Grandel : «Les supporters n'arrêtent pas !»
Présente en National pour la première fois depuis seize ans, l'USL Dunkerque débute son Championnat ce vendredi, en accueillant le Paris FC (20h00). Le gardien nordiste Franck Grandel ne cache pas que l'attente est grande, mais assure que son équipe doit «aborder ses matches avec beaucoup de confiance». Entretien. (Photo usldunkerque.com)
« - Franck, ça y est, Dunkerque va jouer ce vendredi son premier match de National depuis 1997… -
Ça monte tout doucement, la température est différente ! Et puis les supporters n’arrêtent pas. Dans leurs têtes on n’avait pas de vacances, il fallait enchaîner direct ! Ils sont encore sur leur petit nuage, ils en parlent tout le temps. Les gens nous répètent : Ça fait 16 ans qu’on attend ça…
- Entre le CFA et le National, les entraînements sont plus intenses, plus poussés ? -
Oui c’est normal. On doit s’adapter, mais on a pas mal de joueurs ici qui ont un vécu à ce niveau. Farssane, Lecointe, Cvitkovic... Et Kevin Goba qui nous a rejoints cet été après avoir joué à Cherbourg (11 buts en 30 matches la saison passée, ndlr).
- Votre objectif se limite-t-il au maintien ou visez-vous un peu plus haut ? -
Pour un club qui lutte depuis des années pour monter en national, on va jouer le maintien, c’est normal. Après quel que soit le Championnat où tu joues, même en tant que promu, tu ne vises pas que le maintien, tu rentres sur le terrain à chaque match pour le gagner. Donc s’il y a un coup à jouer, qu’on se sent à la hauteur, on le jouera à fond ! Le CA Bastia a montré l’exemple l’année dernière… Le National est ouvert à tout le monde, mais il faut batailler, et on est prêt pour ça.
- Du haut de vos 35 ans et de votre solide expérience, votre rôle dans le groupe est forcément particulier… -
Je fais partie des cadres, oui. J’essaie d’apporter mon vécu à mes coéquipiers, ce que j’ai appris auparavant. Mais je ne vais pas non plus leur casser la tête tout le temps par rapport à mon passé ! Je veux simplement leur montrer l’exemple à travers mon travail, ma motivation et ma détermination au quotidien.
- Y a-t-il un esprit de revanche pour vous, deux ans après que Dijon vous ait poussé vers la sortie ? -
Revanche, non… Après Dijon, je me suis dit que je ne devais pas baisser les bras. Mentalement, j’ai montré que j’étais présent. Je voulais montrer à certaines personnes qui n’ont pas voulu me faire confiance que je n’allais pas abandonner, malgré ce qu’ils m’avaient fait. Je ne suis pas le seul à qui ça arrive, j’ai des amis qui sont en galère. Je travaille pour moi, pas pour Dijon ! Je continue simplement à prendre du plaisir où je suis.
- Et malgré votre âge, vous semblez loin d’être fini… -
Je me sens vraiment bien physiquement et mentalement, et j’ai encore faim ! J’ai toujours envie de revenir au plus haut niveau et d’y jouer un ou deux ans. Il y a quelqu’un de plus âgé que moi qui joue en Ligue 2, Grégory Malicki, avec qui je communique de temps en temps et qui m’encourage à ne pas lâcher.
- Vous arrive-t-il de penser que si Dunkerque ne s’était pas présenté, vous auriez pu raccrocher ? -
Je me dis que si ça n’avait pas été à Dunkerque, ç’aurait été ailleurs. Ç’aurait même peut-être été mieux, on ne sait pas ! J’étais en contacts avec d’autres clubs à l’époque, mais ça n’avançait pas plus que ça. Quand je suis arrivé à Dunkerque, j’étais prêt. Je travaille dans de bonnes conditions, avec un bon groupe, un bon staff, je prends beaucoup de plaisir ici. Et je suis toujours déterminé à aller de l’avant. Mais après ce qui s’est passé à Dijon, j’ai appris à voir les choses différemment, à ne pas écouter les promesses, à être un peu plus égoïste par moment…
- Comment le groupe aborde-t-il ce premier match face au Paris FC, une équipe repêchée qui ne paraît pas encore prête ? -
Le staff a quand même été voir les matches de préparation de notre adversaire… On s’attend à tout, on va découvrir, mais il ne faut pas avoir de crainte. Il faut une peur positive, qui nous booste, pas qui nous bloque. En début de saison, il faut faire un bilan après huit ou neuf journées, avec le recrutement, les automatismes… Mais que ce soit le Paris FC, Luçon, Boulogne ou Luzenac, ce sont des matches à aborder avec beaucoup de confiance. Il ne faut pas qu’on arrive en se disant qu’on est le Petit Poucet, qu’on vient de monter… On ne doit pas chercher d’excuses.»
Propos recueillis par Cédric Chapuis (@cedchapuis_ff)
http://www.francefootball.fr/news/Grandel-les-supporters-n-arretent-pas/391535
![]EDGE[-](https://image.jeuxvideo.com/avatars/0/edge_--1318422500-b.jpg){kind=avatar}
