°Intro°
Je regardais derrière moi, plus personne. Je l'ai fait, j'ai réussi. Un rapide coup d'oeil sur la banderole, plus que cinq kilomètres à tenir. J'étais tel un fauve sur le vélo, avec la ligne d'arrivée en proie principale. Jamais je n'avais ressenti cela auparavant sur un vélo, ou même, dans ma vie. Je ne faisais qu'un avec la machine, la route, le public, dans une ascension épuisante physiquement et moralement. Mais quelques centaines de mètres en trop viennent me contrarier dans ma quête et, seul contre tous, je regardais impuissant ceux que j'avais lâchés au train quelques kilomètres plus tôt, me passer avec aisance et me ravir cette première étape, et donc le maillot de leader sur mon tour national
Une semaine plus tard, le Tour de San Luis achevé, ce premier acte n'était plus qu'un mauvais souvenir, ayant gagné par deux fois a la suite, une en marlous, et une en costaud, sur des pentes sévères, idéales pour mon petit gabarit. Mais deux fois décrochées du peloton en plaine, je termine à cinq minutes au général de cette édition 2010, incapable de suivre le peloton en plaine, dès que ça roule très fort.
Mais malgré cela, mes résultats ont convaincu certaines équipes de compter sur moi, je réalisais enfin que je pouvais passer pro! Et préférant dans un premier temps rester sur mon continent, je signais en tant que stagiaire chez "Café de Columbia". Mais cette aventure a tourné court, car au bout de deux mois, je fus contraint de partir, ayant du mal à suivre le peloton. De retour dans mon pays natal, je décidais de continuer malgré cet échec, et je décidais aussi de changer de méthode, finit de rouler qu'en montagne, pour passer pro, il me faut progresser sur le plat, pour au moins suivre le peloton.
Chez les observateurs, ce petit Argentin que je suis entretenait le mystère...