
Adam s’étira.
-Roderick, tu vas me prendre pour un fou mais… Je ne me suis jamais senti aussi bien qu’en cet instant. J’ai l’impression de revivre. Malgré nos différends d’antan, je pense qu’on va bien s’amuser.
-Vos différends ? répéta Edwin en haussant un sourcil.
-Nous te raconterons, un jour, répondit Adam. C’est une longue histoire. Alors, Rod’, tu m’acceptes dans… l’équipe ?
Roderick sourit à son tour.
-Et comment !
je ne pense pas qu'aris réussissent à ramener la colombe vu la compagnie que celui-ci c'est trouvé. le pauvre il pensait être tranquille mais c'est la mort qui l'attend
Un combat droit devant capitaine !
Et même un sacré combat^^
J'espère quand même qu'Aris ne va pas mourir, il me plaît bien ce personnage (même si les visions prédisaient plutôt le contraire)
Si Aris meurt,cela ne me dérangera pas puisque je suis allergique aux Khajiits
Pas forcément vu que c'est 2 tarés, ils vont peut-être se dire que cela fera un concurrent de moins sans effort^^
A mon avis c'est pas 2 en qui ont peu avoir g
oups
Grande confiance.
Chapitre 57 :
-La prochaine épreuve aura lieu au centre de l’île de Balfiera, dit Roderick en se frottant le menton. Le problème, c’est que nous n’avons pas de navire à notre disposition. Pas le droit non plus d’en louer à un village du coin.
-Je pourrais aisément nous faire léviter au-dessus de l’océan, remarqua Edwin, mais nous serions éliminés dans la seconde où un aéronef de l’organisation nous repèrerait.
-Et nous rendre invisible ? demanda Adam en fronçant les sourcils. Ce serait possible ? En plus de nous faire léviter, je veux dire.
-Inutile, répondit le mage en secouant négativement la tête. Les Miroirs de Divinations de dernière génération, donc ceux qui sont utilisés pour capter les images de la Grande Marche, sont équipés de filtres spéciaux pour passer au travers des charmes simples. Et dans le cas où un participant lancerait un sort que les Miroirs seraient incapables de traverser, les alarmes inhibibatrices qui sont à l’intérieur des vaisseaux le capteront immédiatement et dégageront des énergies neutralisantes qui feront sauter tous les dispositifs magiques au-dessus d’un certains seul de puissance dans un large périmètre. Autrement dit, en plus de voir les sorts de lévitations et d’invisibilité se dissiper autour de nous, nous tomberions instantanément à la mer et nous serions repérés par tous les Miroirs braqués sur nous. Et éliminés dans la foulée, cela va de soi.
-Excuses-moi, fit Adam avec un sourire. Je ne suis pas très au fait des dernières technologies.
Ils étaient tous trois rassemblés autour d’une buche d’arbre sur laquelle ils avaient étalés une carte de la Baie d’Illiaque.
Un peu plus loin, Sandre, Zimo et Jenna étaient assis sur un rocher. Ils partageaient silencieusement des rations de nourriture. Zimo lançaient de fréquents coups d’œil vers son compagnon.
-Alors comme ça, finit-il par dire d’un ton hésitant, tes yeux… ne changent pas de couleur. Tu les as hérités d’un de tes ancêtres.
-Oui, répondit Sandre d’un air indéchiffrable.
-Désolé pour tout ce qui s’est passé.
-Tu n’as pas à t’excuser. Ce n’est pas toi qui as remis le sujet sur le tapis en plein milieu du repas et qui m’as forcé à me rappeler des heures les plus sombres de ma vie que j’avais finalement réussi à oublier après tant d’efforts.
Zimo déglutit. Jenna se pencha vers lui.
-Tu en veux à Adam ?
-Un peu, dit Sandre. Mais j’en veux beaucoup plus à Roderick. Nous avons eu cent fois l’occasion d’avoir cette conversation depuis que nous nous sommes rencontrés mais jamais il n’a voulu en parler. A quoi il s’attendait ? A garder son objectif secret jusqu’à la fin ? Quel imbécile…
Sandre avait serré les dents et fixait Roderick, un peu plus loin, avec amertume, tandis que celui-ci était occupé à planifier la suite de la route avec Adam et Edwin. Jenna soupira et posa sa main sur l’épaule de Sandre.
Le jeune homme tourna la tête vers elle et afficha un air légèrement surpris.
-Tu sais, Sandre, lâcha-t-elle, je ne sais pas ce que les autres trouvent monstrueux chez toi mais… tes yeux gris sont très jolis.
Sandre sourit, sans le vouloir, devant la douceur de la jeune femme et sa pitoyable tentative de le réconforter, malgré le fait qu’elle n’avait sans doute toujours rien compris à toutes les révélations de Roderick et d’Adam, la veille, et qu’elle ne saisissait pas la gravité du problème.
-Merci, souffla-t-il.
Depuis qu’ils étaient partis de la maison d’Adam, Sandre n’avait plus adressé la parole ni à Roderick ni à Edwin. La Flèche Blanche avait plusieurs fois tentée de se rapprocher de lui et d’attirer son attention, peut-être pour lui présenter ses excuses, mais Sandre s’était éloigné à chaque fois. La douleur était encore trop vive pour qu’il puisse regarder Roderick dans les yeux sans lui balancer son poing dans la figure.
Quant à Edwin, c’était différent. Depuis la veille, il n’avait montré que de la froideur à l’encontre de Sandre et le regardait d’une façon tout à fait nouvelle. Presque avec… mépris. Sandre n’avait pas compris pourquoi, mais il savait que cela avait un lien avec ce qu’il avait appris de Roderick et Adam.
Adam, lui, avait l’air sympathique. Mais Sandre n’avait aucunement eu l’envie d’apprendre à le connaître plus que ça. Il avait maintenu une certaine distance entre lui et le vieillard depuis leur départ. D’ailleurs, Adam n’avait pas non plus fait le moindre effort pour réparer cela.
Il adressait de temps en temps un sourire aimable à Sandre, de loin, mais pas plus.
Quant à Zimo et Jenna, ils n’avaient plus quittés Sandre depuis, formant toujours un cercle autour de lui et étant les seuls à discuter avec lui.
On aurait dit que le groupe s’était subtilement scindé en deux. D’un côté, Roderick, Adam et Edwin qui ne parlaient plus qu’ensemble, qui ouvraient la marche, et qui planifiaient tout de leur côté. Et de l’autre, Sandre, Zimo et Jenna qui marchaient à l’arrière et qui restaient à l’écart, ne se mêlant plus vraiment à leurs compagnons plus âgés.
Sandre ne s’y attendait pas, mais Zimo était tout aussi en colère contre Roderick que lui pour avoir ses secrets aussi longtemps.
Une véritable amitié s’était créé entre Sandre et le Khajiit, et ce dernier, bien conscient de l’état dans lequel les révélations de la Flèche Blanche avaient mis son compagnon, en avait été vraiment contrarié, et le soutenait sincèrement.
Et comme Jenna, en plus d’affectionner Sandre, suivait Zimo dans toutes ses décisions…
D’ailleurs, même si elle n’avait pas vraiment d’affinité avec Roderick et Adam, juste beaucoup de respect, elle évitait autant Edwin que Sandre évitait la Flèche Blanche.
Le mage avait fait comprendre très vite à Jenna, de par les regards qu’il lui lançait parfois ou le ton cassant avec lequel il répondait aux rares questions qu’elle lui posait, que pour lui, elle n’était pas un membre de l’équipe. Dans un premier temps, elle n’avait pas compris et avait voulu apprendre à mieux le connaître, mais au fil du temps, elle avait finis par s’éloigner de lui et lui vouer une profonde antipathie.
-Je ne sais pas ce que je lui ai fait, avait-elle dit quelques heures plus tôt à Zimo en fixant Edwin, mais on dirait qu’il me prend pour sa pire ennemie. Il me déteste.
-Tu sais, avait répondu Zimo, Edwin est glacial avec tout le monde. Même avec Sandre, moi et Roderick, depuis qu’on l’a rencontré.
-Mais tu ne m’as pas raconté qu’il vous avait plusieurs fois sauvé la mise ?
-Si.
-Eh bien je te parie que si moi j’étais en danger, il ne lèverait pas le petit doigt pour me venir en aide.
-Pourquoi dis-tu ça ?
-Je ne sais pas, je te dis. Il ne me porte pas dans son cœur. Ça se voit dans ses yeux quand il me regarde. Qu’est-ce qu’il a, ce connard ? Il a peur des filles ? Il est gay ?
-Tu exagères, avait ricané Zimo. Il est très coincé, assez arrogant, sec par moment, et il aime se mettre en avant. Je pense surtout qu’il n’apprécie pas que quelqu’un de nouveau « s’incruste » dans l’équipe. Mais il a bon fond, je t’assure. Et puis… Il n’a pas eu une vie facile, faut dire.
-C’est ça. Parce que monsieur a eu des problèmes, il se croit en droit de snober les gens qui veulent se lier d’amitié avec lui ? Et pourquoi moi en particulier ? Je ne suis pas assez bien pour partager sa compagnie ? Il n’hésite pas à discuter avec Adam, et lui-aussi vient de nous rejoindre.
-Je ne sais pas quoi te dire, Jenna. Tu devrais essayer une nouvelle fois de lui parler. C’était peut-être juste un malentendu.
-Non. Ce n’en était pas un. Ce sale type ne m’aime pas. Eh bien soit. C’est réciproque. Eloignons-nous un peu, allons voir Sandre. Lui, au moins, il est toujours gentil avec moi.
Le temps n’était donc plus au beau fixe au sein de la petite équipe. Un mur invisible, imperceptible, s’était bâti sans qu’ils ne s’en rendent compte. Et il menaçait de s’élever à chaque instant qui passait. Ce n’était en tout cas pas Sandre qui allait l’en empêcher.
Après leur halte, ils se remirent en marche.
Sandre, Zimo et Jenna ignoraient ce que les autres avaient décidés concernant la suite de la course et le fait qu’ils allaient devoir traverser la mer. Roderick, Adam et Edwin en avaient décidés entre eux sans les consulter. Et ils n’étaient pas venus leur dire ce qu’ils prévoyaient de faire.
Quant eux-trois, ils étaient trop fiers pour aller leur demander eux-mêmes.
Alors qu’ils traversaient une petite forêt, Zimo s’approcha de Sandre.
-On ne leur doit rien, pas vrai ? demanda-t-il brusquement.
-A qui ? fit Sandre en haussant un sourcil.
Zimo fit un signe de la tête dans la direction de Roderick et Edwin.
-A ces deux-là.
-Qu’est-ce que tu veux dire ?
-Eh bien, disons que… si nos routes à nous étaient amenées à se séparer de la leur… Tu n’en serais pas « peiné » ?
En prononçant le mot « nous », il désignait clairement Sandre, Jenna et lui-même.
Sandre, ne comprenant pas vraiment où voulait en venir le Khajiit, fronça les sourcils et pencha la tête sur le côté.
-Tu prévois quelque chose ?
-Ecoute, Sandre, on n’est pas un clan soudé. On ne les connait pas de longue date. Et, en vérité, on n’a jamais vraiment eu d’affinité profonde avec eux. Depuis qu’on les a rencontrés, Edwin et Roderick, on s’est contenté de voyager à leurs côtés, de profiter de leurs compétences et de leur apporter les nôtres. Il fut un temps où je me disais que sans eux à nos côtés, jamais on ne serait allé aussi loin, mais c’est des conneries. Même avec nos propres moyens, on en serait arrivé là. Peut-être même plus loin. Après tout, c’est Roderick qui nous a retardés pour aller chercher Adam. Et nous, est-ce qu’on a eu notre mot à dire ?
-Tu voudrais qu’on se sépare ? Qu’on les quitte et qu’on continue la course de notre côté, tous les trois ?
-Pas forcément tous les trois. Jenna m’a proposé quelque chose. Si tu acceptes, on pourrait nous rendre sur le lieu de la cinquième épreuve, y attendre sa famille, tu sais, Gus et Yolin, et puis faire équipe avec eux. Très honnêtement, durant les quelques jours que l’on a partagé avec eux, je me suis bien plus liés d’amitié avec ces Nordiques qu’avec Edwin et Roderick en plusieurs semaines.
Sandre se tut. Quitter l’équipe ? Comme ça ? Après tout ce qu’ils avaient vécus ensemble ?
Mais pourquoi cette possibilité le choquait-elle ? Zimo avait parfaitement raison en disant qu’ils n’étaient pas soudés. Ils n’étaient que des compagnons de route s’étant retrouvés à voyager ensemble à cause des circonstances, et par intérêt.
Rien ne les retenait ensemble. Ils n’avaient pas signés de contrat, ou échangés leurs sangs. Ils n’étaient pas des amis de longue date. Juste des participants qui s’étaient rassemblés pour faciliter leur course.
Pas plus.
Et ces derniers temps, il avait été clair que des dissensions entre eux étaient apparues. Et qu’elles n’étaient pas prêtes de se résorber.
Cependant, quelque chose gênait Sandre.
-Pourquoi ? demanda-t-il au bout d’un moment d’un ton suspicieux. Pourquoi, Zimo ?
-Pourquoi quoi ?
-Tu n’as pas vraiment de raison d’en vouloir à Roderick comme moi. Il n’y a pas d’animosité entre toi et les autres. Et tu n’es pas, à leurs yeux, une monstruosité comme moi mériterait leur dégoût. Alors pourquoi voudrais-tu les quitter ? Simplement parce que nous sommes amis et que je suis en mauvais terme avec eux ?
Zimo baissa les yeux, gêné, puis les releva d’un air déterminé.
-Tu te trompes. Cela fait quelques temps que j’y réfléchis, et discuter avec Jenna m’a… aidé à me décider. Au risque de te paraître agressif, Edwin me gave. Son air froid et condescendant à longueur de journée, les leçons qu’ils nous donnent toujours, sa pseudo-rivalité avec Anor avec laquelle il se fait plaindre… Et puis, j’ignore pourquoi mais depuis qu’elle nous a rejointes, il n’a jamais montré la moindre gentillesse envers Jenna. Et ça, je ne le supporte plus. Roderick aussi me les casse. Toujours cet air sage et bienveillant sur le visage, cette aura de prestance qu’il dégage, mais au final, ses objectifs n’ont jamais été clairs. Il nous a caché tout ce temps qu’il nous suivait. Qu’est-ce qu’il garde encore pour lui ? Et quand est-ce qu’il va nous le révéler ? Tu avais entendu parler du Serpent, toi, avant-hier soir ? Non. Roderick nous cache des choses, et parmi ces choses, il y en a pas mal qu’on devrait savoir. Alors oui, il me gave tout autant qu’Edwin, et comme tu l’as fait remarquer, je n’ai pas spécialement apprécié qu’il te mette dans cet état et qu’il fasse remonter en toi ces… souvenirs, comme tu dis.
Sandre sourit face à ces aveux. Il n’aurait jamais soupçonné que Zimo, le sympathique Zimo, toujours à rire ou à faire le pitre, qui s’entendait si bien avec tout le monde, pouvait ne pas apprécier quelqu’un, et le dire.
-Et Adam ? soupira Sandre.
-Lui ? Bah, je ne le connais pas. Tout ce que je sais, c’est qu’il est un ancien compagnon de Roderick, ou… ou qu’ils ont été ennemis. Je ne sais pas, et je n’ai pas vraiment cherché à le savoir. Lui-aussi, il a rejoint notre groupe sans rien nous demander. On ne sait absolument rien de lui, mais sire Roderick nous impose sa compagnie pour je-ne-sais quelle raison. Il n’a pas l’air fort plus que ça et je n’ai jamais entendu parler de lui… Et tu auras remarqué que c’est depuis qu’on l’a rencontré que des tensions sont apparues dans l’équipe.
-Non, Zimo. Ce n’est pas la faute d’Adam si des tensions sont apparues. Ces tensions, elles étaient là. Bien présentes. Depuis longtemps. Mais on ne le remarquait pas. Son arrivée les a mises en évidence.
-Bref, conclut Zimo, j’en ai marre. Si un soir, Jenna et moi, on décide de fausser compagnie aux autres et de discrètement prendre une autre route… tu serais prêt à nous suivre ? A continuer à nos côtés ?
Sandre sourit.
-Dis-moi quand, que je puisse commencer à rassembler mes affaires.
Ce fut au tour de Zimo de sourire. Un sourire sincère. Pour eux deux.
Alors qu’ils avaient débutés la course de façon assez froide et qu’ils avaient bien insistés sur le fait que chacun était libre de quitter l’autre sitôt qu’il en aurait envie, et qu’aucun d’entre eux n’avait à se mêler de la vie privée du second, au fil du temps, leur amitié s’était forgée et était devenue solide.
Il était finalement devenu impensable pour Sandre de voyager sans Zimo. Il s’était même surpris à s’imaginer sur la ligne d’arrivée à côté de lui. Et, maintenant, Jenna venait de s’ajouter à la scène. Et Gus et Yolin.
En revanche, étrangement, l’idée de laisser Roderick et Edwin derrière lui le laissait de marbre. Peut-être que, quelques jours plus tôt, il aurait refusé tout net. Mais plus maintenant.
Plus après ce qui s’était passé, ce soir-là, dans la maison d’Adam.
Zimo se retourna et fit un discret signe à Jenna qui marchait un peu plus loin, afin de ne pas avoir l’air de comploter avec ses deux compagnons. Il leva son pouce en l’air et lui fit un clin d’œil complice qui signifiait que Sandre acceptait.
Jenna afficha un large sourire de soulagement, comme si elle avait craintes que Sandre ne soit contre leur décision et ne veuille pas les accompagner.
Pour la rassurer, Sandre se retourna à son tour et lui fit également un clin d’œil.
Désormais, ils formeraient un nouveau groupe. Et à eux-trois, ils iraient jusqu’au bout de la course.
Maintenant, il ne restait plus qu’à attendre une occasion pour fausser compagnie aux autres…
Le reste de la journée fut d’une monotonie insupportable.
Le ciel se couvrit et une fine pluie se mit à tomber. Pas une averse franche et puissante mais une simple petite chute de gouttelettes glacées qui vous trempaient lentement et sournoisement, mais sûrement, accompagnée d’un léger vent glacé soufflant à intermittence, et s’arrêtant parfois pour reprendre, à un rythme irrégulier, comme s’il jouait avec les nerfs de Sandre.
Le jeune homme s’ennuyait ferme.
Même Zimo et Jenna avançaient silencieusement. Le paysage, une plaine morne et grisâtre, ne prêtait pas à rire.
Ce ne fut qu’en début de soirée que le premier évènement fort de la journée se produisit.
NAON ! T'as pas le droit de mettre un tel suspens à la fin du chapitre, c'est dégueulasse !
Hum...sinon, très bon chapitre je dois dire. Les choses évoluent vraiment
nouvelle équipe plutôt intéressante même si je pense qu'au final ils devront leurs salut a rod, edwin et adam.
d'ailleur ils vont devoir l'attendre un petit moment la yolin
J'espère que Sandre aura une brève histoire sur les Quatres avant de leur fausser compagnie
C'est bien ces petites tensions, ça rajoute du réalisme ;) D'ailleurs combien temps ils vont attendre Yolin avant de se rendre compte qu'elle est morte ?
Ja-Tommo, j'imagine qu'un messager leur annoncera la nouvelle
Un messager muet en armure? ;)