Les mots me manquent. J'en ai versé des larmes.
La fin EST parfaite.
Le récit en lui-même est d'une grande noirceur et se paie même le culot d'être un peu plus sale que celui du précédent.
C'était osé d'introduire Bane comme vilain alors qu'il est très (trop) souvent sous-exploité ou relayé au rang de brute épaisse et écervelée.
Nolan a su donner une toute autre dimension à ce personnage, de nouvelles origines très crédibles et surtout une mode opératoire bien particuliers.
Certes, il peut passer comme un ersatz du Joker mais il m'a paru très différent. Bane "suit un plan" (cf. Joker TDK haha) précis, clinique et mathématique. Il ne laisse rien au hasard et est surtout là dans une optique de destruction totale alors que le Joker est davantage dans une optique anarchiste et chaotique. Même si le Joker avait envisagé le plan de Bane pour couper la ville du reste du monde, il l'aurait laissé à son propre sort pour voir le chaos régner, l'anarchie prendre le dessus. Une sorte d'Arkham City, alors que Bane est clairement dans l'optique de la destruction totale, projet initial de Ras Al Ghul.
Là où ils se rejoignent est dans l'aspect où ils veulent briser l'âme du Batman avant de lui infliger un coup final.
Certes on sent une certaine frustration, d'autant plus que le script d'origine devait être centré sur le procès du Joker, malheureusement les évènements concernant l'acteur Heath Ledger en ont décidé autrement.
Vraiment très convaincu par Bane et même s'il reste un vilain plutôt dans la lignée, à la fois, du Joker et de Ras Al Ghul je pense que c'était nécessaire pour conclure toute l'histoire.
Quant à The Cat, alors là totalement séduit. Anne Hathaway s'est totalement approprié le personnage et j'avais peur au départ de l'introduction de la Cat dans le film mais au final le pari est réussi et le défi remporté. C'est une Cat très fidèle à ce qu'on peut lire dans les comics depuis son reboot à la fin du Silver Age, la voleuse séduisante issue d'un quartier minable.
Remarque qu'à aucun moment elle n'est appelée "Catwoman".
Juste "The Cat" sur un article de journal... Et j'avoue que ça me plaît d'autant plus.
L'autre personnage intéressant de l'histoire reste John/Robin Blake. Dès le départ je me doutais qu'il aurait été pour Nolan une sorte d'Azrael comme dans la saga Knightfall du comics. Le flic qui reprend la cape du Batman car ce dernier étant dans l'impossibilité de veiller sur la ville (le dos brisé par Bane). Sauf que là où Nolan ne tombe pas dans la simple pioche c'est dans l'univers propre au personnage qui le sublime totalement. Son véritable prénom, Robin, est un véritable cadeau aux fans et surtout montre que Nolan n'a pas zappé ce personnage important de l'univers de Batman. Attention, John Blake n'est pas un Robin. Ses origines rappellent cependant celles de Dick Grayson et son intelligence ramenant à Tim Drake (découvre l'identité du Batman grâce à une déduction de lui-même). Clin d'oeil à "Amère Victoire" très judicieux quand on sait qu'il fait suite à "Un long Halloween", l'inspiration de The Dark Knight.
Et c'est là où Nolan réussit le pari fou d'assurer la relève de Bruce Wayne en mettant bien en avant le symbolisme que représente le masque du Batman. "Tout le monde peut être Batman".
Nous serons tous d'accord pour dire que l'unique point noir du film étant la mort de Talia. Le jeu de Marion Cotillard est vraiment... Risible, il faut dire ce qui est.
Pourtant j'avais été plutôt convaincu dans l'ensemble du film mais sa scène finale est ratée.
Nolan a su répondre à des questions restées en suspens depuis Batman Begins avec un renouement d'intrigue par rapport au premier (la ligue des ombres) et au second (la vérité sur Harvey Dent) pour sublimer le tout.
Haha revoir Crane pendant la guerre civile de Gotham c'était terrible.
Quant à Bruce Wayne, Christian Bale dépasse les espérances de tous et crève l'écran alors que la vedette lui avait été volée par Heath Ledger dans le précédent. On retrouve un Bruce Wayne tourmenté et à la retraite, directement inspiré du Bruce Wayne de "The Dark Knight Returns" by Frank Miller.
La scène où il réapparait dans son armure dans le tunnel à bord de la Bat-moto était tout simplement épique, avec la musique de Zimmer qui martelle... Pouah.
Des 3 films c'est dans celui-ci que Bruce en prend vraiment plein la gueule, dans tous les sens du terme. Aussi bien physiquement que psychologiquement, il est littéralement brisé puis se relève, entame une ascension et devient clairement un messie.
Quant à la fin, comme dit, elle est juste parfaite.
Une vraie conclusion. Une vraie fin. Celle que mérite Batman et surtout Bruce Wayne.
J'ai lu quelques avis qui disaient que la scène finale serait le fantasme d'Alfred... Je ne suis pas convaincu. Je pense que voir Bruce et Selina ensemble fait parti intégrante de la réalité et non du fantasme d'Alfred. Ce qui me fait affirmer ça c'est justement la présence de Selina sur ce plan. Je ne vois pas pourquoi irait imaginer Selina.
Pour conclure c'est vraiment un excellent film, si ce n'est le film de l'année. Je le trouve à la fois similaire et très différent de The Dark Knight. La narration et les codes empruntés au genre du thriller font surface et donnent une crédibilité ainsi qu'un réalisme au film très convaincant.
Je ne le trouve pas en-dessous du second, ni au-dessus à vrai dire. Dépassé The Dark Knight ça tenait de l'ordre de l'impossibilité. Non, pour moi The Dark Knight Rises est aussi excellent que The Dark Knight. Différent sur certains plans mais la narration reste la même (ce qui donne davantage d'impact au fil rouge de la trilogie).
Merci Nolan.