Le 28 août 2022 à 22:02:18 :
Palmarès de Nice : on a battu l'om en quarts de coupe de France
Nous sommes dans la coupe d'europe des clubs champions saison 89 90. L'OM affronte Benfica en demie finale.
Deuxième mi temps : scandale. Vata, l'homme le plus détesté de Marseille toujours aujourd'hui, envoie voler le ballon de la main vers les cages marseillaises. Bernard Tapie, président de Marseille de l'époque, déclarera fou de rage à la fin du match : « L’arbitre n’était pas honnête. Ce soir il a qualifié Benfica. Ce soir, moi, j’ai compris comment faire pour gagner une coupe d’Europe ».
Tapie auto-prophétique ?
Dans le format de l'époque en Ligue des Champions, le club affronte des adversaires en phase de groupe, et le premier accède à la finale.
Marseille tombe contre le CSKA Moscou, le FC Bruges, et les Rangers.
Commençons par Moscou.
17 mars 1993. OM-CSKA Moscou (6-0). Guennadi Kostiliev, l'entraîneur russe, affirme que ses joueurs ont été malades en ingérant un thé frelaté et qu'il a reçu un appel téléphonique lui proposant de laisser filer le match en échange d'une forte somme d'argent.
Une forme de poison ? Le dopage, non pas pour augmenter les performances des joueurs, mais pour saboter l'équipe adverse, est quelque chose de connu en sport. Kostiliev est il un rageux anti-OM ou un coach lésé ? La question se pose en recoupant cette déclaration avec des événements passés :
Le 14 décembre 1991, l'OM l'emportait 5-1 contre l'équipe de Rennes. Pendant le match, les spectateurs médusés ont vu deux joueurs du club rennais à moitié endormis tituber sur le terrain. Les analyses réalisées sur les deux footballeurs ont révélé qu'ils avaient dans leur organisme assez d'anxiolytique pour dormir pendant quarante-huit heures.
Vous avez bien lu, assez d'anxiolytique pour dormir pendant quarante-huit heures.
Le lendemain :
15 décembre 1991. Les dirigeants rennais fulminent : leurs joueurs auraient bu du jus d’orange suspect dans leur hôtel marseillais… au point de s'endormir entre Marignane et Marseille.
Un mois avant encore :
7 novembre 1990. OM-Lech Poznan (6-1). Après le carton de l'OM en huitième de finale de C1, les dirigeants polonais affirment que leurs joueurs ont été drogués en buvant du jus d’orange au cours de leur séjour marseillais.
Pourquoi ces gens qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, et aucun intérêt commun, donnent tous la même version ? Soit.
Parlons maintenant du FC Bruges.
21 Avril 1993, Bruges OM : Deux jours avant le match, l'om réalise un transfert de 311 000 dollars via un compte en suisse, vers une banque bruxelloise. Un belge, Michel Tincler, retire la somme en liquide. Il AVOUERA avoir agi à la demande de Alain Laroche. Laroche, c'est le directeur financier de l'Olympique de Marseille.
Les pots de vins étaient ils exceptionnels et rares chez l'OM ? Pas si sûr.
18 octobre 1989. OM-AEK Athènes. Selon l'imprésario Ljubomir Barin, Jean-Pierre Bernès l'a chargé d'acheter les joueurs de l'AEK pour leur réception au Vélodrome. Les Grecs dans la combine devaient entrer sur le terrain avec les chaussettes baissées, mais l'arbitre leur ayant fait remonter dans le couloir des vestiaires, "Tapie est entré dans une rage noire", racontera Barin au juge Philippon, dans le cadre de l'instruction sur le procès des comptes de l'OM (en 1997, portant sur la période 1987-1990).
21 octobre 1989. Le Girondin Didier Sénac fait état à son capitaine Patrick Battiston d'un coup de fil de son ami Philippe Vercruysse, avant le match Bordeaux-OM (3-0), l'invitant à provoquer un penalty sur Jean-Pierre Papin, contre une somme de 200 ou 500.000 francs (Sénac ne se souvient plus). Les deux joueurs concernés évoqueront ensuite une "plaisanterie" sans conséquence, et la Commission nationale de discipline ne donnera pas suite.
11 novembre 1989. Caen-OM (0-2). Jean-François Domergue, manager du SM Caen, admet avoir reçu, à deux reprises, des propositions de Jean-Pierre Bernès lui proposant 500.000 francs en échange d'une mauvaise prestation du gardien Philippe Montanier. Domergue affirmera à la CND qu'il n'a pas pris au sérieux "ces propos énoncés avec sourire et ironie".
25 avril 1990. ASSE-OM (0-0). Quelques jours après le match, Claude Bez remet à la Commission nationale de discipline l'enregistrement (qu'il dit avoir acheté à des inconnus à l'aéroport de Marseille) d'une conversation téléphonique au cours de laquelle Bernard Tapie demanderait à Jean-Pierre Bernès d'intervenir auprès de Laurent Fournier afin qu'il ne joue pas à 100% de ses moyens. Deux mois plus tard, Fournier est transféré à Marseille. Faute de pouvoir identifier l'authenticité de la bande, la CND classe l'affaire.
24 mars 1990. Stade brestois-OM (2-1). Le président breton, François Yvinec, certifie que son attaquant Roberto Cabanas a reçu, la veille du match, un appel de l'agent Manuel Garcia, lui suggérant de simuler une blessure au bout d'un quart d'heure. Auteur des deux buts de son équipe, Cabanas dira n'avoir pas tenu compte de cette sollicitation.
10 avril 1991. Spartak Moscou-OM (1-3). En enquêtant sur les comptes de l'OM quelques années après les faits, le juge Philippon découvre qu'avant la demi-finale de la C1 contre le Spartak Moscou, Jean-Pierre Bernès a demandé à l'homme d'affaires Jean-Louis Haguenauer (ami de Manuel Amoros et dirigeant d'une société d'import-export à Moscou) d'organiser la corruption des joueurs moscovites via des intermédiaires de sa connaissance (dont Vaguiz Khidiatouline, ancien joueur du TFC). L'OM l'emporte sur trois monumentales erreurs des défenseurs. Deux mois plus tard, 375.000 dollars sont versés par l'OM et aboutissent après un circuit complexe sur un compte dont est bénéficiaire Jean-Louis Haguenauer, lequel se chargera de la redistribution auprès des joueurs. La saison suivante, l'entraîneur du Spartak affirme que ses joueurs ont été achetés, mais après enquête, l'UEFA (qui n'entendra pas les joueurs) classe l'affaire.
Ces éléments sont intéressants.
Quant au match contre les Rangers, l'attaquant phare des Rangers, l'international anglais Mark Hateley a déclaré, 10 ans après les faits :
" Mark Hateley, qui jouait aux Rangers, a expliqué qu'un "ami d'un ami lui avait demandé de ne pas jouer. Il y aura une récompense financière, m'a-t-il expliqué, si je ne jouais pas à Marseille. Il parlait français et m'avait proposé une grosse somme d'argent. Il désignait certaines personnes travaillant dans le club qui ne voulaient pas que je joue." "
Pourquoi mentirait il des années après, qu'a t-il à y gagner ? Je ne sais pas
Jean Pierre Papin, légende du football français et de l'OM a eu son mot à dire :
EN AOUT 1995, dans les salons de l'Hôtel Intercontinental
de Berlin, Jean-Pierre Papin bavarde avec quatre journalistes vedettes italiens : Claudio Gregori
(« Corriere dello Sport »), Andrea Masala (« Gazzetta dello Sport »), Alberto Costa (« Corriere
della Sera ») et Gianni Visnadi (« Tuttosport »). Sur un ton badin, l'ancien avant-centre du
Milan AC, battu par l'Olympique Marseille en finale de la Ligue des champions en 1993, lâche
sa bombe : « Jusqu'à présent, on n'a su que 10 % des choses qui se sont passées à l'OM (...).
Même la finale OM - Milan a été truquée (...), deux joueurs milanais étaient dans le coup (...).
Je venais de passer six ans à Marseille, je savais comment ça se passait. » Propos « off »,
gaffe ou plaisanterie, JPP démentira ses déclarations le lendemain. Les journalistes, eux, confirmeront.
Le « Corriere dello Sport » publiera même l'enregistrement intégral des accusations.
ça vaut ce que ça vaut, je vous laisse faire votre interprétation personnelle.
Parlons du dopage maintenant. Commençons par Marcel Desailly :
En 2002, Marcel Desailly publie sa
biographie, intitulée « Capitaine » (Ed. Stock). A la page 123, l'ancien défenseur marseillais
se souvient d'un avant-match. « Debout au milieu du vestiaire, le boss sort une boîte de médicaments.
(...) Le nom m'échappe, mais pas le sentiment de malaise, ni les mots de Tapie (...). Il me tend
une boîte, je n'ai plus qu'à me servir, à avaler un cachet et à faire tourner. Et si ce produit...
? Et si c'était... ? Je suis pétrifié. J'ai pris (...) D'autres ont refusé ».
Un an plus tard : 20 décembre 2003. Croyant démentir les accusations de Waddle et Cascarino sur les pratiques pharmaceutiques de l’OM des années 90, Bernard Casoni déclare au Monde: « On nous appliquait dans le bas du dos un pistolet à air comprimé qui comprenait plusieurs fléchettes, quatre je crois. Le but était de stimuler les glandes surrénales qui sécrètent naturellement des hormones. C’était plus psychologique qu’autre chose: il suffisait que tu fasses un bon match pour que tu aies envie de recommencer ». «
J'ai une quinzaine de témoignage sur le dopage pratiqué par Marseille dans les années 90, mais je ne vois pas l'intérêt d'appuyer là dessus, ne soyons pas stupides : tous les grands clubs performants en europe pratiquent le dopage. C'est pas à moi, Megateub75, de juger marseille là dessus.Les Milanais étaient très certainement dopés aussi, la juve de l'époque pareil, on le sait tous, ça n'a que peu d'intérêt, marseille ne faisait que jouer à égalité à ce niveau. ( Je ne cautionne absolument pas le dopage malgré tout )
On peut par contre se tourner vers un document publié par l'Assemblée, par rapport à l'affaire VA-OM. Vous le citer serait trop long, la source sera à la fin de mon post, voici les éléments intéressants :
" «5 millions de francs étaient consacrés annuellement à l'achat de matchs du championnat de France et de la coupe d'Europe, soit, pour les saisons de 1989 à 1993 (4 saisons), 20 millions de francs. Les matchs disputés par l'OM contre Athènes et Sofia en font partie.» "
On y apprends aussi que Tapie n'est pas aller en prison parce qu'il bénéficie de l'immunité parlementaire.
On peut ajouter à ces éléments le fait que Marseille soit le seul club de l'histoire à gagner la coupe d'europe tout en étant éliminé par l'UEFA de la Supercoupe... jouée par le finaliste, Milan. L'ambiguïté est réelle. Pourquoi le champion ne joue t-il pas la supercoupe ? La faute est avouée à demi mot, et retirer une ligne de palmarès en LDC est impensable pour les hautes instances, on se rappelle tous de heysel, même les morts n'empêchent pas le déroulement d'un match.
Diverses sources :
https://www.eurosport.fr/football/ligue-des-champions/2010-2011/om-hateley-accuse_sto2678083/story.shtml
http://www.leparisien.fr/une/om-milan-la-finale-de-toutes-les-rumeurs-14-02-2006-2006743648.php
http://www.lemonde.fr/sport/article/2006/01/21/un-ex-footballeur-revele-corruption-triche-et-dopage-au-temps-de-l-affaire-om-va_733165_3242.html
http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2007-01-17/au-royaume-des-coups-tordus/920/0/25870
https://www.humanite.fr/node/343059
Le détail du texte de l'Assemblée détaillant une partie des fraudes de l'OM de l'époque : https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/om-le-document-qui-accable-tapie_491878.html
Je vous rappelle que tout ceci n'est qu'une exposition de faits, l'interprétation finale est la votre, votre ressenti n'engage que vous 
